Bilan Mensuel Livresque : Mai 2020

Pour une fois, en Mai, je n’ai pas fait ce qu’il me plait… Ni personne d’ailleurs. En phase de décongélation (comme j’ai appelé ça) progressive depuis le lundi 4 mai, le cœur n’y est pour rien, hormis pour la lecture et pour le chat (et pour Chouchou aussi, mais bon, lui est apprivoisé totalement).

Le Minou a bien progressé (14 mois qu’il est chez nous) et depuis quelques temps, il a pris la décision de venir se coucher sur mes genoux au matin, me privant par là-même de ma tasse de café de 6h du mat’…

Avant, lorsqu’il se contentait de poser ses pattes avant sur ma cuisse, je savais encore me pencher pour l’attraper et boire ce divin breuvage, mais si je me penche lorsqu’il est sur mes genoux, il va fuir. Donc, j’attends le lever mon chéri (peu avant 7h) pour déguster le kawa, puisque le chat est descendu de mes jambes.

Le matin, c’est toujours les jeux après la bouffe, il vient jouer avec ses souris près de nous, vient chercher ses câlins (toujours près de moi) et ces derniers jours, il est même allé se coucher sur le gros coussin du divan, montant faire sa sieste sous l’armoire vers 11h30 en lieu et place de 10h. Le confinement a du bon, pour lui.

En ce qui concerne mon Bilan Livresque Mensuel, j’ai fait un très bon mois de lecture puisque je totalise 20 romans lus, 4 bandes dessinées et 2 magazines America = 26 lectures, c’est pas si mal que ça. Un bon échauffement pour le Mois Anglais qui arrive.

Pour cette année 2020, j’en suis déjà à 116 lectures, tout confondu. Juin va être l’occasion de faire monter le score.

Pour entamer ce Mois de Mai, j’ai fait fort avec El Niño de Hollywood de Juan José Martínez et Óscar Martínez qui nous parle de la formation du gang des MS13, de leurs origines modestes à leur transformation en un gang super puissant et ultra violent. Plus un compte-rendu d’une enquête profonde qu’un roman, ce livre est sombre et il est préférable de le commencer à tête reposée car il y a des voyages dans le temps et l’espace.

Après une lecture aussi éprouvante, il fallait du calme et Crack, chien patagon de Georges Catelin avait tout pour me faire passer un bon moment dans la pampa, à cheval. Les grands espaces, les immenses étendues de l’Argentine, en confinement, ça n’a pas de prix. Un chouette petit livre qui pourrait plaire aux enfants comme aux adultes à la recherche d’un petit moment de détente.

Bianca m’a proposé une LC en Russie et j’ai dit oui pour Le soleil rouge du tsar de Violette Cabesos. Deux récits en alternance, un au présent, un dans le passé et c’est à ce dernier qu’est allé ma préférence puisque nous étions dans la Russie du tsar Nicolas II. Nous avons toutes deux passé une lecture remplie d’aventures, de mystères, d’enquête et d’émotions dans cette Russie que nous adorons.

Loverboy – Miguel Ángel Morgado 03 de Gabriel Trujillo Muñoz est un roman court et percutant. Et très glauque. Avec peu de pages, il nous donne un aperçu de la main mise des Américains sur le Mexique et combien les mexicains en ont plein le cul. Dommage que le format court oblige l’auteur a aller au plus pressé et que la résolution se fasse un peu au détriment du réalisme.

Je suis impardonnable, il a fallu que Luis Sepúlveda décède pour que je lise enfin un de ses romans et j’ai commencé par La fin de l’histoire qui nous parle du Chili, de la dictature de Pinochet, des tortures, des gens disparus, de l’exil… C’est un roman qui va dans un sens, puis dans un autre, brouille les cartes, les pistes, pour se terminer avec une intensité infernale. Faut suivre, sinon, on risque d’être largué, mais c’est tellement prenant que les sauts temporels et géographiques ne posent que peu de problèmes.

Je voulais aussi découvrir l’auteur dans un autre registre, alors j’ai choisi Histoire d’une baleine blanche, toujours de Luis Sepúlveda. Un conte illustré qui m’a emporté loin de chez moi, au milieu de l’océan, près des côtes chilienne, en compagnie d’un cachalot blanc. Il y a un océan d’émotions, dans ces pages, un gulf-stream qui vous emporte dans ses flots et vous dépose ailleurs, dans un monde inconnu… Une bien belle histoire que l’on a du mal à refermer.

C’est avec l’Argentine des années 30 que j’avais rendez-vous ensuite… Tout pour la patrie de Martin Caparrós se déroule dans un pays corrompu et in love des théories raciales d’un certain Hitler. Par contre, je n’ai pas accroché au récit, aux personnages et je me suis perdue bien avant la fin. On oublie !

Trouvé par hasard, j’ai décidé de découvrir L’homme en arme de Horacio Castellanos Moya et toutes les envies de découvertes ne se soldent pas par des coups de coeur, parfois, on a des envies de passer de suite à autre chose. Impossible de me retrouver dans ce récit violent où aucun personnage n’est attachant car tous peu développés. À oublier et au suivant, une fois de plus !

Jamais deux déceptions sans trois ! On continue la série noire avec Jungle de Miguel Bonnefoy où il est question d’un trek de 15 jours dans la jungle vénézuélienne. Une fois de plus, je suis restée quasi de marbre devant les mots de l’écrivain, lisant sans lire, n’arrivant pas à me projeter dans cette jungle. Allez, au suivant !

Le Nicaragua n’avait jamais été coché sur mon passeport littéraire, donc, j’ai décidé de m’y rendre avec Il pleut sur Managua de Sergio Ramirez qui nous raconte avec une plume cynique son pays où les anciens guérilleros se sont recyclés un peu partout, notamment dans la police. L’inspecteur Morales en est un et il ne se foule pas trop pour ses enquêtes. Gaffe, à un moment, le roman s’enlise un peu avant de repartir de plus belle. Une belle découverte.

Une fois de plus, Bianca et moi avons loupé notre LC car Rien de plus grand de Malin Persson Giolito fut un fiasco total. Une lecture qui se traîne en longueur, on a les yeux qui se ferment, on admire sa tapisserie… Pourtant, les procès, en littérature, j’adore ! Mais là, rien ne m’a passionné… Au suivant !

Heureusement qu’après la déception vient le roman qui te prend à la gorge, qui te glace, qui te fait douter de l’Humain… Avec Mala vida, Marc Fernandez dénonce les vols d’enfants sous la dictature de Franco et encore après sa mort. Un roman policier noir et politique, captivant, difficile à lâcher, tout en étant glaçant. L’auteur nous livre une enquête bien ficelée, prenante, historique, bien documentée. Mon seul petit bémol sera pour la personne qui assassine, pas super crédible dans son rôle (personnage trop parfait), mais la résolution des crimes est accessoire.

Une fois de plus, j’ai pioché un roman glaçant avec La conspiration des médiocres – « Perro » Lascano 04 d’Ernesto Mallo qui est en fait le première enquête de Perro. Un roman noir écrit au vitriol, taillé au scalpel, un roman court mais ultra percutant, sombre, violent. L’auteur ne s’encombre pas de fioritures et va directement à l’essentiel. Du brut de décoffrage qui écorche la gorge et pique aux yeux. Une enquête retorse où les atmosphères angoissantes du pays sont plus importantes que tout le reste. Un roman noir glaçant.

Le tableau du maître flamand d’Arturo Perez-Reverte était recommandé par « Le polar pour les Nuls » mais ce fut une lecture laborieuse : personnages peu développés, inintéressants et résolution difficile à comprendre pour quelqu’un qui n’y connait rien aux échecs, sans oublier la sensation de « tout ça pour ça » et un coup de pute de l’auteur pour le coupable. Au suivant !

Heureusement que je ne joue pas au casino car ce mois-ci, j’ai une mauvaise main et La frontière sud de José Luis Muñoz le confirme une fois de plus. C’est un peu normal, je ne pioche que dans des romans lusophones et tous ne sont pas du même niveau et tous ne plairont pas. Trop de passages à vide dans ce roman, trop de longueurs afin de présenter les personnages et de les placer dans leurs décors, leur boulot, leur vie. Seule la partie consacrée à l’autre côté de la frontière, à Tijuana, est intéressante. Allez, Jacques, chante-le moi encore : ♫ Au suivant ! ♪

En voyageant dans le temps, je trouverai peut-être mon plaisir littéraire… Oui et non car si Le manuscrit de Grenade de Marianne Leconte a du bon, il manque surtout de profondeur dans ses personnages, dans la résolution de l’énigme et le final où tout semble bien tomber. Ce roman a du bon, il m’aurait sans doute plu lorsque j’étais jeune, à la recherche d’histoire se terminant bien, avec de personnages à qui s’en sortent quasi toujours des différents traquenards. Hélas, l’auteur qui succombe aux facilités de l’intrigue, ça me fend le cœur et me gâche mon plaisir littéraire.

En plus de voyager en Amérique latine, mes lectures ont joué au montagnes Russes et Ni vivants ni morts de Federico Mastrogiovanni m’a envoyé dans les sommets d’émotions et dans les tréfonds de la perversion humaine. C’est le genre de récit que l’on n’oublie jamais. Mexique, 30.000 disparition forcées. Le règne de la terreur, les gens qui n’osent pas bouger de peur de disparaître à leur tour. Ce roman, qui glace les sangs est composé de plusieurs enquêtes réalisées par l’auteur. Attention, ceci n’est pas un roman mais la réalité.

Après pareille lecture, on aimerait un peu de légèreté tout en restant dans le roman noir. Sans le savoir, De loin on dirait des mouches de Kike Ferrari était la bonne sélection car il nous fait passer quelques heures dans la peau d’un pourri de chez pourri. Luis Machi cumule toutes les bassesses humaines, il est détestable et on adore le voir essayer de se dépêtrer du cadavre qui se trouve dans son coffre sans qu’il en soit le responsable. Jouissif et immoral.

Dire que je ne savais pas que je lisais une histoire vraie avec Bakhita de Véronique Olmi ! C’est en l’ajoutant à mon Babelio que je m’en suis rendue compte. Une histoire bourrée d’émotions, qui m’a mis le coeur en vrac, les yeux humides et la gorge serrée. L’Homme est cruel et les esclavagistes sont dans le haut du panier, qu’ils soient catho ou musulmans. Un récit qui prend son temps mais un récit bouleversant.

Pour terminer ce Mois Espangol et faire le lien avec le Mois Anglais, j’avais dans mon stock Chez les Gauchos de Hugo Backhouse, un récit autobiographique d’un Anglais qui parti jouer au gaucho dans la Pampa Argentine. Cet achat réalisé dans une brocante s’est révélé judicieux car sans révolutionner la littérature, ce récit d’aventures m’a fait passer un moment hors du temps.

Bilan Mensuel Livresque de Mai : 20 Romans

  1. El Niño de Hollywood : Juan José Martínez et Óscar Martínez
  2. Le soleil rouge du tsar : Violette Cabesos [LC Bianca]
  3. Crack, chien patagon : Catelin Georges
  4. Loverboy – Miguel Ángel Morgado 03 : Gabriel Trujillo Muñoz
  5. La fin de l’histoire : Luis Sepúlveda
  6. Histoire d’une baleine blanche : Luis Sepúlveda
  7. Tout pour la patrie : Martin Caparros
  8. L’homme en arme : Horacio Castellanos Moya
  9. Jungle : Miguel Bonnefoy
  10. Il pleut sur Managua : Sergio Ramirez
  11. Rien de plus grand : Malin Persson Giolito [LC Bianca – Pas de chronique]
  12. Mala vida : Marc Fernandez
  13. La conspiration des médiocres – Perro Lascano 04 : Ernesto Mallo
  14. Le tableau du maître flamand : Arturo Perez-Reverte
  15. La frontière sud : José Luis Muñoz
  16. Le Manuscrit de Grenade : Leconte Marianne
  17. Ni vivants ni morts : Federico Mastrogiovanni
  18. De loin on dirait des mouches : Ferrari Kike
  19. Bakhita : Véronique Olmi
  20. Chez les Gauchos : Backhouse Hugo

Bilan Mensuel Livresque de Mai : 4 Bédés + 2 magazines (6)

  1. Dracula, Dracul, Vlad ?, Bah.. : Alberto Breccia (Argentine)
  2. Dracula : Fernando Fernández
  3. Spirou et Fantasio – T07 – Le Dictateur et le champignon : Franquin
  4. Ratatouille – La Bd du Film : Walt Disney
  5. America N°5 : François Busnel
  6. America N°6 : François Busnel

56 réflexions au sujet de « Bilan Mensuel Livresque : Mai 2020 »

  1. Voilà bien longtemps que je n’étais passée, je sais c’est pas beau ! Honte à moi. J’ai un peu abandonné le polar pour d’autres cieux pas toujours plus bleu! Contente de retrouve rtoutes ces critiques .

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  2. Ping : Bilan culturel – Mai 2020 | 22h05 rue des Dames

  3. Bravo Dame Belette! Surtout pour ta patience avec Le Minou!
    Tiens j’ai rêvé qu’on m’en avait offert un ces jours ci… Dans mon rêve je ne devais plus être allergique! Le pied! Meuh nan! C’était un rêve… 😢

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    • C’est un plaisir de le faire progresser, d’inventer des « trucs » pour le faire arriver à la parfaite maîtrise de sa mère lorsqu’elle est avec son silo de personnes en qui elle a confiance (6, pas plus, pour la Pupuce). On bosse avec l’estomac, surtout ! 😆

      Prends un chat tout nu ! 😉

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      • Mais c’est que je me suis déjà renseignée!!! En fait l’allergie n’est pas dues aux poils proprement dit mais à des substances qui sont dessus et que les chats nus produiraient aussi… c’est ce que m’a dit l’éleveur de chats nus que j’avais interrogé. La deuxième question que je voulais lui poser c’était celle du prix… et là encore je crois que je n’aurais pas apprécié la réponse bon plus…😬

        Et puis…

        Ça aurait fait cher du chat-toasté 😈

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        • Il aurait pu te mentir, il a été honnête, le mec ! Il a du sentir ton envie de faire du chat toasté 😆

          Le prix d’un chat à poil (tout nu, quoi) : horriblement indécent, son prix !

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          • Les Sphinx (c’est leur nom) coûtent environs 1300-1400 euros. Évidemment par rapport à la portée de chats de gouttière qui risque de finir noyée et qu’on te file gratos… ça fait cher! Mais ils sont affectueux, câlins, fidèles et peu agressifs!

            En revanche ils ont un léger duvet… pas si nus que ça et pas hypoallergèniques! Grrr… Je serais encore célibataire et pas allergique je deviendrais une mémère à minous…

            Mais là j’ai des enfants à nourrir alors… j’ai dû m’offrir un grand grille pain!😈

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