Bilan Livresque Mensuel : Mars 2019

Mars, le mois du Printemps, de la montée de la sève, du renouveau, des repiquages de ses plantes aromatiques… Le Mois où les jours s’allongent plus vite que si on leur avait donné du Viagra© !

Mars, un mois que j’aime bien. Les chevaux vont quitter les box, ils restent plus longtemps dehors, ils perdent une tonne de poils chacun et c’est affreux.

Mars sera aussi un mois où je me suis ajoutée un challenge, non littéraire cette fois et je vous en parlerai plus tard, lorsqu’il sera arrivé à son aboutissement, même si en 3 semaines on a déjà une belle avancée, elle est encore trop légère que pour que je vous en cause.

Et niveau lectures, on en est où ? Si je ne faisait pas monter ma PAL de plus de livres que je ne la fait descendre, on avancerait mais ce n’est pas la cas, alors, malgré mes 12 romans lus, mes 6 mangas et mes 8 bédés, je suis toujours avec une PAL à envoyer des gens en clinique vu son chiffre.

26 lectures, tout confondu, et je dois tout de même acheter une nouvelle biblio pour caser tout le monde.

EDIT : acheté deux nouvelles biblios Billy chêne clair (voir image) et une étagère Kallax 8 casiers pour caser les romans et surtout mes nouvelles bédés !

Si votre boulot vous fait chier, je vous conseille de lire À la ligne – Feuillets d’usine de Joseph Ponthus (ICI) afin de vous faire relativiser les choses. Ça ne changera rien à votre boulot de merde ou à votre patron casse-burnes, mais au moins, vous saurez qu’il existe bien plus mal loti (Helmut ?) que vous. Le récit prend aux tripes car il ne reflète pas les conditions de travail sous un Victor Hugo ou un Émile Zola, ni celles dans un goulag en Sibérie, mais dans la France d’aujourd’hui, celle qui nous est contemporaine.

L’émission La Grande Librairie a encore frappé et voilà pourquoi j’ai lu un roman aux antipodes de mes habitudes littéraires et c’est no regret car Au-delà des frontières d’Andreï Makine (ICI) est un roman dérangeant, interpelant et qu’il vaut mieux déguster avec sagesse, car il a été brassé avec un savoir dont il m’a fallu plusieurs jours pour arriver à le digérer.  Un roman très copieux !

Puisque j’avais commencé le mois avec des lectures fortes, fallait continuer et je me doutais bien que Le Pays des oubliés de Michael Farris Smith (ICI) était un roman noir très serré. Serré ce petit noir, mais aussi violent, sombre, avec très peu de sucre, profond, âpre, mais juste. La plume de l’auteur se plante dans ton cœur car ses personnages sont puissants, même dans leur détresse ou dans leur loositude.

Impossible de revenir à une lecture plan-plan… Donc, j’enchaine avec Franck Bouysse, un auteur que j’apprécie pour ses romans noirs ruraux et bingo, la bonne pioche car Né d’aucune femme (ICI) m’a pris à la gorge, même si au départ je le pensais classique et simple. Si vous aimez les belles plumes, que vous voulez lire autre chose que de la littérature fast-food et si vous aimez qu’on vous retourne les tripes avec des mots et des personnages qui marquent, je ne dirai qu’une seule chose : lisez-le, nom de Dieu !

Bien lancée, je voulais continuer sur ma lignée et bardaf, ce fut l’embardée avec Un poisson sur la lune de David Vann (ICI) où je suis passé totalement à côté, lisant juste la fin pour savoir comment il se terminait et puis, basta, on oublie.

Heureusement que le roman suivant m’a entrainé dans un truc de fou ! Se basant sur des faits réels et les mêlant avec de la fiction, J’irai tuer pour vous de Henri Loevenbruck (ICI) est une réussite. Voilà un thriller qu’on a du mal à lâcher et qui fait plus que de nous divertir : il nous instruit aussi !

Réchauffée par ma précédente lecture, je m’attendais à passer un bon moment, perdue avec 5 naufragés et un chien sur L’île mystérieuse de Jules Verne [LC avec Bianca] (ICI) mais au final, on s’est emmerdée à deux sur le roman et la diagonalisation fut la seule solution pour en venir à bout. Au suivant !

Il est des crimes qui appellent la peine capitale, pourtant, dans L’Empreinte d’Alexandria Marzano-Lesnevich (ICI), on fini le roman partagé car bien que le criminel ait commis le pire crime qui soit, sa vie merdique et le fait qu’il ait essayé de se faire soigner plaide en sa faveur.

Un ancien junkie reconverti en perceur de coffres-fort pour le compte des agences américaines, ça pourrait faire sourire mais En lieu sûr de Ryan Gattis (ICI) est un roman noir qui aurait gagné si les nombreux mots d’argot américain avaient été traduits. Hormis ce bémol, le roman est rythmé et sans édulcorants.

Après quelques LC loupées, on est tombée d’accord avec Le Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie (ICI). Bon, l’ayant déjà lu il y a looongtemps, j’étais déjà d’accord avant de commencer et la relecture fut un réel plaisir et un nettoyage de mes petites cellules grises car bien que je me souvenais toujours du coupable, j’avais oublié le modus operandi.

Après un début peu accrocheur, Killarney 1976 de Joël Macron (ICI) s’est révélé ensuite un bon roman sur l’amitié, le nucléaire, les phénomènes inexpliqués (nous ne sommes pas seuls) et c’est avec une pointe de regret que j’ai quitté la bande d’ami et l’Irlande.

Lui, lorsque je l’ai vu sur NetGalley, j’ai su qu’il était fait pour moi : une femme enlevée par des Indiens et qui découvre que ceux qu’elle prenait pour des sauvages sont en fait des gens doués de sentiments « chrétiens ». L’envol du moineau d’Amy Belding Brown (ICI) est un roman bourré d’émotions, de massacres et on a beau être une Blanche, on a le cœur serré en voyant les Rouges mourir de faim. Magnifique récit.

Bilan Livresque Mensuel : 12 romans lus

  1. À la ligne – Feuillets d’usine : Joseph Ponthus
  2. Au-delà des frontières : Andreï Makine
  3. Le Pays des oubliés : Michael Farris Smith
  4. Né d’aucune femme : Franck Bouysse
  5. Un poisson sur la lune : David Vann
  6. J’irai tuer pour vous : Henri Loevenbruck
  7. L’île mystérieuse : Jules Verne [LC avec Bianca]
  8. L’Empreinte : Alexandria Marzano-Lesnevich
  9. En lieu sûr : Ryan Gattis
  10. Le Meurtre de Roger Ackroyd : Agatha Christie
  11. Killarney 1976 : Joël Macron
  12. L’envol du moineau : Amy Belding Brown

Bilan Livresque Mensuel : 6 mangas et 8 bédés

  1. Vinland Saga – Tome 12 : Makoto Yukimura
  2. Vinland Saga – Tome 13 : Makoto Yukimura
  3. Vinland Saga – Tome 14 : Makoto Yukimura
  4. Vinland Saga – Tome 15 : Makoto Yukimura
  5. Vinland Saga – Tome 16 : Makoto Yukimura
  6. Vinland Saga – Tome 17 : Makoto Yukimura
  7. Les Aventures de Lucky Luke (d’après Morris) – Tome 7 – La Terre promise : Jul & Achdé
  8. Dent d’ours – Tome 1 – Max : Alain Henriet & Yann
  9. Dent d’ours – Tome 2 – Hanna : Alain Henriet & Yann
  10. Dent d’ours – Tome 3 – Werner : Alain Henriet & Yann
  11. Dent d’ours – Tome 4 – Amerika bomber : Alain Henriet & Yann
  12. L’Expédition – Tome 2 – La révolte de Niangara : Marcelo Frusin & Richard Marazano
  13. L’Expédition – Tome 3 – Sous les larmes sacrées de Nyabarongo : Frusin & Richard Marazano
  14. Roma – Tome 1 – La malédiction : Éric Adam

 

[FILMS] Holmies / Holmes & Watson (2018) – Réalisé par Etan Cohen (honte à lui !) – Dans la collection des nanars de Dame Ida

Titre : HOLMIES / Holmes & Watson

Film américain sorti en 2018

Réalisé par Etan Cohen (honte à lui !)

Joué par John Reilly, Ralph Fiennes, Will Ferreli (honte à eux aussi)

Résumé :
Rentré blessé de la guerre en Afghanistan, déprimé par la fin de sa carrière militaire, Watson est si désespéré qu’il est sur le point de se jeter du toit du 221b (on se demande comment il est arrivé là) et Holmes qui bichonne sa courge géante dans son jardin juste en dessous essaie de le convaincre de se suicider autrement pour ne pas tomber sur sa courge de compétition… mais Watson entend mal et imagine qu’Holmes voulait juste lui sauver la vie.

Mais comme c’est un crétin maladroit, il tombe quand même se réceptionne sur la courge qu’il réduit en purée.

Voilà Watson éperdu de reconnaissance, accroché dorénavant pour toujours aux basques d’Holmes, son sauveur. Il l’accompagne au procès de Moriarty qu’Holmes innocente prétendant qu’il s’agit juste d’un sosie…

Le génie du mal étant parti en Amérique… Sauf que ça n’est pas si simple…

Vous l’aurez compris, le décor est planté, ce Holmes est stupide, camé et ridicule et Watson, dealer diplômé est encore plus pathétique.

Note du Cannibal Lecteur : je me demandais l’origine du titre (Holmies) et c’est en cherchant les définitions pour les mots d’argot du roman « En lieu sûr » que j’ai compris. « Homies » veut dire « potes » et donc, « Holmies » est un jeux de mots sur le fait que Holmes & Watson étaient des potes, my friends !

Mon avis :
Rien ne nous sera épargné ! Le corset de Holmes et son accoutrement ridicule… Les définitions imagées du terme « onanisme » en plein tribunal…

Une Mrs Hudson nymphomane habillée en périprostipute et qui se fait tringler dans tous les petits coins d’un 221b transformé en hall de gare à partouze…

Une reine Victoria qui clamse ou presque au 221b en plein selfie (oui ! ils ont osé cet anachronisme censé être drôle !) et qu’on cache dans une malle parce que Holmes et Watson sont des calamités…

Un Diogène club où l’on communique par télépathie et où ceux qui n’y parviennent pas sont enfermés comme des enfants dans une garderie…

Histoires d’amours improbables entre Watson et une femme médecin sadique pendant une autopsie qui vire en remake de la scène de la poterie de Ghost… et entre Holmes et une benêt décérébrée qui bouffe des oignons crus avec lui…

Déductions absurdes…

Gags grotesques que le scénariste enfile comme des perles au point qu’on en perd très (très trèèèèèès) vite la trame de l’intrigue…

Une intrigue qui ne tient d’ailleurs pas à grand-chose. Ne me demandez même pas le dénouement du film, j’ai déclaré forfait avant la fin ! (La Belette Cannibal, quant à elle, n’a même pas tenu jusqu’au procès, c’est-à-dire que j’ai abdiqué au bout de 10 longues pénibles minutes !!!)

Bref pour résumer en quelques mots : Pipi-caca, cul, zizi… Hahahahaha !

Le genre de film qu’on ne trouve franchement plus drôle du tout après 14 ans, voire avant.

Et comme il est de plus en plus rare qu’à 14 ans on ait suffisamment lu le canon pour y voir les quelques allusions éventuellement intéressantes, ou qu’on ait une connaissance encyclopédique de toutes les adaptations holmésiennes cinématographiques ou télévisées auxquelles ce film fait des références franchement pas toujours très fines…

Et ben on se contentera (ou pas) des gags idiots dont la répétition est épuisante.

J’ai déjà apprécié d’autres parodies (Élémentaire, mon cher Lockholmes), mais celle-là est une catastrophe par ce qu’ils en font trop !

Ce film tient définitivement du croisement entre une bouse et un navet…

Non c’est une bouse lâchée par une vache nourrie exclusivement au navet.

C’est mauvais, pathétique, ridicule, nul et catastrophique.

On comprend aisément pourquoi il n’est pas sorti dans les salles françaises à Noël dernier malgré la Holmesmania née ces dernières années avec la série de la BBC.

On se demande ce qui a bien pu convaincre des acteurs à la carrière par ailleurs honorable, d’accepter de se commettre dans un tel désastre. Ont-ils des dettes urgentes à régler ? Doivent-ils se refaire après des investissements douteux de leur conseiller financier ? Les a-ton fait chanter ?

Ne perdez pas votre temps, passez votre chemin. Si vous ne m’écoutez pas… c’est à vos risques et périls et on vous aura prévenu ! Tant pis pour vous si vous y laissez quelques points de QI !

Note : C’est même pas un Sherlock barré qu’il lui faut, mais un boulet rouge ! Ou un émoticône « caca ».

Killarney 1976 : Joël Macron

Titre : Killarney 1976

Auteur : Joël Macron
Édition : AFNIL (20/07/2018)

Résumé :
Tu le sais, je dois repartir… mon pays est au bord de la révolution. Shariati a besoin de moi. Nos visiteurs ont certainement voulu nous avertir, nous mettre en garde contre la folie de notre civilisation…

Je ne sais quelles sont leurs intentions exactes, mais je pense qu’ils savent ce qu’ils font.

Tu es le dépositaire de tous ces secrets : je sais que cela t’a semblé impressionnant, et que tu te demandes toujours quoi faire de toutes ces informations : garde les précieusement, en toi.

Garde aussi ce cahier avec tes notes précieuses : il te servira un jour, dans très longtemps.Je devine ta question en écrivant : mais quand ?

Voici ma réponse, en persan :شما می توانید این جمله را ترجمه کنیدهنگامی که

Critique :
Il est dit qu’à cheval donné, tu ne regarderas pas les dents, mais bon sang, messieurs dames les éditeurs ou vous, auteurs auto-édités, si vous voulez que les lecteurs aient envie de lire vos livres, ne leur envoyez pas des formats PDF, par pitié !

Certes, je remercie les éditions AFNIL et NetGalley d’avoir donné de suite une réponse favorable à ma demande, mais si j’avais été plus attentive et vu que le format du livre était du PDF, j’aurais passé mon chemin car si transformer le PDF en Epub lui a donné une meilleure allure, c’était toujours une catastrophe niveau mise en page et horrible à lire.

Heureusement que j’ai un Superman dans mes contacts et qu’il m’a gentiment arrangé le brol afin que la mise en page soit digne de ce nom et que je puisse lire sans m’esquinter les yeux.

Heureusement d’ailleurs, parce que sans son travail de mise en page, je n’aurais pas dépassé la page 12 tant le début de l’histoire me semblait lourd, laborieux et insipide.

Cela aurait eut été une erreur de l’abandonner car après ce départ sous de mauvais auspices, le reste du récit s’est révélé bien plus intéressant et l’histoire d’amitié entre Joël, un jeune français faisant ses armes à Killarney, Irlande et Mano, un Iranien qui est un spécialiste de physique nucléaire, était instructive.

L’Iran et le nucléaire, une vieille histoire qui est toujours d’actualité et dont j’avais eu un petit aperçu dans « J’irai tuer pour vous »… L’Iran du Shah, que je n’ai pas connu, celle d’un certain Khomeiny, celle du conflit avec l’Irak, où j’étais trop jeune. Voilà de quoi réactiver un peu les souvenirs que j’ai de ces faits que je n’ai pas connu mais appris plus tard.

L’article revient sur les fastes du régime du Shah, notamment sur les fêtes de Persépolis, dont le spectacle grandiose avait été retransmis à la télévision en eurovision pour célébrer les 2500 ans de l’Empire Perse. Le coût de cette manifestation, alors qu’une bonne partie du peuple vivait dans des conditions matérielles difficiles, avait contribué à rendre le Shah impopulaire. Le journaliste s‘interroge sur les conséquences du déclin du régime, et sur la montée des groupes d’opposition au rang desquels figurent des religieux.

L’Iran, un pays qui fascine et que Mano va nous décrire avec peu de mots mais tellement d’émotions que bizarrement, on aurait envie d’aller arpenter ses montagnes. Dommage que ce pays si important, historiquement parlant, en soit réduit à ce qu’il est maintenant, quel qu’en ai été ses fossoyeurs.

Face à la majesté de l’Iran, nous avons celle de la verte Irlande, qui elle aussi s’est retrouvée tristement sous les feux des projecteurs et des balles, séparée en deux, déchirée.

L’auteur aurait pu placer son récit dans un pays paisible, mais il a eu raison de nous poser à Killarney et de nous rappeler quelques saloperies dont sont capables les êtres Humains, un certain dimanche matin de manifestation paisible.

— Tu vois, finalement, j’ai peur que mon pays ne plonge dans ce type de conflit… Je sens le radicalisme religieux prendre de l’ampleur, les laïcs sont trop souvent associés au régime corrompu dénoncé par les Ayatollahs. La religion n’est qu’un prétexte pour une lutte politique extrémiste. En Irlande du nord ce sont protestants contre catholiques, chez moi en Iran musulmans modérés ou laïques contre extrémistes. Et tout cela au nom de Dieu ou d’Allah… cela n’a pas de sens. Le non-sens l’emporte, la raison est balayée d’un revers de main : on préfère faire parler les armes et les canons.

Entre deux (ou plus) pintes au pub, nos deux amis vont faire connaissance et se lier d’amitié et c’est avec tristesse que j’ai vu arriver le mot « Fin » car ma foi, j’aurais encore bien fêté quelques Saint-Patrick avec eux et bu des hectolitres de Guiness dans le pub de Paddy, assise à leur table près du feu de tourbe.

Parlant de politique, de science et des phénomènes inexpliqués, nos deux amis auront des conversations intelligentes, des idées que je partage et que je fus contente de lire dans ses pages qui pourtant, partaient bien mal avec notre Joël, qui, 40 après, retrouvait ses vieux carnets de l’époque et remontait le fil du temps, tentant de retrouver ce que son ami lui avait confié.

On peut dire ce que l’on veut, on a quand même de la chance d’être dans un pays où l’on peut voter librement, et où on peut faire part de ses opinions sans craindre d’être emprisonné. Mais parfois on se comporte en enfants gâtés de la démocratie, et on se plaint de ne savoir quoi choisir. Il est vrai que s’il y avait un candidat unique, ce serait plus simple.

Je me demande ce que Mano dirait de tout cela, lui qui a connu le régime du Shah et le régime islamiste, sans doute me répondrait-il avec son sens de la dérision et son humour si bienveillant. C’est un fait, je ne l’ai jamais entendu critiquer ni le gouvernement du Shah, même s’il n’en partageait pas l’idéologie, ni les opposants religieux dont il savait qu’ils accéderaient au pouvoir : c’était un laïque, et surtout un homme de dialogue, ouvert d’esprit. Je ne devrais pas en parler au passé, d’ailleurs.

Un roman dont je n’attendais rien de bon au départ vu son format et qui, ensuite, m’a fait voyager dans deux pays magnifiques, me faisant réviser mon Histoire politique passée et présente, me parlant des énigmes que sont les phénomènes inexpliqués, tout en m’immergeant dans une belle amitié entre jeunes gens d’origines différentes.

J’en suis sortie un peu groggy, triste de quitter cette bande de joyeux amis et de reprendre le chemin vers mon pays, quittant la verte Erin où je ne serais pas contre l’idée d’aller me rincer le gosier avec Joël et Mano, sûr que la rencontre serait, une fois de plus, enrichissante.

Patiemment, posément, avec mille détails, il replaça l’action de de Gaulle sur le plan international et conclut en disant :
— Je comprends que vous le trouviez barbant et dépassé, mais pour comprendre l’action d’un homme, il faut en examiner toutes les facettes et connaître le sens de son action.
Nous fûmes bluffés encore une fois par sa culture, son sens de l’Histoire, et par son indulgence.

Je remercie encore une fois les éditions NetGalley et l’éditeur d’avoir fait suite à ma demande et je remercie encore plus mon Superman d’avoir joué les Damido & Co du PDF et de me l’avoir servi à bonne température avec ce qu’il fallait de mousse.

Mano a d’ailleurs eu cette phrase dune grande portée philosophique :
— Le problème avec la bière, c’est qu’il faut toujours pisser entre deux… en fait ta soirée se résume à ça : tu bois, tu pisses, et tu recommence.
Bien entendu, j’ai remercié Mano pour ce grand moment de poésie…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

L’Empreinte : Alexandria Marzano-Lesnevich

Titre : L’Empreinte

Auteur : Alexandria Marzano-Lesnevich
Édition : Sonatine (24/01/2019)
Édition Originale : The Fact of a Body (2017)
Traducteur : Héloïse Esquié

Résumé :
Étudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort.

Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l’épouvante et ébranle toutes ses convictions.

Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté.

Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis.

Elle n’aura alors cesse d’enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.

Dans la lignée de séries documentaires comme « Making a Murderer », ce récit au croisement du thriller, de l’autobiographie et du journalisme d’investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d’éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l’on imagine.

Aussi troublant que déchirant.

Critique :
Lorsque j’apprends qu’un enfant a été victime d’un pédophile ou d’un meurtrier (ou les deux combinés), mon sentiment premier est de lui souhaiter la prison à vie et je ne dois pas être la seule…

Mais que se passe-t-il lorsqu’on enquête sur ce crime horrible et que l’on découvre que la vie n’a jamais fait de cadeau à ce meurtrier de la pire espèce ?

Non pas une vie à faire pleurer dans les chaumières, je ne suis pas son avocate de la défense !

Si ces faits ne lui accordent pas l’indulgence du jury et le pardon de la société, ils tendent tout de même à nous dresser un autre portrait de l’assassin… Notre jugement changera-t-il ou pas ? Lui accorderons-nous le fait qu’il n’est pas tout à fait responsable de cette vie qu’il a cueillie de manière abjecte ?

Non, je ne vous demande de me répondre en 3h, je vous donne juste le fond de ma pensée et le fait que l’enquête de l’auteure et avocate (Alexandria Marzano-Lesnevich) m’a poussé à cette réflexion parce que j’ai découvert la vie de merde qu’à eu Ricky Langley. Même si je ne l’excuse pas.

Voilà un roman qui n’est pas facile à lire car on est face à un crime horrible, celui d’un enfant. Doublé d’une possibilité d’abus sexuel sur l’enfant, sans que l’on sache à 100% si ce fut avant ou après son assassinat ou si abus il y a eu par le meurtrier.

L’auteure a fait un véritable travail de fourmi, de forçat, pour arriver à nous livrer un récit expurgé du superflu mais en faisant des parallèles avec sa propre vie et des abus dont elle fut la victime.

Bizarrement, j’ai ressenti plus d’empathie pour Ricky Langley que pour le grand-père de l’auteure car Ricky savait qu’il était malade, il a tenté plusieurs fois de se faire soigner, interner, a demandé qu’on ne le libère jamais, là où le grand-père n’a eu aucun remords d’avoir eu des rapports avec deux de ses petites filles. Comme quoi le monstre n’est pas toujours celui que l’on croit…

Ce roman est comme « De sang-froid » de Truman Capote : une enquête sur une affaire criminelle, le tout raconté de manière romancée car l’auteure a dû imaginer des dialogues ou des situations, n’ayant pas accès aux pensées des gens.

Et heureusement que le tout est romancé car la lectures des kilos de dossiers et des kilomètres de blablas judiciaire auraient été indigeste et c’est Alexandria Marzano-Lesnevich qui les a bouffé pour nous les régurgiter expurgés des choses inutiles.

C’est assez subtil, mais malgré le crime commis, l’auteure n’est pas pour la peine de mort, elle est même contre, même si son jugement évoluera au fil des pages en voyant son grand-père dans Ricky, c’est aussi un roman qui parle de rédemption et d’une chose qui devrait être impossible : la mère de l’enfant assassinée qui ne souhaite pas que le meurtrier de son fils soit exécuté.

C’est puissant, une sorte de vague qui t’emporte et qui te ramène ensuite sur la plage, sans que tu saches vraiment comment tu t’appelles et il m’a fallu plusieurs jours pour pondre une chronique tant j’avais été tourmentée par ma lecture et que mes questions sans réponses m’avaient tourneboulées.

On a beau avoir une opinion précise sur la peine de mort, elle peut changer si l’on est touché de plein fouet par une affaire ou si on fait un parallèle avec ses propres souffrances, comme c’est le cas ici pour l’auteure qui a dû vivre avec ça puisque ses parents avaient mis une chape de plomb sur les agissements de son grand-père, comme si ceux-ci n’avaient pas existé.

Un roman puissant, fort, émouvant, dérangeant, angoissant et des certitudes qui ont tendance à chavirer, à être mise à mal une fois que l’on suit le récit de la vie merdique qui fut celle de Ricky. Au moment où j’écris cette chronique, je n’ai toujours pas trancher et je pense que je n’y arriverai jamais.

Un putain de roman qui mêle un crime réel à la vie de l’auteure qui, tout en cherchant à éclairer cette affaire, a cherché des réponses à ses questions et nous a livré son récit avec passion, mettant à nu ses fêlures, sa fragilité et son impossibilité à vivre en couple, du moins, avec certaines personnes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

En lieu sûr : Ryan Gattis

Titre : En lieu sûr

Auteur : Ryan Gattis
Édition : Fayard Littérature étrangère (27/03/2019)
Édition Originale : Safe (2017)
Traducteur : Nadège T. Dulot

Résumé :
Los Angeles, 2008. Ex-addict et délinquant, Ricky « Ghost » Mendoza est déterminé à rester clean jusqu’à la fin de ses jours.

Rentré dans le rang, il force désormais des coffres-forts pour le compte de toute agence gouvernementale prête à payer ses services, des Stups aux Fédéraux.

Mais quand il découvre que la personne qui compte le plus pour lui croule sous les dettes, il décide de faire une embardée risquée : forcer un coffre et en prélever l’argent sous le nez du FBI et des gangsters à qui il appartient, sans se faire prendre – ni tuer.

Thriller au rythme haletant, le nouveau roman de Ryan Gattis projette le lecteur dans un Los Angeles sombre et incandescent, et pose la question la plus difficile qui soit : jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?

Critique :
On aurait pu appeler ce roman « Ghostbuster » car notre Ricky « Ghost » Mendoza va se faire chasser par des chasseurs sachant chasser avec leurs chiens.

Ricky, ex-junkie est revenu dans le droit chemin et met ses talents de perceur de coffres-forts au service des agences gouvernementales de Los Angeles car il est doué dans son métier et est clean.

Mais voilà, quand un coffre est bourré de fric jusqu’à la gueule et que personne ne vous regarde, la tentation est grande de prendre le pognon et de jouer à Ricky ou la belle vie (les gens de ma génération comprendront l’allusion).

J’avoue que j’ai été bluffée quand au mobile de Ricky… Oui, il pique du fric à des dealers/gangs mais pas pour la raison que l’on pense et c’est là que réside le point fort du roman, en plus de nous proposer des personnages assez décalés et inhabituels puisqu’ici, exit les policiers, tout se joue entre gangsters et notre perceur de coffres.

L’auteur ne se prive pas de tirer à coup de bazookas sur les banquiers et les subprimes qui ont entrainé la faillite du système ainsi que de multiples expulsions des gens de leurs domiciles. Les coups sous la ceinture sont permis et certains risquent de grimacer, surtout si ce sont des banquiers ou autres gangsters en cols blancs.

Le récit est concentré sur quelques jours, même si Ricky fera quelques retours dans le passé pour nous éclairer sur le genre d’homme qu’il a été et celui qu’il est devenu, le tout sur des musiques mélancoliques et un vieil amour perdu.

Niveau peps, rien à dire, on n’a pas vraiment le temps de s’emmerder dans ces pages.

Là, vous vous dites que si je lance un compliment, c’est qu’un bémol va suivre et vous avez gagné ! Mon plus gros bémol ira à l’usage de mots argotiques spécifiques à l’américain ou au milieu, le tout sans renvoi en bas de page pour la définition et je peux vous dire que ce n’est pas toujours évident de comprendre le sens du mot dans la phrase.

Pour certains, ça coulait de source vu le contexte, mais pour d’autre, il m’aurait fallu interroger le moteur de recherche bien connu et c’est chose impossible dans les transports en commun et puis, zut, le traducteur ou l’éditeur pour faire en sorte que les mots soient expliqués afin que les lecteurs ne perdent pas de temps en recherche, ça casse le rythme de lecture.

Les frères Lehman vont finir aux chtar. Moi je dis que c’est bien. Ça leur apprendra à foutre la merde dans les prêts hypothécaires. Ils les ont tellement trafiqués et retrafiqués qu’on sait plus ce qu’y a dedans. Putain, prendre les gens pour des proies comme ça. Les dévorer. Prendre sa maison à une famille qui essaie de payer comme elle peut et appeler ça « faire des affaires ». Il y a rien de pire à mes yeux. Rien. Pas même tuer quelqu’un.

J’avais donc compris que le chtar c’était la prison, que le brelic était un révolver, mais que signifiait être keus ? C’est être mince… Un Homies ? Ben c’était un pote. Bader veut dire être triste et un marave, c’est un combat, une bagarre entre, au moins deux personnes qui ont un différend. Mais ne me demandez pas ce que veut dire quince…

Ce sera mon seul bémol. Pour le reste, c’est aussi noir que du café torréfié à partir de jus de chaussettes sales et c’est sans édulcorant ou sucre quelconque, même pas un nuage de crème pour adoucir le récit : brut de décoffrage, aussi violent qu’un coffre-fort qui te tomberait sur le pied alors que tu ne portes pas tes bottines de sécurité.

J’ai aimé l’ambiance noire qui se dégage de ces pages, le fait que la crise financière plane tel un vautour, prêt à bouffer tout le monde, sauf les trafiquants, j’ai aimé le personnage de Ricky Mendoza mais il m’a manqué quelques émotions en plus pour que le roman s’imprime durablement dans ma rétine et dans mes tripes.

Mais s’il ne me marquera comme certains romans noirs l’ont fait, je n’ai pas à me plaindre de la marchandise car il a fait son job : me divertir, faire monter mon adrénaline, mon rythme cardiaque et me surprendre.

Un bon p’tit café noir bien sombre et, comme le disait si bien Ricky : parce qu’il fait pas seulement sombre par ici, on est carrément dans une obscurité qui a mis des lunettes de soleil et un manteau noir pour aller traîner dans une cave. Genre, noir sombre.

N’oublie pas ta lampe de poche car le récit est sombre.

Je remercie NetGalley et les éditions Fayard d’avoir donné suite à ma demande de lecture.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

L’île mystérieuse : Jules Verne [LC avec Bianca]

Titre : L’île mystérieuse

Auteur : Jules Verne
Édition : Le Livre de Poche (2002) / Folio Junior (2001) / Elcy (2001)
Date de publication originale : 1874

Résumé :
L’Île mystérieuse raconte l’histoire de cinq personnages : l’ingénieur Cyrus Smith, son domestique Nab, le journaliste Gédéon Spilett, le marin Pencroff et l’adolescent Harbert.

Pour échapper au siège de Richmond pendant la guerre de Sécession, ils décident de fuir à l’aide d’un ballon, mais échouent sur une île déserte qu’ils baptiseront l’île Lincoln.

Après avoir mené une exploration de l’île, ils s’y installent en colons mais quelque chose semble veiller sur eux : qui ? quoi ? comment ? et pourquoi ?

Comment vont-ils survivre entre la vie sauvage et les personnes qui les entourent.

Critique :
Voilà un roman que j’avais acheté durant mes vacances 2018, en seconde main, afin de le découvrir. D’habitude, je laisse mes livres vieillir comme des bons vins et je les déguste rarement en version Beaujolais Nouveau.

La preuve avec celui-ci qui a moins d’un an d’étagères de biblio alors que d’autres attendent depuis des années que je les ouvre.

Une LC avec Bianca a fait que nous avons ouvert cette bouteille dont l’étiquette nous promettait un grand cru…

Le vin étant tiré, il nous fallait le boire. Petit problème dès le départ, Bianca le dégustait en version 33cl alors que je me tapais la version nabuchodonosor, autrement dit la bouteille de 15 litres puisque je n’avais pas la version « abrégée ».

Résultat des courses ? J’ai diagonalisé ! Je m’en fous que le mot n’existe pas, je l’invente rien que pour moi et je vous le prête parce que je veux bien parier le slip de l’ingénieur Cyrus Smith que tous les lecteurs du monde l’ont un jour fait lorsque le récit était trop lent, trop lourd, trop barbant, avec trop peu d’action, avec trop de blablas et trop de science appliquée qu’on se demande parfois comment des personnages peuvent en savoir autant.

Venant de l’ingénieur Cyrus Smith, je peux le concevoir, en me forçant un peu, mais de l’adolescent Harbert qui sait tout des plantes et qui a le savoir d’une encyclopédie ou d’un moteur de recherche Gogole, ça me laisse pantoise et sceptique. sans oublier que l’île possède tout, mais vraiment tout pour les naufragés.

— Cyrus, croyez-vous qu’il existe des îles à naufragés, des îles spécialement créées pour qu’on y fasse correctement naufrage ? 

Anybref, nos naufragés tirent parti de tout, savent tout faire (mesurer des hauteurs, déterminer des longitudes et des latitudes) inventent tout, en passant du feu sans allumettes, de la poterie ou des explosifs (nitroglycérine), le tout avec moins d’éléments que le célèbre MacGyver qui réussissait déjà à tout nous faire avec une épingle et un morceau de string.

Alors oui, c’est génial, mais bon sang, à force de lire le récit de nos naufragés à qui tout sourit, ça devient passablement barbant et endormant. Un peu d’action, que diable ! Y’a pas un Tyrannosaurus rex à lâcher sur l’île mystérieuse pour donner un peu plus de peps au récit ?? Non ??

D’ailleurs, qu’est-ce qu’il y a sur cette île mystérieuse ? Des montagnes, des forêts et des îles aux trésors (et si cette phrase vous donne envie de chanter du Johnny, c’est normal, c’est subliminal !) et des tas de pauvres animaux qui vivaient tranquilles avant l’arrivée de nos 5 naufragés et de leur chien.

Vegan de tout poils, passez votre chemin, même moi j’ai été scandalisée de voir le nombre d’animaux qu’ils tuent pour bouffer ou pour utiliser… Il ne devait pas y avoir de fruits sur cette ile plus que mystérieuse.

Et gare au prédateur qui se la coulait douce sur cette île à la bouffe en open-bar, on ne pense qu’à fabriquer un fusil pour éradiquer tout autre prédateur que l’Homme sur ce bout de terre paumé dans l’océan.

C’est quand qu’on arrive à la fin du récit ??? Alors, on diagonalise ! Et on ne soupire pas d’exaspération à chaque fois que Verne écrit « ce Nègre » en parlant du personnage Nab, et on ne lève pas les yeux au ciel à chaque fois que l’on lit que ce Nègre mourrait pour sauver son maître trop gentil qui est Cyrius Smith.

Le grand cru n’était donc pas au rendez-vous pour cette dégustation, je ne suis pas entrée dans le récit de Verne, ou plutôt, je m’y suis ennuyée, piquant du nez de temps en temps, passant des paragraphes, sautant des pages et des pages, pour enfin arriver à la fin et découvrir le mystère de l’île que je connaissais déjà et je vous passerai l’anachronisme dans le fait que ces personnages se retrouvent dans ce récit !

Oui, on me dira que je n’ai pas vu les thèmes du récit qui sont la recherche de la liberté (on s’évade !), la lutte pour la survie dans un milieu hostile (on devient MacGyver avec le Manuel des Castors Juniors), le retour à l’état sauvage d’un autre personnage puisque Verne pensait qu’on ne pouvait rester seul des années sur une île sans devenir une bête (Robinson n’était pas crédible pour lui) et la rédemption pour la rémission de ses péchés (voir l’Église pour ce chapitre et vous me ferez 3 avé et 4 pater), le tout grâce à l’amitié (chialez pas, hein !).

Malgré tout, la dégustation n’a pas été au rendez-vous pour ma copinaute Bianca et moi. Et elle a encore eu plus dur que moi à le terminer !

Non pas que nous avions en main une piquette, juste que nous n’étions sans doute pas prêtes pour ce grand voyage, ce grand récit de naufrage et qu’on a préféré ouvrir notre frigo pour aller se bouffer une carotte, tant on en avait marre de voir tous ces animaux tués.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

Bernard Prince – Tome 7 – La fournaise des damnés : Hermann & Greg

Titre : Bernard Prince – Tome 7 – La fournaise des damnés

Scénariste : Greg
Dessinateur : Hermann

Édition : Le Lombard (1974) / Le Lombard (1999)

Résumé :
Un appel au rassemblement d’urgence de bateaux de petit tonnage déroute le Cormoran et son fameux équipage.

En effet, plus de cinq cents personnes sont prisonnières d’un feu gigantesque qui les accule inexorablement vers les falaises de Caranoé.

Alors que s’organise l’opération de sauvetage, Bernard Prince s’aperçoit que le brasier risque de séparer les sinistrés et que certains vont se retrouver coincés sur une partie de la côte appelée « les dents de Neptune ».

Avec l’accord du responsable de l’opération, Prince décide d’atteindre ces rescapés en traversant le feu pour les avertir que du secours mené par Jordan va arriver à cet endroit craint par tous les marins.

Critique :
♫ Allumer le feu ♪ Allumer le feu ♪ Et faire danser les diables et les dieux Allumer le feu ♪  Allumer le feu ♫ Et voir grandir la flamme dans vos yeux ♫ Allumer le feu…

Cette aventure a beau être « tout est bien qui finit bien », elle fait partie de mes préférées.

Cherchez pas à comprendre mais la traversée d’une île en feu, par Bernard Jordan, afin d’aller prévenir les rescapés qui auraient été se réfugier à l’autre pointe de l’île, que des bateaux vont arriver les chercher, et ce, malgré les récits, vaut toutes les aventures du monde.

Déjà, fallait y penser, aux rescapés qui allaient prendre la direction opposée de l’île et se retrouver devant une mer déchainée, sans aucun secours, puisque tous les bateaux appelés sont de l’autre côté…

En plus, fallait oser traverser l’ile pour les prévenir, au risque de se faire bouffer par le feu pendant que son équipage risquait de s’empaler sur les récifs du requin.

Alternant deux aventures, les auteurs nous montrent Prince avançant dans la fournaise de l’enfer, suant à cause de l’incendie qui vient de passer tandis que son second, Barney Jordan est en train, lui, d’avancer sur une mer démontée.

Si l’un rêve d’eau, l’autre aimerait en avoir moins parce que l’eau, ça mouille… Hé, faut pas croire que le périple de l’un sera moins compliqué ou dangereux que celui de l’autre, des deux côtés on risque sa peau, le suspense est au summum, on tremble pour eux, même si on se doute que tout se finira bien.

Le petit plus dans cette aventure, c’est Boule de Poils, un petit ourson qui va accompagner Bernard Prince durant sa traversée, sa père ayant péri et qui a une bouille toute mignonne et dont on aurait envie de lui faire un gros câlin, nous aussi.

À l’ourson, pas à Bernard Prince, le gros câlin… Quoique… Bon, peut-être pas tout de suite, laissons-lui le temps de prendre une douche et de se savonner bien fort, parce que là, il doit sentir le cochon brûlé et la cendre à des kilomètres à la ronde.

Oui, une fois de plus, Bernard Prince et Barney Jordan nous démontrent qu’ils sont sévèrement burnés ou vachement givré, mais eux, jamais ils ne resteront les bras croisés quand des vies humaines sont en jeu.

Les dessins nous donnent vraiment la sensation de nous trouver dans l’antichambre de l’enfer et ça donne soif, toute cette cendre, toute cette chaleur, toute cette eau glacée dans laquelle des marins barbotent… Vite, un bon gros, Djinn sait où Prince cache le sucre…

Un tome bourré de suspense, d’aventures, de palpitations cardiaques, d’humour, car ils ne sont pas avares en mauvais jeu de mots et en roulements de mécaniques, nos gus, lançant des imprécations à tout va.

Pour ceux et celles qui aiment l’Aventure et qui n’ont pas peur de se brûler les petits petons ou qui n’ont rien contre le fait d’avoir le feu au cul…

Jetez-vous à l’eau, vous ne le regretterez pas.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

Bruno Brazil – Tome 2 : Commando Caïman : William Vance & Greg

Titre : Bruno Brazil – Tome 2 : Commando Caïman

Scénariste : Greg (Albert Louis)
Dessinateur : William Vance

Édition : Lombard – Dargaud (1970 – 1976 – 1985 – 1995)

Résumé :
Un danger sournois menace la planète entière.

En effet, depuis des mois, un groupuscule inconnu cherche à prendre le contrôle des satellites de communication et par leur biais, divulgue via la télévision des images et des sons susceptibles de manipuler psychologiquement ceux qui la regardent.

Les lieux d’où sont émises ces ondes néfastes étant enfin connus, Bruno Brazil est missionné pour fondre sur cet objectif et le faire exploser.

Pour ce faire, considérant les risques encourus, l’agent secret décide de s’entourer d’une équipe dont les membres restent à recruter. Le commando Caïman va naître.

Critique :
Imaginez que vous regardez une émission de télé et que durant le show, une image subliminale apparaisse, style la tête d’un type qui se présente aux élections… Ce serait sadique et pas du jeu !

Ici, c’est un crocodile, ou plutôt un caïman, qui est apparu brièvement à l’écran, et non un politicien (qui a dit que c’était le même ?).

Raté, le caïman apparu brièvement à la télé n’était pas non plus une pub déguisée pour une célèbre marque de polos !

Au fait, vous savez ce que fait un crocodile mâle quand il croise un crocodile femelle ? Non ? Ben il l’accoste ! (non, je ne suis pas payée pour faire de la pub).

Anybref, des vilains méchants pas beaux, terrés sans doute dans la forêt amazonienne, sont capables de manipuler des foules en injectant des images subliminales dans celles des émissions télé et il faut de suite que ça cesse. Hé, on pourrait changer les résultats d’élections avec un truc pareil ! Ou pire…

Donc, on fait appel à Bruno Brazil qui, pour ce boulot dangereux et pas facile, va recruter sa fine équipe du futur Commando et on ne peut pas dire qu’il aille chercher dans le haut du panier puisqu’on a un type qui croupit en prison, son petit frère, une femme qui joue du fouet dans un cirque, un espèce de cow-boy et une jockey !

Oui, notre Bruno va s’entourer de ce qui ressemble furieusement à une bande de casse-cou, de têtes brûlées, limite des mercenaires !

On ne va pas se raconter des histoires, Bruno Brazil est une bonne bédé de divertissement pour celui qui aime vivre le souffle de la grande aventure, ressentir du suspense et partir en mission avec un groupe totalement azimuté et limite irréel tant les personnages sont hors normes.

Comme dans les James Bond, les Gentils gagnent et les Méchants un peu trop mégalo, finissent par perdre mais je vous rassure, ils ne s’en vont pas en hurlant qu’un jour « je l’aurai » ou râlant sur Lucky Luke, tel un Joe Dalton.

Ici, les méchants ont de l’ambition et ils aiment nous l’expliquer…

Bon, dit comme ça, on pourrait penser que ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais je vous rassure de suite, malgré les trucs improbables, on passe tout de même un chouette moment en compagnie de cette fine équipe qui peut parfois devenir lourde tant tous les membres sont assez fort niveau égo.

C’est une série divertissante qui n’a pas d’autre but que de vous la jouer à la James Bond sans se prendre la tête, tout en ajoutant une touche d’humour et on lit ça avec plaisir, sans se prendre la tête parce que franchement, Brazil était plus facile à comprendre qu’une série telle que XIII (même dessinateur) où je m’étais perdue dans les multiples identités de l’amnésique de service.

Mais effectivement, le scénario de XIII était foutrement plus élaboré que celui de Brazil ! par contre, niveau dessin, William Vance, il assure ! Cocorico !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

 

J’irai tuer pour vous : Henri Loevenbruck

Titre : J’irai tuer pour vous

Auteur : Henri Loevenbruck
Édition : Flammarion (24/10/2018)

Résumé :
1985, Paris est frappé par des attentats comme le pays en a rarement connu. Dans ce contexte, Marc Masson, un déserteur parti à l’aventure en Amérique du Sud, est soudain rattrapé par la France.

Recruté par la DGSE, il est officiellement agent externe mais, officieusement, il va devenir assassin pour le compte de l’État.

Alors que tous les Services sont mobilisés sur le dossier libanais, les avancées les plus sensibles sont parfois entre les mains d’une seule personne…

Jusqu’à quel point ces serviteurs, qui endossent seuls la face obscure de la raison d’État, sont-ils prêts à se dévouer ?

Et jusqu’à quel point la République est-elle prête à les défendre ? Des terrains d opérations jusqu’à l’Élysée, des cellules terroristes jusqu’aux bureaux de la DGSE, Henry Loevenbruck raconte un moment de l’histoire de France qui résonne particulièrement aujourd’hui dans un roman d’une tension à couper le souffle.

Pour écrire ce livre, il a conduit de longs entretiens avec « Marc Masson » et recueilli le récit de sa vie hors norme.

Critique :
♫ Got a licence to kill… Licence to kill ♪

Non, je ne vous parlerai pas de ce James Bond (Permis de tuer) que je n’ai d’ailleurs jamais vu pour cause de Timothy Dalton et en plus, je cite ce film juste pour le clin d’œil au fameux « permis de tuer », car c’est un peu ce qu’on a donné à Marc Masson, mais sans les gadgets de James.

Assassin pour l’État… Mais sans contrat. On te vire quand on veut et si tu tombes, tu tomberas seul. Personne ne te tendra la main puisque tu as le statut d’un mercenaire/barbouze/fantôme (biffer la mention inutile) et que tu n’apparais sur aucun organigramme d’entreprise, que ce soit à la DGSE ou à la DST.

Pôle Emploi ne sera pas pour toi en cas de licenciement.

Voilà un thriller qui aura fait son boulot du début à la fin tant il m’a époustouflé et tenu en haleine, mêlant habillement la politique, l’espionnage, le terrorisme et la diplomatie, qu’elle soit en costard/cravate ou en treillis/AK-47.

Marc Masson… On devrait intenter un procès à ses parents pour cette répétition de Ma/Ma mais bon sang, quel personnage hors-norme que ce type ayant déserté l’armée, s’étant fait mercenaire privé puis gardien pour des orpailleurs et assassin privé pour se venger avant de passer à assassin de la Cinquième (Ve) République.

Peu de temps mort dans ce roman ! D’ailleurs, tout en lisant, concentrée, je n’avais pas regardé le nombres de pages lues, quand mon regard est tombé en bas et que j’ai vu « 150 ». QUOI ?? Je n’étais même pas au quart du roman ?? Impossible, me suis-je dit, vu toutes les aventures que je venais déjà de vivre. Ben si !

On mélange des faits réels avec des fictifs, on nous fais voyager en Amérique Latine, en France, au Liban, on change un peu l’époque et on nous plonge dans les années 80, celles que j’adore parce que « Club Dorothée »… Oui, la politique, en ce temps-là, je m’en foutais royalement !

Le récit m’a entraîné dans les arcanes de la politique comme je me doutais qu’elles existaient, mais malgré tout, ça fait toujours froid dans le dos de les lire inscrites noir sur blanc.

C’était précis, vivant, réaliste, sans pour autant devenir gonflant. Durant tout son récit, l’auteur a su rester précis dans ses données sans pour autant nous gaver de politique. Captivée que j’étais par les chapitres rapides et aux divers intervenants, je n’ai pas vu le temps passer et ai terminé ce récit un peu sonnée, groggy, le cœur en vrac, mais pas au niveau des émotions de « Nous rêvions juste de liberté », ce qui est normal, les histoires ne sont pas la mêmes.

Malgré tout, le personnage de Marc Masson a su me toucher, m’émouvoir et c’est avec un sourire triste que j’ai refermé le roman, contente d’avoir lu cette histoire mais triste de le quitter, bien que la page tournée ne signifie pas qu’on oublie tout.

Un roman hautement addictif, un récit haletant, réaliste, basé sur des faits réels, avec des personnages ayant existé ou existant encore. Un thriller qui nous replonge dans les années 80 et croyez-moi, on est loin du Club Dorothée et de l’insouciance qui me caractérisait à l’époque.

Un thriller qu’on a du mal à lâcher et qui fait plus que de nous divertir : il nous instruit aussi !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

 

Vinland Saga – Tome 06 : Makoto Yukimura

Titre : Vinland Saga – Tome 06

Scénariste : Makoto Yukimura
Dessinateur : Makoto Yukimura

Édition : Kurokawa (2010)

Résumé :
Après des semaines de course-poursuite à travers l’Angleterre, l’armée d’Askeladd a finalement été rattrapée par celle de Thorkell.

Voyant Askeladd grièvement blessé, Thorfinn se précipite dans la bataille sanglante.

Pour sauver la tête de l’assassin de son père, le jeune Islandais en exil accepte de se battre en duel contre Thorkell.

De son côté, le prince Knut, traumatisé par la mort de son fidèle Ragnar, prend une décision qui bouleversera l’Europe.

Critique :
Oulà, mais je manque à tout mes égards, moi ! Cela faisait déjà si longtemps que j’avais abandonné le jeune Thorfinn combattant le grand guerrier Thorkell dans la neige et le froid de l’Angleterre !

Le tout en suspens, sans savoir si le petit teigneux allait arriver à prendre la main sur le grand baraqué face à lui et sur ce qu’il allait advenir d’Askeladd, blessé et du prince Knut le chouinard.

Pour Knut, bonne nouvelle, il est enfin allé s’acheter une paire de couilles et il va s’affirmer un peu plus au lieu de passer son temps à geindre à tel point que tout les guerriers le prennent pour une fille.

Ce tome fait la part belle au combat qui oppose le blondinet Thorfinn, excellent combattant, mais aussi petit roquet qui s’énerve très vite – Askeladd lui répète sans cesse – et le badass Thorkell, sans omettre de nous en apprendre un peu plus sur Thors le Troll, le père de Thorfinn, que Thorkell a bien connu lorsqu’ils se battaient au sein des Jomsvikings.

Une partie du voile se lève et le mystère est moins épais…

Mais il n’y a pas que de la baston pure dans ces 224 pages, ce serait trop facile, il y a aussi de la stratégie, car si le blondin est trop fougueux et aveuglé par la haine pour réfléchir, Askeladd a tout d’un Napoléon au sommet de sa forme, niveau stratégie. Ce dernier est fin, très fin.

Alors que je pensais aller dans une direction, l’auteur change son arc directionnel afin de nous entraîner dans de nouvelles péripéties et là je peux vous dire que je ne sais pas où je vais me retrouver…

Sûrement pas au soleil des Bahamas, je prédis même que je vais encore me geler les orteils dans la poudreuse anglaise, ces pauvres étant sous la domination des vikings et pas de Brexit en vue !

Peut-être bien qu’on se dirige vers une guerre des trônes… et à ce jeu là, soit on gagne, soit on meurt.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le challenge British Mysteries (Janvier 2019 – décembre 2019) chez My Lou Book.