Les enquêtes de Frère Athelstan – 08 – La Chambre du diable : Paul C. Doherty

Titre : Les enquêtes de Frère Athelstan – 08 – La Chambre du diable

Auteur : Paul C. Doherty
Édition : 10/18 Grands détectives (2005)
Édition Originale : The Devil’s Domain (1998)
Traduction : Christiane Poussier et Nelly Markovic

Résumé :
En cet été 1380, l’agitation familière des rues de Londres est troublée par l’annonce d’une macabre nouvelle : un prisonnier, capturé en mer quelques jours plus tôt, vient d’être empoisonné dans son cachot de Hawkmere Manor.

L’homme était français, et, pour prévenir les représailles de ses compatriotes, Jean de Gand, le régent de la couronne, décide en hâte de mander sir John Cranston et son fidèle clerc, le frère Athelstan, pour enquêter.

Mais les suspects sont légion et le pire est à craindre… Complots, amours arrangées et vin amer nous plongent au coeur d’un Moyen Âge délicieusement inquiétant.

Critique :
Lorsque j’ai envie d’une chouette lecture, je sais que je peux faire confiance au duo d’enquêteurs mis en scène par Paul Doherty : le frère Athelstan et le coroner du roi, sir John Cranston.

Attention, la série de romans les mettant en scène sont de véritables romans noirs !

Le contexte social est présent, avec les miséreux vivant dans la crasse, la promiscuité, mangeant du pain noir et dur, buvant de l’eau croupie, le tout dans un monde où l’hygiène est absente à tous les étages.

A contrario, les riches et les puissants sont très riches (et très puissants), se moquent bien des petites gens qui crèvent la dalle, passent leur temps à chasser, s’amuser et le régent du royaume, Jean de Gand, n’a pas encore compris que si ses sujets avaient moins l’estomac dans les talons, ils penseraient moins à ourdir des complots ou à se révolter.

L’Angleterre et la France sont à couteaux tirés, les guerres entre les deux pays font rage, avec quelques accalmies de temps en temps. On se bat surtout sur la mer, à coup d’attaques de bateaux, de pillages de leur marchandise ou carrément en mettant à sac des villes, tuant tout ce qui y respire. Ambiance…

Les enquêtes de nos deux compères sont toujours un bon prétexte pour nous donner une petite leçon d’Histoire, nous expliquer les mœurs de l’époque, faire de la politique, de l’espionnage, jouer avec les fausses informations afin de dérouter l’ennemi.

Pas de panique pour les allergiques au genre, le tout est parfaitement intégré au récit, l’auteur réussissant le subtil équilibre entre les données historiques et l’enquête policière. Il sait planter ses décors, installer ses personnages, mettre les ambiances qu’il faut, là où il faut, afin de vous plonger dans un Londres du Moyen-Âge, mieux que si vous y étiez (ouf, pas d’odeurs dans le roman, ni de risque de marcher sur un truc dégueulasse ou de se prendre la vidange d’un pot de chambre sur la tête).

Comme d’habitude, plusieurs enquêtes se croisent dans le roman. La plus importante concernant des meurtres par empoisonnement d’officiers français, des marins prisonniers, attendant que l’on paie leur rançon. Belle énigme, belle utilisation d’un poison que je ne connaissais pas (mais qui m’intéresse fortement, tiens).

À côté, quelques énigmes secondaires, qui, à première vue, ont l’air simple, voire fantaisiste, comme toujours, mais qui ne le sont jamais. Des fantômes dans le cimetière, ça prête à sourire. Détrompez-vous !

Une femme abandonnée qui se donne la mort, c’est bête, surtout pour elle qui risque de finir enterrée à minuit, à un carrefour, mais non, une fois de plus, il y a autre chose de caché derrière tout cela et qui permet à l’auteur de nous montrer une autre facette de l’époque trouble et dangereuse dans laquelle nos deux amis, Athelstan et Cranston, naviguent.

Mon seul bémol sera pour ce qu’il se passait à la fin dans le précédent roman (Le jeu de l’assassin) : un personnage important recevait l’ordre de déplacement, un ordre qui ne souffrait d’aucun retard. Notre compère faisait ses bagages, quittait l’endroit où il vivait. Suspense terrible. Ben non, au début de ce nouvel opus, il est de nouveau dans ses quartiers, un contre-ordre étant intervenu, lui faisant faire demi-tour avant même que l’on remarque son départ. Heu, un peu facile, non ?

Ce mini bémol n’en est un que parce qu’il donne l’impression que l’auteur a fait du suspense pour rien…

Une fois de plus, la série « Athelstan/Cranston » ne m’a pas déçue, me proposant une belle enquête, avec recherche des indices et travail des petites cellules grises. Je n’avais pas trouvé le modus operandi des meurtres… En tout cas, il me plaît bien (sourire carnassier), ce modus operandi…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°012].

15 réflexions au sujet de « Les enquêtes de Frère Athelstan – 08 – La Chambre du diable : Paul C. Doherty »

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  6. Commencerai-je un jour la piles des enquêtes de frère Athelstan qui dort dans ma PAL? Trouverai-je le temps de me lancer dans sa première aventure pendant cet été déjà bien entamé ? 🤔 A chaque billet que tu publies sur cette série je me dis qu’il serait grand temps!!! 😉 Faut que je le mette dans ma boucle rapidement… mais… je fais ma feignasse en ce moment et le contexte historique de ces polars bien construits mérite un cerveau plus affûté que les cosy mystery!!! 🙄 Cela étant je viens de commencer le dernier volet du département V ça demande de s’accrocher aussi! 😁 Peut être que je deviens plus courageuse? Ma pile de linge à repasser prétend le contraire! La traitresse!!! 🤣

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    • Mais laisse tomber la pile de linge à repasser, le froissé, c’est tendance ! 😆

      Athelstan, ça se lit vite, ça se lit avec plaisir, avec les doigts de pieds en éventail, sans se prendre la tête. Nique le ménage, révolte-toi, ménagère de moins (ou plus) de 50 ans 😆

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