Titre : Voyage au bout de l’enfance
Auteur : Rachid Benzine
Édition : Seuil Cadre rouge (07/01/2022)
Résumé :
Fabien est un petit garçon heureux qui aime, le football, la poésie et ses copains, jusqu’au jour où ses parents rejoignent la Syrie.
Ce roman poignant et d’une grande humanité raconte le cauchemar éveillé d’un enfant lucide, courageux et aimant qui va affronter l’horreur.
Critique :
C’est ce qu’on peut appeler une lecture bouleversante, bourrée d’émotions fortes et remplie de tristesse.
Comme quoi, on peut faire un roman court, mais intense. Comme quoi on peut, en 96 pages, nous montrer une partie de l’horreur du régime islamique de Daesh, ainsi que l’inhumanité des camps de réfugiés.
Sans trop de préambules, l’auteur nous plonge directement dans la vie d’un couple de français qui se sont convertis à l’Islam et sont ensuite parti en Syrie, combattre pour Daesh et pour vivre dans ce qu’ils pensent être le paradis sur Terre pour les musulmans.
Las, je pense que même l’Enfer est mieux que ce qu’ils découvrent au fur et à mesure. Le problème est qu’ils ont un enfant, Fabien, devenu Farid, qui lui, n’a rien demandé. Notre garçon aime le foot et surtout la poésie. Lui, tout ce qu’il voudrait, c’est revenir en France, retrouver ses grands-parents, ses copains et son prof, Monsieur Tannier.
Hélas, l’État Islamique veut faire de lui un assassin, un enfant soldat, un égorgeur, un tueur, un parfait soldat du Djihad et au pire, un martyr qui se fera sauter avec une ceinture d’explosifs.
Ce court roman montre combien il est facile d’embrigader les gens, de leur mentir, ou tout simplement de leur laisser se faire un film tout seuls, pensant dur comme fer que là où il vont aller, ils seront mieux, qu’ils seront respectés, compris, qu’ils pourront vivre leur nouvelle foi de la meilleure manière qu’il soit.
Faux et archi faux, sauf si vous avez vraiment l’âme d’un assassin et que cela vous fait kiffer d’égorger du mécréant, de les assassiner, de les torturer…
Raconté du point de vue du petit Fabien/Farid, qui va passer quelques années chez les fous furieux de Daesh et ensuite, finir dans un camp de réfugiés, ce petit roman est encore plus intense, puisque raconté à hauteur des yeux d’un enfant qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui se raccroche à la poésie pour ne pas sombrer.
Si les passages chez Daesh sont violents, horribles et inhumains, l’auteur fait en sorte de ne pas sombrer dans le pathos inutile, racontant simplement ce qu’il en est chez eux, le traitement réservé aux femmes devenues veuves et aux enfants, que l’on endoctrine.
Les passages consacré à la vie dans un camp de réfugiés sont tout aussi violents, rempli d’inhumanité, de délations, de privations, de manque d’hygiène, de tortures, mais jamais l’auteur ne fait l’erreur de surdoser l’indicible, sans pour autant nous édulcorer ses propos.
L’équilibre est parfait, ni trop, ni trop peu. Le résultat est que votre âme se liquéfie, que votre coeur se brise en pensant à tous ces enfants de nos pays qui sont toujours enfermés là-bas, nos populations (et nos dirigeants), ne voulant pas qu’ils reviennent, puisqu’ils sont partis.
Oui, mais ce sont des enfants, personne ne leur a demandé leur avis, personne ne s’est soucié d’eux. Les laisser mariner dans de telles conditions, dans de tels endroits, les abandonnant à leur triste sort, c’est peut-être prendre le risque que leurs convictions, celles qu’on leur a enfoncé de force dans le crâne, ne s’ancrent un peu plus, faisant d’eux, ensuite, des parfaits petits terroristes, ivres de vengeance.
Un roman poignant, court et intense. On pourrait trouver qu’il est trop court, j’aurais aimé en apprendre plus, surtout avec la plume de cet auteur qui est allé visiter des camps, qui sait de quoi il parle.
Un petit concentré d’émotions fortes qui m’a brouillé la vue à bien des moments.
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Je l’ai lu récemment et ton billet est super pour donner envie de le lire malgré la violence, bravo 🙂
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Parfois, il faut passer outre la violence d’un sujet, c’est toujours moins fort que ce que l’on pourrait voir à la télé. Ma soeur n’a pas su regarder « les zoos humains » sur ARTE, les images étaient trop fortes. En lisant, on peut prendre un peu de distance, passer les moments les plus durs. L’auteur reste assez sobre, il aurait pu aller plus fort, plus loin, mais il en dit assez pour nous donner un aperçu de l’horreur des camps de daesh et des camps de réfugiés…
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Un livre qui m’a vraiment bouleversée 💔
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Oui, j’avais déjà envie de le lire, puis il est passé chez toi et j’ai mis une pierre blanche pour ne pas l’oublier 🙂
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Ça me fait plaisir de lire ça 😍
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Gros bisous !
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💋💋💋💋💋💋
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je l’avais déjà noté car le thème m’intéresse et j’aime écouter Rachid Benzine lors de ses passages sur la 5 ou sur ARTE mais je redoute les scènes de violence…
Je viens de terminer « La décision » de Karine Tuil que j’ai beaucoup aimé alors que je redoutais un peu le thème 🙂
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Les scènes de violences sont peu nombreuses, tu « sais » ce qu’il se passe, il en parle, mais ça reste sobre tout de même.
Tu peux toujours zapper les quelques scènes plus dures…
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Bin euh…non je ne vais pas le lire…beaucoup trop fort…..
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Oui, il est fort…
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Il m’intéresse. M’en vais voir chez mon libraire préféré ! 😉
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Il devrait s’y trouver ! 🙂
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Comme une idiote, je n’avais même pas vu que je l’avais déjà !
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Je connais ça…. 😉
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Je me sens moins seule !
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Nous ne sommes pas seules ! 😆
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Hummm… Et après ? Quand ils rentrent en France ces petits là devine par où ils passent si on ne retrouve pas de grands parents ? Et ben par les services sociaux qui ne savent pas par quel bout les prendre tellement ils ont été broyés par ce système ! Quelle horreur!
Bon… tu sais que je passe mon tour sur ce coup là ! 😉
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Hélas, ils sont victimes de la folie des adultes jusqu’au bout ! Et si on arrive pas à les sortir du broyeur, ce sera encore plus la merde pour eux. Avec le risque, qu’un jour… Et si on ne fait rien, on en fera des aigris de la société et ce ne sera pas mieux…. chienne de vie.
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Je me souviens de l’exemple cité à la télé d’un petit qui arrivé en famille d’accueil faisait des colères parce qu’on ne le laissait pas voir des vidéos de décapitation au couteau… 😱
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On te retourne un gamin plus vite qu’une peau de lapin !
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En fait c’est comme avec les enfants soldats d’Afrique. Pour ne pas devenir fou ils sont obligés de banaliser ces violences extrêmes ce qui les rend potentiellement dangereux car la frontière entre le bien et le mal est très attaquée. 😥
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Oui, tu dois banaliser, faire comme si c’était normal… horrible, non ?
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