Wake up America – Tome 1 – 1940-1960 : John Lewis, Andrew Aydin et Nate Powell

Titre : Wake up America – Tome 1 – 1940-1960

Scénaristes : John Lewis & Andrew Aydin
Dessinateur : Nate Powell

Édition : Rue de Sèvres (08/01/2014)
Édition Originale : Wake Up America
Traduction : Basile Béguerie

Résumé :
Une peinture de la société américaine des années 60, racontée à partir de la vie de John Lewis, démocrate, icône américaine, le seul encore vivant du groupe des Big Six dont faisait partie Martin Luther King.

Ce premier tome retrace le début des sits in et la mise en pratique de la politique de non violence.

Critique :
Cette série, en 3 albums, est l’autobiographie romancée du militant et député noir américain John Lewis.

Le premier volume est consacré à sa jeunesse dans l’Alabama. La ségrégation n’a plus lieu d’être, mais dans les états du Sud, c’est une seconde nature et les Blancs la pratiquent encore et toujours.

Le récit commence avec l’arrivée au pouvoir de Barak Obama et le sénateur John Lewis qui reçoit des jeunes enfants dans son bureau. Il va alors replonger dans ses souvenirs.

Au départ, l’histoire ne manque pas d’humour, avec le jeune John qui, voulant être prédicateur, se livrait à des sermons devant une congrégation des plus improbable : les poulets de la famille.

Cet album retrace une partie des combats livrés par les Afro-américains pour tenter de faire respecter leurs droits, notamment en faisant des sitin dans des cafés où l’on refusait de les servir, en boudant les bus et les commerces.

Les dessins, noir et blanc, sont réalistes et vont droit au but. Il y a une belle maîtrise graphique et j’ai adoré.

Alors non, je n’ai rien appris de neuf sur la lutte des Noirs pour obtenir des droits. J’avais déjà appris bien des choses dans le roman Power de Michaël Mention et dans Harlem Shuffle de Colson Whitehead.

Malgré tout, il n’est jamais mauvais de se les remettre en mémoire, afin de ne pas oublier les saloperies de l’Histoire (enfin, des Hommes, l’Histoire, elle, elle se laisse écrire) et de se dire que rien n’est jamais gagné pour les minorités, quand bien même une minorité est la moitié de l’humanité (les femmes), qu’il faut toujours se battre, être vigilant et que oui, à la fin, on s’épuise…

Si les droits civiques des Afro-Américains ont changé ensuite, eux aussi doivent rester éveillés et sur le qui-vive, car l’Amérique fait des bonds en arrière en matière de droits et de libertés, tout comme chez nous, en Europe.

Un comics riche en émotions, en Histoire, en combats. Un récit qu’il faudrait faire lire aux plus jeunes, qui ne savent pas ou à toutes celles et ceux qui ont la mémoire courte, sélective, qui sont dans le déni, le négationnisme, la ségrégation, la suprématie. Bien que je me demande si un jour ils changeront, ces racistes… Pas sûr, malgré tous les récits du monde.

Un comics dont j’ai hâte de lire la suite.

 

6 réflexions au sujet de « Wake up America – Tome 1 – 1940-1960 : John Lewis, Andrew Aydin et Nate Powell »

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  2. J’imagine qu’il y a une symbolique dans le choix d’un dessin exclusivement en noir et blanc… mais… n’est-ce pas tout de même un peu triste? 🤔 Tu me diras… le sujet n’est ni joyeux ni léger ! 😉

    Aimé par 1 personne

    • Non, le noir et blanc va bien aux bédés, comme pour les photos.

      Le sujet n’est pas léger, ni joyeux, on parle de ségrégation, de racisme, d’iniquité des droits… Mais j’aime lire ce genre de roman graphique.

      J’aime

  3. Ping : Wake up America – Tome 1 – 1940-1960 : John Lewis, Andrew Aydin et Nate Powell – Amicalement noir

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