Despicable Me – Moi, moche et méchant 1 [FILMS]

Moi, moche et méchant (Despicable Me) est un film d’animation franco-américain réalisé par Chris Renaud et Pierre Coffin, produit par Universal Pictures International et réalisé par le studio français Illumination Mac Guff. Il est sorti en 2010.

Résumé : Dans un charmant quartier résidentiel délimité par des clôtures de bois blanc et orné de rosiers fleurissants se dresse une bâtisse noire entourée d’une pelouse en friche. Cette façade sinistre cache un secret : Gru, un méchant vilain, entouré d’une myriade de sous-fifres et armé jusqu’aux dents, qui, à l’insu du voisinage, complote le plus gros casse de tous les temps : voler la lune (Oui, la lune !)…

Gru affectionne toutes sortes de sales joujoux. Il possède une multitude de véhicules de combat aérien et terrestre et un arsenal de rayons immobilisant et rétrécissants avec lesquels il anéantit tous ceux qui osent lui barrer la route… jusqu’au jour où il tombe nez à nez avec trois petites orphelines qu’il compte utiliser pour pénétrer chez Vector, un autre super méchant.

Catastrophe, ces trois petites filles voient en lui quelqu’un de tout à fait différent : un papa potentiel.

Le plus grand vilain de tous les temps se retrouve confronté à sa plus dure épreuve : trois fillettes prénommées Margo, Edith et Agnes.

Fiche technique :

  • Titre original : Despicable Me
  • Titre français : Moi, moche et méchant
  • Réalisation : Pierre Coffin et Chris Renaud (Mac Guff Line)
  • Scénario : Ken Daurio et Cinco Paul, d’après une histoire de Sergio Pablos
  • Direction artistique : Éric Guillon
  • Montage : Gregory Perler et Pam Ziegenhagen
  • Musique : Heitor Pereira et Pharrell Williams
  • Production de musique : Hans Zimmer
  • Sociétés de production : Universal Pictures, Illumination Entertainment et Mac Guff Line
  • Société de distribution : Universal Pictures
  • Budget : 69 millions de dollars US
  • Pays : États-Unis États-Unis et France
  • Langue originale : anglais
  • Genre : Animation
  • Format : Couleur – 35 mm et numérique (Digital intermediate et Digital 3-D)
  • Durée : 95 minutes
  • Dates de sortie en salles : États-Unis : 9 juillet 2010 ; France : 1er août 2010

Voix françaises :

  • Gad Elmaleh : Gru (Steve Carell en V.O)
  • Éric Métayer : Vector (Jason Segel)
  • Jonathan Cohen : Dr Néfario (Russell Brand)
  • Frédérique Cantrel : la mère de Gru (Julie Andrews)
  • Jean-Michel Martial : Mr Perkins (Will Arnett)
  • Marie Donnio : Melle Hattie (Kristen Wiig)
  • Emma Bourdet : Margo (Miranda Cosgrove)
  • Salomé Lemire : Édith (Dana Gaier)
  • Dizzie Le-Tan : Agnès (Elsie Fisher)
  • Daniel Kenigsberg : Fred McDade (Danny McBride)
  • Pierre Coffin : Tim / Bob / Dave / Phil / Stuart

Ce que j’en ai pensé :
Et bien, cela faisait des années que ce film trainait dans mon DD et à Nowel (2014), malade comme un chien, je m’étais dit que j’en profiterais bien pour le zieuter une bonne fois pour toute. Depuis, je suis accro !

Un coup de blues ? Soit je me regarde quelques épisodes de « The big bang theory », soit je me refais un visionnage de Despicable Me 1 et 2.

Je vous jure que ça éloigne toutes les dépressions de la terre sans vous couter un balle !

Déjà, le méchant Gru me fait rire. Oui, c’est un méchant, mais lorsqu’il nous donnera son bilan annuel de méchancetés, on pourra remarquer que pour un méchant, il manque d’envergure ! Vector, lui, c’est un vrai méchant qui a volé la pyramide de Keops (la momie a déposée plainte), la remplaçant par une copie et personne n’y a rien vu.

Il y a des tas de petites choses qui me font sourire ou éclater de rire dans ce film d’animation…

Lorsque Gru va acheter son café et qu’il pistogelle tout le monde, quand il croise un petit garçon dont la boule de glace est tombée au sol (rhôôô, Gru, t’es un sadique !).

L’épisode de la banque n’est pas mal non plus. Voyez-vous, à la « Bank of Evil » (« banque du mal »), il est écrit, en petit : « anciennement Lehman Brothers ». Moi je pisse de rire !

Et puis, il y a les Minions ! Toujours à se chamailler, à se battre, à manger, à glander ou bosser, il leur arrive des situations rocambolesques, ils ne se tracassent de rien, et le gimik du film est de souvent croiser plusieurs fois celui qui est en fâcheuse posture (ici, c’est un qui a bénéficié d’un rayon anti-apesanteur et qui vogue dans le ciel, zen ou un autre qui a été réduit).

Un truc important arrive à côté de trois Minions occupés à se marrer pendant que l’un se photocopie les fesses (no spoiler). Étonnés, ils se regardent, comprennent que c’est vachement important… Là, je me dis qu’ils vont aller prévenir Gru ou Nefario… Mais une photocopie des fesses arrivent et boum, hurlement de rire et ils oublient tout !

Quant au trois petites, Margo, Edith et Agnes, elles sont tout simplement super ! Orphelines, elles sont dans un pensionnat où la directrice est moins sympathique qu’une porte de prison blindée.

Obligées de vendre des cookies (et d’en vendre un certains nombre, sinon, elles iront dans la boite de la honte) dans les maisons, elles vont se faire repérer par Gru qui aimerait s’introduire dans la maison de Vector. Et vu que Vector aime les cookies, il laisse entrer les trois petites.

C’est pas une cuisine pour les enfants !

La scène de l’adoption par Gru est à mourir de rire, la tête des gamines aussi… mais là où je m’écroule de rire, c’est lorsqu’il les emmène dans sa cuisine. Au sol, deux gamelles : une remplie de bonbons pour la bouffe, une d’eau, et une page de journal pour « poh-poh ».

Des touches d’humour, des gags, des Minions qui se déchainent, un méchant Gru qui veut voler la lune et qui ne veut surtout pas s’occuper des filles, des gamines qui ont bien l’intention de s’imposer, un chien un peu zarbi et des pistogels à gogo.

On ri, on sourit, on a la banane durant tout le visionnage et on voit avec tendresse ce gros ours commencer à s’attacher aux filles. De la tendresse à petites doses, bref, un bon moment de détente sans se casser la tête.

Certes, le scénario est basique, on sent venir la fin, on se doute que le méchant ne l’est pas tant que ça, mais je m’en moque, ça passe tout seul et les souvenirs de Gru, petit, nous font entrevoir un enfant qui a souffert d’un manque de reconnaissance de sa mère.

À la fois drôle et amusant, émouvant, ce fil d’animation fait passer un très bon moment où on oublie tout ses soucis, ses problèmes, bref, c’est mieux qu’une thérapie chez le psy et ça ne fera pas de vous une éponge imbibée d’alcool (voir Rachel dans « La fille du train » de Paula Hawkins).

Par contre, ça risque de donner une forte addiction aux Minions, ces petits êtres jaunes qui sont plus drôles et moins civilisés que les petits êtres bleus…

Les minions :
Ces personnages jaunes en forme de gélule sont les hommes à tout faire de Gru. Ceux-ci sont joviaux, bénévoles ou peu payés (lors de la première annonce de Gru, il précise : pas d’augmentation), maladroits, mais surtout attachants.

Mais je n’arrive toujours pas à savoir comment fait Gru pour les distinguer les uns des autres !

Une scène du film 2

Ils sont très souvent en train de se battre entre eux. Lorsque la plus petite des jeunes filles demande à Gru qui sont ces personnages, celui-ci répond après un regard menaçant du docteur Néfario que ce sont ses cousins, ce qui aurait pu induire qu’ils étaient des créations du professeur.

— Ce sont mes cousins.

On sait depuis le film « Les Minions » qu’ils existent depuis la nuit des temps, et qu’ils sont toujours à la recherche d’un méchant d’envergure pour servir ses noirs desseins (Gengis Khan, Dracula, Napoléon…).

Ils se font souvent des crasses, adorent jouer, mais font aussi le ménage et raffolent des bananes dites « banana », des pommes dites « papple » et des glaces dites « gélato ».

L’originalité de ces personnages a été pensée par Pierre Coffin, le coréalisateur du film. On dit que sans les minions, « Moi, moche et méchant », n’aurait pas connu le même succès.

Toujours en train de ricaner, ces petites bestioles s’acquittent de leur mission mais pas de manière professionnelle… Les scènes au supermarché sont tordantes et je ne vous raconte pas la peluche qu’ils ramènent à Agnès… ce devait être une licorne, bon, ça y ressemble, mais de loin.

De plus, si Gru a mis du temps à s’attacher aux filles, les Minions, eux, ce fut direct. Les batailles de pécu, dans le salon, ça vous met un Minion de bonne humeur.

Le « Challenge US » chez Noctembule.

 

La Fille du train : Paula Hawkins

Titre : La Fille du train                                                                   big_4

Auteur : Paula Hawkins
Édition : Sonatine (2015)

Résumé :
Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi.

Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre.

Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime.

Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason.

Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

Critique : 
♫ Ding Dong ♪ *voix suave * Les passagers à destination du polar psychologique sont priés d’embarquer.

Que ceux qui veulent aller vite changent de train et montent dans un TGV. Mais ils ne verront jamais ce qu’il se passe dans les maisons qui longent la ligne de notre banlieusard.

Qui n’a jamais été tenté de jeter un coup d’œil dans les maisons qui se trouvent à proximité d’une ligne de chemin de fer en passant juste à côté ? Rachel est comme vous et moi, elle a aussi ce petit travers.

Si Rachel avait eu un bon bouquin comme celui qui narre son histoire, elle aurait été tellement captivée par le roman qu’elle n’aurait jamais zieuté la vie de ce couple à la vie si parfaite et ne les aurait pas baptisé Jason et Jess.

Rachel… j’ai eu envie de la tuer, vous savez. De lui plonger la tête dans de l’eau glacée et de lui murmurer à l’oreille qu’il serait plus que temps de se reprendre au lieu de sombrer dans les délices des bouteilles de vin blanc (et elle a mauvais goût, du blanc, beurk !).

Rachel… plus épave que la « Licorne » après avoir sombré, plus imbibée qu’une éponge, elle vivote, telle une amibe, chez sa copine, se lamentant encore et encore sur son ex qui l’a quittée pour une autre. Sa vie par en… quenouille (vous avez eu peur, je parie) et elle ne fait rien pour inverser la courbe.

Rachel… qui m’a énervée à toujours geindre, à ne pas avoir de volonté, et à se plaindre encore et encore pour des choses qu’elle a faite mais dont elle ne garde aucun souvenir. Bref, un personnage que j’ai détesté de prime abord. On est d’accord que c’était de prime abord…

Ici, on fait dans le roman policier psychologique, les personnages sont bien travaillés, tous bien distincts les uns des autres, avec leurs qualités, leurs défauts.

Le récit est articulé autour de trois narratrices : Rachel l’éponge, Anna la voleuse du mari de Rachel et Megan « Jess », la femme qui se veut indépendante.

Le changement de narrateur vous empêche aussi de flinguer Rachel parce que, plus de 300 pages avec elle en train de se lamenter et de regarder sa vie partir en lambeaux, je n’aurais pas tenu sans commettre un crime.

L’avantage du récit, aussi, c’est les petits retours dans le passé, avec Megan, afin de savoir ce qu’il s’est passé avant sa disparition.

Chiche en personnages mais riche dans leur profondeur, ce roman, une fois ouvert, se referme difficilement. Hormis lorsque vous arrivez à la dernière page, of course.

Bien qu’on ne courre pas dans tous les sens, les aller-retour entre le passé et le présent pimentent le récit, font monter la pression (à bière) et nous font mousser.

Au débouchage, le vin avait l’air banal, peu engageant… Mais une fois la première gorgée avalée, les tanins se font sentir, le goût prend toute sa saveur et le récit roule sur la langue, est long en bouche, vous monte à la tête et on a qu’une envie : se resservir !

Bluffée j’ai été et bien que j’ai eu des soupçons sur le personnage qui avait tué le docteur Lenoir dans la bibliothèque avec la clé anglaise. Mais j’avoue qu’avant de pointer correctement le coupable, j’avais un peu visé à côté.

Un roman plus psychologique que trépidant (c’est pas 24H chrono), plus profond que léger, et bien plus intéressant qu’il ne me laissait penser au départ. Mention spéciale à un personnage foutrement bien campé ! Machiavélique ce roman.

♫ Ding Dong ♪ Veuillez attacher vos ceintures, ça pourrait secouer durant le voyage de ce train.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016) et « A year in England » chez Titine.

Mon Top 10 sang pour sang Stephen King !

J’ai été bête, j’aurais dû proposer aux autres des Top 10 selon les catégories de livres… Un Top 10 romans classiques, un Top 10 polars, un autre avec les thrillers, les livres d’épouvante… ainsi, j’aurais pu en balancer plus que les 10 malheureux (et mon bonus de 12).

Mais je vais suivre Lord Arsenik et balancer une liste avec les 10 romans du King que j’ai préféré (et un bonus, si jamais…) parce que dans mon autre liste, le Stephen était souvent aux avant-postes, trustant toutes les places à lui tout seul.

Lus (42 – MAJ Octobre 2023) : 22-11-63 / Après / Bazar des mauvais rêves / Billy Summers / ÇA / Carrie / Carnets noirs / Chantier / Charlie / Christine / Conte de fées / Cujo / Dans les Hautes Herbes / Dead Zone / Différentes Saisons / Docteur Sleep / Dolores Claiborne / Dreamcatcher  / Élévation / Fin de ronde / Fléau (Le) / Gwendy et la boîte à boutons / Jessie / Joyland / L’Institut / L’Outsider / Laurie / Ligne verte (la) / Marche ou crève / Mr Mercedes / Misery / Nuit noire, étoiles mortes / Part des ténèbres (la) / Peau sur les os (la) / Peur bleue / Rage / Revival / Salem / Shining / Si ça saigne / Simetierre / Tout est fatal  

1. ÇA : Parce que je n’avais jamais osé l’ouvrir pour le lire ! J’ai osé et ce clown effrayant m’a fichu les chocottes, mais il n’y a pas que ça dans ce roman. Il y a aussi une formidable histoire d’amitié et les monstres sont plus souvent les parents inconscients que le clown. Un putain de roman à lire de suite.

2. La ligne verte : Parce que découvrir le milieu carcéral en 1932 fut une claque ! Pleurer lorsqu’on passe un assassin sur la chaise, jamais je n’aurais cru, aimer une souris blanche non plus. Et voir un innocent y passer fut une torture. Mention spéciale au méchant Percy… Toutes les émotions me sont passées par le corps durant ma lecture.

3. Shining : Parce que tout comme Ça, j’osais pas le lire, je me suis décidée et mon dieu, mais pourquoi je ne l’avais pas lu plus tôt !! Le petit Danny m’a fait vibrer, l’Overlook Hotel m’a fichu la trouille et Jack Torrance est flippant !

4. Simetierre : Parce que là, on touche le fond, on descend loin dans le sombre, on patauge dans l’horreur (sans monstres) et on en sort secoué, sur les genoux, mort…

5. Misery : Parce que c’est un monstrueux  huis-clos dantesque et une infirmière qui vous donnerait envie de ne plus jamais visionner de film porno avec une infirmière cochonne car Annie Wilkes n’a rien de l’infirmière sexy ! Mais quelle méchante réussie aussi !

6. Christine : Parce que ce fut un de mes premiers (avec Dead Zone) et que j’avais frissonné de plaisir et d’effroi devant cette voiture douée de vie propre.

7. Jessie : Parce que cette femme menottée au lit, nue, son mari mort d’une crise cardiaque à ses pieds et qui se fait bouffer par un chien… et bien, ça vous fout l’adrénaline en l’air ! Le suspense m’avait tuer… (non, non, pas de faute, elle est faite exprès). Il y a dedans une scène que je n’ai pas lue car insoutenable pour ma petite personne plus jeune.

8. Dolores Claiborne : Parce que on se demande ce qu’il s’est passé il y a trente ans, et si l’accident qui, le jour de l’éclipse, a coûté la vie au mari de Dolores Claiborne était bien accidentel. Dolores m’a émue lorsqu’elle a commencé à raconter l’horreur qu’elle avait vécue il y a trente ans. Elle nous dit toute la vérité : une vérité terrifiante.

9. Docteur Sleep : Parce que c’est la suite de Shining, parce que les fans ont attendu une éternité, moi pas, lu dans la foulée directe de Shining ! Petite futée j’ai été. Danny Torrance a grandi, ses démons aussi ! Une suite magnifique et des démons à l’alcool à vaincre aussi. Chez le King, les démons sont parfois bien réels.

10. 22/11/63 : Parce que le meurtre de JFK est encore dans toutes les mémoires, parce qu’on a tous vu Jackie fuir la voiture par l’arrière, la robe tachée de la cervelle présidentielle. Parce que le King qui ouvre les couloirs du temps, sans DeLorean, pour permettre à Jack Epping d’essayer de changer le cours de l’Histoire, ça valait le coup.

 À lire de toute urgence (wish-list) : Salem / Dôme / Rose Madder

Jurassic World : Quand le Dino est sans Shirley [FILMS]

Fiche technique

  • Titre original et français : Jurassic World
  • Titre québécois : Monde jurassique
  • Réalisation : Colin Trevorrow
  • Scénario : Colin Trevorrow, Derek Connolly, Rick Jaffa et Amanda Silver, d’après certains personnages créés par Michael Crichton
  • Direction artistique : Page Buckner, Christa Munro et David Scott
  • Décors : Ed Verreaux
  • Musique : Michael Giacchino
  • Production :PatrickCrowley,FrankMarshall et ThomasTull
    • Production déléguée : Jon Jashni et Steven Spielberg
  • Pays d’origine : États-Unis
  • Langue originale : anglais
  • Format : couleur − 35 mm − 2,00:1 − son Dolby Digital / DTS
  • Genre : aventure, science-fiction, action
  • Durée : 124 minutes
  • Dates de sortie :
    • États-Unis et Québec12 juin 2015
    • France et Belgique : 10 juin 2015

Distribution

  • Chris Pratt (VF : David Krüger) : Owen Grady
  • Bryce Dallas Howard (VF : Barbara Beretta) : Claire Dearing
  • Vincent D’Onofrio (VF : Stefan Godin) : Vic Hoskins
  • Ty Simpkins (VF : Victor Biavan) : Gray Mitchell
  • Nick Robinson (VF : Leonard Hamet) : Zach Mitchell
  • Jake Johnson (VF : Stéphane Roux) : Lowery Cruthers
  • Omar Sy (VF : lui-même) : Barry
  • B. D. Wong (VF : Daniel Lafourcade) : Dr Henry Wu
  • Judy Greer (VF : Anne Massoteau) : Karen Mitchell
  • Irrfan Khan (VF : Asil Rais) : Simon Masrani
  • Katie McGrath (VF : Élisa Bourreau) : Zara Young
  • Lauren Lapkus (VF : Maïa Michaud) : Vivian Krill
  • Brian Tee (VF : Alexandre Guansé) : Katashi Hamada
  • Andy Buckley (VF : Emmanuel Lemire) : Scott Mitchell
  • Eric Edelstein : Nick, le superviseur de la salle de contrôle de l’Indominus Rex
  • Colby Boothman-Shepard : Luke, le jeune dresseur

Synopsis

Avec le rachat de la société de biotechnologie InGen, le jeune milliardaire Simon Masrani a rendu possible le rêve de John Hammond : l’ouverture d’un gigantesque parc d’attractions centré sur le clonage et l’exposition de dinosaures vivants à partir de leur ADN fossilisé dans de lʼambre.

Vingt-deux ans après l’ouverture de Jurassic Park, le « plus grand parc à thèmes jamais construit dans l’histoire humaine« , les scientifiques aux ordres de Claire Dearing (Bryce Dallas Howard) tentent de trouver une nouvelle attraction pour captiver les milliers de visiteurs qui débarquent chaque jour par bateau depuis le Costa Rica. Deux spécimens d’une nouvelle espèce de dinosaure façonnée par la main de l’Homme, Indominus rex, voient ainsi le jour.

Ce que j’en ai pensé :
Voilà, j’ai enfin vu le nouveau Jurassic Park… World ! Bourré de sales bestioles remplies de dents (avec des dents creuses, ces sales bêtes ne pensent qu’à bouffer), ou d’autres paisibles herbivores, pâturant agréablement dans la verte vallée.

Le début plante le décor, les personnages, ça commence doucement, puis on ajoute quelques pulsions d’adrénaline et des senteurs de sueurs froides. Avant que, bien entendu, tout ne dégénère parce que vous le savez « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Mais, malgré toute la débauche d’effets spéciaux, le nouveau T-Rex (Indominus Rex), plus méchant, plus dangereux, plus fourni en dents, plus sadique, plus intelligent que l’ancien Rex du Park, ben ça marche pas !

Ça bouge, c’est bourré d’adrénaline et de testostérones, mais je n’ai pas retrouvé la magie du premier Jurassic Park, celui qui m’avait secoué.

La version World de 2015 manque singulièrement de profondeur dans l’histoire et les personnages.

Les deux gosses perdus dans le parc de 2015 sont deux frères, le plus jeune qui est passionné par les dinos et l’aîné plus fasciné par les créatures sorties de la côte d’Adam… les filles !

Mais j’ai ressenti moins d’atomes crochus avec eux qu’avec les gosses du premier, le gamin, le passionné et sa sœur qui se moquait de tout mais ensuite apprenait et changeait de comportement.

Les deux adultes, un homme et une femme, comme dans le 1, mais si Chris Pratt m’avait fait soupirer de plaisir dans « Les gardiens de la galaxie », ici, il me laisse de marbre. Il est trop gros bras… ça perd de son charme, je trouve.

Non, le nouveau couple me plait moins que le tout premier, qui avait plus de profondeur, plus de glamour, ce n’était pas des Indiana Jones, mais des paléontologues qui avaient dû se décarcasser avec les moyens du bord pour échapper à la grosse bêbête.

Tiens, parlons-en de la grosse bêbête : l’Indominus Rex… L’Homme ne comprenant toujours pas qu‘il ne doit pas jouer à Dieu et créer des espèces en mélangeant des ADN d’autres animaux, au risque de voir la créature se retourner contre lui.

Ok, elle est plus vicieuse que le premier T-Rex, plus intelligente, mais moi, il ne m’a pas empêché de dormir…

Sincèrement, dans le premier, lorsque tout le petit monde était rassemblé devant la cage de Rex, c’était plus flippant qu’ici !

Il pleuvait, il faisait sombre, la chèvre avait disparu, un morceau était retombé sur la vitre du la voiture et ensuite, l’eau du verre s’était mise à faire des ronds. Ça c’était foutrement plus flippant !!!

Ici, quand Indominus Rex marche, ça fait du bruit, mais rien ne bouge ! Même pas les graviers qui sautent, la voiture qui tressaute… ce monstre déplace ces je ne sais combien de tonnes et ça fait autant de vibrations qu’un chaton marchant sur la pointe des coussinets !! Manque de réalisme, là, les gars…

Idem pour les Raptors, ceux qui me faisaient flipper quand on entendait leurs griffes sur l’inox de la cuisine. Oui, je flippais… pas ici, ça manque d’un truc : le sel ! C’est fade.

Je saluerai les petits clins d’œil au premier film : le mec de la sale de contrôle avec un t-shirt « Jurassic Park », la musique qui est constituée de quelques-uns des principaux thèmes composés par John Williams (les deux premiers volets), l’ancien parc, envahit par la végétation, la banderole que le T-Rex avait faite tomber, les vieilles jeeps…

Ce qui m’avait plu aussi dans le premier, c’était le milliardaire John Hammond, vieux barbu ventripotent qui avait tout de l’image d’un Dieu, qui, tout fier de sa création, n’avait pas pensé une seule seconde qu’elle lui échapperait.

Répétant à l’envi qu’il avait dépensé sans compter, il illustrait bien le savant un peu fou, riche, qui a voulu jouer et réveiller le chat endormi pour toujours.

Ce vieillard qui répétait que tout était sous contrôle et que les dinos ne pouvaient pas se reproduire (ils ne produisaient que des femelles) avant que la caméra ne nous montre des œufs en train d’éclore.

Le message du premier était subtil, celui de 2015 est brut de décoffrage. Oui, la cupidité est aussi au rendez-vous, mais le personnage qui joue le cupide est exécrable, on le sent venir de suite, j’aimais mieux le gros du premier film (Nedry), qui n’avait pas l’air d’un méchant, celui qui glissait dans la boue, sous la pluie, avant de se faire asperger à mort par un dino qui avait l’air tout gentil.

Puisqu’on parle des dinos… là aussi je trouvais plus de réalisme quand le Dr. Ellie Sattler caressait le tricératops comparé à Owen Grady (Chris Pratt) qui caresse la tête d’un diplodocus. L’émotion était présente en 1993, pas en 2015.

Bon, je ne tire pas à boulets rouges sur le Jurassic World, mais il manque singulièrement de saveur, de profondeur, d’âme, de sel, de subtilité, d’émotions…

Niveau effets spéciaux, il dépasse bien entendu son ancêtre de 1993.

En fait, le soucis vient que je l’ai comparé au premier volet… si ce film avait été le seul, il aurait réuni tout ce qu’un adepte de l’adrénaline demande. Je l’aurais super bien aimé, même.

Mais j’attendais un peu plus que de la testostérone et de l’action… je ne veux pas QUE ça, j’apprécie aussi un peu de profondeur, même au milieu de bestioles disparues depuis de millions d’années !

Mon top 10 littéraire toutes périodes confondues

Ô rage, ô désespoir, ô liste ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchie des lectures du passé
Que pour voir en un jour flétrir tant de livres aimés ?
Mes livres devant lesquels toute la blogo se pâme,
Mes livres, qui tant de fois ont sauvé mon âme,
Tant de fois réjouit mon cœur ou donné de l’effroi,
Trahie, face à un cruel dilemme, car je dois faire un choix…
Ô cruel souvenir de mes lectures passées !
Œuvres de tant de jours, en un post effacées !
Nouvelle règle édictée, fatale à mon bonheur !
Précipice élevé, d’où tombe mon honneur !

Oui, je m’insurge ! 10 livres à sélectionner, c’est trop cruel, trop injuste, comme le disait si bien Calimero.

J’ai eu beau leur faire mes yeux de chat Potté, rien n’y a fait, Stelphique et Yvan furent l’intransigeance réincarnée : NON, NIET, NO !

Alors, la mort dans l’âme, je dois me résoudre à n’en sélectionner que 10 et prendre ceux qui m’ont vraiment marqué… et là, c’est cruel, impossible, sadique, horrible… et ma liste change souvent parce que en réfléchissant plus, j’en retrouve des autres.

Donc, dites-vous bien qu’elle n’est pas ultime et que j’ai l’intention de tricher !! Non, mais. Na !

Attention, ces livres sont là à cause des sentiments qu’ils m’ont procurés durant la lecture (joie, peur, traumatisme, découverte…). Vous pourriez les lires et les trouver nuls.

Autant commencer par le commencement, celui qui décida de ma ligne de lecture future, j’ai nommé  Le chien des Baskerville de Arthur Conan Doyle. Non pas pour sa qualité littéraire, mais pour ma découverte du polar ET de Sherlock Holmes, ce qui fut ma perte parce que plus de 25 ans après, ils sont toujours mon vice.

CVT_Le-chien-des-Baskerville_3625Dix petits nègres d’Agatha Christie parce que ce fut un livre que je n’arrivais pas à lâcher du tout ! Au point que ma mère dû me l’arracher des mains à table… De plus, la solution de l’affaire m’avait troué le cul. Il l’est toujours d’ailleurs !policier-dix-petits-negresLE livre qui m’a traumatisé, c’était Mon ami Frédéric de Hans Peter Richter. Dans l’Allemagne, d’avant-guerre commence à naître le nazisme. Deux enfants, un juif et un allemand… ils sont amis et puis commence la monté du moustachu. LA scène qui m’avait traumatisée à l’époque, c’était celle des pogroms. La maison sens dessus-dessous et le corps de la mère… rien que d’y repenser, les poils se hérissent !mon-ami-frederic-3543632À l’Ouest, rien de nouveau de Eric Maria Remarque où la Première Guerre Mondiale vue du côté des allemands, des Boschs, des casques à pointes… Un livre que je ne voulais pas lire, faisant la soupe à la grimace, avant de l’ouvrir (école oblige) et de m’en prendre une dans la gueule : en face, ils avaient souffert comme ceux de chez nous, ils n’avaient pas tous demandé à la faire et eux aussi avaient crevé comme des chiens, sous l’indifférence du monde. Ça m’a appris bien des choses, moi qui était si jeune…81X0LoEHkALLongtemps j’avais cru que Frankenstein était le nom de la créature. En lisant le livre de Mary Shelley, je me suis rendue compte que c’était le nom du docteur qui avait inventé la créature. Je pensais la créature dénouée de tous sentiments, une bête, un monstre, une horreur… Que nenni, elle était douée de sentiments et elle m’a émue comme jamais. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.67371-gfÀ l’époque La ligne verte de Stephen King avait été publiée en feuilleton dans la collection Librio et j’en avais acheté un pour voir. Le lendemain, je voulais les lire tous ! La première fois qu’une souris et que des condamnés à mort me faisaient pleurer, m’émouvaient, me faisait comprendre que la peine de mort est un meurtre prémédité et que les conditions de détentions étaient totalement à l’encontre de tous les droits les plus élémentaires. Le King, fournisseur officiel de mes émotions.la-ligne-verte-4106063Ben oui, Nécroscope de Brian Lumley fut une découverte qui me boulversifia ! En maraude dans une brocante énorme, je ne trouvais rien, alors, en désespoir de cause, j’avais acheté ce gros roman dont la couverture m’avait attirée. Payé 50FB à l’époque (1,25€), je ne perdais pas tout. Waw, ce Harry Koegh capable de parler avec les morts, ces vampires et tout le reste, et bien, ça m’avait scotché au livre !

Inconvénient de cette décalogie allemande, la première société éditrice (Lefrancq) a fait faillite et le reste n’a pas été traduit. À ce jour, seuls les 3 premiers tomes sont disponibles en français.necroLa plupart ne reviendront pas d’Eugenio Corti est un roman parle de l’épopée du front de l’Est en 1942. La Russie, son froid glaçant et ses dégels qui clouent toutes les machines dans la boue, les hommes aussi. Encerclées dans une poche aux côtés de la 298e division allemande, plusieurs divisions italiennes, désemparées, vont être anéanties par un ennemi féroce et un froid polaire.

Une histoire forte, tellement forte que, lisant le roman dans le train, je n’avais pas vu (et entendu) qu’il entrait en gare de ****, ma destination finale. Heureusement que mon chien, habitué du train, avait senti que nous revenions au pays et s’était levé, me regardant avec des yeux malicieux, la queue frétillante, s’étirant après le voyage.
Hein ? Pourquoi tu te lèves ? Oh putain, on entre en gare, viiiiite !9782877064859Mes Classiques, je ne les ai pas fait, c’est lors d’un Challenge littéraire que j’en ai découvert beaucoup… Jane Eyre de Charlotte Brontë fut un de ceux là. Sincèrement, je m’attendais à du pathos pour la jeunesse de Jane et du gnangnan pour l’histoire d’amour, il n’en fut rien. Une claque et un coup de cœur littéraire. Un truc grandiose, un putain de roman que j’ai dévoré.002060055ÇA de Stephen King fut une de mes dernières découvertes, faite grâce à ma binôme, Stelphique. Un roman que je n’avais jamais osé lire… Grande erreur parce que le monstre n’est pas toujours celui que l’on pense ! Un véritable chef-d’œuvre et un groupe de gamins auquel on ne peut que s’attacher.

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Auraient mérité de s’y retrouver si pas limité à 10 :

  1. Simetierre : Stephen King
  2. Misery : Stephen King
  3. Dolores Claiborne : Stephen King
  4. Shining : Stephen King
  5. Reflex : Maud Mayeras
  6. Le chemin des âmes : Joseph Boyden
  7. 1275 âmes : Jim Thompson
  8. Orgueil et préjugés : Jane Austen
  9. Dracula : Bram Stocker
  10. Des fleurs pour Algernon : Daniel Keyes
  11. Des souris et des hommes : John Steinbeck
  12. L’assassin qui est en moi : Jim Thompson
  13. J’étais Dora Suarez : Robin Cook
  14. Midnight : Dean R. Koontz
  15. L’heure du loup : Robert McCammon
  16. Meurtres pour rédemption : Karine Giebel
  17. Mon bel oranger : José Mauro de Vasconcelos
  18. Fahrenheit 451 : Ray Bradbury

Or Noir : Dominique Manotti

Titre : Or Noir                                                                                    big_3

Auteur : Dominique Manotti
Édition : Série Noire Gallimard (2015)

Résumé :
Marseille, 1973. Le commissaire Daquin, 27 ans à peine, prend son premier poste au commissariat de l’Évêché. Il découvre une ville ensanglantée par les règlements de compte qui accompagnent la liquidation de la French Connection, des services de police en guerre larvée les uns contre les autres, et la prolifération de réseaux semi-clandestins comme le SAC ou la franc-maçonnerie.

Il enquête sur l’assassinat d’un ancien caïd de la drogue et de son associé, un vétérant des services secrets, tous les deux reconvertis dans les affaires ; assiste à la naissance mouvementée d’un nouveau marché des produits pétroliers, à l’ascension fulgurante des traders assoiffés d’argent frais qui le mettent en œuvre ; et constate que les requins les plus dangereux ne sont pas ceux que l’on croit.

Critique :
[Avec l’accent de Marseille] — Peuchère, ce baril de pétrole, tu le pointes ou tu le tires ??

Après avoir pointé ses barils de brut, il pourra en tirer tout le bénef lorsque les prix se seront enflammés…

Si la critique est aisé, l’écriture est plus complexe et je me retrouve devant un cas de conscience en rédigeant ma petite bafouille sur ce roman que j’attendais impatiemment et dont je me suis ruée dessus direct alors que des centaines d’autres m’attendent.

Si j’ai aimé ? Affirmatif, mais… à moitié je dirais. Où c’est-y que le bât il a blessé ? Non pas  au garrot de la bête mais dans la manière dont le roman est rédigé.

C’est la plume qui blesse… Le style d’écriture auquel j’ai eu beaucoup de mal à adhérer au départ, ce qui m’a fait très souvent perdre le fil de l’enquête.

Des phrases courtes, une redondance de la troisième personne du singulier (il/elle) et des phrases basiques telles que : sujet, verbe, complément. Sans oublier la description des actions dans les dialogues sans utiliser de parenthèses ou de fermeture des guillemets.

— Tu es toujours aussi beau… La voix grave traîne un peu sur le dernier mot.
— Demi-sourire. Quand repars-tu pour Vienne ?

J’ai parfois eu aussi l’impression que vu le nombre d’infos à faire passer au lecteur, l’auteur avait simplifié la chose en lui balançant des infos brutes de décoffrage, donnant l’impression de lire une étude sur les magouilles politico-économique plutôt qu’un roman noir.

Ma persévérance fut tout de même récompensée puisqu’à un moment donné, faisant mon deuil des dialogues mélangés avec les actions des personnages, j’ai pu avancer dans le roman et l’apprécier dans son dernier tiers.

C’est avec un mélange de fascination et d’effroi que j’ai découvert une partie des trafics ou montages financiers sur la drogue, le blanchiment d’argent, le marché occulte du pétrole mis en place par certains quidams, avec l’aval implicite de certaines autorités policières ou gouvernementales.

— Dans cette ville, certains truands font partie du gratin mondain. Les Guérini habitent rue Paradis, la plus bourgeoise des adresses marseillaises. Et ils ne sont pas les seuls.

— Surtout, il a pris le modèle sur le complexe industriel marseillais en formant des chimistes de très haute qualité, en raffinant l’héroïne ici.Notre héroïne est devenue la meilleure au monde, le symbole de l’excellence française.

— À bien y réfléchir, les liens entre le trafic de drogue et les services secrets sont très anciens et bien documentés, en France comme ailleurs. Le trafic d’opium en provenance de l’Indochine a été organisé dans les années 40 par les services secrets pour financer la guerre d’Indochine, et le point d’arrivée en France, c’était Marseille, déjà.

J’ai toujours dit que dans le trafic de drogue ce ne sont pas les revendeurs les plus dangereux ou à blâmer, mais les hauts dirigeants qui ferment les yeux parce qu’ils ont tout à y gagner (argent, notamment). Sans la complicité de certains politiciens ou la responsabilité de l’État, rien ne se fait. La criminalité en col blanc a de beaux jours devant elle.

La French Connection agonise, l’héroïne c’est terminé, place à la cocaïne ! Les membres des Stups français, corrompus jusqu’aux dentiers, ont tous été viré dans la cité phocéenne et remplacés par des parisiens pendant que les truands se déchirent dans leurs luttes intestines pour la prise du pouvoir.

Daquin finit la deuxième bouteille de champagne, puis se décide à parler.
— Je suis ici depuis trois jours, et j’ai l’impression de vivre au milieu de sables mouvants. Un inspecteur de mon équipe me tient par la main, et m’explique où je peux mettre les pieds et où je ne peux pas, à qui je peux parler, et à qui je ne peux pas, et je ne sais pas encore si je peux lui faire confiance ou non. D’après lui, les Stups de Marseille sont aux mains des Américains. Et d’après toi ?
— Oui, la pression américaine sur le gouvernement français est très forte et, aux Stups de Marseille, ils sont omniprésents.
— Pourquoi ?
— Raisons multiples. Pendant vingt ans, l’héroïne française aux États-Unis a été une « success story ». Les Américains pensaient que c’était un excellent sédatif à faire circuler dans les prisons. Quand la jeunesse de la bonne société a commencé à en consommer en quantité, ils ont trouvé cela moins drôle. Et puis les Américains sont foncièrement protectionnistes. Nixon a quelques amis dans la mafia de Floride qui font dans la cocaïne, une drogue produite aux portes des États-Unis. Il a entrepris de leur déblayer le terrain en liquidant l’héroïne française.

L’ambiance du livre est sombre comme du pétrole, les flics pataugent dans l’enquête comme des cormorans englués dans une marée noire, quant à la poudre blanche, elle ne fait plus les beaux jours de la cité de la bouillabaisse. C’est moins belle la vie.

Niveau personnages, j’ai eu un peu de mal avec le commissaire Daquin. Lui qui se décrit, à la fin, comme un prédateur (et le devient), je l’ai trouvé par moment un peu mou. Et puis bon, ses envies perpétuelles de baiser m’ont fait soupirer : c’était assez réducteur le portrait qui est fait de lui dans le roman.

Une enquête minutieuse, des chausses-trappes, des coups foireux, des plantages de couteaux dans le dos, des magouilles, des montages financiers, des complicités politiques, du nettoyage d’argent sale, des exécutions et de l’économie en black.

— Au moins là, on a un règlement de comptes du milieu exécuté dans les règles de l’art, si j’ai bien compris. Pas de minauderies, on y va à l’arme lourde et on mitraille tout ce qu bouge.
— Oui, ils ont soigné la réalisation. Une sorte de chef-d’œuvre de l’artisanat local. Le recors d’Al Capone a établi le jour de la Saint-Valentin ne doit pas être loin d’être battu.
— Au rythme où ils vont, s’ils ne l’ont pas battu aujourd’hui, ils le battront demain.

T’en prend plein ta gueule tout en visitant les années 70 comme jamais (et pas au niveau de la mode ou de la musique) et tu applaudis le coup final.

Ça valait donc la peine de s’accrocher et de passer outre le style d’écriture simpliste et les phrases très courtes car l’enquête est addictive et le livre bien documenté.

On termine la lecture moins bête et avec quelques références en plus sur les milieux des truands (cols blancs ou pas) des années 70.

CHALLENGE - Thrillers Polars 2015-2016

[Série] Grantchester – Saison 1 : Une série qui te propose du cu… ré !

Quoi t’est-ce ?
Grantchester est une série policière se déroulant au cours des années 1950, dans le village de Grantchester, voisin de Cambridge, dans le Cambridgeshire où le Révérend Sidney Chambers (pasteur anglican interprété par James Norton) développe une activité secondaire d’investigation — avec l’aide initialement réticente de l’inspecteur Geordie Keating (interprété par Robson Green).

Douçavient ? La série est tirée de la suite littéraire anglaise « Les mystères de Grantchester » (The Grantchester Mysteries) écrite par James Runcie.

La première saison de la série est fondée sur les histoires du premier livre, « Sidney Chambers et l’Ombre de la Mor »t (Sydney Chambers and the Shadow of Death).

Synopsis :
En 1953, un jeune curé anglican, pasteur du village, fait équipe avec un inspecteur de police afin de résoudre une suite de crimes survenant dans la localité de Grantchester, située dans le comté de Cambridgeshire en Angleterre. Petit à petit, les deux hommes se lient d’amitié, constituent un duo inattendu, s’apportant mutuellement aide dans ce travail d’enquêteur.

Une télé modèle 1953…

Personnages :

  • Sidney Chambers est un prêtre anglican – et ancien combattant de la Seconde guerre mondiale où il servit comme officier au sein des Scots Guards – qui se retrouve lui-même impliqué dans la résolution de crimes, assistant le surmené inspecteur Keating. Ensemble, ils forgent un improbable partenariat, l’approche méthodique et bourrue de Keating complétant les techniques plus intuitives de récupération d’informations, parmi témoins ou suspects, du Clergyman.
  • Geordie Keating, l’inspecteur de police, a également combattu durant la seconde guerre mondiale et ne supporte pas les imbéciles. Il ne comprend pas ce qui motive les gens à tuer. Il est marié à Cathy avec laquelle il a quatre enfants, trois filles et un fils, le dernier né.
  • Amanda Kendall est la fille de Sir Edward Kendall, un homme riche. Sa mère est morte quelques années auparavant et elle a deux jeunes frères. Elle connait Sydney Chambers depuis longtemps, étant allée à l’école avec Jennifer, la sœur de celui-ci. Toujours très complices, Sidney et Amanda n’osent pas s’avouer qu’ils sont amoureux l’un de l’autre, mais quand le père de la jeune fille lui arrange son mariage avec Guy Hopkins – venant d’un parti qu’il juge digne de son rang – elle ne peut refuser. Elle travaille à la National Gallery de Londres.
  • Mrs. Maguire – plutôt versée dans la Bible et ses Commandements – est la gouvernante du pasteur de Grantchester. Elle reste fort affectée de la perte de ses trois frères au cours de la Première guerre mondiale et de la disparition de son époux au cours du conflit mondial suivant. Elle ne cherche pas à masquer son aigreur, ses sautes d’humeur et parfois sa colère.
  • Leonard Finch – que certains soupçonnent d’homosexualité – est le vicaire de Chambers. Naïf, il fut professeur dans une école de jeunes filles et étudia la théologie avant de rejoindre le service de l’Église.
  • Hildegard Staunton est une jeune Allemande, veuve d’un avocat anglais. Elle semble éprouver un sentiment amoureux pour Sidney, perturbant quelque peu ce dernier et déplaisant fort à Mrs Maguire.
  • Guy Hopkins est l’aristocratique fiancé d’Amanda, attentif et méfiant de la fort amicale relation subsistant entre celle-ci et Sidney.

Sexy en diable !

Casting :

  • James Norton : le révérend Sidney Chambers
  • Robson Green : l’inspecteur Geordie Keating
  • Morven Christie : Amanda Kendall
  • Tessa Peake-Jones : Mrs Maguire
  • Al Weaver : Leonard Finch
  • Pheline Roggan : Hildegard Staunton
  • Tom Austen : Guy Hopkins
  • Fiona Button : Jennifer Chambers
  • Kacey Ainsworth : Cathy Keating
  • Pip Torrens : Sir Edward Kendall
  • Camilla Marie Beeput : Gloria Dee

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19554927&cserie=18218.html

Épisodes : Première saison (2014)

  1. La Lettre D’adieu (Épisode 1)
  2. Macabres Fiançailles (Épisode 2)
  3. La Mort En Face (Épisode 3)
  4. Le Cœur À Ses Raisons (Épisode 4)
  5. Rien d’une opérette (Épisode 5)
  6. Les Ombres de la Guerre (Épisode 6)

Ce que j’en ai pensé :
C’est un peu par hasard que j’ai entendu parler de cette série… Mon homme zappait et j’ai vu le lancement de cette série sur un des France (FR3, je pense).

Je me suis dis « oui, tiens, pourquoi pas » et puis j’ai fait autre chose. Il a fallu que plusieurs en parle sur le Net (en autre, Syl) pour que je me penche sur cette série so british.

Dans l’impossibilité de la pomper (ça ferait descendre mon ratio et l’autre site de pompage ne la propose pas encore), je tournais en rond quand un message de Syl m’a fait tilter. Elle me demandait un tuyau pour le visionnage en différé…

Bon sang, mais c’est bien sûr : le streaming ! Là-dessus, je me suis faite les deux premiers épisodes. La qualité du streaming n’est pas top, mais la série oui !

Tout d’abord, Sydney Chambers… On le découvre facétieux, s’amusant avec une jeune fille à la balançoire, devant une rivière… Ils finiront d’ailleurs tout deux dans l’eau.

Sidney… Le genre de pasteur qui, tel Ralph de Bricassart, donne des envies soudaines de se confesser de suite et de profiter de cet endroit exigu qu’est le confessionnal pour le violer sauvagement.

Ses cheveux tirant sur le roux, coiffé à la diable tel un Sherlock (BBC), il a le sourire charmeur d’un Patrick Jane (Mentalist), les yeux qui pétillent d’un Sherlock Holmes (série Granada) lorsqu’on le tire de son sacerdoce pour enquêter, il pédale plus vite qu’un inspecteur Murdoch de la police de Toronto et bois autant qu’un Milo Milodragovitch (roman de James Crumley) ou qu’un Jack Taylor (roman de Ken Bruen).

Viens que je te console, mon joli !

Ce pasteur joli comme un cœur va enquêter à la demande de la maîtresse d’un homme qui s’est suicidé. Mais la gueuze n’y croit pas, pour elle, on l’a refroidi. C’est donc un peu par hasard qu’il va se muer en Consulting Detective pour cette affaire.

Un peu à la manière d’un Dr House, c’est quand il pense que la piste est froide comme un cadavre à la morgue et que la messe est dite (ite, missa est) qu’un petit détail vient titiller ses petites cellules grises.

Dans Soeur Thérèse.Com, c’était une femme de Dieu qui enquêtait, ici, c’est un pasteur, mais on reste toujours dans la maison du Seigneur. Bien qu’il soit plus porté sur le whisky ou la bière, faisant de lui un addict.

On les croquerait bien tous les deux !

Nous sommes dans la campagne anglaise, la campagne délicieuse, en 1953, et pas de problèmes de réseau ou de télé poubelle, ici, on entend les oiseaux qui chantent et on regarde où on met les pieds lorsqu’on traverse un pré, de peur de marcher dans une bouse fraiche.

Notre pasteur n’est pas exempt de pêchés : il boit, il fume, et a des sentiments pour une jeune fille, amie de longue date. La solitude ronge notre beau gosse et il gère comme il peut ses démons intérieurs.

Ce que j’ai aimé, ce sont les personnages, tout d’abord : agréables, joli à regarder, avec un passé, des souvenirs… Notamment ceux de la Seconde Guerre Mondiale qui sont dur à oublier pour Sidney. Il les oublie en écoutant du jazz mais aussi en buvant plus que de raison.

Sa gouvernante n’est pas un cadeau, le vicaire Leonard Finche a des casseroles au cul (on le soupçonne d’être homo), sa soeur aime un homme de couleur (nous sommes en 1953 !!), bref, les personnages secondaires sont bien campés, ajoutent de la vie à la série et mettent de l’ambiance.

Les enquêtes sont classiques mais bien fichues, il y a du suspense, de la drôlerie, des fausses-pistes, des petites entorses à la loi… et si l’inspecteur Geordie Keating regarde de travers notre homme d’Église lorsqu’il vient lu parler d’un meurtre alors que tous disent « suicide », il finira par se lier d’amitié avec lui et faire équipe ensuite.

Quand à la musique, elle est tip-top !

Bref, une série policière qui a tout d’une classique mais qui s’en démarque de par certains personnages.

« A year in England » chez Titine.

CHALLENGE - Sherlock___Running_Wallpaper_by_draft624 Corrigé

Simetierre : Stephen King [LC avec Stelphique]

Titre : Simetierre                                                                             big_5

Auteur : Stephen King
Édition : Le Livre de Poche (2003) – Publication en 1983

Résumé :
La famille Creed (Louis, médecin, sa femme Rachel, leur fille Ellie, le bébé Gage et leur chat, Church) viennent emménager dans la petite ville de Ludlow, dans une grande maison ancienne.

Louis fait la connaissance du vieux Jud Crandall, son voisin d’en face, qui lui montre le quartier et particulièrement un petit cimetière aux animaux avec sa pancarte mal orthographiée créé par les enfants de la ville.

Un jour, le chat se fait écraser. Creed décide de l’enterrer avant que les enfants ne découvrent le désastre, et demande de l’aide à Jud.

Pendant qu’ils enterrent le chat, le vieil homme lui raconte à demi-mots une légende qui court sur ce cimetière. Puis le chat revient. Vivant. Mais pas tout à fait le même.

Et c’est alors qu’un nouveau drame surgit.

Petit plus : Simetierre est sans aucun doute le livre le plus terrifiant que King ait jamais écrit, et c’est, dans ce sens, son livre le plus réussi. Parfaitement insupportable, c’est un roman en forme de cauchemar absolu.

Critique :
Le King et Sherlock Holmes ont une chose en commun : lorsqu’ils voient la campagne et les petites maisons éloignées les unes des autres, ils ne pensent pas au côté bucolique ou pittoresque de la chose.

Le Maître de l’Épouvante y voit de la matière pour ses romans et le Consulting Detective y voit matière à des meurtres qui peuvent se commettre en toute impunité.

Le King sait aussi qu’il n’y a pas besoin de faire intervenir des monstres velus, poilus, des horreurs sur deux pattes pour épouvanter le lecteur.

Non, un simple chat peut suffire à vous faire dresser les cheveux sur la tête…

Considéré comme le livre le plus terrifiant qu’il aurait écrit, Simetierre est un roman aux personnages attachants, ce qui rendra l’Horreur encore plus noire.

Stephen King est un Maître dans l’agencement de son récit et, à l’aide de petits détails, d’anecdotes, de légendes, de faits banals de la vie de famille, il parvient à distiller une ambiance qui lui est propre.

Le fantastique est présent, jamais de manière trop prégnante, toujours discrètement, mais vu que le diable se cache dans les détails, ce sont eux, ces petites choses insignifiantes, qui donneront toute la dimension au récit.

Éléments pris séparément, on dirait la vie ordinaire d’une famille ordinaire, avec des voisins sympas mais ordinaires…

Mais le King, grâce à ses ingrédients habituels, nous prépare une toile gigantesque, une toile qui prendra forme une fois que toutes les pièces éparpillées du puzzle seront bien rangées.

Le récit se lit tout seul : ça commence comme une rivière tranquille et je me suis laissée bercer par la courant gentillet, mais trompeur.

Lorsque cela commence à bouger et que les remous font danser l’embarcation, il est déjà trop tard. La berge est trop loin et on est trop engagé sur cette rivière que pour espérer faire demi-tour.

Accroché au bastingage, vous priez pour ne pas chavirer avec Louis, le personnage central, vous ramez de toute vos forces pour tenter vous éloignez de ce courant qui commence à devenir furieux. Peine perdue, pauvres fous !

Alors que vous soufflez, parce que votre frêle esquif a fini de danser, telle une coquille de noix sur la rivière sauvage, vous entendez au loin un grondement, celui des rapides qui vous mèneront à une chute vertigineuse.

J’ai terminé cette lecture totalement KO, les 250 dernières pages étant d’une telle intensité dramatique que c’est comme si notre barque percutait un rocher affleurant au milieu de la rivière déchaînée.

Le Mal rôde et je l’ai croisé, son souffle malveillant était sur ma nuque et mes poils se sont hérissés. Pas à cause d’un monstre quelconque, non, juste à cause de ce que ce Mal pouvait faire dans l’esprit des gens : les pousser à faire des choses…

— Toutefois, ces hommes-là avaient aussi du bon. Et c’est cela que les gens oublient toujours le plus vite. C’est Hannibal Benson qui a eu l’idée d’établir une fondation en vue de la création d’un hôpital général à Bangor, juste avant la guerre. Alan Purinton était un homme extraordinairement généreux et bon. Et le vieux George Anderson n’avait pas d’autre ambition que d’assurer la bonne marche de son bureau de poste.
« Pourtant, cette créature ne nous a parlé que du mauvais. Elle voulait que nous ne nous rappelions rien d’autre, parce qu’elle était mauvaise elle-même, et parce qu’elle savait que nous étions dangereux pour elle.

Sans jamais sombrer dans le pathos, le King fait monter la douleur, vous donnant envie de hurler avant de vous rendre compte que non, on peut aller encore plus loin dans l’horreur et là, ça vous laisse glacé, sans voix.

Il se cachait le visage entre les deux mains. Il ne voulait pas qu’on le voie. Il ne voulait pas leur exhiber son visage barbouillé de larmes, sa détresse, son remords, sa honte, sa souffrance. Et surtout, il ne voulait laisser deviner à personne son lâche désir d’être mort pour échapper à cet étalage de noirceur.

Une lecture qui restera gravée dans mon âme, une lecture qui explore notre refus de voir disparaître ceux auxquels on tient le plus; que ce soit nos proches ou tout simplement nos compagnons à quatre pattes de notre enfance, ceux qui nous ont mis face-à-face avec la Mort et notre condition de mortel. Ceux pour qui on a pleuré des rivières.

« Un gosse dont la petite bête familière se fait écraser sur la route, ça n’oublie plus ».

Jusqu’où pourrait-on aller pour voir revenir ceux que l’on aime ? Et bien, je suis allée voir et j’en suis revenue glacée, terrifiée, horrifiée, la gorge nouée (avec un certain accident) et les yeux noyés de flotte.

Encore un putain d’excellent bouquin du King du Maine !! (à ne pas confondre avec celui de Memphis).

Jud n’entendit rien, ne sentit rien, ne frémit même pas. Il resta plongé dans un profond sommeil, exactement comme avait fait Simon Pierre dans la nuit de Gethsémani, durant laquelle les soldats romains vinrent arrêter un va-nu-pieds nommé Jésus.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre et Le « Challenge US » chez Noctembule.

BILAN - Coup de coeurCHALLENGE - Thrillers Polars 2015-2016

B0qgqpvwO8rRPcOhVutlEMsFswXrcjsN84hiJ7Isj_U9YDwsKPsNvWOuXsBy1XPW2makE76nm-K3O8RH5njnFfsOzlKhmGOtWWZvqPck=s0-d-e1-ftPourquoi je l’ai choisi (par Stelphique) :
Cannibal Lecteur et moi, n’avions pas lu ce très grand Classique de l’auteur, et il me prenait la poussière depuis plus de 30 ans sur nos étagères…. Il était grand temps de l’en sortir !!!!!

Synopsis :
Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s’installer avec sa famille à Ludlow, charmante petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Grandall, les emmène visiter le pittoresque vieux « simetierre » forestier où des générations successives d’enfants de la localité ont enterré leurs animaux familiers. Mais, au-delà de ce « simetierre », tout au fond de la forêt, il en est un second, et c’est un lieu imprégné de magie qui vous enjôle et vous séduit par de mystérieuses et monstrueuses promesses. Bientôt, le drame se noue, et l’on se retrouve happé dans un suspense cauchemardesque, tellement affreux que l’on voudrait s’arracher à cette lecture…

Les personnages :
Louis et sa petite famille idéale avait tout pour être heureux. Mais dans les mains du destin, et la plume de cet auteur, leur sort ne va pas être si enviable….

Ce que j’ai ressenti :
On ne se refuse pas une petite frayeur de temps en temps, et encore moins raconté par le King !!!!! Redonner un second souffle à un livre (à une œuvre que dis-je???!!!!), c’est d’autant plus intéressant, et tout aussi palpitant !!!

Plus de 30 ans que cet auteur nous effraie mais on en redemande à chaque fois, et puis ils ne prennent pas une ride, ses livres. Je ne sais pas où il trouve son inspiration, mais c’est une grande claque et puis on ne regarde plus jamais les choses de la même manière après un lecture du King ! C’est fou !!!!! Les clowns n’auront plus jamais leur effet salvateur, le chat domestique n’aura plus jamais cette aura reposante. Par contre, nos cauchemars seront remplis d’animaux « zombiesques », et de ballons flottants…… Effroyable, ce Stephen King!!!!

Il ouvre une porte et y laisse une petite lumière dedans, juste comme ça au cas où… Il laisse le petit quotidien pépère se dérouler, mais la lumière est là, toujours insidieuse, toujours plus attirante…. Et forcement avec cette chienne de vie, le quotidien se prend une rafale, et on se rappelle cette petite pièce ouverte. On y entre….. Et là, ce n’est plus la guillerette luciole qu’on espérait, la lumière devient double et verte…. jusqu’à voir profiler les yeux d’un matou…. Et là, se referme la pièce, et les ténèbres vous envahissent….. Et les ténèbres, ça ne vous lâchent pas !!!! Elles lacèrent votre corps, (quand ce n’est pas votre esprit), mais c’est ce qui est sur, c’est qu’on n’en ressort pas entier !!!!!

Difficile de lâcher cette lecture, on est hypnotisé par cette histoire aux accents certes morbides mais on y voit aussi la profonde douleur d’un père qui n’accepte pas l’Inacceptable. La Mort est parfois trop brutale, trop injuste, trop aléatoire et si jamais cette possibilité s’offrait à nous, le monde serait peuplé de beaucoup de créatures malodorantes !!!!!

Ce « Simetierre » fait encore son petit (GRAND) effet !!! Si à la tombée de la nuit, tous les chats sont gris, ici, frayeur et horreur sont garantis !!!! Passez le petit sentier, continuez gaiement et d’un pas sur, surtout, et allez affronter le talent incomparable du plus grand auteur de tous les temps !!!!!!!

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 9/10

Simetierre : Stephen King [LC avec Stelphique] – Impressions de lecture (3/3) FIN !

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Impressions de lecture du Cannibal Lecteur (page 1 à 200) : Calme, découverte (de la famille, du cimetière des animaux), innocence. Happée directement !

Le début du roman est assez gentil, on fait la connaissance de la famille Creed, papa Louis, maman Rachel, petite Eillie et le bébé Gage. Et le chat Winston Churchill, dit Church. Le voisin, Jud, leur a fait découvrir le cimetière des animaux. J’aime bien, Jud. ♫ Hé, Jud…♪

C’est calme, comme je disais, mais on sent déjà bien que la tension est là, que le Mal n’est pas loin et le King nous a déjà donné quelques petits aperçus du fantastique et un moment de tristesse.

À la page 200, on entre dans une autre dimension. L’effroi !!!

Impressions de Stelphique (page 1 à 200) : Hypnotisée.
Je ne sais si c’est les beaux yeux verts de ce matou qui m’ensorcèlent (ma version de 1986!!!), ou si le King a encore frappé fort, mais je dévore ce livre même, à des heures indues comme 3h du matin (vive la parentalité).

D’ailleurs en parlant de ça, cette jolie famille (avec le choix du roi), risque de ne plus trop apprécier les us et coutumes du Maine racontées par cet énigmatique Jud. Il me fout la trouille, moi, le petit vieux, pas si brinquebalant que ça…… *Frisson*

Impressions du Cannibal (pages 201 à 400) : Légendes,chat, angoisses, peurs, émotions, frissons.
♫ Hé Jud, explique comment ♪ tu connaissais-hé, ces vieilles légendes-endes ♪ Le cimetière ♪ Indien-hin-hin-hin ♪ c’était pas malin, pas malin du tout ♪ (mes plus plates excuses aux Beatles et à Yvan, dont je viens d’écorcher les tympans – et ça rime encore !).

Oh putain de bordel de Zeus ! Les vieilles légendes expliquées par Jud, le voisin d’en face, c’était encore… gérable, dirais-je, pour mon petit cœur.

Mais à la page 300, je me suis pris des émotions plein ma tronche, ma gorge était nouée, mes lèvres tremblaient, mes yeux s’humectaient comme si j’épluchais des oignons et j’ai maudit le King du Maine (qui n’a rien à voir avec le King de Memphis, celui qui est mort le futal baissé sur les mollets, assis sur les chiottes) pour m’avoir donné tant d’émotions dans ce roman que j’adore (mais ÇA reste number one) et qui m’entraine encore plus fort dans la sombritude (© Royal pour l’idée).

Impressions de Stelphique (pages 201 à 400) : Estomaquée
Je me suis pris un coup dans le ventre, un de ceux qui vous coupent la respiration, et puis surtout je l’ai pas vu venir. Un choc envoyé comme ça de but en blanc, c’est hard pour les petits cœurs de lecteurs…. Je me mets à la place de Lou, et, je pense que moi aussi j’aurai entendue la tewwible voix, et à l’heure actuelle je ne sais si je me serai laissée influencer ou pas…. Elle est terriblement insidieuse cette histoire….
J’y retourne vite !!!!!

Impressions du Cannibal Lecteur (pages 401 à 572) : Horreur, souffrance, dégoût.
L’horreur, selon le King, ce n’est pas un monstre sanguinaire, mais un homme éperdu de douleur et qui va aller dîner à la table du diable sans se munir d’une longue cuillère. Peine devant sa souffrance, cœur qui bat plus vite, dégoût devant la scène et heureusement, ce n’est pas en odorama.

Le fantastique est présent, mais pas à la grosse louche, c’est discret, mais d’une précision diabolique. Quand le Mal a besoin d’esclaves ou de petites mains, il fait ce qu’il faut… Poils hérissés sur mes bras, lecture superbe mais éprouvant pour les nerfs.

Impressions de Stelphique (pages 401 à 572) : Peinée.
Comment ne pas avoir la boule au ventre et les yeux tout humides ????!!!!! La tentation était trop forte, la frontière pas si éloignée que cela, et pourtant l’horreur ne nous quitte pas. C’était morbide, mais ce geste désespéré avait quelque chose d’humain.

J’ai fini cette lecture le cœur serré mais avec beaucoup de compassion pour ce père au bord de la folie douloureuse…..

Van Helsing contre Jack l’Éventreur – Tome 2 – La Belle de Crécy : Lamontagne & Reinhold

Titre : Van Helsing contre Jack l’Éventreur – Tome 2 – La Belle de Crécy
Scénariste : Jacques Lamontagne                                                 big_4-5
Dessinateur : Bill Reinhold

Édition : Soleil (2015)

Résumé :
Le plus célèbre des chasseurs à la poursuite du plus sanguinaire des tueurs dans les sombres rues londoniennes du XIXe siècle ?

Jack l’Éventreur court toujours, aussi insaisissable que les brumes qui enveloppent les rues de Whitechapel.

Tandis que l’inspecteur Abberline subit les foudres de ses supérieurs, Van Helsing est sur les talons du tueur.

Mais est-il vraiment le chasseur ou ne serait-il pas plutôt le gibier ? Gibier bien fragile d’ailleurs, car son addiction à la morphine paralyse sa légendaire vivacité d’esprit.

Voyant un fait nouveau relancer l’enquête, Van Helsing redouble d’ardeur afin de démasquer l’assassin.

Mais les chemins vers la vérité risquent d’être aussi tortueux que l’esprit malade du célèbre rabatteur de vampires.

Critique : 
Trois ans que j’ai attendu la suite de ce dyptique ! L’attente fut longue mais le résultat fut à la hauteur de mes attentes.

Comparé à une autre bande dessinée que je viens de lire (Sherlock Society), les couleurs de cet album sont plus chaudes, le trait plus prononcé.

Nous sommes à mille lieues de la ligne claire d’un Hergé. Les personnages et les décors étant bien détaillés et à l’opposé des gros nez puisqu’ils sont réalistes.

Le premier album s’étant terminé sur des mystères non résolus, j’ai dû le relire afin de tout me remettre en mémoire avant de commencer le suivant. J’avoue avoir mieux aimé le style du second dessinateur par rapport à celui  du premier tome.

Jack l’Éventreur a encore frappé : on vient de retrouver des morceaux d’une femme sur les rives de la Tamise et un tronc dans ses eaux boueuses. Ils ne le savent pas encore, mais ceci n’est pas l’œuvre de Jack mais celle du Tueur au Torse qui sévit en même temps que le grand Jack.

Le suspense et le mystère sont bien dosés, les pistes sont nombreuses et l’assassinat de Mary Jane Kelly viendra clore cette épopée sanglante. Enfin, pas tout à fait… Chuut…

— En trente ans de pratique, je n’avais jamais vu une telle mutilation faite sur un corps. Le tueur lui a tranché les oreilles et le nez, puis dépecé le visage jusqu’au crâne. Ses seins ont été découpés, ses organes internes retirés et disposés sur la table de chevet et près du lit… Ses parties génitales mutilées. La mort a probablement été causée par cette entaille à la carotide droite.

Les personnages de fiction tel Van Helsing côtoient sans problèmes les personnages ayant existé tels l’inspecteur Abberline, le Dr Bond (on parle de lui mais on ne le verra pas), la Division H et l’acteur Mansfield qui jouait le rôle dans la pièce du Lycéun Théâtre « Dr Jekyll et Mr Hyde ».

Van Helsing est bien travaillé, il est toujours en proie à ses cauchemars récurrents, dû à son combat contre Dracula et ses sbires et la prise de morphine ne résoudra pas ses soucis, loin de là.

Bonsoir, maîtresse de la nuit. Ce soir nous avons rendez-vous… Diffuse dans mes veines ta douce caresse… et transporte-moi dans le monde d’Hypnos.

À noter le clin d’œil amusant de sa boite à morphine, cachée dans sa bibliothèque, derrière un ouvrage de Nietzsche (Also sprach Zarathustra) et d’Arthur Conan Doyle.

J’ai adoré le final qui ne se contente pas d’être réglé en deux cases mais s’étale sur plusieurs pages.

Le diable se cachait dans les détails…

Une vraie réussite que cette suite, tant au niveau des dessins, que du scénario, des décors, des ambiances, des tons chauds des couleurs, du suspense et du mystère entretenu pour nous dérouter.

BILAN - Minion femme ménage - dépoussière - OKChallenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016),  Challenge « Polar Historique » de Sharon, Challenge « Victorien » chez Camille, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et « A year in England » chez Titine.