Titre : Nouvelle Babel
Auteur : Michel Bussi
Édition : Presses de la cité (03/02/2022)
Résumé :
« La méthode, calme et systématique, du tueur terrifia les trois enquêteurs. Qui était cet assassin progressant à visage découvert ?
Déjà, leurs tabletas se connectaient aux bases de données planétaires de reconnaissance faciale. Plus personne ne pouvait rester anonyme dans le monde actuel. Dans quelques secondes, ils connaîtraient l’identité de ce monstre. La suite du film fut plus sidérante encore. »
2097. Sur une île privée paradisiaque inaccessible, de paisibles retraités sont assassinés…
Trois policiers, un journaliste ambitieux et une institutrice nostalgique s’engagent dans une folle course contre la montre pour préserver l’équilibre d’un monde désormais sans frontières, où la technologie permet aux humains d’être à la fois ici et ailleurs.
Critique :
Imaginez un Monde où la téléportation serait possible. Quel gain de temps ! Fini d’en perdre dans les transports entre deux points.
Imaginez : vous avez fini votre journée de travail, vous appuyez sur le bouton « casa » de votre TPC et hop, vous voici transporté de suite chez vous !
Ok, depuis 2020, une partie de la population a déjà testé ce miracle, sauf que nous l’avons appelé « télétravail »… Tout est dans la sémantique. Ok, je sors.
Que les allergiques à la SF n’aient pas peur du nouveau roman de Bussi, il est accessible à tout le monde puisque l’action se passe dans les années 2090, que les frontières n’existent plus, les nations non plus, les villes pareil, tout le monde peut vivre où il veut et se téléporter partout. Il y a juste des règles de taux d’occupation, ce qui est normal, trop de monde dans un endroit minuscule et ce serait le bordel.
La société qu’il nous présente est utopique, on en rêverait tant ça à l’air simple, facile, sans prises de tête. Plus de guerres, plus d’armement, presque plus de crimes. Putain, le rêve !
Ah, pardon, on vient de trouver 10 corps assassinés sur une île, plus un chien. Pourquoi le chien a-t-il été tué aussi ? Parce que l’auteur aime assassiner les animaux, le méchant (il a épargné le chat, merci à lui).
Bon, trêve d’amusement, les enquêteurs envoyés sur place ne comprennent pas, nous non plus et il faudra lire tout le roman pour que toutes les questions trouvent leur réponse. Nous avons beau être dans de la science-fiction où les téléportations sont possibles, il n’en reste pas moins qu’il faut enquêter sur ces assassinats et qu’il y en aura d’autres.
Lorsque je lis un roman de Michel Bussi, je me demande où je vais me faire avoir… Un peu comme lorsqu’on signe un papier à la banque, chez l’assureur, lorsqu’on va voter : la question se pose toujours. Quand va-t-on se faire entuber royalement ?? La seule différence, c’est qu’avec la littérature, on est content lorsque ça arrive…
Zut, je ne me suis pas faite avoir, j’avais deviné la couille dans le pâté. Cela ne m’a pas empêché de lire ce roman à grande vitesse, tant il était addictif et bien mis en scène. Les personnages, en grande partie, m’ont plu, sauf les méchants, bien sûr ! Et puis, l’avantage, c’est qu’ils peuvent évoluer, ils ne font pas du sur-place, leurs réactions sont naturelles et réalistes.
Comme souvent, dans le roman, on retrouvera des vérités implacables, des phrases qui font mouches, qui sont si vraies et que personne ne veut écouter. En ces temps où tout le monde se replie sur son pré carré, voir une Terre avec une seule langue, une seule monnaie et peu de politiciens, cela fait du bien. Attention, le populisme n’est jamais loin, il ne meurt jamais.
Le côté science-fiction et l’enquête sur les meurtres sont aussi l’occasion pour l’auteur pour nous parler de propagande, de mensonges, de magouilles, d’images ou de reportages que l’on veut nous faire avaler, afin de mieux nous manipuler. Et je ne vise pas les pubs pour les produits de consommation…
L’Humain réagit toujours aux émotions, plus souvent celles de la colère que celles de la joie. Une image violente aura toujours plus de vues qu’une avec des chatons. Les gens seraient prêts à renoncer à leurs libertés pour un peu de sécurité, même si les caméras n’ont jamais empêchées des agressions, des vols ou pire, des attentats.
L’auteur joue avec les peurs des gens, comme d’autres le font, mais pas dans le but de nous mettre en garde, de nous divertir ou de fournir de la matière à leur roman. Jusqu’où certains sont-ils prêts à aller afin de nous prouver qu’ils avaient raison et nous tort ? Jusqu’où certains sont-ils prêt à aller pour renforcer nos peurs et nous offrir plus de sécurité ? Jusqu’où sont-ils prêts à mentir ? À se parjurer ?
Non, non, ce thriller de science-fiction n’est pas qu’un énième roman de pur divertissement.
C’est surtout un roman intelligent qui, sous le couvert de nous divertir, nous pousse à réfléchir, à ne pas croire tout ce que l’on voit (Saint-Thomas avait raison, nous devrions prendre exemple sur lui), à ne pas avaler les couleuvres, ni à prendre des vessies pour des lanternes.
Un roman différent des autres, certes. Un roman qui ne manque ni de profondeur, ni de justesse, ni de références à notre époque actuelle.
Le résumé ne m’aurait jamais laissé présumer que j’allais entrer dans un roman aussi intéressant, aussi poussé, aussi intelligent.
Merde, j’ai été eue, alors ?? Une fois de plus… Merci monsieur Bussi !
Une LC plus que réussie avec ma copinaute Bianca. Allez, téléportation à la prochaine LC, dans le Yorkshire, cette fois-ci.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°163].
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Pas lu et pas certaine de la lire déjà tellement en retard sur mon planning.
Michel m’a plus besoin de nous pour être lu alors ….
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Non, effectivement, d’autres aussi talentueux mériteraient d’avoir des coups de projecteurs sur leurs oeuvres… comme ce n’est pas mon but 😆 je lis Michel ! 😉
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C’est ce que je dis car même toi tu le lis ! lol ;-P
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Oui, même moi, et j’adore, sauf quand il tue des chevaux, le méchant !!!
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Oui mais ça c’était il y a longtemps !!!
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Pas encore pardonné, ni le chat dans le micro-onde chez Norek !
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Ha, la téléportation, vu le prix de l’essence, faudrait peut-être y réfléchir plus sérieusement !
J’étais persuadée que ce Bussi n’était pas pour moi… mais au fil des chroniques, mon avis change… ce n’est pas la tienne qui inversera la tendance !
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Oui, la SF est un point de détail et elle fait économiser de l’essence et est neutre en carbone (la SF est peut-être dans la neutralité de tous ces déplacements 😆 ).
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Tu donnes envie 🥰
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C’est le but 😆
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:-p
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Bien que je ne sois pas une grande fan de la sf, de « l’anticipation » et des uchronies etc… tu arriverais presque à me le vendre celui-là! 😁 Mais vu la tronche de ma PAL qui vient de s’en prendre 5 de plus dans la vue alors que j’ai manqué mes sessions de lecture de ces deux derniers jours 😠… je ne me précipiterai pas dessus aujourd’hui même s’il mériterait un essai…
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La SF est minime, la téléportation, c’est banal, non ? 😆
Allez, tu as des circonstances atténuantes ! 🙂
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La téléportation banale ? Ne le dis pas trop fort! Après on va m’expliquer que je peux être présente à plusieurs réunions en même temps ou faire trois rdv à la fois! :-O
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Mais on peut le faire avec skype !
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Le dis pas à mon directeur qui vient de me faire un coup pendable dont je ne peux parler ici sans risquer la révocation (ah… la France! Pays de la liberté d’expression… sauf… pour les agents de services publics! 🙄)
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Ah putain de bordel de cul !
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Ouah…peut-etre mon premier Bussi….oui didonc
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Bravo ! J’adore cet auteur et ses twist !
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