L’île du Diable – Inspectrice Sarah Geringën 03 : Nicolas Beuglet

Titre : L’île du Diable – Inspectrice Sarah Geringën 03

Auteur : Nicolas Beuglet
Édition : XO Thriller (19/09/2020) / Pocket Thriller (03/09/2020)

Résumé :
Où, après l’affaire du Vatican qui l’a menée en prison, Sarah Geringën, l’inspectrice norvégienne, ancienne des forces spéciales, se retrouve confrontée à un meurtre qui va l’ébranler au plus profond de son être, réveillant la douleur d’un passé aux multiples zones d’ombre.

Critique :
Sarah Geringën est de retour en mode warrior.

À peine sortie de prison où elle était détenue alors qu’innocente, notre inspectrice pas tout à fait réintégrée dans la police doit enquêter sur un meurtre horriblement dégueulasse, le tout en stoemelings (prononcer stoumelinnks), comme on dit à Bruxelles (en cachette).

Pas le temps de s’arrêter pour boire un café, lorsqu’on plonge dans ce roman mettant en scène notre inspectrice toujours aussi pressée et qui voudrait avoir les résultats avant de les demander, qui ne laisse pas toujours les autre s’exprimer, qui est têtue comme une mule et qui commençait à me courir sur le haricot avec son sentiment de culpabilité dont elle n’avait aucun souvenir.

Le problème avec les roman qui pulsent et qui ne font que 300 pages, c’est qu’ils laissent peu de place pour le développement des nouveaux personnages introduits dans ce dernier opus de la trilogie.

De plus, après un an d’emprisonnement, Sarah Geringën n’a aucun soucis à revenir dans la vie civile, comme si cette peine de prison, alors qu’elle était innocente, ne lui a pas porté préjudice. Soit elle est très forte, soit elle cache toujours bien son jeu, comme elle le fait souvent.

Après une enquête menée à toute vitesse, sans temps mort, après toutes les baffes que l’on se prend dans la gueule, l’auteur revient à du plus calme sur la fin, afin de reposer son lecteur, le mettre en confiance, juste avant de lui refoutre une claque magistrale.

Dans ce roman, des claques, j’en ai prise quelques unes ! Je vais porter plainte, tiens, parce que je me suis encore faite avoir et que j’ai rien vu. J’en ai pris aussi dans les références à la fin du roman : moi qui pensais avoir pris des claques avec de la fiction et bien non, les claques étaient véridiques.

Si le précédent opus, Complot, développait des thématiques très fortes, celui-ci s’en éloigne sans toutefois se contenter d’un crime banal ou de thématiques sans forces. Ce qui est soulevé dans ce roman est costaud, à la limite de la nausée et le pire, c’est que c’est vrai et que nous n’en savions rien.

Par contre, si le final est un peu plus calme, il me reste toujours des questions sans réponses, notamment sur le financement de la base, sur l’engagement du personnel et sur ce qu’il advient de cette base perdue après tout ça : elle est toujours là ou pas ? Bref, quelques pages d’explications en plus n’auraient pas été du luxe.

Malgré mes quelques petits bémols, ce thriller reste addictif et il est difficile de le lâcher tant l’auteur réussi à captiver son lecteur dès les premières lignes. Dans ce thriller, il y a des émotions, de la profondeur, de la nausée pour certains faits Historiques, de la science sans conscience, de la folie humaine, le tout mis en scène d’une manière précise, le tout taillé au scalpel pour éviter le superflu.

Un peu de superflu aurait été intéressant afin d’étoffer un peu certains portraits, certaines situations, certaines théories et avoir le fin mot de l’histoire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°120].

50 réflexions au sujet de « L’île du Diable – Inspectrice Sarah Geringën 03 : Nicolas Beuglet »

  1. Ping : Bilan du challenge polar et thriller janvier 2021 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Livresque Annuel et Coups de Cœur 2020 (2/2) | The Cannibal Lecteur

  3. Ping : Bilan #2 du challenge polar et thriller – ou thriller et polar, je ne sais même plus. | deslivresetsharon

  4. Ping : L’île du diable – Nicolas Beuglet | 22h05 rue des Dames

        • Son « Dernier message » qui est son dernier roman, donne l’impression à un moment donné d’aller vite, en tout cas, l’auteur a privilégié le rythme en plus du côté documenté et scientifique du roman… et il reste un mystère à découvrir, ce sera dans le suivant, j’espère 🙂

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              • Tu es à jour dans un auteur, il faut faire péter le champagne 🙂 J’aime bien les tentations mais je ne suis pas une lectrice rapide et lire que dans les transports n’aide pas vraiment 🙂 Espérons que je ne sois pas à nouveau coincé à la maison.
                Il faut bien que lise quelques daubes quand même pour encore plus apprécié les bons livres. Est-ce que tu as l’impression qu’année après année tu en lis moins?

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                • Oui, on peut faire péter le champagne, je suis à jour au moins quelque part ! mdr Je suis une lectrice rapide, j’ai pour le moment lu 220 romans en 2020… le confinement et le télétravail ont aidé,, sans aucun doute, plus ma rapidité.

                  Oui, les daubes nous font apprécier les bons livres alors qu’un excellent roman nous donnera la sensation que tout le reste est fade…

                  Dans quel sens dois-je interpréter ta question ? « Est-ce que tu as l’impression qu’année après année tu en lis moins? » Tu parles des daubes ou des romans ? Parce que sinon, je lis de plus en plus de romans, mais j’ai parfois l’impression que certains moins sont des nids à daubes !!! Ou alors, je suis devenue plus exigeante avec l’âge et ce qui aurait passé avant ne passe plus… :/

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                  • Est-ce que tu deviens plus exigeante en prenant de la bouteille? Peut-être que le stock de livres lus affine ce que tu aimes et tu te connais mieux. Tu connais mieux le monde du polar et ces possibilités. Et en plus tu cherches toujours à être surprise.
                    220 ROMANS…. OUAOUAOUAOUA BRAVO, je suis trop impressionnée.

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                    • Oui, les goûts changent avec l’âge, ce qu’on appréciait à 18 ans n’est plus le même qu’à… heu… 30 ans 😆 Et en effet, à force de lire, on s’habitue et on demande toujours plus, de lire autre chose, d’avoir des émotions, de la profondeur, du travail dans les personnages. Bref, comme la drogue, on a une accoutumance…

                      Oui, 220, j’en étais à 175 (il y avait eu 5 relectures, ce qui aurait pu faire 180 mais je ne les avais pas vraiment pris en compte), ce qui fait que j’ai lu super beaucoup en 2020 puisque je n’ai pas pu faire grand-chose d’autre à partir de début mars…

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  5. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Novembre 2020 | The Cannibal Lecteur

  6. Évidemment ça m’a l’air sympa mais ça veut dire que si je suis mes principes, je dois commencer par le premier roman avant d’attaquer le deuxième. Je sais que c’est pas obligatoire mais moi… je suis comme ça les séries c’est dans l’ordre!!! 😁 Ne pas lire dans l’ordre le donne vite l’impression d’avoir abusé du mojito et d’être totalement bourrée !🤪
    Pfff… encore un billet fatal pour ma PAL!🙄

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    • Tu peux juste lire celui-là, mais tu ne manqueras le développement personnel des personnages, mais ce n’est pas trop grave, juste que tu risques de ne pas avoir d’empathie pour eux… mais si tu veux un mojito, j’ai toujours de la menthe au jardin.

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    • Ayé! Lu! Après le 1 et le 2… Mmmmouais… Certes l’intrigue est haletante et l’auteur sait bien te piéger dans le suspens entretenu à la fin de chaque chapitre et qui te donne envie de lire la suite sans attendre.

      Mais en effet comme tu les pointe : ils la financent comment la base les méchants? Ou la crypte qui les met sur a voie ? Qui l’a faite et comment avec quels moyens? C’est là un point commun de plus entre Gueringen et James Bond : tous les deux sont capables d’encaisser une violence ahurissante en étant à peine décoiffés… avec une hiérarchie qui les laisse faire (au moins Bond est agent secret donc il n’a pas à demander l’autorisation d’enquêter aux autorités des pays où ils débarquent… mais une policière officielle ne peut le faire sans convention partenariale avec le pays en question… Petit détail diplomatique qui me chiffonne depuis le volume 1 avec les zhéroïnes de Beuglet!), pour lutter contre les organisations criminelles complexes à gros moyens aux mains de cinglés délirants.

      Comme j’ai lu les 5 Beuglet l’un après l’autre (ou presque) j’avoue que cette répétition aux éléments de crédibilité un peu faiblards a fini par me contrarier quelque peu malgré un sens de l’intrigue et du suspens évident et son évocation habile de faits véridiques (à partir desquels il brode, mais au moins il ne prétend pas que tout est vrai comme Dan Brown!). :-/

      Il semble que Madame Gueringen revienne bientôt si je ne m’abuse… 😉

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      • Merdouille, je ne sais plus si j’ai répondu à ce commentaire ou pas, mais vu qu’il n’est rien mis, je suppose que non !

        Oui, le suspense est bien fait, il te tient en haleine, mais faut pas trop être regardante sur les détails réalistes ou pas. Si dans la vie courante nous n’avons pas toutes les réponses (que tu contraire), dans les romans, j’apprécie tout de même que l’on me donne plus de détails sur le comment du pourquoi ! Pas qu’on me balance un truc et hop, tu n’en sauras pas plus. Ce n’est pas handicapant dans la lecture, mais ça me chiffonne un peu tout de même.

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  7. J’étais curieuse d’avoir ton avis sur ce polar que perso j’ai détesté (juste mon avis perso hein…). Trop d’incohérences qui m’ont réellement posé un problème dans ma lecture. Et puis j’ai eu l’impression que l’auteur a fait une recherche google type « quel est le truc le plus dégueu que je peux utiliser dans mon prochain bouquin ? ». Alors je sais que ça a existé et c’est terrible (le mot est même faible) mais pour moi c’est juste du sensationnel dans son intrigue. Bref, j’ai vraiment pas aimé.

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    • Mais pas de soucis, tu as ton avis, j’ai le mien, on ne va pas se taper dessus ! 😆 Effectivement, c’est vachement gore et dégueu ! Surtout de faire ça sur une personne vivante (ce qui s’est passé sur l’île). Je ne sais pas si je serais capable d’arriver à une telle extrémité… heurk.

      J’avais pensé à une chose inventée, mais non, c’est pire, ça a eu lieu… l’humain est plus gore que l’auteur. Je me doute que ce genre de thématique ne passera pas chez tout le monde, elle aurait pu caler net chez moi, mais j’ai dévoré (pardon) le roman. Avec le recul, il ne me restera peut-être plus rien d’ici quelques mois…

      De mon côté, j’aurais aimé savoir comment le méchant il a su monter son labo, recruter des gens et ce qu’il est advenu de cette horreur ensuite…

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