Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie : François Cheng

Titre : Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie

Auteur : François Cheng
Édition : Albin Michel (2013) / Livre de Poche (2015)

Résumé :
Comme ses « Cinq Méditations sur la beauté », ce texte de François Cheng est né d’échanges avec ses amis, auxquels le lecteur est invité à devenir partie prenante. Il entendra ainsi le poète, au soir de sa vie, s’exprimer sur un sujet que beaucoup préfèrent éviter.

Le voici se livrant comme il ne l’avait peut-être jamais fait, et transmettant une parole à la fois humble et hardie.

Il n’a pas la prétention de délivrer un « message » sur l’après-vie, ni d’élaborer un discours dogmatique, mais il témoigne d’une vision de la « vie ouverte ».

Une vision en mouvement ascendant qui renverse notre perception de l’existence humaine et nous invite à envisager la vie à la lumière de notre propre mort.

Celle-ci transformant chaque vie en destin singulier, la fait participer à une grande Aventure en devenir.

Critique :
Une fois de plus, c’est grâce à l’émission La Grande Librairie que j’ai découvert cet auteur et sa manière de parler, sans précipitation, avec réflexion et de manière très profonde, m’a donné envie de le découvrir par la lecture.

Rappelez-moi, un jour, de coller un procès à l’animateur, François Busnel, pour toutes les super découvertes littéraires que j’ai faites en regardant son émission (ça me ruine le portefeuille tout en enrichissant mon âme. Les banquiers se foutent de mon âme).

Sa manière de nous expliquer que pour éprouver du bonheur, il fallait avoir souffert, que sans les malheurs, souffrances, bref, toutes ces merdes, nous ne pourrions pas jouir et reconnaître le bonheur quand il se présente à votre porte.

Ben oui, je ne suis jamais si contente d’être en bonne santé qu’après avoir été malade… Et lorsque je suis malade, je regrette les jours de pleine santé que je n’ai pas accueilli avec joie.

Anybref, parlons de ce petit livre qui se lit avec lenteur aussi car là, on n’est pas dans un roman léger mais dans du lourd. Mon cerveau en fume encore.

Rassurez-vous, lire un essai qui parle de méditations sur le mort ne plombe en aucun cas l’ambiance ou votre moral. J’en suis sortie plus sereine, plus zen, plus apaisée aussi.

En fait, ce qu’il dit rejoint ce qu’une connaissance m’avait dite un jour et qui m’avait fait l’effet d’un uppercut car je ne l’avais jamais vue sous cet angle, l’idée de la mort : sans la mort, il n’y a pas de vie ! Si la vie est précieuse, c’est parce qu’elle n’est pas éternelle et qu’il y a la mort. Mais surtout, s’il n’y avait pas la mort, il n’y aurait pas la vie.

Ceci n’est qu’un résumé succin de ce que je viens de lire et que mon cerveau tente encore de mettre en ordre. De toute façon, je n’ai pas le talent, ni la prose, ni l’érudition de François Cheng pour vous parler de cette lecture qui m’a plongée ailleurs que sur Terre. Et ça, en plein confinement, c’est du tonnerre de Dieu !

Dieu, oui, il en parle mais à la manière d’un qui se questionne… Car si le hasard fait souvent bien les choses, ma question est la même que la sienne : comment le hasard a-t-il pu ordonnancer parfaitement la Terre, l’Univers, la Vie ?

Parce que bordel de dieu, c’est quand même bien fichu, bien pensé, pour un coup de hasard. Mais ne dit-on pas que le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito ? Je n’ai toujours pas la réponse à ma question, lui non plus, mais au moins, on a le mérite de les poser (lui plus que moi).

Sans vouloir être plus catholique que le pape, ce que je ne suis pas, il parle du sujet Dieu avec justesse et de celui de jésus d’une manière qui, déjà, dans l’émission, m’avait fait monter la boule dans la gorge car une fois de plus, il en parlait bien, sans virer grenouille de bénitier, sans choquer non plus les croyants, ni remettre en question les athées et les agnostiques. Ah si on m’avait parlé ainsi lorsque j’étais jeune !

Ce petit roman de méditations, c’est de la poésie, au sens propre comme au figuré, c’est de la justesse, ce sont des mots réfléchis, des réunions avec ses amis afin de partager avec eux ses méditations, c’est aussi de la philosophie, la beauté des mots, le fait que tout ce qu’il dit s’imbrique l’un dans l’autre.

Et en plus, c’est accessible à moi ! What’else ?

PS : lorsque je mourrai, en espérant que ce ne soit pas durant le confinement, je voudrais qu’à mon homélie à l’église, on passe « Paint in black » et « Sympathy for the devil » des Rolling Stones ! L’acoustique d’une église doit bien donner…