Oscar Wilde et le jeu de la mort : Gyles Brandreth [Saga Oscar Wilde 2]

Titre : Oscar Wilde et le jeu de la mort               big_3-5

Auteur : Gyles Brandreth
Édition : 10-18 (2009)

Résumé :
Facétieux Oscar Wilde ! Après avoir choqué le monde par ses boutades lors de la première triomphale de L’Eventail de Lady Windermere, le voici qui propose à ses amis une curieuse activité pour les distraire : le jeu de la mort.

Chacun inscrit sur une feuille le nom de la victime de son choix et aux participants de deviner qui veut tuer qui. Mais quand la Mort commence à frapper les victimes potentielles dans l’ordre exact où elles ont été tirées, le drame succède à la comédie.

Flanqué de son fidèle ami Robert Sherard, et assisté par Arthur Conan Doyle et par le peintre Wat Sickert, Wilde mène l’enquête avec plus de zèle que jamais. Car son nom et surtout celui de sa femme figurent sur la liste funèbre…

Critique :
Si mon plus grand vice est de suivre Sherlock Holmes dans ses enquêtes, je n’ai jamais dédaigné suivre les pas d’un autre enquêteur.

Tant que meurtre il y a, l’enquête me comblera. Alors, suivre Oscar Wilde dans une enquête, tout en croisant la route de Conan Doyle et de Bram Stoker… What’else ?

De plus, le quatrième de couverture était alléchant : Oscar Wilde propose à ses amis une curieuse activité pour les distraire : « le jeu de la mort ». Chacun inscrit sur une feuille le nom de la victime de son choix et aux participants de deviner qui veut tuer qui.

Quand la Mort commence à frapper les victimes potentielles dans l’ordre exact où elles ont été tirées, le drame succède à la comédie…

Mon impression ? Cette deuxième enquête s’est avérée plus palpitante que la première (qui était bonne, je précise, mais qui durait plus longtemps dans le temps).

La différence, c’est que dans cette aventure, les morts se succèdent à un rythme effréné ! Mais toutes sont-ils d’origine criminelle ? Meurtres  ou bien morts naturelles ? Accident ? Suicide ? Hasard ? Des morts pour en masquer une seule ?

Toutes les hypothèses sont permises autour de ses morts ou disparitions plus qu’inquiétantes.

Pour l’un deux, j’avais eu de gros soupçons sur un auteur potentiel, mais ne voulant pas me gâcher le plaisir, j’ai fait semblant de rien.

Ensuite, un détail dans une attitude a allumé les feux d’alarme. Malgré tout, je ne voyais pas bien les implications avec tout le reste et je pensais que la solution serait bien plus complexe qu’une tentative de « noyer le poisson ».

« Mais qu’est-ce qui pourrait pousser les lecteurs à avoir envie de découvrir cet auteur ? », me demandez-vous…

Et bien, l’auteur a du talent, un certain talent et un talent certain, même, pour :

1. Ne pas m’avoir ennuyé durant les 460 pages, bien que l’enquête avance à son rythme;

2. Mélanger avec maestria la fiction des crimes avec la réalité de trois auteurs ayant existé (Wilde, Doyle et Stoker), d’un peintre (Wat Sickert qui fut accusé d’être l’Éventreur par certains), sans que l’on ait l’impression que tout cela n’est qu’un roman;

– Vous vous souvenez comment il y a un an ou deux j’ai été poursuivi dans les ruelles de King’s Cross par une horde de prostituées hurlant « Jack l’Éventreur » ? demanda Sickert en époussetant son pantalon du revers de la main.
– Je m’en souviens. Vous m’avez raconté cette histoire.
– Et je ne suis pas Jack l’Éventreur.
– Je sais.
– Tout ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut pas tirer de conclusions hâtives sur la foi de présomptions.
– Je suis tout à fait d’accord, se défendit Oscar. Ce n’est pas ce que j’ai fait, ce que je ferais ou ce que je compte faire, je vous assure.

3. Me faire apprécier Oscar Wilde au-delà de tout. Il est pétillant, énergique, dispensateur de bons mots, fantasque, et excellent enquêteur. Oui, l’auteur l’a étudié et il nous le restitue d’une brillante manière;

4. Glisser des références au canon holmésien, tout n’en mettant pas trop afin d’éviter d’encombrer le néophyte, mais assez pour gâter les holmésiens. Oui, l’auteur connait Holmes aussi et nous donne l’impression que Wilde a soufflé beaucoup de choses à Doyle;

– Quoi qu’il en soit, conclut Conan Doyle en saisissant la théière, le sort de Sherlock Holmes est scellé. Quand le moment sera venu, j’emmènerai mon héros en Suisse et je le précipiterai au bas d’un précipice alpestre. Holmes tirera sa révérence et disparaîtra sans laisser de traces.

******

– Est-il apparu un élément d’importance sur lequel vous souhaiteriez attirer mon attention ?
– Uniquement concernant le curieux incident survenu à Capitain Flint [un perroquet] le matin du jour où il a trouvé la mort, Arthur.
– À ce que j’en sais, le perroquet n’a rien fait de particulier ce matin-là.
Oscar eu un sourire rusé.
– C’est ça le curieux incident.

5. Nous faire croire que tout est plié, que la pièce est jouée, que le rideau vient de tomber sur un sacré coup de théâtre et  nous sortir un lapin de son chapeau afin de nous émerveiller une seconde fois… « PAF », tu l’avais pas vu venir, celle-là, hein, Belette ? Non, j’avoue…

Bref, une lecture des plus agréables, dans une époque qui m’est chère (la victorienne), dans le Londres de Holmes, mais aussi de son père littéraire, du père de Dracula et dans le monde fantastique d’Oscar Wilde.

Un livre que l’on referme avec un sourire de satisfaction en raison du bon moment passé, mais aussi avec une pointe au cœur parce qu’on serait bien restée un peu plus en leur compagnie.

Livre participant aux Challenges « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), « Polar Historique » de Samlor,  « I Love London 2 » de Maggie et Titine,  « Victorien » chez Arieste et  « XIXème siècle » chez Netherfield Park.

CHALLENGE - victorien-2013 CHALLENGE - Polar historique CHALLENGE - Thrillers polars 2013-2014 (2)

28 réflexions au sujet de « Oscar Wilde et le jeu de la mort : Gyles Brandreth [Saga Oscar Wilde 2] »

    • Oh, je pense ce que ce n’est pas trop grave… j’ai déjà faut ce genre de bêtise et commencé par le dernier tome paru au lieu du premier… 🙄

      Le second est plus mieux que le premier, donc, tout compte fait, c’est peut-être mieux de découvrir la série par un bon plutôt que le premier un peu poussif par moment (ça ne m’a pas gêné, mais certains pourraient l’être par les longueurs).

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        • Non, pas encore, mais il est sur ma table, pour le challenge anglais et XIX siècle. Pour le moment, je suis dans les auteurs américains, je suis un tueur en série et ensuite, j’aurai bien besoin de mon Wilde pour me changer les idées !

          Bonne lecture !

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  1. J’ai commencé par le deuxième, c’est-à-dire celui-ci et bien m’en a pris car Le meurtre aux Chandelles, tout passionnant qu’il est pour l’ambiance a de sacrées longueurs ! Mais je lirai les autres tomes avec plaisir quand l’occasion se présentera ! Tu en parles très bien, tu dis tout ce qu’il faut dire à propos des références et tu as raison de préciser qu’il faut veiller à ne pas mélanger la fiction et la réalité, je me suis laissée prendre au début…

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    • Oui, le premier a des sacrées longueurs !!

      Mais niveau ambiance, c’est top.

      Moi aussi, parfois, je mélange la fiction dans la réalité, faudrait pas de laisser prendre au jeu, mais impossible, je suis dans le livre et j’ai l’impression de voir le film défiler devant moi, ou d’être avec eux dans Londres. Quel plaisir ! 😉

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  2. Ping : Bilan Livresque Septembre 2013 | The Cannibal Lecteur

  3. C’est une série que j’ai envie de lire depuis longtemps mais comme je suis déjà embarquée dans la série des Pitt d’Anne Perry, je ne veux pas mélanger les séries. Je suis une admiratrice de Wilde, alors je ne peux pas passer à côté !

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  4. Ping : Billet récapitulatif I love London | Plaisirs à cultiver

  5. Comme tu le sais, j’ai adoré le premier volume et j’ai vraiment hâte de découvrir le 2ème. Je suis entièrement d’accord avec toi sur tous les points que tu soulignes, c’est un régal de vivre à Londres en compagnie de Wilde !

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    • Dommage que nous n’y soyons pas vraiment… quoique, les robes à frou-frou et les corsets bien serrés, non merci, très peu pour moi.

      J’ai trouvé le deuxième plus palpitant que le premier, l’enquête se déroule sur moins de jours, tandis que la première, il lui avait fallu deux saisons, quasi 😀

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  6. Gyles Brandreth est un auteur qu’il est plaisant de conseiller aux lecteurs qui aiment les bon roman policier, mais aussi l’histoire et la littérature.
    Ces polars plaisent donc aux plus grand nombre.
    Et on comprend bien pourquoi en lisant ta chronique chère Belette.

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    • Merci, cher Collectif Polar d’être passé chez moi. Est-ce qu’on t’a servi une tasse de thé, au moins ?

      Le premier comportait quelques longueurs qui pourraient en barber certains, mais le second, il est encore mieux.

      C’est du polar, mais pas que ça, c’est l’ambiance XIXè, c’est le théâtre, la littérature et toussa toussa. Et puis, Wilde est un sacré numéro 😉

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  7. J’adore Brandreth, j’ai presque lu toute la série, et l’impression d’accompagner Wilde dans son enquête (moi qui l’adore), c’est vraiment un pur bonheur !
    D’après la légende, Doyle s’est inspiré de Wilde pour créer Mycroft ! Si on en croit Bandreth, c’est vrai 😉

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    • Si on en croit Brandreth, oui, mais dans la réalité, je pense que non, c’est tout le soucis de ces livres, faut prendre les infos avec des pincettes parce que présenté ainsi, on pourrait croire que tout est vérité… 😉

      J’adore la série aussi, j’en ai lu 2, en reste 2 dans ma PAL et 1 dans la wish-list.

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  8. Il faut vraiment que je découvre cette série. Elle me tente depuis longtemps parce que Oscar Wilde et que c’est une raison suffisante en soi. Mais comme en plus il y a des références au Canon…

    Pourquoi est-ce qu’il ne croise jamais ma route chez les bouquinistes ? C’est trop inzuste.

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    • C’est pour cela que je l’ai tentée, cette collection, à cause de Doyle surtout, et puis je voulais découvrir Wilde en tant qu’enquêteur.

      C’est frais, amusant, je repère tous les trucs canoniques, je souris avec Wilde et je trouve que Robert Sherard, qui raconte, a des airs de Watson, tu sais, celui qui a tout sous les yeux et qui ne voit rien du tout. Pourtant, il n’est pas con, mais il ne voit pas. 🙂

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    • Parce que 3,5 étoiles, c’est déjà plus que mieux pour un livre dans mon système de cotation : « Un très bon cru à lire ! »

      Les 4, les 4,5 ou le 5 sont réservés à des livres plus qu’exceptionnels, des chefs-d’œuvre quasi et si ce livre là m’a super bien plu, ce n’est pas un Steinbek, ni un Férey, ni tout autre coup de coeur que furent certains romans.

      Faut avoir 2 ou moins de deux pour devenir une piquette, chez moi… Même un 2,5 est correct. 😉

      Alors, j’ai hésité, mais j’ai pas osé mettre un 4…

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      • on a pas tout à fait la même échelle de valeur en effet malgré la même grille de notation, c’est bon à savoir.
        Pour moi 2,5 c’est juste la moyenne, juste passage, donc plutôt à oublier
        3 c’est à peine correcte, 3,5 correct
        Donc je le saurais pour plus tard 😉

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        • J’ai pas fait tout à fait la même que toi parce que j’avais des livres que j’avais adoré, mais bon, pouvait pas mettre des 4 ou 5 étoiles… ce sont les Elona Holmes ou les Wiggins, ils sont bien, je les apprécie, mais si on pousse l’analyse, ben, on est loin d’un truc transcendantal, ils ont des défauts, mais vu qu’ils me plaisent, ben, je veux pas les descendre en flamme.

          Donc, ils ont des 2,5, ce qui est bon, mais met les lecteurs en garde : vous attendez pas à du chef-d’oeuvre magistral…

          Ma grille de cotation a un peu changé selon mes livres et mes réflexions. 🙂

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