Titre : Mon territoire
Auteur : Tess Sharpe
Édition : Sonatine Thriller/Policier (29/08/2019)
Édition Originale : Barbed Wire Heart (2018)
Traducteur : Héloïse Esquié
Résumé :
À 8 ans, Harley McKenna a assisté à la mort violente de sa mère. Au même âge, elle a vu son père, Duke, tuer un homme. Rien de très étonnant de la part de ce baron de la drogue, connu dans tout le nord de la Californie pour sa brutalité, qui élève sa fille pour qu’elle lui succède.
Adolescente, Harley s’occupe du Ruby, un foyer pour femmes en détresse installé dans un motel, fondé des années plus tôt par sa mère. Victimes de violence conjugale, d’addictions diverses, filles-mères, toutes s’y sentent en sécurité, protégées par le nom et la réputation des McKenna.
Mais le jour où une des pensionnaires du Ruby disparaît, Harley, en passe de reprendre les rênes de l’empire familial, décide de faire les choses à sa manière, même si elle doit, pour cela, quitter le chemin qu’on a tracé pour elle.
Critique :
Cette histoire comment un peu comme celle des rivaux de Painful Gulch (Lucky Luke) avec les O’Hara d’un côté et les O’Timmins de l’autre.
Entre ces deux familles, c’est la guerre ouverte.
Comme entre les McKenna et les Springfield, l’humour de René Goscinny en moins, bien entendu. Et sans Lucky Luke aussi…
Au milieu du territoire des McKenna coule une rivière qui la sépare de la famille Springfield, l’ennemi héréditaire. Même si pour le moment, une trêve semble être respectée…
Et les trêves sont faites pour être rompues !
Quelle puissance, dans ces pages… Comparable à la puissance d’un labo de meth qui explose : tu entends le bruit, le grondement et la boule de feu te plaque au sol, ravageant tout sur son passage. Voilà le genre d’émotions que je recherche dans une lecture et là, j’ai eu la dose recherchée.
Certains avaient comparé Harley, la fille de Duke, à Turtle (My absolute darling) mais pour moi, toutes les deux sont distinctes car le père de Harley, même s’il lui enseigne l’école de la vie de trafiquant, jamais il ne lève la main sur elle et jamais il n’abuse d’elle.
La violence est présente, bien entendu, mais elle est acceptable dans la mesure où nous nous trouvons face à un roman noir nous parlant d’un baron de la drogue dans le North County, sorte de trou du cul de l’Amérique où des suprémacistes Blancs se tatouent le chiffre 88 sur le cou et autres svastika un peu partout…
Pourtant, ce ne sera pas la violence des hommes que je retiendrai de ce roman, mais les émotions fortes qu’il m’a procuré, notamment avec le personnage de Harley, que j’ai aimé dès la première page.
Oui, j’ai aimé sa manière d’être, alternant d’un côté celui d’une fille qui sait se battre, qui n’a peur de rien et de l’autre la fille qui aide les femmes battues à s’en sortir. Deux faces d’une même pièce, tout comme son père, Duke.
L’auteur a mis en scène une héroïne qui nous marquera durablement car sous ses dehors de Tom Raider, elle est humaine. Et c’est aussi une véritable stratège, une petite Napoléon du crime qui n’a pas envie de connaître un Waterloo mais des Austerlitz.
Taclant fortement les hommes qui battent les femmes et les néonazis de tous poils, l’auteur a rendu son récit encore plus addictif en alternant les chapitres au présent et ceux du passé, où Harley nous racontera sa vie, ses premières fois, le tout dans le désordre, mais sans que cela rende le récit opaque.
Que du contraire, le récit est lisible, compréhensible et foutrement addictif. On dévore les chapitres comme si on avait toute la troupe des Sons Of Jefferson à son cul, comme si le manque risquait de se faire sentir si on déposait le roman sur la table.
Un roman noir époustouflant, violent, mais sans exagération, où, pour marquer son territoire, une fille va devoir se retrousser les manches puisque, contrairement aux mâles qui la sous-estiment, elle ne sait pas pisser debout.
Harley n’a peut-être un pénis entre les jambes, mais elle a un cerveau, elle sait l’utiliser et mieux, utiliser les faiblesses des autres, leurs points faibles et comme c’est une pisseuse, les mâles ne se méfient pas d’elle…
La barre a été placée très haute et pour la dépasser ou, du moins, l’égaler, l’auteure va devoir se retrousser les manches si elle ne veut pas décevoir son public pour son prochain roman.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°102.
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Harley est vraiment un personnage touchant. Mon seul regret est que les personnages secondaires ne soient pas un peu plus développés, mais il aurait fallu 200 pages de plus !! Un vrai « page-turner » !!
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200 pages de plus ? Je suis pour ! 🙂
J’ai adoré ce roman…
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je l’avais noté, mais j’attends qu’il arrive à la bibliothèque!
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Harcèle-les ! mdr
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Salut Belette, Ah bon ? Ah oui ? Je l’ai lu et mon ressenti est à l’opposé du tien. Je n’ai même pas publié mon avis tant j’ai trouvé ce roman superficiel. Mais je l’ai fini quand même ! BIZ
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Oh purée, quel opposé !! Comme quoi, aucun roman ne peut faire l’unanimité.
Superficiel, tu dis ? Je n’ai pas ressenti ça, mais c’est la preuve que deux avis peuvent être divergent au possible 🙂
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Moi z’aime pas la drogue… et les z’histoires de dealers et de leurs barons! Qu’ils s’entretuent et qu’on jette les survivants en taule épicétou ! 🙄
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M’enfin, ce n’est pas QUE des histoires de drogues, on a aussi un beau portrait d’une jeune fille qui prend le mors aux dents et qui nique les mecs ! Na ! 😆
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Oh toute une femme alors…oui a lire didonc…aaaaaaaaaaaaahhhhh la rivalite des Ohara Otimmins….mythique….;)
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La rivalité dans le LL était géniale et drôle, sans effusion de sang.
Ici, ça saigne. Mais l’héroïne est magnifique !
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oups…oui imagine du sang dans LL…cela ferait tout un changement…lol
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Dans « Hors-la-loi », Morris avait fait mourir un des frères Dalton (un des vrais, pas des cousins), mais la censure est passée et il est resté vivant.
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ooohhhh a bas la censure…abats !
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Pour des gosses dans les années 50/60, c’était inadmissible, on ne pouvait pas leur montrer de telles images.
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Cela reste pire aujourd’hui…une goutte de sang…interdit au moins de 12 ans….une vapeur de sanf….interdit au moins de 16 ans…;)…
D’ailleurs certains ont remarque qu’il y avait tres peu de sang dans les films….avant cela aspergeait la camera….maintenant meme pas, Wolverine trucide sans une goutte de globules….;)
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Quand je regardais la série « Spartacus », le sang dégoulinait de l’écran de mon PC !!!
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Je l’ai fini il y a 2 jours.
Je n’ai qu’une chose à dire : c’est un putain de chef d’œuvre.
Oh que oui hein ? 😉
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Je dis oui, oui, oui !!! Hé, j’avais de l’avance sur toi, pour une fois ????
— C’est un miracle, Salomon, un vrai miracle ! [Rabbi Jacob]
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Entièrement d’accord avec toi! J’ai adoré ce bouquin et Harley a plus de couilles que beaucoup d’hommes…
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Oui, oui, oui !!!!!!
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