Titre : Nous rêvions juste de liberté
Auteur : Henri Loevenbruck
Édition : Flammarion (2015)
Résumé :
« Nous avions à peine vingt ans, et nous rêvions juste de liberté. »
Ce rêve, la bande d’Hugo va l’exaucer en fuyant la petite ville de Providence pour traverser le pays à moto.
Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et l’amitié règnent en maîtres.
Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paye cher.
Critique :
♫ Je vous parle d’un temps, Que les plus de vingt ans, Ne peuvent plus connaître ♫ Les routes en ce temps-là ♪ On les avalait d’jà ♪ Couché sur nos bécanes… ♪
Et si l’humble ville de Providence, Qui nous a servi de nid, Ne payait pas de mine, C’est là qu’on s’est connu, Moi qui n’avait pas d’amis et vous qui m’avez accueilli. ♪
La Bohem, la Bohem… Non les mecs, j’ai pas fait de fautes, ne me faites pas un scandale en Bohème parce que Bohem, c’est le surnom d’Hugo, un jeune gars de 16 ans à qui la vie n’a pas fait de cadeau, que l’école à préféré enfoncer plutôt que de secourir. Comme tant d’autres.
Hugo, il s’est fait trois copains dans cette école privée. Et putain de Dieu, il fallait du talent à l’auteur pour arriver à me faire aimer ces quatre petites graines de blousons noirs ! Sales gamins de merde, mais avec des règles morales : on vole pas les pauvres gars, on fait pas chier les meufs.
Avec eux, j’ai fait les 400 coups, avant que nous ne quittions la ville de Providence, juché sur Lipstick, la bécane d’enfer de Bohem. Mon seul regret sera de ne pas avoir su convaincre mon pote, mon frère, mon ami, Freddy, de nous suivre dans notre périple.
J’ai avalé tellement de kilomètres avec Bohem, La Fouine et Oscar, que j’en ai la gorge sèche, nouée, brûlante. Nous avons bouffé du bitume, dormi à la belle étoile, notre peau a bruni au soleil lorsque nous avons traversé le désert au guidon de nos brêles, tout les trois, puis avec trois autres motards ivres de liberté aussi.
Les jours d’après, on a roulé pareil, à s’arrêter quand on voulait, à faire les pitres sur la route, à dormir à même la terre, à manger un peu n’importe quoi et à payer une fois sur deux, à la tête du patron. On commençait à avoir la peau sacrément brûlée par le soleil et ça sentait pas vraiment la rose toutes ces journées sans se laver, sans se changer, mais, bon sang, on s’en foutait, on était pas sur la route pour embaumer la planète, les pirates qui sentent bon c’est pas des vrais pirates, et plus on se trouvait sales plus on se trouvait beaux, comme aventuriers, avec la peau qui tire et la crasse qui fait ressortir les rides du sourire.
On s’est bouffé quelques mandales dans la gueule, aussi… j’en ai encore les maxillaires tout ankylosés, ils sont tout dur quand j’essaie de faire bouger ma mâchoire.
C’est avec ses mots à lui que Bohem/Hugo nous raconte son périple, son voyage les cheveux au vent, la blanche dans les narines et avec les keufs au cul aussi, souvent…
Et les mots de Hugo, c’est pas du Victor ! Genre que ça ferait même grincer les dents des académiciens car c’est brut comme un arbre à came, noir comme du cambouis, mais ça ronronne comme des moteurs de motos sur la ligne de départ, quand on essore les poignées de gaz.
C’est pas du Baudelaire, mais putain de merde, qu’est-ce que ça fait du bien à tes tripes. Il t’invente même des mots, le Bohem, comme le faisait le Frédéric Noeud… Non, Dard !! Dard, pas Noeud… « Entrouducuter », fallait le pondre, ç’ui là !
Le voyage avec mes p’tits gars tient plus d’un road-trip que d’une promenade de santé, le dimanche, avec bobonne. Mais bordel de cul, qu’est-ce que ce fut bon de rouler les cheveux au vent, même si j’ai plus d’affinités avec les motos sportives qu’avec les chopper où on a les pieds dans le phare, façon Easy Reader.
Marrant comme les gars qui veulent plus de la société et de ses règles finissent par monter des clubs de motards avec des règles, eux aussi ! Loyauté, Honneur et respect ! Avec une hiérarchie et du protocole. L’homme restera toujours le même et sans règle, c’est le chaos et rien ne progresse lorsqu’on est dans le chaos.
Ce fut un voyage éprouvant, émouvant, beau comme un châssis de moto, fou, un voyage de malade, un voyage que je referais bien encore une fois. Des personnages attachants (pourtant, z’ont rien pour, ces petites teignes que j’ai aimé), profonds, des amis pour la vie, des frères de sang…
De l’amitié, de la vitesse, de la folie, un zeste d’iscariotisme (moi aussi j’invente de mots) et ça donne un cocktail détonnant, une furie.
Fais chier, merde, j’ai les yeux rouges à cause du soleil que je viens de regarder dans les yeux. Merde, une limaille dans mon œil ! Là, je chiale comme une gonzesse sur la fin du parcours.
Roule, mon Bohem, tu es libres de toutes entraves. Fais rugir ton moteur, mon Bohem, la route est longue et sans fin. Lève la roue avant, mon Bohem, ta moto glisse sur la route de la liberté retrouvée.
La liberté, il y en a partout. Il faut juste avoir le courage de la prendre.
Roule et ne pense pas aux miles, aux kilomètres… La liberté a un prix et tu as mis le flouze sur la table pour pouvoir la garder, quand d’autres se sont enchaînés à des bars, à des bagnoles, à du fric, malheureux deniers…
Dans la vie, je crois qu’il vaut mieux montrer ses vrais défauts que ses fausses qualités. Vaut mieux surprendre que décevoir.
Renie jamais ton âme, mon Bohem, ne renie jamais tes serments, ne lâche jamais ton guidon et roule jusqu’à plus soif. Parce quand t’arrêtes de rouler, t’es mort.
On roulait comme on respirait : pour pas mourir.
Merci à l’auteur d’avoir écrit ce magnifique voyage, ce putain de bordel de merde de coup de cœur, et fais chier qu’il y ait inséré des épluchures d’oignons entre les pages finales parce que je ne vois plus le clavier de mon PC…
Et j’ai pas les mots qu’il faut pour rendre hommage à ce roman qui m’a troué l’âme et perforé le cœur.
J’espérais qu’avec la nuit il voyait pas ces putains de larmes, ces salopes toutes salées qui coulaient encore sur mes joues.
Le « Challenge US » chez Noctembule.
Un très bon livre ! merci pour cette découverte
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Mais de rien. Il avait été apprécié chez beaucoup de bloggeurs. 😉
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Enfin un livre pour les fans de moto ! héhé, je l’ai commandé, merci pour la découverte.
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Mais de rien 🙂
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Ping : Bilan livresque 2015 | Les Chroniques Acides De Lord Arsenik
Nouveau venu sur ton blog , j’étais obligé de venir voir ce que tu avais écrit et ressenti sur ce roman qui est également un énorme coup de coeur perso, que je place au-dessus des autres cette année et dans le peloton de tête de mes lectures tout temps confondus . Ce roman génial m’aura ému comme jamais aucun auparavant , me laissant avec les yeux embués et l’estomac retourné !
Ta chronique est magnifique , et je vois à travers les commentaires que nous sommes nombreux à avoir ressenti la même chose.
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Merci ! ça me fait plaisir parce que je ne savais pas trop comment lui rendre hommage et dire combien il m’avait chamboulé. Surtout la fin… la terre s’est ouverte sous mes pieds parce que vu comment l’auteur tournait sa phrase, j’avais pensé que…
Un vrai coup de coeur aussi ! Dans mon top 50 des livres les plus marquants (je mets 50 parce que j’en ai beaucoup) :-))
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Ping : Bilan Livresque : Août 2015 | The Cannibal Lecteur
Beaucoup de trous dans ta chronique dans l’âme et dans le cul et ca résumé totalement l’effet que provoque ce livre 🙂
Je t’adore de l’adorer et bienvenue au hell’s Loeve club ma belette 😉
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Difficile de mettre des mots sur des émotions… dire ce qu’il faut, sans trop en dire, exercice toujours délicat, même après 800 critiques ! Un travail de tous les jours ;-))
On se fait imprimer des blousons quand ??
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Bonne idée LOL
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Allez, qui fait les dessins ??
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Wahoo. Ta chronique m’a retournée. Le thème du bouquin ne me tente pas plus que ça, mais j’ai adoré lire tes impressions.
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Même sans être une fanatique de la poignée de gaz, ce roman se lira pour autre chose : la liberté, la fuite en avant, le refus des règles, la vie facile, l’amitié…
Il est profond. Et tu as une liseuse, si je me souviens bien ?? Mais j’ai pas ton adresse mail en principe.
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J’ai déjà teeeeellement de bouquins en attente de lecture ! Mon adresse mail est celle que j’utilise pour commenter, tu dois pouvoir la récuperer depuis ton tableau de bord WP.
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Je vais voir ça !!
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Hé bé elle envoie du lourd ta chronique là.
Si j’ai pas lu ce livre, je le relirai de suite.
d’ailleurs c’est paut-être ce que je vais faire.
J’ai du passer à coté de pas mal de truc moi 😉
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On perdrait de la découverte en le relisant, en sachant tout ce qui va se passer et qui va iscarioter… 😀
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Vi, mais j’ai pas du le prendre à sa juste valeur lors de ma première lecture.
C’est vrai que je l’ai lu en biais, pressée par le temps.
Et du coup j’ai du perdre énormément en émotion.
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Jamais lire un livre en biais… sauf les daubes !
Allez, replay « nous rêvions juste… » et prends-toi les émotions comme on se prend des mouchettes dans les dents !
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Des mouchettes, des moucherons tu veux dire ? 😉
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Tous les insectes que tu veux !!!
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Ben finalement j’en veux pas et encore moins dans les Noeils, na !
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Tu les auras sur la visière de ton casque… d’où l’utilité des tear off (ce que tu colles sur ta visière et que tu enlèves quand pluie ou trop sale, comme les pilotes motos)…
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Powwww. !! Tu me l’as troué aussi du coup! ! ( mon fondement, what else ? )
Magnifique ta chronique. Si je n’étais pas déjà persuadée de lire ce bouquin, ce serait fait!
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Faut juste vite le lire… et enfiler ton casque, parce que la moto sans casque, c’est pas bien !! 😀
J’espère que ton trou l’était déjà… troué ! mdr
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j’ai peur à moto… et est ce vraiment nécessaire que je réponde à cette question ? 😉
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Moi, j’avais peur des motos (rapport à Mad Max, traumatisme, mais non, je ne m’allongerai pas sur le divan). Maintenant, j’aime les motos !!
Non, tu as droit à un joker sur la question…
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ça m’arrange bien… lol
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On ressent des tas de vibrations, avec une moto…
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coquine 😉
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Oui !!!
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j’ai lu ta si touchante chronique sur mon téléphone ce qui fait que je viens de me souvenir que je ne l’ai pas commentée pour te souhaiter bienvenue dans notre clan des adorateurs de ce bouquin ;-). Quelle chronique !
Les mots de Hugo c’est pas du Victor, ahah !
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Je ne t’ai pas fait repleurer, j’espère ?? Parce que le but du jeu n’est pas là… mdr
Adoré, surkiffé le roman !
Je suis contente qu’il y en ait au moins un qui ait repéré mon jeu de mot sur Victor Hugo ! PTDR
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rien que pour ton jeu de mot ta chronique est indispensable 😉
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Merci, merci ! *voix de Drucker*
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Content de voir que toi aussi tu es tombée sous le charme de ce roman. Un entrouducté de formidable roman !
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Magnifique ! Comme toi, je chialais pas, j’avais même la banane, et puis… j’ai épluché des oignons et j’ai versé ma larme ;-))
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Ouah elle envoie du lourd ta chronique!!!!!!On te l’avait dit qu’il tuait tout ce livre, un raz-de marée !!!!!!Contente que tu l’ai autant apprécié que moi, que nous, tous meme, et puisse la liberté nous inspirer sur la route!!!!;)
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Il est magnifique, émouvant, profond, il envoie du gaz et m’a fait chialer sur les dernières pages… salaud !! 😀
Allez, je remonte sur mon solex !!
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C’est certain, je vais devoir le lire !! 🙂
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Obligé !!
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