Auteur : Charles Williams
Édition : Folio Policier
Résumé :
Propriétaire d’une grosse agence immobilière, John Duke Warren est marié avec Frances, qui dirige une boutique de mode mitoyenne avec le magasin d’articles de sports de Dan Robert.
Un matin, on retrouve celui-ci mort au marais Crossman, dans un des affût utilisé pour la chasse aux canards.
Une voix charitable téléphone alors à Warren pour lui révéler que sa femme a assassiné Robert dont elle était la maîtresse. La correspondante mystérieuse précise que Frances a égaré son briquet chez la victime.
Peu après, l’agent immobilier retrouve sa femme et une violente dispute éclate, interrompue par l’arrivée d’un policier qui demande à Warren de se rendre au commissariat.
Celui-ci, en rentrant chez lui une heure plus tard, découvre le cadavre de son épouse.
Critique :
« Vivement dimanche ! » n’a rien à voir avec l’émission dominicale de Michel « Bonsoir, merci » Druker. D’ailleurs, en traduisant le roman, il aurait été plus judicieux de traduire à la lettre le titre original « The long saturday night » qui symbolise mieux la looongue nuit du samedi que Duke Warren va passer.
John Duke Warren, agent immobilier, avait tout pour être heureux : une agence qui marche bien, une charmante épouse et le droit d’appartenir au Club des Chasseurs de Canards (8 membres, seulement).
Or, peu après qu’il ait été tirer quelques coups sur des canards innocents, on retrouve le sieur Roberts – un autre membre – la tête emportée par un coup de fusil tiré à bout portant.
Suicide ? Impossible, il tirait avec du calibre n°6 et les plombs que les flics ont extrait de sa tête sont de calibre n°4…
Les canards n’étant pas armés, les soupçons ont pesé légèrement sur Duke (prénom prédestiné) mais il sort libre du commissariat.
Ensuite, les choses vont s’emballer :
- Un appel anonyme qu’il reçoit et qui accuse sa femme d’avoir tué Roberts car on a retrouvé son briquet chez lui;
- Duke qui commence à douter de son épouse (qui est en voyage) et qui n’était déjà plus à l’hotêl quand elle lui avait téléphoné ce matin (alors qu’elle lui certifiait qu’elle était encore dans son lit);
- De l’argent qu’elle a dépensé, mais où et pourquoi autant ?
- Sa femme qui rentre en avance : ils se disputent;
- Le policier vient le rechercher parce que le shérif veut lui reposer des questions suite à un appel anonyme qu’il a reçu lui aussi;
- À son retour, quand il monte dans la chambre, il découvre sa femme morte… Et pas de mort naturelle : sa tête est défoncée !
Duke aurait pu appeler les flics, mais non, c’est trop tard, il a raté le coche !
Le voici en cavale pour trouver le fin mot de cette histoire. Mais il n’est pas seul, il pourra compter sur une personne qui le croit innocent…
« Amusant », voilà ce que je pourrais dire de ce livre car le pauvre Duke n’est pas au bout de ses peines ! Ce ne sera pas facile d’arriver à démêler cet écheveau afin de prouver son innocence.
Amusant, mais terriblement intelligent, notre Duke, quand il mène une enquête sur sa femme morte, faisant appel à des détectives privés et mettant au point une technique pour ne pas devenir le choux que la chèvre de shérif dévorerait en une bouchée.
Rusé aussi, parce que se planquer ensuite dans son bureau, fallait avoir les couilles de le faire ! Duke les a eues.
182 pages sans temps mort, mené tambour battant, une enquête à suivre en même temps que notre agent immobilier, reconvertit en Sherlock Holmes le temps d’une nuit d’un samedi long comme un jour sans pain !
Personnage que l’on apprécie, Duke n’est peut-être pas le meilleur détective, mais il fait ce qu’il faut pour y arriver.
Mention « Napoléonienne » à son aide qui se comportera comme un renard plus que rusé !
L’écriture est simple, mais pas simpliste, Charles Williams nous a concocté un agréable polar qui se lit tout seul tant il est savoureux, nous réservant quelques surprises de son cru.
Sans oublier les nombreux traits d’humour…
— Mais… mais pourquoi l’avez-vous giflé ?
— Ma foi, c’était un peu ridicule, à vrai dire, mais sur le moment ça m’a paru le moyen le plus simple de l’obliger à sortir sa main de mon soutien-gorge.
— Vous ne voulez pas dire… pas Georges ?
— Je vous assure qu’il a des mains.
— Eh bien ! Bon Dieu ! Ah ! le vieux cochon ! L’hypocrite ! C’est donc la raison de votre démission ?
— Oui. Pas à ce moment là, mais plus tard.
Ou encore :
— Vous a-t-elle dit pourquoi je suis allée la voir ?
— Elle a dit que vous aviez essayé de la violer.
— C’est tout ?
— Elle a sans doute estimé que ça suffisait. Vous avez fait irruption dans sa chambre à trois heures du matin et vous vous êtes mis à lui arracher ses vêtements. Si vous cherchiez seulement à obtenir sa recette de ragoût de veau, vous l’auriez dit.(Non, ce n’est pas l’audition de DSK, mais le shérif Scanlon qui interroge Duke Warren sur son interrogation musclée qu’il a eue avec une protagoniste de l’affaire).
François Truffaut a réalisé un film sur le livre en 1983, avec Fanny Ardent et Jean-Louis Trintignant dans les rôles phares. L’action ne se déroule pas aux États-Unis dans le film.
Livre particpant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014) et le Challenge « La littérature fait son cinéma – 3ème année » de Kabaret Kulturel.
Ping : Bilan Livresque Août 2013 | The Cannibal Lecteur
J’ai vu le film il y a longtemps et j’avais aimé, ton billet me donne envie de le revoir d’ailleurs !
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Cela fait longtemps que je ne l’ai plus vu, faudra que je me le refasse, j’aime bien Bronson.
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J’avais bien aimé le film, tu me donnes très envie de tenter le livre…
les traductions de titres, décidément 😉
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Toujours un problème les traductions de titres, bien souvent, on perd tout ou ça ne veut plus rien dire. « Sherlock Holmes attaque l’orient express » pour « The seven percent solution », tu m’avoueras que certains ont fumé des solution à 7kg ! 🙂
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Vivement Dimanche prochain !
Tu fais dans les vieux polars.
Je ne crois pas avoir lu du Charles Williams. Je me souviens par contre d’une adapation ciné d’un de ses livres, « Calme Blanc ».
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Je varie les plaisirs ! Une fois un vieux, une fois un jeune, un anglais et puis un américain, ensuite, je me fais un islandais avant de revenir sur un français.
Non, je ne parle pas de ma vie de débauchée sexuelle, mais de littérature et de nationalité d’auteurs ! 🙂
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On dit bien rusé comme un canard ! (ah non, on dit pas ça ?? ;-))
Merci pour le petit + avec les extraits de dialogues qui donnent bien le ton
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Alors, Zorro se serait appelé « Pato » (canard en espagnol d’après Google traduction) et aurait mis plus de temps à signer ses méfaits ♪ d’un P qui veut dire Patooo… ♫
J’y ai pensé ensuite, à incruster les dialogues que j’avais posté sur Babelio. Faudra que je pense à en mettre de temps en temps, ça donne un petit plus, c’est vrai.
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que ferait-on sans google translation (et ça rime en plus) !
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RIEN ! bien qu’il ne donne pas toujours les bonnes réponses, mais bon, il a fait son job et m’a tiré une épine du pied espagnol.
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tu as un pied espagnol, et l’autre il est de quelle nationalité ?
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Mon pied est apatride, il est de toutes les nationalités selon son usage. Limite Corée du Nord si je le colle dans les fesses de quelqu’un, charmeur Italien s’il cajôle la jambe de chouchou, Usainboltien quand il marche vite…
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