Le passager de la pluie : Sébastien Japrisot

Passager de la pluie - Japrisot

Titre : Le passager de la pluie                            big_4

Auteur : Sébastien Japrisot
Édition : Gallimard (1998) /Folio Policier

Résumé :
Une petite station balnéaire en automne. Une jeune femme sage, au bonheur sage, mariée à un navigateur aérien : Mellie.

Un soir de pluie, toute sa vie bascule : le passager d’un autocar qui n’amène plus personne la surprend chez elle, l’attache sur son lit, la violente. Ce qui se passe ensuite, au cours de cette nuit de cauchemar, Mellie seule le sait et ceux qui liront ce livre.

Mais, le lendemain même, arrive au village un Américain mystérieux, qui la traque, aussi tranquille et dangereux qu’un félin : Harry Dobbs.

Entre eux commence un face-à-face qui va durer quatre jours, intense et sans merci, un duel où toutes les tricheries sont permises, où tous les coups font mal. A tout moment, l’un ou l’autre pourrait gagner. L’inquiétant M. Dobbs est malin et il a beaucoup d’atouts.

POLAR - Passager de la pluieCritique :
Charles Bronson donnant la réplique à Marlène Jobert… Le film « Le passager de la pluie » (1970), je l’avais vu il y a longtemps, une fois où il était passé à la télévision et c’était mon père qui m’avait conseillé de le regarder avec lui. Dernièrement, je suis tombée sur le livre et j’ai décidé de le lire.

Le livre est pareil au film, le scénario étant de Japrisot, l’auteur du livre.

Le déroulement du roman est pareil aussi à un épisode du lieutenant Columbo puisque nous connaissons le nom du coupable : Mélie… malgré tout, le livre est prenant parce qu’il y a un détail important dont le lecteur n’est pas au courant et qui fait monter la tension… De plus, on ne sait pas comment Mélie va s’en sortir et si elle va s’en sortir.

Mélie (Marlène Jobert) est la jeune épouse de Tony, pilote de l’aviation civile, souvent absent. Leur maison est à l’écart de la ville, en bord de mer.

Un soir, Mélie est agressée chez elle et violée par un inconnu. Elle le tue et elle se débarrasse du corps en le jetant d’une falaise. Ni vu, ni connu.

Le lendemain surgit un personnage mystérieux : Harry Dobbs (Bronson), un américain, qui s’introduit lui aussi dans la maison de Mélie et s’intéresse de très près à l’affaire dont il semble tout savoir ou presque.

Véritable harceleur envers Mélie, il lui pose des tas de questions qu’elle ne comprend pas, jouant avec elle comme un chat avec une souris puisqu’il connaît une partie des réponses.  Mais sait-il tout ou joue-t-il au bluff ?

S’engage alors une rude partie entre Mélie et Dobbs, parfois brutale, parfois plus tendre.

Partie tendre quand il la surnomme « Love Love » comme noté sur son tablier; brutale quand il la menace d’un Luger…

Cette « partie de poker » où Mélie ne voulait pas jouer devient un face-à-face où aucun des deux ne peut baisser la garde, un mano à mano dont l’enjeu demeure inconnu, un duel où les coups bas sont permis.

Et durant tout ce temps, la police enquête, elle aussi, et Mélie commence à avoir la sueur qui lui coule le long de l’échine dorsale, le lecteur aussi.

Le seul inconvénient du livre est d’être écrit comme un scénario de film et donc, d’avoir les noms des protagonistes devant chacun de leurs dialogues, comme dans une pièce de théâtre. J’ai eu un peu de mal au départ, et puis, mes yeux ont gommé les noms et les dialogues incisifs se sont succédé sans aucun problème.

Bien que l’on sache que Mélie a tué le dingue qui l’avait violée, le tout est de savoir ce que Dobbs sait vraiment, comment il va la coincer, et s’il va la coincer, aussi !

Un retournement de situation à la fin met le lecteur sur les genoux, comme Mélie.

L’écriture est incisive, les dialogues super, les personnages énigmatiques, on ne sait pas tout sur eux, mais ils nous sont sympathiques, surtout Mélie et Harry Dobbs.

J’ai aimé la manière dont Mélie a réglé son problème, sa manière de tenir sa langue, ses blessures d’enfance et le caractère brutal de Dobbs (Bronson allait bien dans le rôle), sa manière d’enquêter et d’arriver devant elle en sachant toutes les réponses, ou presque.

Le roman est court mais il est bon ! Et comme je ne me souvenais plus de tous les détails du film, j’ai eu droit à la surprise du chef avec le petit coup bas… Excellent !

Livre particpant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014) et le Challenge « La littérature fait son cinéma – 3ème année » de Kabaret Kulturel.

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5 réflexions au sujet de « Le passager de la pluie : Sébastien Japrisot »

  1. Ping : Bilan Livresque Août 2013 | The Cannibal Lecteur

  2. Je me souviens d’avoir vu le film – y’a des années.
    Du coup, l’histoire s’est oublié à moi et si je tombe sur le roman, je ne dirai pas non.
    J’aimais bien les films de Charles Bronson, même s’il n’a toujours pas fait de grands trucs cinématographiques. Il était précurseur d’un genre, l’ultra-violence et la vengeance. Dommage qu’on l’ait enfermé un peu trop souvent dans ce genre de rôle.

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    • Dans « Il était un fois dans l’ouest », il est grandiose… Mais Bronson, vu sa gueule (et pas péjoratif), il est taillé pour les rôles de brutes, de redresseurs de torts, de vengeur pas masqué.

      Les acteurs sont vite placés dans des catégories et ne la quittent que rarement. Les exceptions ne sont pas légions de ceux qui ont réussi à sortir du carcan où on les avait enfermé.

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