Le tableau du maître flamand : Arturo Perez-Reverte

Titre : Le tableau du maître flamand

Auteur : Arturo Perez-Reverte
Édition : Le Livre de Poche Thriller (1994/2007/2010))
Édition Originale : La tabla de Flandes (1990)
Traduction : Jean-Pierre Quijano

Résumé :
Sur la toile, peinte il y a cinq siècles, un seigneur et un chevalier jouent aux échecs, observés depuis le fond par une femme en noir.

Détail curieux: le peintre a exécuté ce tableau deux ans après la mort mystérieuse d’un des joueurs et tracé l’inscription « Qui a pris le cavalier ? », également traduisible par: « Qui a tué le cavalier ? »

Tout cela n’éveillerait que des passions de collectionneurs si des morts violentes ne semblaient continuer la partie en suspens sur la toile.

Et c’est ainsi que l’histoire, la peinture, la logique mathématique viennent multiplier les dimensions d’une intrigue elle-même aussi vertigineuse que le jeu d’échecs…

Critique :
Quis necavit equitem ? Et pour ceux et celles qui n’ont pas écouté pendant les cours de latin (moi en premier), la traduction veut dire « Qui a pris le cavalier ? », ou plus simplement, « Qui a tué le cavalier ? ».

Omar n’a pas « tuer » et il semblerait que Dupont de Ligonnès soit innocent aussi.

Mais alors, QUI a zigouillé le cavalier ?

Cette inscription latine et énigmatique a été inscrite sur la toile « La Partie d’échecs », peinte en 1471 par Pieter van Huys, flamand de son état et sans les rayons X, jamais elle n’aurait été mise à jour puisque recouverte par la peinture.

Il est trop tard pour passer les menottes au coupable, sauf à arrêter un squelette. Il semble que la prescription jouerait pour celui qui assassina le cavalier de la toile… Malgré tout, il y a là un petit mystère qui ne déplaît pas à Julia, restauratrice de cette toile.

Tout le monde pourrait penser que l’amant (le cavalier/chevalier) de l’épouse (la dame en noir en arrière-plan) aurait été assassiné par le mari cocu et jaloux (un grand classique), son adversaire dans cette partie d’échec.

Plausible mais banal, bien que la théorie du rasoir d’Ockham nous la souffle. Mais ce serait trop simple, beaucoup trop simple !

La solution était moins simple mais nom de Zeus, pour arriver à comprendre le raisonnement, qui est long et obscur j’ai dû avaler des aspirines afin de calmer mes maux de tête !

On est loin des déductions à Holmes ou Poirot, loin des indices faciles à repérer car la résolution est dans les échecs, jeu hermétique pour mon pauvre et simple esprit. C’est trop mathématique, trop abscons pour moi.

En plus, j’ai trouvé les différents personnages assez plats, sans relief, hormis pour le vieux César qui nous gratifiait de touches d’humour de temps en temps. Lui, il a relevé le niveau des autres qui eux, pouvaient retourner au vestiaire.

L’écriture est simple, à la portée de tous, les complications venant dans la partie consacrée aux échecs.

Par contre, malgré le fait que je me suis perdue, j’ai apprécié quand l’auteur nous parlait de l’art et de ses trafics nombreux, des manières de restaurer des peintures et de la fabrication des couleurs à une époque lointaine.

Vous vous en doutez, j’ai sauté des passages entiers et des pages et des pages tant le roman ne me passionnait guère. Je suis allée jusqu’au bout tout de même car « Le polar pour les Nuls » en parlait en bien, tant au niveau de sa construction que de sa résolution.

Ouf, je suis arrivé dans les chapitres des révélations ! Et patatras, lorsque Munoz, le « détective », prodige aux échecs, dévoilera le nom du coupable « tadaaaa », j’en suis restée baba tant ça me semblait lourd, déjà vu, déjà fait, coup classique… Le coup que je déteste qu’on me fasse. Le coup de pute.

Sinon, c’était vachement alambiqué, c’était recherché d’incorporer la solution de l’énigme dans des parties d’échecs, mais tout ça m’a perdu. En plus, avec des personnages sans trop de saveur et de goût, ça m’a achevé.

Je vais l’oublier et le ranger sur mes étagères.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°226 et le Mois Espagnol et Sud-Américain chez Sharon – Mai 2020 [Lecture – 14].

 

26 réflexions au sujet de « Le tableau du maître flamand : Arturo Perez-Reverte »

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  4. Ping : Mois espagnol et sud-américain 2020 | deslivresetsharon

  5. Je ne sais pas pourquoi…cet auteur ne m’attire pas….oui c’est pas beau de dire ca sans avoir teste….mais lala tu as teste pour moi…et toujours pas…il ne m’attire pas…;)

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  6. Je l’ai lu il y a un moment et je me souviens l’avoir apprécié. Peut être plus pour les à-côtés culturels que pour l’intrigue elle-même… J’avais bien aimé les personnages mais j’avoue que ça date et que j’étais peut être moins exigeante à l’époque…

    J’avais bien aimé Club Dumas de cet auteur également (même s’il est très loin de sa supposée « adaptation » cinématographique « La neuvième porte » qui dit s’en inspirer mais raconte une toute autre histoire ! Je n’ai jamais compris le lien entre les deux.

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    • Lu le club Dumas et mieux compris son adaptation en film : « la 9ème porte », en fait, en voyant le film, j’ai compris certains trucs du livre et puis, Johnny Deep… love sexy ! Mince, je comprends maintenant pourquoi j’ai compris le film et moins le livre : parce que l’histoire n’était pas tout à fait la même ! PTDR (entre le livre et le film, de l’eau avait coulé sous les ponts).

      Mais j’ai calé sur celui-ci…

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      • Oui Johnny… il aurait sauvé le film même en restant muet! 😁 Mais si je me souviens bien les livres autour desquels tournent ces films ne sont pas les mêmes et pas de fantastique dans le roman… quelques personnages bien allumés dans les deux cependant… 😉

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  7. Je me souviens l’avoir lu en 98 ou en 99, bref, au siècle dernier, parce qu’il nous avait été vivement conseillé par un prof à la fac de lettres. Bilan : cette lecture m’a dégouté à tout jamais des échecs. Quant au coupable, je ne me souviens même pas de son identité, tant j’ai eu l’impression que c’était « tout ça pour ça ? Il ne se moque pas un peu de nous, l’auteur ? »

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    • L’auteur nous fait un coup de pute et je te dirai lequel dans mon prochain mail. C’est le genre de coup que je déteste, sauf lorsqu’il est commis par Agatha Christie. Et en effet, c’était un peu « tout ça pour ça ? ».

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