Âme brisée : Akira Mizubayashi

Titre : Âme brisée

Auteur : Akira Mizubayashi
Édition : Gallimard Blanche (29/08/2019)

Résumé :
Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter.

Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie.

Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays.

Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père…

L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit.

Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie…

Critique :
Il est bon parfois de lire un roman bourré d’émotions mais des positives, le tout rehaussé d’une goutte d’amour et d’une bonne dose de musique… classique.

Deux histoires se côtoient : la première se déroule au Japon, en 1938 et elle est violente, horrible, fait mal au bide car c’est de la violence gratuite perpétrée par des militaires incultes, bas de plafond et aussi bêtes que méchants.

La seconde partie se passe en France, chez un luthier nommé François et après le déroulement de son histoire, nous comprendrons ce qui uni ces deux histoires.

Alors oui, le départ est affreux car une fois de plus, nous sommes face à des incultes, de ceux qui, ne comprenant pas la culture, la musique, la littérature (etc.), se gaussent de ceux qui ont des connaissances et les rabaissent jusque plus bas que terre.

Mais ensuite, l’histoire a de la poésie, du rythme, du lyrisme, des émotions, du corps et c’est avec avidité que l’on suivra les pérégrinations de François vers un passé sombre, mais exempt de haine.

Les dialogues, surtout ceux de déroulant au Japon, ne sont jamais neuneu, mais toujours empreint de profondeur, de culture, qu’elle soit japonaise ou chinoise, car les deux cultures seront mise en avant, sans que la France soit oubliée.

Voilà le genre de livre qui vous enlève les poids sur les épaules, qui vous met du baume au coeur, des papillons dans la tête et qui, à certains moments, vous serre la gorge et vous donne l’impression que tout le voisinage épluche des kilos d’oignons.

Même si vous n’êtes pas un fan de musique classique, même si à la question « Qui a composé le boléro de Ravel ? », vous séchez sur la réponse, ce livre vous parlera à vos tripes, à votre cœur, à votre âme, que ce soit celle dans votre tête (ou ailleurs, vous la mettez ou vous voulez) ou celle de votre violon brisé.

Oserais-je dire que ce livre, c’est un peu la mélodie du bonheur ? Oui, j’ai pris mon pied littéraire avec, j’ai terminé ma lecture dans un état de zénitude totale et jamais, à aucun moment, ce roman n’a sombré dans la guimauve, le neuneu ou dans des licornes galopant sur un arc-en-ciel.

Un livre qui fait du bien.

Challenge Un Mois Au Japon – Avril 2020 – Chez Lou et Hilde.

63 réflexions au sujet de « Âme brisée : Akira Mizubayashi »

  1. Ping : Bilan Livresque Annuel et Coups de Cœur 2020 (2/2) | The Cannibal Lecteur

  2. Ping : Bilan Livresque Annuel et Coups de Cœurs 2020 (1/2) | The Cannibal Lecteur

  3. Ping : Violon conjugué à tous les temps (Âme brisée, Akira Mizubayashi) – Pamolico, critiques romans, cinéma, séries

  4. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Avril 2020 | The Cannibal Lecteur

  5. Si le point de départ n’est pas vraiment mon genre, tu en parles tellement bien que ça donne envie de le lire. Je le note de suite et j’attends avec impatience la réouverture de ma bibliothèque.

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    • Il serait dommage de passer outre pour une scène un peu plus dérangeante du départ. Elle a son importance et reste « sobre », même si on se doute que derrière, en coulisses, ça va chier pour beaucoup 😥

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    • Oui, le début serre la gorge, mais l’auteur reste sobre, pas de violence visible, on se doute qu’ensuite, ce ne sera pas Bisounours, mais cela nous est tu. Ma foi, comme après c’est beau et qu’il y a une belle histoire sur le pardon, le début vaut bien un petit serrage de tripes 😉

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  6. Ping : Un Mois au Japon 2020 : le billet recap – MylouBook

  7. ça a l’air superbe ! j’ai un peu de peur du début que tu décris mais tout le reste me donne envie. Je me suis permis de t’envoyer une petite invitation à rejoindre le groupe du Mois au Japon comme cet article est pile dans le thème, n’hésite pas à partager ce titre ou d’autres liens si tu en as envie.

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    • Cool, merci pour le lien, je ne savais pas qu’il y avait un mois du Japon… Gaffe, moi et les mois, ça fait souvent de la folie pure ! 😆

      Le début est un peu violent, mais ça reste sobre, très sobre. Pas de violences « inutiles » mais juste ce qu’il faut pour nous montrer la haine Chinois/Japonais et le côté bas de plafond de certains soldats…

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      • Tu me tentes vraiment en tout cas, je me le suis noté ! Je relève le défi de toi et des mois ;o) En tout cas ravie d’ajouter ce billet au recap, j’espère qu’il tentera d’autres participants !

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        • Pas de panique, je ne ferai pas d’étincelles à un mois Japonais, pas assez de littérature japonaise, hormis des mangas, mais pas envie de faire des fiches mangas pour le moment…

          Je sens que les vacances de juin vont être sur leur caisse et donc, je serai toute entière tournée vers le mois Anglais… 👿

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  8. Le Boléro de Ravel? Mais c’est pas un tableau de DeVinci? Ou de Picasso? Je les confonds toujours tous les deux un peu comme Laurel et Françoise Hardy! C’est clair… c’est dur d’être une fille cultivée aujourd’hui! Heureusement que Kim Kardashian, Paris Hilton, et Maria Carrée sont là pour relever le niveau!

    Allez hop! Ça c’est fait! C’était mon quart d’heure de charité chrétienne du lundi de Pâques ! Faut dire que je suis un peu crispée ce soir… Un mois de confinement de plus dans la tronche… ça assomme! Et t’as le Medef qui attend en embuscade pour supprimer nos congés, ses fériés, et rallonger la semaine de travail à la fin de l’épidémie! Pfff… aucune décence ces gens là ! Quand on sait que c’est à cause de leur philosophie ultra libérale que notre système de santé est à genoux!

    Enfin… on est loin du Japon de 38! Désolée ! 🙄 Toi en revanche tu n’en finis pas de voyager dans l’espace temps!!! 😁

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    • PTDR ! Tu as tout faut, le boléro de ravel, c’est de shakespeare !

      — Il m’a dit de dire Hardy !!! (je repense à télé magouille des inconnus, avec Laurel et… Hardy).

      Les politiciens vont encore nous la mettre profond !! Heureusement, que je bosse ou pas, ça n’a aucune incidence sur l’indice dow-jones et sur le PIB. Enfin, je pense… mon dieu, si ?? Putain, mes congés, les enculés 😆

      Ils sont coupables mais pas responsables !

      Oui, je voyage partout !! 😉

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