Lizzie Martin ‭–‬ 08 ‭–‬ L’héritage de Sir Henry : Ann Granger [LC avec Bianca]

Titre : Lizzie Martin ‭–‬ 08 ‭–‬ L’héritage de Sir Henry

Auteur : Ann Granger
Édition : 10/18 Grands détectives (03/03/2022)
Édition Originale : The Truth-Seeker’s Wife (2021)
Traduction : Jean-Baptiste Dupin

Résumé :
Printemps 1871. Lizzie Martin accompagne sa tante dans le New Forest pour se mettre au vert. Invitées à dîner chez Sir Henry Meager, un riche propriétaire terrien, c’est lui que l’on retrouve assassiné le lendemain.

Plus personne ne se sent en sécurité. D’autant que les ennemis et potentiels meurtriers sont nombreux.

Lizzie, secondé de son époux, se lance dans une sombre enquête destinée à révéler les secrets de Sir Henry et démasquer un tueur aussi impitoyable que vengeur.

Critique :
À une époque où aucun homme anglais n’est prêt à accepter une femme dans un poste de police (ça leur fout des frisson rien que d’y penser), à une époque où la place des femmes est en cuisine, avec les marmots, ou au tricot, Lizzie Martin peut s’estimer heureuse d’avoir épousée un homme tel que l’inspecteur Ben Ross.

Oh, il reste un produit de l’époque victorienne, malgré tout, il laisse une grande liberté à son épouse et à l’esprit un peu moins étriqué que la plupart des mâles de son temps (et des femmes, parce que tous les torts ne sont pas dans les mains des hommes).

Cette pauvre Lizzie est obligée d’accompagner sa tante en villégiature dans le New Forest, non loin de là où elle avait résolu les mystères du tome 2 (La curiosité est un péché mortel). Il est difficile de tenir tête à la veuve de son parrain, cette tante aux idées bien arrêtées et qui pratique le culot à un niveau olympique, comme le déni.

Il est amusant de voir comment sa tante s’enfonce dans la bêtise, notamment en étant persuadée que Sir Henry a été assassiné par un cambrioleur. Impossible de faire entendre raison à cette bonne femme, même lui mettant le nez dans ses contradictions ou les illogismes.

Cette dame d’un certain âge est l’illustration de bien des Anglaises de l’époque (pire, c’est intemporel ce genre de déni) qui ne veulent voir que ce qui les arrange, de peur de constater que leur époque change, que le monde change… Alors, telles des moules à leur rocher, elles s’y cramponnent, à leur idée à la con. Sa tante, Mrs Julia Parry, en est une brillante illustration.

Mais revenons au roman et à cette pauvre Lizzie qui se retrouve à la campagne, avec sa tante Parry, dans un petit village où tout se sait en un instant, comme s’ils avaient déjà le téléphone et les réseaux sociaux.

L’esprit des petits villages est bien représenté : tout le monde surveille les nouveaux arrivants, les secrets sont tus, on vous regarde de travers, l’esprit de clocher règne, on est toujours un peu superstitieux… La séparation entre les nantis et les besogneux est bien représentée aussi et la fracture est nette.

Bien que je n’ai rien vu venir de la personne coupable, j’ai trouvé que ce huitième tome était un peu lent par moment, donnant l’impression que rien n’avançait. Lla double narration (Lizzie / Ben), que j’apprécie en temps normal, a semblé être un frein à l’avancée de l’enquête.

Rien de rédhibitoire ou de grave, les 360 pages se dévorent en deux jours et les longueurs sont noyées dans les dialogues qui, bien souvent, ne manquaient pas de piquant. Cette enquête manquait juste un peu de sel et m’a semblée un peu fade, comparée à des précédentes.

Durant les neuf dixième, Lizzie et Ben semblent ne pas savoir qui aurait pu faire le coup et puis, une phrase dite innocemment dans une conversation et boum, Lizzie comprend, vérifie et assemble les pièces du puzzle, démystifie le coupable, prenant une longueur d’avance sur son époux inspecteur, lui-même y étant arrivé avec une grosse longueur de retard. Girl power !

Un polar historique sympathique, des personnages qui j’aime retrouver, une époque victorienne bien détaillée (mais jamais trop) et des vacances, qui, comme toujours, tournent mal avec des meurtres à résoudre. Les enquêteurs, hommes ou femmes, n’auront jamais droit à des vacances tranquilles !

Une LC réussie avec Bianca qui, comme moi, a trouvé quelques longueurs.

#MoisAnglais2022

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°241] et Le Mois Anglais – Juin 2022 (Chez Titine et My Lou Book).

16 réflexions au sujet de « Lizzie Martin ‭–‬ 08 ‭–‬ L’héritage de Sir Henry : Ann Granger [LC avec Bianca] »

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  2. Et vlan! Encore un dans ma PAL! J’aime beaucoup les aventures de Lizzie Martin… Comme tu le soulignes le rythme des enquêtes n’est pas trépidant car la vie domestique de Lizzie vient régulièrement s’inviter dans la trame des romans… Mais ça participe aussi de son authenticité et de son atmosphère historique je trouve.🤔

    L’ennui avec cette série c’est qu’elle paraît chez les libraires directement en édition économique (10/18 je crois) et jamais en gros bouquin. C’est bien pour le budget mais pas en termes de visibilité… de fait j’avais zappé la parution du tome 8… 🙁 Oubli coupable réparé grâce à toi! 😉

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    • Oui, mais d’habitude, malgré les moments « domestiques », je m’amuse, parce qu’ils sont intéressants, ici, ils l’étaient moins, il me semble.

      Effectivement, c’est moins visible en petit format… Tu laisseras ta liste à ta libraire, lorsqu’elle réouvrira la boutique 🙂

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      • Celui-là je lui ai déjà pris avant ses vacances! 😉 J’avais vu sa sortie en lisant ton programme prévisionnel donc il a fait partie des titres que je suis allés lui demander pour mon été! 😀 Mais… effectivement, il y en a deux ou trois qu’il faudra que j’aille lui réclamer à son retour à cause de toi et des fiches sympas que tu nous mets en ligne ! 😉

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          • C’est un ange ma libraire!!! 🙂

            Anybref, ayé je l’ai lu. Ouais quelques longueurs mais pas tant que ça… Il y a des brisures de rythme dans l’avancée de l’enquête, mais ça n’est pas vraiment ça qui m’a embêtée. Ce qui m’a surtout manqué en effet c’est les bourdes et astuces de leur domestique et de son petit ami. Ils mettent en effet la pincée de fantaisie, de peps et d’humour qui rendent cette série plus vivante. Là, l’enquête n’est pas à Londres… Donc ils ne sont pas là pour aider. Lizzie et son mari sont sympas, mais un peu planplans sur les bords quand même parce que très « anglais », bien comme il faut dans la très pesante époque victorienne, et bien à leur place dans le système de caste qu’ils veillent à ne jamais bousculer sauf pour mettre un riche en taule quand il le faut… S’ils n’avaient pas leur petite domestique pour péter des assiettes, faire des gaffes ou monter un subterfuge bien rocambolesque pour aider sa patronne je crois qu’on finirait par s’ennuyer un peu à la longue malgré les intrigues sympas que l’auteur nous concocte.

            (ps : si tu as un doublon c’est parce que j’ai eu un bug de connexion et que j’ai dû réitérer le com)

            Aimé par 1 personne

            • Oui, il manque leur bonne, elle est top, avec ses idées à la noix, foireuses, mais qui ne foirent pas toujours… elle est importante, la bonne !

              Effectivement, il y a des brisures dans le rythme, pas exagérées, on ne s’endormira pas pour autant, mais ça m’a changé de d’habitude.

              Pas vu de doublon, pour le moment, mais je serai attentive 🙂

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