L’unité Alphabet : Jussi Adler-Olsen

Titre : L’unité Alphabet

Auteur : Jussi Adler-Olsen
Édition : Livre de Poche Thriller (02/01/2020) – 668 pages
Édition Originale : Alfabethuset (1997)
Traduction : Caroline Berg

Résumé :
L’Unité Alphabet est le service psychiatrique d’un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d’atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est.

Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie.

Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu’il a abandonné à l’Unité Alphabet et qu’il n’a jamais retrouvé.

En 1972, à l’occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d’un passé plus présent que jamais.

Critique :
Deux aviateurs anglais en mission en territoire ennemi se font abattre et doivent sauter en parachute.

Gérard Oury a fait une super comédie d’un tel scénario, tandis qu’Adler-Olsen en a fait un drame.

Avec l’auteur, pas de rendez-vous aux bains turcs, pas de rencontre avec les personnages joués par De Funès et Bourvil, mais un train sanitaire, rempli d’officiers allemands, dont des nazis.

Pour la race des seigneurs, il était mal vu que la populace apprenne que des officiers à la tête de mort soient devenus fous ou mutiques, suite aux ravages de la guerre, aux explosions.

Prenant la place de deux officiers de la gestapo, nos deux aviateurs anglais vont se retrouver dans un sanatorium à devoir simuler la folie, sans savoir qu’ils ne sont pas les seuls simulateurs…

La partie consacrée à leur séjour dans un hôpital psychiatrique, à faire en sorte de ne pas se faire démasquer, était intéressante, même s’il ne s’y passe pas grand chose et qu’une grande partie tourne aux maltraitances par d’autres pensionnaires.

Par contre, je pensais m’ennuyer durant les recherches de Bryan, trente ans après, et il n’en fut rien. L’auteur ne s’est pas contenté de nous pondre une petite enquête à la Perdu De Vue, il a pensé aux surprises, au suspense, aux mystères, ainsi qu’aux retournements de situation.

Pas d’ennui durant la lecture de ce pavé, qui s’est déroulée sur deux malheureuses journées, tant le récit m’a passionné, malgré les incohérences dans l’enquête qui, avant, n’avait jamais rien donné et puis soudain, bardaf, Bryan avance en trouvant un fil rouge, ainsi que les incohérences dans la guérison d’un personnage.

Mais ce qui m’a manqué le plus, dans ce récit, c’est l’humour cynique présent dans les enquêtes du Département V (c’est son premier roman, donc, pas encore de recette miracle) et des émotions. Et puis, il y avait trop de manichéisme dans les personnages du trio infernal de l’hôpital.

D’accord, avec des personnages tel un ancien dirigeant de camp de concentration et un gestapiste, peu de chances de se retrouver avec des personnages que l’on apprécie, mais j’aurais apprécié qu’ils aient un peu de nuance, que l’auteur en fasse des méchants plus ambigus, moins tranchés. Ils sont cruels à l’excès et cela devient soulant, à la fin.

Ces bémols ne m’ont pas empêchés d’apprécier ce premier roman de l’auteur, sorti en 1997 au Danemark, bien avant le Département V. L’écriture n’est donc pas celle dont j’ai l’habitude, la plume n’étant pas en poils de chameau, chers à notre Assad, donc, elle ne chatouille pas encore.

Pourtant, ce roman n’est pas si mal que ça, même si avec 100 pages de moins, nous aurions eu un récit plus ramassé. Je n’ai pas ressenti les longueurs, mais cela pourrait arriver à certains lecteurs/trices.

Un premier roman qui n’est pas si mal que ça, moins foiré que d’autres premiers romans d’auteurs que j’ai lu (mais ceci n’est que mon avis). Mais ne cherchez pas ce que vous aimez chez l’auteur, ceci n’a rien à voir avec le Département V !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°27] et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

14 réflexions au sujet de « L’unité Alphabet : Jussi Adler-Olsen »

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  5. Mmmm… ça m’a l’air d’être un bon sujet. 😉

    Cela étant avant même que la guerre n’éclate l’administration nazi qui trouvait que les fous étaient un poids improductif trop lourd, avait décidé de tester les premières techniques de gazages sur eux… De fait je peine à croire qu’un tel asile ait existé… 🤔 même pour service rendu à la nation un officier fêlé reste bon à jeter quand même pour ces grands sentimentaux de SS!!! 🥸

    Mais bon… c’est un auteur qu’on aime alors… c’est prometteur… et puis… pourquoi tu trouves ça manichéen ? 🙄 Si si… les SS étaient juste des gros salauds! Les SS c’était pas les soldats de la Weirmar qui étaient des soldats encore animés par les codes d’honneur qui ont cours chez les militaires. Les SS se portaient réellement volontaires pour ce corps spécial chargé des basses œuvres dégueulasses. D’ailleurs je soupçonne que pour les recruter il devait y avoir des épreuves psychologiques pour établir leur score de perversité et on ne prenaient que ceux qui avaient au moins 90/100! 🧐 C’est d’ailleurs comme ça qu’ils recrutent les cadres de direction dans ma boîte! Ils ont retrouvé les tests dans une vieille malle du grenier !😱Mais chuttt!!! C’est un secret! S’ils apprennent que j’ai parlé je suis morte!!! 😱😱😱

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    • Fallait pas assassiner les officiers SS, ça aurait fait mauvais genre, si ça c’était su, non ? Je ne sais pas si pareil hôpital aurait pu exister au pas, faudrait faire une enquête…

      Oui, ce sont des salopards, je le sais, zéros excuses, mais les portraits manquaient d’équilibre, là, on était face à des gros trous du cul de chieurs d’enfoirés de merde. Zéro flamboyance, comme on peut avoir parfois avec des méchants grandioses, que l’on déteste, mais qui ont du panache.

      Parfois je me demande si on ne recrute pas certains chez nous de la même manière, j’ai l’impression d’être tombée chez des racistes bas du plafond, primaires, binaires… pffffffffffffff :/

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