Bernard Prince – Tome 01 – Le général Satan : Hermann & Greg

Titre : Bernard Prince – Tome 01 – Le général Satan

Scénariste : Greg
Dessinateur : Hermann

Édition : Dargaud (1969) / Le Lombard (1999)

Résumé :
Cet album inaugurant les aventures de Bernard Prince, se divise en 2 histoires.

Dans la première, « Les Pirates de Lokanga », Prince, accompagné de Djinn, accepte d’acheminer la cargaison d’un avion accidenté dans la jungle africaine.

Cette mission lui donne l’occasion de rencontrer Barney Jordan. La nature de la cargaison demeure mystérieuse mais suscite bien des convoitises.

Dans la seconde, « Le Général Satan », Bernard Prince et Jordan Barney sont contraints par les autorités asiatiques de ravitailler en armes et en vivres « le fort des mille nuages ».

Ce fort, qui est la clé de tout le système de sécurité côtier, est bloqué par un aventurier puissant, « le Général Satan ».

Critique :
Oui, en hiver, mon plaisir est de ressortir mes vieilles bédés, celles que j’ai déjà relues 36 fois mais que ça fait longtemps que je ne l’ai plus fait…

Puisque Bernard Prince a le même scénariste que Bruno Brazil, autant sortir les deux héros aux cheveux blancs en même temps et bouffer de l’aventure à gogo.

De l’aventure où, années 70 et journal de Tintin oblige, on a les Bons qui triomphent toujours des vilains Méchants pas beaux qui proviennent toujours de pays imaginaires mais dont les noms sont synonymes de bien réels.

Bernard Prince n’est pas un héros lisse comme un Tintin, il n’hésite pas à enfreindre les lois, à se battre, à tenir tête aux caïds du coin, même s’il rechigne à abattre des guerriers locaux (nommés « sauvages ») armés de lances et bourrés jusque la gueule de substances qui leur donne de l’ardeur au combat.

Le capitaine Haddock sera joué par un ivrogne, le capitaine Barney Jordan, un roux flamboyant au caractère volcanique, s’emportant facilement, surtout si on touche à Djinn, le jeune Hindou dont Prince est le tuteur.

Tiens, en 1969, nous avions deux hommes pour s’occuper d’un enfant, qui n’allait pas souvent à l’école et qui baroudait dans toutes les mers avec un ancien flic d’Interpol et un alcoolique notoire…

Pas sûr que dans l’hebdo Spirou, aux mains du très catholique Jean Dupuis, pareille série aurait passée…

Aux dessins, nous retrouvons aussi un habitué de ma biblio puisqu’il s’agit de Hermann qui m’avait enchanté dans la série « Comanche ».

On retrouve ses traits caractéristiques, sa patte est reconnaissable aux personnages et dans les décors aussi, sauf que dans ce premier album, Bernard Prince n’a pas encore sa jolie bouille de bô gosse… Faudra attendre un peu, les filles !

Niveau aventures exotiques, on est servi, niveau mystères et suspense, on en bouffe un max, que ce soit pour découvrir la cargaison à récupérer dans la première histoire ou comment livrer les armes à un fort sans se faire arraisonner par les pirates qui tiennent un siège devant…

Pas de soucis, tel l’aventurier solitaire, Bernard Prince s’en sortira toujours vainqueur, tel Bob Morane. On est dans de la bédé pour jeunes, ici, publiée au journal Tintin, donc…

On a beau avoir deux mecs sur un bateau avec un gamin qui ne va pas à l’école, le sang ne coule pas, même chez les morts, la rédemption de certains méchants est possible et tout se termine toujours bien pour nos trois amis car ils vivent en Théorie et là, tout fonctionne.

Cette première aventure n’est pas la meilleure, les auteurs mettent tout en place, on se cherche un peu et on n’a pas encore donné un grand rôle à Barney, le futur joyeux luron bougon du trio.

Mais tout ceci laissait présager quelque chose de bon et je peux vous assurer que certains albums volent très haut niveau scénario, humour, rebondissement, suspense, mystère et aventures de malades !

Petit Plus : Il existe d’ailleurs au sujet des origines de Djinn une incohérence : présenté par Greg en 1966 comme un orphelin de Karachi, donc Pakistanais, il est par la suite présenté comme « un enfant perdu de Calcutta », donc Indien.

Petit Plus 2 : Hermann et Greg ont d’abord publié sept récits complets, de 4 à 6 pages chacun, dans le Journal de Tintin en 19662. Ces récits mettaient en scène le héros comme inspecteur d’Interpol, jusqu’à ce qu’il hérite d’un bateau, le Cormoran ; ce changement de cap de la série, du genre policier à celui de l’aventure, aurait été dicté par des raisons éditoriales, Le Journal de Tintin ayant déjà un détective avec le personnage de Ric Hochet.

Petit Plus 3 : La série est clairement inspirée par celle de l’Epervier bleu, créée par Sirius en 1942, puisque Eric, dit l’épervier bleu, y est flanqué d’un acolyte roux dénommé Larsen et de Sheba, un enfant indien portant turban (série que j’ai lue aussi, quand j’étais gamine, chipée dans la biblio paternelle).

Petit Plus 4 : Des récits à suivre sont parus ensuite, et ont été publiés en albums. Le hors-série « Bernard Prince d’hier et d’aujourd’hui » regroupe les premiers récits ainsi que des histoires courtes pré-publiées dans des Tintin « hors-série » (parfois scénarisées par Hermann lui-même, d’ailleurs).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le mois du Polar Chez Sharon (Février 2019).

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