‭Trois : Valérie Perrin

Titre : ‭Trois

Auteur : Valérie Perrin
Édition : Albin Michel (2021) / LP (30/03/2022)

Résumé :
« Je m’appelle Virginie. Aujourd’hui, de Nina, Adrien et Etienne, seul Adrien me parle encore. Nina me méprise. Quant à Etienne, c’est moi qui ne veux plus de lui. Pourtant, ils me fascinent depuis l’enfance. Je ne me suis jamais attachée qu’à ces trois-là. »

1986. Adrien, Etienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer.

2017. Une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l’événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d’enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ?

Critique :
Les trois mousquetaires, par un prompt renfort, étaient quatre, le Club des Cinq étaient à quatre plus un chien, le club des Huns étaient beaucoup et ici, les Trois sont trois…

Trois jeunes, deux garçons et une fille (et interdit d’ajouter « plusieurs possibilités) qui se sont rencontrés lorsqu’ils avaient 10 ans et se sont liés d’amitié, à tel point qu’ils sont toujours resté eux trois, durant toute leur scolarité (primaire, collège, lycée – c’est le bon ordre ?).

Des histoires d’amitié dans les années 80, moi, ça me branche toujours. Même si je sais qu’elles ne durent jamais et que l’adolescence, les premiers flirts, envoient tout valser. Malgré tout, en littérature, j’adore les bandes de potes qui sont soudés comme les doigts de la main.

Dans ce récit, je me suis mis le cerveau en ébullition parce que je ne comprenais pas qui pouvait bien être cette foutue Virginie qui nous parlait des Trois, alors qu’elle ne faisais pas partie de leur bande, qu’elle semblait avoir été transparente dans l’école. Je me suis mis la rate au court-bouillon pour tenter de trouver sa place dans l’échiquier.

On ne peut pas dire que le rythme est trépidant et qu’il y a de l’action à gogo. Le récit se déroule sur trois époques (trois, tiens donc) : un durant leur enfance, à l’école, la deuxième dans les années 90 (et un peu 2000) et la dernière se passe en 2017. Heureusement que les dates étaient inscrites au-dessus de chaque chapitre.

Il faut attendre presque les trois quart du roman pour que le suspense arrive et que les voiles se déchirent. Quelques pages avant LA révélation, j’avais enfin réussi à trouver la place de la narratrice Virginie et là, tout s’est éclairé dans mon esprit. Ah oui, quand même, fallait y penser.

Bien qu’il y ait peu d’action, je ne peux pas dire que je me suis ennuyée durant ma lecture, mais je ne dirai pas que c’est un coup de cœur ou une lecture marquante. Elle est plaisante. On s’attache aux gosses, on ne comprend pas ce qu’il s’est passé pour que le groupé éclate et on suppute jusqu’aux révélations.

Malgré tout, avec 200 pages de moins, le récit aurait été plus resserré et on aurait gagné en efficacité, parce que 768 pages (en format poche), sans vraiment d’action, c’est long !

De plus, j’ai eu l’impression que l’autrice avec une check-list avec les sujets de société à inclure dans son récit. Je ne suis pas contre ce fait, ils rajoutent du piment, mais ils étaient nombreux… Et, ma foi, on aurait pu se passer du pervers narcissique.

Voilà une lecture qui me laisse le cul entre deux chaises : oui, j’ai aimé ma lecture, elle était plaisante, même si guère trépidante, qu’il ne s’y passe rien d’exceptionnel, hormis quelques drames, qui vont frapper nos jeunes. Trop de drames ? Peut-être…

Quant au secret, qui m’a mis la rate au court bouillon, était-il bien trouvé ou juste un lapin que l’on sort d’un chapeau, juste pour ajouter du mystère dans un récit ? Même là, je suis en balance, même si elle penchera, finalement, pour le bien vu, car il m’a scotché. D’un côté, cela faisait peut-être un peu trop…

Pourtant, j’ai apprécié ces trois jeunes, leur personnalité, leur défauts, leurs qualités, leur amitié. Oui, j’ai lu ce livre avec plaisir, mais il m’a manqué bien des émotions, comme le fait de  vibrer avec le trio.

Malgré tout, je ne regrette pas cette lecture, mais je m’attendais à autre chose, vu les commentaires élogieux fait à La Grande Librairie. Je resterai dans la positive attitude en faisant pencher la balance du côté des « lectures agréables mais qui ne restera pas dans ma mémoire ».

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°150] et Le Mois du Polar, chez Sharon – Février 2023 (N°33).

28 réflexions au sujet de « ‭Trois : Valérie Perrin »

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  4. Argh! Rien qu’à cause du « pervers narcissique » (un vrai pléonasme c’est un peu comme dire un idiot stupide car la perversion est une pathologie narcissique !) je ne le lirai pas. Ça n’existe même pas dans les manuels de psychiatrie et en plus le type qui a inventé le concept l’a établi juste sur les témoignages de femmes lui décrivant ce type de partenaires mais SANS JAMAIS avoir reçu ou évaluer ces derniers comme l’aurait exigé la méthodologie médico psychiatrique !!! Le concept a eu un grand succès dans la presse depuis… mais la réalité c’est que ce diagnostic est posé à l’emporte-pièce sur chaque partenaire qui fait souffrir celle ou celui qui le diagnostique comme tel! Comme si c’était ça quo permet de poser un diagnostic et comme si les ruptures étaient toujours faciles ! 🙄

    Any bref… on peut quand même se demander ce que fiche la dite Virginie dans cette histoire puisqu’à te lire elle ne fait pas partie du trio! Elle devait être jalouse ou justement c’est elle qui l’a éclaté puisqu’elle est à couteaux tirés avec deux des membres! 🤔 Bon… ben on retrouvera leurs cadavres suicidés ligotés dans le coffre de la voiture épicétou ! Ben oui parce qu’elle était amoureuse d’Adrien mais évidemment comme il était en trouple avec les deux autres ça ne lui allait pas! Son reportage ? Mais c’est juste pour distiller de fausses infos pour perdre les gendarmes (ils ne sont pas bien futés question enquête ! Dans Faites Entrer l’Accusé c’est les gendarmes qui sont le plus responsables d’erreurs judiciaires ou d’affaires de tueurs en série qu’on met des décennies à confondre par hasard grâce à la police) épicétou ! De toute façon Adrien n’est pas intéressé par Virginie quo est la vraie perverse de l’histoire et sui le ligotera et qui le zigouillera aussi en lui coupant les roubignoles avec une petite cuillère rouillée avant de se jeter dans le lac avec des cailloux dans les poches vu que sa chienne de vue n’a aucun sens vu que personne ne l’aime parce qu’elle est moche et alcoolique et qu’elle pue du bec. Et puis voilà c’est fini puisque tout le monde est mouru sauf les gendarmes qui cherchent encore !

    Voilà ! Je me suis fait ma propre histoire, mon propre dénouement… j’ai passé un bon moment sans lire 700 pages et je ne touche pas 20 000 francs! 😂

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    • Putain, génial, l’histoire ! Sanglante, mais super ! Bon, si tu es sage, je te donnerai la clé de l’énigme du mystère… mais là, je suis à la bourre, j’ai un dîné mondain 😆

      Ok, on n’a jamais posé de diagnostique, alors… on voit fleurir les pervers partout, j’ai une connaissance dont sa femme était perverse narcissique, il m’avait raconté, purée, ça m’avait tout l’air d’une charogne du tonnerre de dieu…

      Bon, moi, la psychiatrie, tu sais… je te laisse, c’est l’heure de mon traitement… 😆

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      • Douche glacée à haute pression, bains de vapeur brûlants, camisole de contention dans une salle capitonnée, et diète sans protéines ni glucides, et évidemment privation de sommeil ! Bien venue dans mon asile 5 étoiles si tu paies les 5000 euros par jours non pris en charge par l’assurance maladie car c’est un traitement de luxe… 😆

        Oui, les récits des personnes qui disent avoir été victimes de « pervers narcissiques » sont évidemment glaçants… mais combiens d’emmerdeurs et d’emmerdeuses ont eu droit à ce diagnostic alors que d’être un chieur ou une chieuse n’a jamais été une maladie mentale ? Idem pour les traits sadiques… Il y en a chez chacun d’entre nous, plus marqués chez certains que chez d’autres… et quand une relation de couple devient pathologique forcément… les traits sadiques sont à la fête… Mais a-t-il une perversion derrière à chaque fois que l’un des partenaires le dit ? J’ai un jour vu une femme crier partout que son homme était un pervers narcissique… le type était… schizophrène délirant et elle ne s’en était juste pas rendu compte et n’avait jamais signé une hospitalisation sous contrainte comme la loi le lui aurait imposé ! O ne lui en voudra pas elle n’était pas pro de santé donc elle a le droit de ne pas s’en rendre compte… oui mais tous les pros qu’elle avait rencontrés entre temps ? Et ben n’ayant pas vu le mari ils prenaient la parole de Madame pour argent comptant… Je suis la première à avoir demandé à le voir… Et même si j’ai tiré les sonnettes pour qu’il soit soigné, la dame restée campée sur le fait qu’il était un pervers narcissique… et son avocate aussi… Une autre fois j’ai vu un authentique paranoïaque accuser sa femme d’être une perverse narcissique (forcément, selon lui elle était à la tête du complot monté contre lui…)… Là comme c’est lui qui ameutait les foules ça s’est vu tout de suite où était le problème…

        Anybref, les psys diplômés (je ne parles pas des pages « psycho » de Femme+ ni des coachs en bonheur qui foisonnent sur Toupub!) les plus raisonnables qui ont VRAIMENT fait des recherches cliniques sur la question en voyant assez de patients dont des « supposés pervers narcissiques », préfèrent le plus souvent dire qu’on est confronté à 99% à des couples dysfonctionnels et à rien d’autre. Cela n’empêche pas les violences évidemment et ça doit être traité comme il se doit… Mais pas avec un tel étiquetage qui ne veut rien dire par pitié !!! Je passe en outre sur le fait que les victimes oublient souvent de dire aussi qu’elles ont pu faire aussi des coups pas forcément très sympas à leurs « pervers narcissiques » d’ailleurs… Mais aujourd’hui on parle de tout ça de manière clivée et manichéenne avec un salaud coupable et fou d’un côté et une pure victime innocente qui serait la seule à percevoir la vérité objective… Sauf que la réalité clinique… ce n’est pas ça. Mais depuis que les médias valorisent le statut de victime c’est très difficile de sortir d’une approche aussi clivée des choses quand on parle de couples dysfonctionnels.

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        • Ah, je vois les choses sous un autre éclairage, maintenant, merci !! Oui, on entend toujours un seul son de cloche et on croit l’autre, c’est humain…

          Bon, le prochain ou la prochaine qui me parle de pervers narcissique, je hocherai la tête gentiment, je ne dirai rien, faut pas aller contre et je ferai « ma pauvre amie », ou « mon pauvre vieux » et je ferai mes yeux de cocker compatissant 😆

          Mais je ne croirais plus un mot !!! Au moins, j’irai me coucher moins bête.

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  5. Ce secret est trop bien amené. Très doucement. Comme dans la vraie vie. Je l’avais perçu très tôt au fil des mots. C’est peut-être plus facile quand cette situation nous touche de près… la sensation, la confusion, l’acceptation, l’aveu. Merci d’en parler ici ❤

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    • La révélation m’a sauté dans la tête peu de temps avant qu’elle n’arrive dans le récit, mais en effet, c’était fort et bien amené. Mon cerveau a fumé durant des centaines de pages 😆

      On remarque que ce n’est pas facile pour les autres d’accepter ce changement, cette décision, cette indécision, même, puisque… no spolier.

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