Les loups à leur porte : Jeremy Fel

Titre : Les loups à leur porte                                                      big_4

Auteur : Jeremy Fel
Édition : Payot et Rivages (2015)

Résumé :
Une maison qui brûle à l’horizon ; un homme, Duane, qui se met en danger pour venir en aide à un petit garçon qu’il connaît à peine ; une femme, Mary Beth, serveuse dans un dîner perdu en plein milieu de l’Indiana, forcée de faire à nouveau face à un passé qu’elle avait tenté de fuir ; et un couple, Paul et Martha, pourtant sans histoires, qui laisseront un soir de tempête, entrer chez eux un mal bien plus dévastateur.

Qu’est-ce qui unit tous ces personnages ? Quel secret les lie ?

C’est à ce grand puzzle que nous convie ici Jérémy Fel, dans une atmosphère énigmatique et troublante entre Twin Peaks et les romans de Joyce Carol Oates.

Critique : 
Ce roman est composé de nouvelles qui forment une véritable toile d’araignée pire que celle de Spiderman.

Des histoires où tout se croise, s’entrecroise, se mêle, entremêlement, se démêle et vous ensorcelle.

Tout se tient, tout se recoupe, tout est lié par un fil d’Ariane qui vous entrainera dans des méandres de ce puzzle afin de mieux vous surprendre.

Vous aviez oublié un personnage ? Vous ne pensiez plus à lui ? Pas de soucis, au fil d’une autre nouvelle, vous risquez de le retrouver, de le croiser ou d’entendre parler de lui. Que la nouvelle se déroule aux États-Unis ou en France, comme quelques unes.

Étrange comme parfois des personnes séparées par un océan peuvent avoir des connexions entre elles. Tout n’est que vieilles connaissances, ici.

Malgré la brièveté des histoires, les personnages sont détaillés et nous en apprendrons plus sur eux durant les différentes nouvelles dans lesquelles ils interagissent.

Les récits sont profonds, noirs, parfois un peu trop noirs et j’ai notamment bougonné sur les récits composés de réveils brutaux suite à des rêves car le procédé est un petit peu trop utilisé dans le livre. Ce sera ma seule critique.

Danc ce roman à la construction étonnante nous nous trouvons avec des personnes qui ont eu, un jour, les loups à leur porte, bien que parfois le prédateur devienne le prédaté…

Les paysages sont variés puisque des États-Unis on peut se retrouver ensuite en France, se trouver dans un trou du cul de la campagne et ensuite passer à une ville bruyante et parfaitement éclairée. Mais attention, la lumière des néons cache parfois des bêtes sauvages.

Un roman puzzle où l’on pourrait facilement perdre son âme sans jamais perdre le fil de l’histoire dans les nombreux tiroirs, sauf si vous mettez 6 mois à le lire.

Étonnant, bien construit, jubilatoire de noirceur et beaucoup de tension durant la lecture. Cardiaques, n’oubliez pas vos pilules pour certains passages.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016) et « Le Mois Américain » chez Titine.

CHALLENGE - Thrillers Polars 2015-2016 CHALLENGE - Mois Américain Septembre 2014

Le grand sommeil : Raymond Chandler

Titre : Le Grand sommeil                                                           big_2-5

Auteur : Raymond Chandler
Édition : Gallimard Série Noire – 1948 (The Big Sleep – 1939)

Résumé :
L’honorable général Sternwood a des ennuis avec ses filles. Vivian, l’aînée, boit sec et perd beaucoup d’argent dans les salles de jeux. La cadette, Carmen, est nymphomane. Un libraire, Geiger, fait chanter le général au sujet des dettes de Vivian.

Excédé, le riche vieillard fait appel au privé Philip Marlowe. En visitant la librairie de Geiger, le détective voit Carmen entrer chez lui. Trois coups de feu claquent. Dans une pièce aménagée en studio photo, il découvre la jeune fille nue et droguée, le maître chanteur mort à ses pieds.

Critique : 
Malgré mes longues années de lecture, j’étais encore vierge du détective Philip Marlowe. À ma décharge, Sherlock Holmes m’avait eu à l’âge de 13 ans, le vilain !

Comment s’est passé ma rencontre avec ce détective privé, pilier du roman noir américain ? Et bien, on a sympathisé tous les deux.

J’ai aimé son cynisme, ses réparties, sa nonchalance, sa désinvolture, ainsi que sa vision assez sombre de la société riche mais corrompue jusqu’au trognon.

Écrit en 1939 le texte n’a pas trop vieilli. La seule chose qui pourrait paraître un peu folle en 2015, c’est qu’il soit interdit de diffuser de la pornographie et que cela se fasse dans une arrière boutique en cachette…

Une intrigue qui, de prime abord pourrait paraître classique mais qui se révélera « à tiroirs » au fur et à mesure que l’enquête progressera, le tout à coup de fausses-pistes en tout genre.

Les personnages sont assez nombreux, hauts en couleur et certains même totalement déjantés. Pour d’autres, le portrait n’était pas très flatteur. En tout cas, la galerie était bien travaillée.

Malgré tout, j’ai eu un peu de mal en entamant la seconde moitié du roman. La tête un peu ailleurs j’ai dévissé totalement et j’ai eu beaucoup de mal à rentrer à nouveau dans le récit. Il m’a fallu plus de 50 pages pour y revenir. Ça fait un peu long, je trouve. Dommage.

Le final reste un grand moment… Mais, mon cher Philip, je l’ai vu venir quelques minutes avant toi.

Une lecture agréable mais en demi-teinte pour une partie du roman. Par contre, je ne dirai pas non à une autre enquête de Marlowe parce qu’il m’a bien plu et que j’aimerais découvrir ses autres aventures.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre et « Le Mois Américain » chez Titine.

CHALLENGE - Thrillers et polars 2015-2016 CHALLENGE - Mois Américain Septembre 2014

Cujo : Stephen King [LC avec Stelphique]

Titre : Cujo                                                                                      big_3-5

Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2006)

Résumé :
« La chaleur tuera cet été ! Ça va être terrible »; avait prédit Evvie Chalmers, la doyenne de Castle Rock. Elle ne se trompait pas : l’été 1980 fut effectivement le plus chaud que Castle Rock eût jamais connu. Ce fut aussi un été sanglant.

En fait, tout commença le matin du 16 juin, lorsque Cujo, un saint-bernard aussi impressionnant que débonnaire, se fit mordre par une chauve-souris. Mais au fond, cela avait peut-être commencé dès le mois de mai, lorsque Tad Trenton avait cru voir un monstre, dans le placard de sa chambre…

Bien sûr, ses parents l’avaient rassuré, il avait fait un cauchemar, les monstres n’existent pas, voyons !

Ils se trompaient : même dans les petites villes paisibles, les monstres guettent, tapis dans l’ombre…

Critique du Cannibal :
Cujo… Un roman du King que je n’avais jamais osé lire. Pourquoi ? Parce que c’était un chien qui devenait enragé et qui terrorisait tout le monde.

Et moi, je n’avais pas envie de regarder de travers les chiens de la maison.

Bien que j’ai aimé ce roman et que, durant quelques temps je risque de faire pipi dans ma culotte au moindre chihuahua qui va grogner dans le sac à main de sa mèmère, j’avais trouvé Simetierre et ÇA plus prenant.

Dans ces deux autres romans du King, je m’étais attachée très vite aux personnages alors qu’ici, il m’a fallu un peu plus de temps pour entrer dans leur vie.

Le début du roman avait même quelques longueurs je trouve. Les premières lignes m’avaient emballées et ensuite, le soufflé était un peu retombé avec la lecture des morceaux de vie familiale.

Alors, à ma droite, Vic et Brenda Trenton ainsi que Tate, leur gamin de 4 ans et à ma gauche, la famille Camber, avec Charity « j’aurais pas dû épouser ce con »,  son mari alcoolo brutal et bouseux  Joe « le mécano » (et pas Joe le Taxi), Brett, le gamin et Cujo, un gros sein… Saint-Bernard (sans le tonnelet d’alcool).

Quelle était la probabilité que ce gros Nanard tout doux se fasse mordre par une chauve-souris enragée ?? Oui, monsieur Bigard… Une chance sur dix millions, merci pour la statistique.

Et bien, le couillon sur 10 millions qui se fit mordre par cette salope de chauve-souris enragée, ce fut Cujo. Pas de bol, c’est tombé sur le gros chien de 100 kg et pas sur le caniche grabataire de la mère Michel. Mais bon, le caniche, ça l’aurait pas fait non plus. Le King n’est pas un imbécile tout de même.

Ce qui est assez récurent chez le King, c’est de nous offrir un paternel qui tète la bouteille aussi souvent qu’un veau au pis et qui, l’abus d’alcool aidant, se transforme en monstre de brutalité et d’imbécilité. Bien que même sobre, Joe le Mécano est un bouseux puissance 10. Et son gamin l’adore, c’est ça qui est le plus grave.

Elle se ratatinait toujours un peu quand il élevait ainsi la voix pour appeler son fils. Brett aimait énormément son père, mais Charity n’avait jamais su exactement ce que Joe éprouvait pour l’enfant. C’était une pensée affreuse, mais qui exprimait néanmoins la vérité.

Voilà un petit morceau de l’Amérique que le King nous montre par le petit bout de la lorgnette, tout en préparant le terrain avec notre Cujo qui commence à ressentir les effets de la rage (pas la taxatoire) et à changer de caractère, le ch’ti père.

Le suspense prend son temps, il monte crescendo, tout est tendu (ça vous excite, hein !!) et vos muscles se font durs lorsque vous lisez certains passages angoissants au possible.

Le King est un salaud parce que les moments les plus éprouvants sont entrecoupés, non pas d’une page de pub, mais presque : des passages plus calmes ou parlant de tout autre chose que de la bave dégoulinante des babines retroussées du chien Bernard.

Le final est éprouvant, horrible, rempli de tension et mon cœur n’en pouvait plus. J’avais envie de hurler à tous « mais putain, magnez-vous à la ferme des Camber, nom d’un chien ! ».

Si le début avait été un peu lent, la suite m’a enchanté et j’ai passé un bon moment d’angoisse avec ce roman qui me donne encore des frissons.

Prochain roman du King : un percepteur des contributions enragé… Je ne sais pas si vous avez déjà entendu ululer un percepteur dans la nuit ? C’est sinistre ! Inhumain !

Ne vous fiez pas à mon air humoristique dans cette critique, je ris pour faire baisser la pression et faire taire le monstre dans le placard. Le King restera toujours le King… lui, il ne chante pas, mais il m’enchante !

Cette peur qui vous tient au ventre et vous fait fouiller l’obscurité à la recherche de ce qui va vous sauter dessus.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre, Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle, (prix British Fantasy du meilleur roman 1982), Ma PAL « Canigou »… C’est du massif ! et « Le Mois Américain » chez Titine.

Cujo2Pourquoi je l’ai choisi :
Suite à l’empressement de ma binôme pour lire du King au mois de Septembre, je n’ai pas pu lui refuser cette faveur!

Synopsis :
A la suite d’une panne et de coïncidences exceptionnelles, Donna Trenton et son fils Tad se retrouve enfermée dans leur voiture à cause de la présence d’un chien enragé (Cujo) qui les empêche de sortir de l’automobile afin d’appeler de l’aide.

En effet, son mari – Vic Trenton – est en voyage d’affaires et ne peut par conséquent pas savoir la situation de son épouse. Quant à la famille propriétaire du chien, la mère et son enfant (Charity et Brett Camber) sont en vacances chez sa soeur alors que le père (Joe Camber) n’a pu échapper à la violence aveugle que son chien entraîne derrière lui.

Petit apparté perso *en mode énervée* : non mais t’as qu’à tout dire aussi dans le synopsis, comme ça, y’aura plus de surprise de lecture !!!! Heureusement que je ne l’ai pas lu avant ma lecture !!!

Les personnages :
Famille Camber : J’ai détesté Joe, mais la mollesse de Charity pour son quotidien m’a vite énervée aussi.

Famille Trenton: Donna, trop énervante(à claquer meme!!). Tad, trop choupinou. Vic, trop passif.

Ce que j’ai ressenti… Une furieuse envie de mordre…
Comme vous le savez surement, les fées sont très proches des animaux. J’ai du peut être m’en approcher de trop près, car Cujo a bien du me mordre, mais pas forcement de la manière que vous croyez. La rage a dû passer….Ce n’est pas possible sans ça, si je prends carrément au livre du King. Une fée enragée, vient de déferler sur la toile….

Mon défi personnel : lire tous les livres de Stephen King (et les lire avec ma binôme, ça rajoute un certain cachet !!!).

J’adooooooooooooooooooore vraiment cet auteur qui sait me faire frissonner dans ses pages, m’envoler vers d’autres contrées, me faire voir les « qualités » du Maine.

Oui mais voilà, sur celui ci, ça n’a pas fonctionné. Voyons donc le pourquoi du comment :
  • Déjà, je n’ai pas peur des chiens. L’angoisse ne pouvait pas m’asphyxier. Sachant que le King aime nous faire ressortir toutes nos peurs les plus profondes et les mettre ainsi en lumière, il ne pouvait pas me toucher avec ce thème là.
  • Ensuite, tout c’est beaucoup tenu à ses personnages. Je n’ai pas du tout accroché à ses familles et leurs relations. J’ai du mal avec l’infidélité et la violence conjugale, mais alors les suivre et vivre leurs petites vies minables et leurs petits soucis pathétiques, et bien j’avais du mal à garder mon intérêt éveillé.

Après bien sur, l’écriture du King est toujours aussi efficace, j’ai eu droit à mon « petit frisson » sur la dernière scène. Cet enfermement, on le ressent, il nous parle, il nous submerge. Deux êtres démunis dans une voiture, condamnés, coincés dans un espace réduit, c’était flippant et délicieusement bien mené !!!!!

Là, ou j’ai senti une certaine connexion, c’était avec Tad, cet enfant de 4 ans tiraillé par ses peurs infantiles. Ma fille ayant le même âge, on sent que Stephen King s’inspire de son rôle de père soumis à ce problème récurrent, et j’étais curieuse de voir comment il gère cette phase. Sa « Formule contre les Monstres » va peut être me souffler LA solution dans ma vie quotidienne.

C’est vraiment la partie qui m’a le plus plu en fait : ce placard et cette porte mystérieuse qui s’ouvre. La peur irrationnelle, les bruits nocturnes et l’imagination fertile. J’aurai aimé que ça soit plus accentué sur ça que sur ce pauvre chien, ou même le tueur qui frappa le Maine (d’ailleurs lui, j’ai pas compris ce qu’il foutait dans l’histoire !!!)..

En bref ce n’est pas la première fois que les histoires du King ne fonctionne pas avec moi,( j’ai abandonné Plein Gaz et Mr Mercedes) , mais là, bien que je sois arrivée à la fin, je ne me suis pas autant éclatée que d’habitude en ouvrant un livre du Maitre. L’horreur n’a pas été au rendez vous, ni l’émotion fulgurante. Une prochaine fois, sans doute, je n’en doute pas….

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette fachee

 

[Série] Carnivàle – La Caravane de l’étrange : Une série qui te fera bouffer de la poussière

La Caravane de l’étrange (Carnivàle) est une série télévisée américaine en 24 épisodes de 55 minutes, créée par Daniel Knauf et diffusée entre le 14 septembre 2003 et le 27 mars 2005 sur HBO.

La série créée par Daniel Knauf n’a vécu que deux saisons.

1. Synopsis :

Cette série suit la route d’une fête foraine ambulante (Carnivàle) pendant le Dust Bowl des années trente aux États-Unis. Nous sommes en Oklahoma, durant la Grande Dépression de 1934.

Après la mort de sa mère qui le rejetait par peur et après la saisie de ses terres, Ben Hawkins, un jeune homme doté du pouvoir de guérison et de résurrection, évadé de prison, nouvellement sans domicile trouve refuge au sein de la troupe afin d’échapper à la police.

Il est tourmenté par des rêves étranges et prophétiques qu’il partage avec un prêcheur méthodiste, Justin Crowe, vivant en Californie.

Ces deux personnages seront finalement réunis dans une lutte entre le Bien et le Mal qui est tout sauf manichéenne.

Six saisons étaient prévues, il n’y en aura que 2. Avortée pour raison financière (une faible audience non méritée et la nécessité de trouver un budget pour la série Rome), Carnivale est une série remplie de mystère.

Ce que j’en ai pensé (Saison 1 faite à moitié) : Et bien, c’est assez difficile à expliquer. Conquise ou mitigée ?

Pour le moment, je suis conquise, bien que la série soit spéciale et que le fait qu’elle fut stoppée après 2 saisons, risque de me laisser sur ma faim.

Tant pis, ne boudons pas son plaisir de regarder une série où les images sont si belles, les décors naturels somptueux mais désertiques, les costumes bien dans l’air du temps et où on pourrait presque sentir la crasse qui colle aux habits et à la peau de la troupe de forains dont beaucoup ont tout des freaks (monstres) puisque nous avons une femme à barbe, un homme serpent, des sœurs siamoises, un homme énorme en taille et un nain.

Les premiers épisodes sont assez lents et vous permettent de vous installer dans la troupe qui vient d’accueillir à son bord un jeune et beau garçon, Ben Hawkins, doté d’un étrange pouvoir (mais s’il ne le montre que très peu au début et qu’il le cache devant les autres).

Vous prenez vos marques, apprenez à faire connaissance avec les différents membres de la troupe et leurs particularités pour le moins étranges, limite fantastique (comme cette mère, voyante, qui, paralysée et incapable de parler, le fait par télépathie avec sa fille).

Les personnages sont bien travaillés, complexes, nombreux, mais facile à distinguer, tout ces membres de la troupe hétéroclite : il y a Samson, nain et chef de la troupe qui ne jure que par les ordres du Grand Patron, dont on ne voit jamais le visage, ni même la présence.

Nous avons aussi Rita Sue, la call girl, confrontée en permanence aux désirs libidineux des hommes. Lodz, le voyant aux pouvoirs mystérieux (dont celui de pouvoir lire les rêves) et qui partage une étrange idylle avec Lila, la femme à barbe. Sofie, la diseuse de bonne aventure qui prédit l’avenir à travers les cartes grâce aux pouvoirs de sa mère, paralysée et muette, comme je vous le disais.

Mais ce n’est pas tout, en parallèle, nous suivrons la vie d’un pasteur partageant sa vie avec une sœur protectrice et qui possède une foi qui le métamorphosera. Notre pasteur est confronté à l’arrivée de migrants qui ont fui leur région dévastée par le Dust Bowl et la Grande Dépression.

Il y a un peu de l’œuvre de John Steinbeck dans cette série : même époque que dans « Les Raisins de la Colère », même contexte, même personnes qui ont tout quitté pour aller chercher un monde meilleur du côté de la Californie.

Ce qui m’a frappé directement, c’est l’atmosphère ! Celle-ci est restituée avec un soin et une précision qui forcent le respect, et pas seulement dans les décors, les costumes et les mœurs de l’époque.

On sent le travail de fouilles de la part de Daniel Knauf (le créateur de la série) lorsqu’on entend les dialogues, lorsque l’on découvre les préoccupations et les comportements de certains. Un peu comme si on avait mis en scène un récit trouvé dans un journal de voyage de l’époque.

Ici, ça sent la crasse et la sueur mélangée à la poussière (il pleut si rarement qu’on crache de la poussière), la mesquinerie et les peurs irrationnelles, l’ignorance et la crédulité imbécile, l’avidité et la manipulation. Autant de sentiments qui continuent de prévaloir près d’un siècle plus tard. La situation s’est améliorée, mais bien des choses continuent à l’identique.

La crise de 1929 fait naître les mêmes sentiments que celle que nous avons eu (et avons encore) en 2007-2008. Les gens sont plus vulnérables, ils cherchent un bouc émissaire plus proche que les banquiers et sont avides d’entendre ce qu’ils veulent entendre.

Les promesses qu’on leur aurait faites avant auraient été rejetée, mais en ces temps de disette, on s’accroche au moindre espoir, on est avide de ces promesses si joliment dites et qui laissent entrevoir des solutions qui ne sont pas réalistes.

Ben Hawkins et le Frère Justin Crowe… Deux personnages centraux.

Ben est appelé à un destin extraordinaire, à sauver sinon l’humanité, du moins la communauté qui l’entoure et qu’il connaît. Ce destin, il l’atteindra après avoir emprunté des routes tortueuses et lentes, après avoir fait bien des haltes dont l’explication symbolique est parfois difficile à comprendre.

Frère Justin Crowe : affichant une fausse bienveillance derrière laquelle on sent gronder une furie destructrice qui se nourrit d’elle-même… Justin parle avec un timbre chaud, enjôleur et un rien menaçant envers ces ouailles perdues. Iris, sa soeur, vit avec lui et pousse la servitude au-delà de la dévotion ou de la résignation.

Les différents épisodes vont suivre le destin de ces deux hommes, dans une sorte d’allégorie du Bien contre le Mal.

Le principe qui a tout du manichéisme primaire ne laisse en rien présager de la complexité des rapports entre les personnages, secondaires ou non.  Non, ici, c’est plus fort que ce qu’on pourrait penser de premier abord.

Inutile de vous gâcher le plaisir de la découverte, je ne m’étendrai pas plus sur l’histoire. Disons simplement qu’au sein de Carnivàle, nul ne pourra échapper en son destin.

En visionnant cette série, je comprends aussi mieux pourquoi elle n’a pas trouvé son public : très complexe, du fantastique, remplie de mystères, pas de rythme endiablé à la « 24H chrono », trop allusif, trop allégorique, trop symbolique, très difficile à interpréter et encore plus à résumer avec des mots… et trop chère à produire ! En fait,  Carnivale ne pouvait voir le jour que sur la chaîne HBO (celle de « Game of thrones »).

Moi, j’ai trouvé mon bonheur dans cette série dont l’histoire progresse comme une espèce de valse saccadée, hésitante, animée par un rythme parfois trop rapide et ensuite trop lent, comme si le tempo ou la cavalier n’était jamais en accord avec nos attentes.

Ronald D. Moore reconnaissait à l’époque que Carnivàle était certainement l’une des séries les plus compliquées qui ait jamais été produite.  Je le comprends.

Malgré tout, j’espère que seules les voies de Dieu resteront impénétrables et que la saison 2 répondra à toutes mes questions.

All right children, let’s shake some dust !

3. Personnages :

    • Ben Hawkins : Le héros de la série : Retrouvé orphelin sur la route de Milfay, Ben va rencontrer une troupe de forains. Doté d’étranges pouvoirs, il va apprendre à maîtriser le don qu’il possède, tantôt bénéfique, tantôt dévastateur. Le jeune Ben va petit à petit s’intégrer à la troupe, et tisser des liens avec les forains.

  • Samson – Le chef de la troupe : C’est celui qui dirige les forains et qui s’occupe de gérer l’itinéraire de la troupe. Étant nain, il compense sa petite taille par ses qualités d’homme : il sait parfaitement alterner douceur et fermeté, et déploie tous les efforts du monde pour que chaque membre soit satisfait à l’intérieur de la troupe.
  • Clayton « Johnesy » Jones : C’est le chef des ouvriers, il monte et démonte les chapiteaux et s’occupe du transport du matériel. Autrefois grand joueur de baseball, il a dû mettre un terme prématuré à sa carrière à cause d’une violente agression dont il sortit avec une grave fracture du genou, qui le contraint à boiter. C’est lui qui va proposer le premier de recueillir Ben, trouvé sur la route de Milfay.
  • Sofie – La diseuse de bonne aventure : C’est une jeune et charmante diseuse de bonne aventure. Elle vit avec sa mère, Apollonia, qui est atteinte d’un mal qui l’empêche de parler et de bouger. Sofie peut communiquer par télépathie avec cette dernière. Dans sa roulotte, elle exécute les ordres que lui envoie sa mère quant aux sens à donner aux cartes qu’elle tire pour ses clients. Très proche de « Johnesy », elle a un caractère bien trempé, et est appréciée dans la troupe.
  • Professeur Lodz – Le voyant : C’est probablement un des personnages les plus mystérieux de la série. Il a la roulotte la plus luxueuse de la troupe, qu’il partage avec sa bien-aimée, Lila, qui est la femme à barbe de la troupe. Lodz est aveugle, mais il est doté d’étranges pouvoir, qui lui permettent de voir de nombreuses choses. Tout de suite très intéressé par Ben, il va essayer de se rapprocher de ce dernier pour comprendre son pouvoir. C’est le personnage le moins apprécié par le reste de la troupe, probablement à cause de la crainte qu’il inspire aux autres.
  • Ruthie – La charmeuse de serpents : C’est une foraine appréciée, qui tient un show avec des serpents. Son fils Gabriel, doté d’une force herculéenne, l’aide et contribue à son numéro en tordant des bouts d’acier comme s’ils étaient en caoutchouc. Ruthie incarne la figure de la bonne mère, attachante et très sympathique.
  • Rita Sue Dreifuss – La call girl : C’est la strip-teaseuse de la troupe. Cette mère de deux filles, toutes deux déjà adolescentes, se plaît à exhiber ses formes généreuses. Elle tient le show le plus regardé de la troupe, avec l’aide de ses filles Libby et Dora, toutes deux aussi call girls. C’est la femme de Stumpy, qui fait la promotion des shows organisés par la troupe.
  • Le Grand Patron – Patron suprême de la caravane : On ne le voit jamais, il se terre derrière l’immense rideau de sa roulotte. Seul Samson a le droit de pénétrer dans cette dernière, pour recevoir les ordres que lui transmet le Grand Patron. C’est un personnage extrêmement mystérieux, que personne n’a jamais vu, mais que tout le monde craint, à l’exception de Ben…

4. Distribution :

  • Michael J. Anderson (V. F. : Patrice Dozier) : Samson
  • Nick Stahl (V. F. : Alexis Victor) : Ben Hawkins
  • Clancy Brown (V. F. : Paul Borne) : Frère Justin Crowe
  • Amy Madigan (V. F. : Céline Monsarrat) : Iris Crowe
  • Ralph Waite (V. F. : Michel Paulin) : Révérend Norman Balthus
  • Clea DuVall (V. F. : Vanina Pradier) : Sofie
  • Tim DeKay (V. F. : Marc Alfos) : Clayton « Johnesy » Jones
  • Patrick Bauchau (V. F. : Patrick Floersheim) : Professeur Lodz
  • Debra Christofferson (V. F. : Laurence Crouzet) : Lila
  • Diane Salinger : Apollonia
  • Adrienne Barbeau (V. F. : Véronique Augereau) : Ruthie
  • Toby Huss (V. F. : Nicolas Marie) : Felix « Stumpy » Dreifuss
  • Cynthia Ettinger (V. F. : Véronique Alycia) : Rita Sue Dreifuss
  • Carla Gallo (V. F. : Laura Préjean) : Libby Dreifuss
  • Amanda Aday (V. F. : Vanessa Bettane) : Dora Mae Dreifuss

 

« Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, le « Le Mois Américain » chez Titine.

Cujo : Stephen King [LC avec Stelphique] – Impressions de lecture (3/3)

Excusez du retard pour les impressions de lecture, mais ma pauvre binômette s’est faite agresser par un chihuahua… La pauvre bête lui avait montré ses petites dents, juché dans les bras de sa maîtresse. Avec Cujo en guise de lecture, ça fiche la trouille, ces horribles petites bêtes là !

Impressions de lecture du Cannibal Lecteur (page 1 à 100) : Terreur dès le départ puis le King passe à un récit plus doux avec quelques morceaux de vie des quelques familles. Douceur ?? Avec un papa alcoolo ? Non ! Suis prise dans le roman, mais Cujo a une haleine à décoller le papier peint. Mais j’adore ce bon gros chien et attaches avec la famille Trenton.

Impressions de lecture de Stelphique ( page 1 à 100) : Sceptique.
Bien que dès les premiers mots, ça envoie du lourd coté victimes, j’ai trouvé que la suite manque un peu de rythme et d’intérêt pour moi. Pas que ce soit ennuyeux, j’ai l’habitude que le King prenne son temps, mais je n’ai pas beaucoup d’attaches avec les personnages donc à part la fameuse porte du placard, je ne sens pas beaucoup de connexion avec ses premières pages.

Impressions de lecture du Cannibal Lecteur (page 101 à 200) : Terreur toujours car on vient de passer à la vitesse supérieure. Des moments angoissants entrecoupés par les petits tracas des différents vies de famille. Le King utilise aussi son vieux truc à lui : nous donner des infos qu’il ne devrait pas comme « Ils ne savaient pas qu’ils ne le reverraient plus vivant ».

Impressions de lecture de Stelphique ( page 101 à 200) : Toujours pas ferrée…. Malgré l’odeur typique du sang…
Bon, a plus de la moitié du livre, je ne suis pas plus enthousiaste que cela. Ça arrive, autant des fois le King me fascine autant celui ci, j’ai du mal à me sentir en phase. Ni je crève de trouille, ni je ressens une empathie envers ses personnages.

Ralala, j’entame donc le troisième tiers avec un esprit très dubitatif, mais j’espère encore ressentir LA petite étincelle….

Impressions de lecture du Cannibal Lecteur (page 201 à fin) : Angoissée !!
Suspense, épouvante, peurs, le tout entrecoupé de moments plus calme se passant ailleurs que tout près de la voiture et me donnant envie de les sauter pour revenir à la Ford Pinto. Conquise tout de même, mais pas autant qu’avec ÇA ou Simetierre.

Impressions de lecture de Stelphique ( page 201 à fin) : Mitigée.
Petit frisson sur la fin. Petit regain d’intérêt. WOUF, heu plutôt Ouf, je ne l’aurai pas lu pour rien !!!!! Stephen King sait toujours créer un moment d’extrême tension !!! J’ai été tendue durant tout le long de la période Voiture.

Notre-Dame des Loups : Adrien Tomas

Titre : Notre-Dame des Loups                                                      big_3-5

Auteur : Adrien Tomas
Édition : Mnémos (2014)

Résumé :
1868, aux confins de l’Amérique, les Veneurs, une petite troupe d’hommes et de femmes sans foi ni loi, aux munitions forgées d’argent, l’âme froide comme l’acier, parcourent les immensités de l’Ouest sauvage.

Ils s’enfoncent, la peur au ventre mais déterminés, dans les gigantesques forêts que seuls les Indiens et les pionniers arpentent. Ils connaissent leur mission : elle pue le sang et la mort. Elle a le son des chairs qui se déchirent et des os qui rompent, des incantations vaudou, des balles qui sifflent et des molosses qui aboient.

Au loin, les premiers hurlements se font entendre. La chasse commence… Une chasse qui doit réussir quel qu’en soit le prix. Une chasse pour abattre leur plus terrible ennemie : Notre-Dame des Loups…

Critique :
Vous hurler « Cours, Forrest, cours » ou « Fuyez, pauvres fous » ne servirait à rien… La bête est plus rapide que vous ! Le mieux, c’est de lui tirer dessus à coups de balle d’argent. Vous n’en avez pas ? Alors vous êtes morts ! Adieu !

Nous allons suivre 7 veneurs, 7 chasseurs de Rejs… Rejs ? Ce sont des wendigos, lycanthrope ou loups-garous. Sans jamais s’arrêter, ils arpentent le Nouveau-Continent sur leurs chevaux, avec des dogues casqués aux mâchoires d’argent pour éclaireurs.

En plein cœur de la Forêt blanche, aux confins des territoires indiens, pendant la conquête de l’Ouest américain et peu de temps après la fin de la guerre de sécession, nous allons chasser, traquer, tuer, éradiquer des lycanthropes qui agissent sous les ordre d’une mystérieuse Dame-Blanche. Pas la glace recouverte de chocolat, mais une louve, leur reine à tous, leur Mère.

Ce que j’ai aimé, dans ce roman, en plus de l’action qui ne subit que peu de temps mort, c’est le fait que chaque veneur raconte un chapitre. Changer de narrateurs de la sorte et faire tout les membres de la troupe a donné un plus à ce roman et je ne vous dirai rien de plus pour ne pas dénaturer la chose.

Du mystère, des tensions, de la brutalité, de la chasse autre que celle pratiquée par les petits bonhommes verts le dimanche, parce que ici, si tu loupes ton coup, le Rej, lui, ne te loupera pas. Et la moindre morsure, griffure est synonyme que tu verras ton Créateur car tes collègues veneurs ne prendront pas le risque de te voir te transformer en poilu aigri.

Les personnages qui compose la troupe de veneur sont bien campés, bien différents l’un de l’autre et sans en faire trop, l’auteur nous plonge dans le groupe et distille quelques mystères. Il en dit assez, mais ne nous dit pas tout. Ce sera progressif.

Le reste de l’histoire, vous l’apprendrez donc en chevauchant et en tuant des wendigos.

Le seul point qui m’a attristée, c’est que je n’ai pas ressenti très fort les changements de narrateurs. Ok, le nom du personnage est noté en haut du chapitre, mais là n’est pas le problème.

Alors qu’on a des membres de Vénerie bien travaillés, bien différents, sombres, complexes, lorsqu’ils passent en narrateurs, on sent moins cette différence. Elle est moins marquée. Comme s’ils devenaient plus lisses lorsqu’ils racontent. C’est l’effet que cela m’a fait.

Malgré tout, je ne bouderai pas mon plaisir parce que voilà un petit qui en a sous le coude, qui fait son boulot : nous entrainer dans une aventure de fou et qui donne plus de plaisir que sa petite taille ne pourrait laisser penser de prime-abord. Comme quoi, la taille ne fait pas tout !

Et puis, les dialogues sont souvent incisifs, mordants comme un Rejs, aiguisés comme un couteau d’argent et qui te percutent comme une balle d’argent dans ton pelage puant.

Alors c’est décidé, je vais hurler mon plaisir de lecture à la lune et grogner entre mes dents aiguisées que j’ai reçu mon lot de surprises vachardes dans ma gueule et que j’ai pris un plaisir fou à lire ce roman de 200 pages.

Comme quoi, la taille n’est pas importante… ça peut être court et bon.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, le « Le Mois Américain » chez Titine et « Totem » de Lili Galipette dans la catégorie « Loup-garou ».

CHALLENGE - Thrillers Polars 2015-2016 CHALLENGE - Mois Américain Septembre 2014CHALLENGE - XIXè siècleCHALLENGE TOTEM LOUP GAROU    CHALLENGE - Il était une fois dans l'ouest - BY Cannibal Lecteur

Sweet sixteen : Annelise Heurtier

Titre : Sweet sixteen

Auteur : Annelise Heurtier
Édition : Casterman (2014)

Résumé :
RENTRÉE 1957.
Le plus prestigieux lycée de l’Arkansas ouvre pour la première fois ses portes à des étudiants noirs.
Ils sont neuf à tenter l’aventure.
Ils sont deux mille cinq cents, prêts à tout pour les en empêcher.

Cette histoire est inspirée de faits réels.

Critique :
1954 après J-C. La Cour Suprême des États-Unis vote la déségrégation et permet aux étudiants Noirs d’aller étudier dans les écoles de Blancs.

Toute l’Amérique se soumet ? Non, les états du Sud résistent encore et toujours à ce jugement.

Entre une décision de justice et la réalité, il y avait un monde à traverser.

Arkansas, 1957 : le prestigieux Lycée Central de Little Rock doit ouvrir ses portes à neuf étudiants noirs… et c’est là que les Romains s’empoignèrent.

En Amérique, les Sweet Sixteen symbolisent le passage à l’âge adulte. 16 ans, c’est un cap, mais pour certains étudiants, ce ne sera pas sweet du tout.

Qu’il en a fallu du courage et une grosse paires de cojones à ces 9 étudiantes et étudiants Noirs pour effectuer leur rentrée scolaire dans un bahut composé de plus de 2500 Blancs qui n’étaient pas du tout disposés à leur faciliter la vie. Pire, même…

Une foule incroyable était massée devant l’école. Les trottoirs étaient noirs de Blancs.

Ils n’en voulaient pas, de ces « Nègres », comme ils disaient, ces étudiants dont le crâne avait été bourré de préjugés et de théories à la con par leurs parents, leurs grands-parents et tous leurs ancêtres esclavagistes.

Molly avait beau avoir grandi dans ce quotidien là, elle était tout à fait consciente de l’iniquité de la situation. La vie des Noirs semblait être faite d’un ingénieux assemblage d’injustices courantes, ne visant qu’à une chose : les maintenir à leur place, c’est-à-dire sous les semelles des Blancs.

Dans ce court roman d’un peu plus de 200 pages, il y a du concentré d’imbécilité humaine, des préjugés raciaux, des conneries à l’état pur dites ou pensées par les Blancs et je vous avoue que voir des gens civilisés (sois-disant) se comporter comme des enfoirés de première, et bien, ça fait mal à la gueule.

Mal ma gueule parce que ce sont les Noirs qui sont désignés comme des non-civilisés par des gens qui se comportent pire que des singes (les Blancs). Honte pour eux, les Blancs. Même le président Eisenhower devra intervenir…

Le Président Eisenhower en personne était intervenu dans l’affaire. Dès le lendemain, mille soldats de la 101è division aéroportée seraient parachutés à Little rock, pour permettre à Molly et à ses huit camarades de suivre les cours en toute sécurité. La 101è division. Des hommes qui faisaient la guerre dans le monde entier.

Voir ces honnêtes (tu parles) mères de famille blanches grimper aux grillages de l’école, les cheveux décoiffés, les jupes déchirées par l’exercice, la rage déformant leurs traits… tout ça pour quoi ?? Pour agresse Molly, noire, une des deux narratrices du roman. Pitoyable…

L’autre narratrice est Grace, une jeune fille blanche, de « bonne famille », c’est-à-dire que ses parents ne sont pas trop enchanté de l’arrivée des étudiants noirs. L’autre est Molly, étudiante noire, qui fait partie des Neuf. Molly est inspirée d’une des véritables étudiantes.

J’ai aimé avoir l’avis de Grace qui se trouve être plus modérée que les autres Blancs, bien qu’elle ne se frotte pas pour autant aux étudiants de couleurs, de peur de perdre sa popularité. Pour le reste, elle ne brutalise personne, elle est d’avis de ne pas faire attention à eux et puis c’est tout. Pourtant, elle n’est pas faite de bois et c’est bien une des rares qui réfléchisse et qui comprenne.

Molly, elle, elle va en baver durant son année scolaire… j’ai aimé sa fraicheur, ses peurs, ses faiblesses, son cran. Elle sait qu’elle et les autres sont des pionniers et que plus tard, d’autres en profiteront, il faut juste ouvrir la voie.

L’intégration était suspendue ? Peut-être que cela valait mieux, après tout. Sa vie redeviendrait comme avant. Injuste, mais normale et rassurante. Avec des écoles minable, mais sans menaces de mort au téléphone.

Tout le roman se lit sous tension, on a peur pour eux parce qu’un Blanc peut tuer un Noir sans que cela entraine des sanctions. C’est comme s’il avait écrasé une mouche. Le Blanc peut insulter le Noir, mais le pauvre ne peut pas répondre. Facile, non ?

Lire ces événements aux travers le récit d’un personnage inspiré d’un vrai donne plus de corps au récit, plus de punch, plus de peine et de cœur serré. Nous sommes en 1957, mais c’est dans le Deep South qu’on est tombé et ça pue encore le racisme de la guerre de Sécession.

Voir autant de conneries humaines, ça ne vous fait pas vous sentir bien. Savoir que l’on ferma ensuite le Lycée durant plus d’une année scolaire, empêchant ainsi TOUS les étudiants d’y entrer, je trouve ça du gâchis. Un manque de logique grave que d’empêcher 2500 élèves de faire leur rentrée juste pour ne pas que quelques uns (les Noirs) rentrent eux aussi.

Mais ce qui me donne encore plus de sueurs froides, c’est lorsque je me demande comment nous réagirions, nous, si demain, on faisant entrer dans nos écoles certains enfants… vous savez, ceux des gens qui nous font resserrer instinctivement les bras sur nos sacs à main lorsqu’ils arpentent les métros, ceux que Daniel Guichart mettaient à l’honneur dans une chanson ♫ Il ne sait pas d´où il vient ♫ Mais il sait toujours où il va, Il a des milliers de cousins ♪

Comment réagirions-nous si… ? Et là, j’ai peur de la réponse, peur de voir des gens se comporter aussi mal que dans ce roman.

Parce qu’une foule, c’est bête ! Une foule en colère, ça ne réfléchit pas. Parce que les préjugés et la démagogie ont encore de beaux jours devant eux et que certains aiment jeter de l’huile sur le feu.

La stupidité était la chose la mieux partagée au monde.

Un grand roman fort, brutal, servi par une plume que l’on sent au service de la littérature jeunesse, mais qui n’écorchera pas les yeux d’un lecteur adulte.

Un roman qui fait réfléchir sur les comportements totalement fous de certains humains qui auraient juste mérité le titre de tarés profonds et dangereux. Non, pas taré, ce serait encore trop gentil.

Heureusement qu’il reste l’espoir dans ces pages, même si les actualités me font douter parfois…

Peut-être que finalement Maxene Tate avait raison. Peut-être que tout cela ne faisait que commencer. Peut-être que le jour viendrait où les Noirs pourraient assister aux mêmes spectacles que les Blancs. Peut-être que les piscines leur seraient ouvertes toute la semaine, et pas seulement la veille du nettoyage. Qu’un chanteur noir aurait le droit de faire swinguer une femme blanche sans être boycotté. Qu’il serait permis de se marier en mélangeant les couleurs.
– Et peut-être même qu’un jour il y aura un président noir à la Maison-Blanche ! s’enflamma-t-elle devant son miroir.

« Le Mois Américain » chez Titine.

CHALLENGE - Mois Américain Septembre 2014

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur : Harper Lee

Titre : Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur                                  big_5

Auteur : Harper Lee
Édition : Livre de Poche (2006)
Première publication : To Kill a Mockingbird (11 juillet 1960)

Résumé :
Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.

Petit Plus : Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 – au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis –, a connu un tel succès. Mais comment est-il devenu un livre culte dans le monde entier ?

C’est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.

Couronné par le prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.

LC réalisée en partenariat avec Bianca, La tête dans mes livres, Isabelle, Lydie et ses livres et Catherine.

Critique : 
Pour ce roman, j’ai fait honneur à mon deuxième pseudo qui est « Cannibal Lecteur » car j’ai dévoré ce roman en presque une seule journée.

Mais lundi 07/09, il était tard, il me restait une petite centaine de pages à lire et je devais me lever tôt. Ce fut donc avec regret que j’ai posé le roman, juste à la fin du procès, l’âme en peine à l’idée de ne pas le terminer de suite, le cœur lourd en sachant qu’il serait bientôt fini.

Qu’est-ce qui a fait que j’ai bouffé, avalé, dévoré, cannibalisé ce roman ? Tout ce qui est dedans était appétissant… et tout en étant simple, c’était un récit complexe. J’vous explique.

Le récit se passe dans la petite ville de Maycomb (fictive) en Alabama, au cœur de l’Amérique sudiste très raciste et remplie de préjugés. Les années 30, c’est toute une époque, notamment celle de la récession économique.

La petite ville de Maycomb a tout du trou du cul de l’Alabama, toutes les familles se connaissent et il fut un temps où tout le monde se reproduisait entre eux, ce qui donne des familles liées à plusieurs degrés, bien souvent.

Malgré tout, il y a des classes dans la ville. Selon votre nom de famille, vous êtes en haut du panier, au milieu, dans le fond du panier ou encore plus bas, si vous être noir. Et on est prié de ne pas se mélanger entre classes, s’il vous plait !

— Pourquoi, Tatie ? C’est des gens bien.
Elle me jeta un regard par-dessus ses lunettes qu’elle portait pendant ses travaux d’aiguille :
— Jean Louise, je ne doute pas un instant que se soient des gens bien, cependant, ils ne sont pas de notre milieu.

Les gens de couleurs sont appelés « Nègres » par ces charmantes personnes et ont moins de droit qu’un chien galeux. D’ailleurs, ils n’en n’ont même pas, de droits, et leur parole vaut moins que celle d’un Blanc au tribunal.

Il y a quelque chose dans notre monde qui fait perdre la tête aux hommes. Ils ne pourraient pas être justes s’ils essayaient. Dans nos tribunaux, quand c’est la parole d’un homme blanc contre celle d’un Noir, c’est toujours le Blanc qui gagne. C’est affreux à dire mais c’est comme ça.

Ambiance « Amérique rurale sudiste et raciste » assurée et j’aime lire ce genre de portrait de celle qui a, parfois, un peu trop tendance à donner des leçons aux autres.

C’est Scout Finch (Jean-Louise, de son véritable prénom) qui nous raconte cette histoire qui va se dérouler sur un peu plus de 3 ans. La simplicité du récit vient du fait que c’est une petite fille qui a presque 6 ans qui nous le narre.

La complexité vient du fait qu’au début du roman, Scout nous dit qu’elle se souvient de tout, donc, elle est plus âgée lorsqu’elle prend la plume pour nous conter cette partie de sa vie. C’est pour cela que la narration est tout de même différente de celle d’une gamine de 6 ans.

Malgré tout, dans son récit, Scout Finch se montre toute innocente, ne sachant pas toujours de quoi les grands parlent, surtout quand les femmes parlent de leurs « périodes ».

Il y a de l’innocence dans le récit, celle d’une petite fille qui ne désire que peu de choses : porter des salopettes, ne pas aller à l’école et suivre son grand frère, Jem (Jeremy) partout et jouer toutes les vacances avec Dill, un petit garçon étrange, à l’imagination bien développée.

Si le début du roman est tout doux avec les trois enfants qui sont intrigués par un de leur voisin Boo Radley qui vit reclus chez lui et tentent par tous les moyens de savoir s’il est vivant ou non, la suite deviendra plus sombre, plus profonde, plus émotionnelle.

Le père des enfants, Atticus Finch est chargé de défendre Tom Robinson, un Noir accusé du viol d’une Blanche et c’est là que le récit prend de l’ampleur.

Le racisme des habitants de la ville est un racisme crasse, bête et méchant, limite risible si ce n’était pas aussi grave.

—Jem, demandai-je, c’est quoi un métis ?
— Un enfant à moitié blanc, à moitié noir. Tu en as vu, Scout. Tu sais, ce petit rouquin aux cheveux frisés qui livre chez l’épicier. Il est à moitié blanc. Ils sont très tristes.
— Pourquoi tristes ?
— Parce qu’ils n’appartiennent à aucune communauté. Les gens de couleur n’en veulent pas parce qu’ils sont à moitié blancs; les Blancs n’en veulent pas parce qu’ils sont de couleur; alors ils sont entre les deux, c’est-à-dire nulle part.

Pour eux, défendre un Nègre est honteux, être l’ami d’un Nègre encore plus et les enfants Finch vont en voir de toutes les couleurs à cause de la défense que leur père doit assurer pour Tom Robinson.

Ici, tout le monde a été biberonné au racisme, enfants comme adultes perdent tout sens commun et nous entrainent dans des situations qui m’ont fait froid dans le dos parce qu’il suffirait de peu pour qu’on le revive en 2015. N’allons pas croire que nous serions différents… Rien de plus stupide qu’une foule.

Le récit du procès m’a fait couler la sueur froide dans le dos, j’ai eu mal ma gueule devant tant de bêtise humaine, devant tant de préjugés. Ça me prend aussi devant les infos…

— Je voudrais que tu comprennes ce qu’est le vrai courage. C’est savoir que tu pars battu d’avance, et malgré cela, agir quand même et tenir jusqu’au bout.

— Avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l’individu.

Tout le roman est profond, émotionnellement fort, mais le procès et l’après-verdict le seront encore plus.

Tuer un oiseau moqueur est un péché, tout comme accuser un innocent et le condamner. C’est nier l’évidence la plus flagrante, c’est ne pas vouloir voir, c’est condamner à cause d’une couleur de peau et se moquer de la Justice.

Un roman qui m’a pris aux tripes, un roman dont la plume, simple et complexe, vous entrainera dans le Deep South, le Sud profond, dans tout ce qu’il a de plus laid, mais dans tout ce qu’il a de plus beau aussi.

Même dans l’obscurité, il y a toujours un peu de lumière. Oui, il y a de la philosophie de vie, dans ces pages et ce serait bête de passer à côté.

— On va gagner Atticus ?
— Non, ma chérie.
— Alors pourquoi…
— Ce n’est pas parce qu’on est battu d’avance qu’il ne faut pas essayer de gagner.

— D’abord, Scout, un petit truc pour que tout se passe mieux entre les autres, quels qu’ils soient, et toi : Tu ne comprendras jamais aucune personne tant que tu n’envisageras pas la situation de son point de vue …
— Pardon ?
— … tant que tu ne te glisseras pas dans sa peau et que tu n’essaieras pas de te mettre à sa place.

Une lecture marquante, lecture que j’aurais dû faire depuis longtemps et qui me donne envie de proposer d’ajouter une sixième étoile chez Babelio.

Un roman très grand… à faire lire aux petits esprits, mais pas sûr qu’ils comprendront le message. Non, comprendraient pas !

— Je voulais que tu comprennes quelque chose, que tu voies ce qu’est le vrai courage, au lieu de t’imaginer que c’est un homme avec un fusil à la main. Le courage, c’est de savoir que tu pars battu, mais d’agir quand même sans s’arrêter. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), « Le Mois Américain » chez Titine, Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (prix Pulitzer en 1961) et le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre.

BILAN - Coup de coeur
CHALLENGE - Thrillers et polars 2015-2016 CHALLENGE - Mois Américain Septembre 2014

Cujo : Stephen King [LC avec Stelphique – Intro]

Au départ, on devait se faire un Dieu Grec en septembre. Petit problème avec ce Dieu Grec, c’est qu’il n’est pas américain et que Titine m’aurait tapé sur les doigts avec ce bô gosse… sa beauté n’y aurait fait, il n’était pas américain, son roman ne se passait pas en Amérique non plus, à moins que d’arriver à lui faire croire que le 93 est dans le Bronx.

Alors, quel Américain pour notre LC mensuelle ?? Le King, bien entendu !! Non, pas le chanteur, l’auteur ! Un parfait american (staffordshire ? ça fait côté anglais).

Tekel… heu, tel quel, le roman me fait peur depuis des lustres. Ce Saint-Bernard qui, au lieu de sauver des vies en haute montagne avec son petit tonnelet d’alcool, dévore les gens ??

Ce gentil toutou qui devient méchant ? Et pas de tonnelet d’alcool à son collier pour me remonter le moral ?? Même les clichés foutent le camp, ma bonne dame…

Bon, heureusement que le King n’a pas choisi un cocker, avec son regard triste, ça aurait foiré !

[Mot de Stelphique] ….J’adooooooooooooore les cokers moi!!!!!mdr Tout trognon avec es yeux qui tombent et leurs oreilles qui frisent…..^^ mdr

La Mouche du coche : Donald Westlake

Titre : La Mouche du coche                                      big_4

Auteur : Donald Westlake
Édition : Payot et Rivages (2004) pour la nouvelle traduction intégral
Première publication : The Busy Body (1966)
Publié en français sous : Les Cordons du poêle – Série noire n°1068 (1966)

Résumé :
Aloysius Eugene Engel est entré dans la mafia pour suivre les traces de son père et en révolte contre sa mère qui voulait lui faire faire des études.

Par accident, il est devenu le bras droit du caïd Nick Rovito. Ce qui implique des besognes souvent terre à terre, comme porter le cercueil d’un collègue nommé Charlie.

Mais la journée n’est pas finie que Nick ordonne à Aloysius d’aller déterrer Charlie. En effet, ce dernier a été enseveli avec sa veste bleue, dont les coutures regorgent… d’héroïne !

Violer un cimetière en pleine nuit n’est pas une partie de plaisir. D’autant plus que le cercueil est vide et que le cadavre s’est envolé…

Petit Plus : Publié à la Série noire sous le titre Les cordons du poêle dans une version tronquée, ce cocktail d’action et d’humour est aujourd’hui disponible dans une traduction révisée et complétée.

Critique : 
Lire un Westlake est toujours un plaisir, même si ce n’est pas un avec le cambrioleur malchanceux Dortmunder.

New-York, années 60. Nous voici dans une Organisation qui a tout de la Mafia…

Alyosius Engel est devenu le bras droit du patron de l’organisation, Nick Rovito. C’est un peu par accident qu’Al est devenu le bras droit parce qu’il a tout du bras gauche.

Voilà que notre pauvre Al est chargé par son boss d’aller déterrer le corps d’un membre de l’organisation, Charlie Brody. Pourquoi ? Parce que ce passeur a été enterré dans son complet bleu, celui dont les doublures contiennent pour 250.000$ de Blanche !

Pas de bol, le cercueil est vide ! Plus de corps, plus de complet, plus de Blanche et les emmerdes vont commencer pour ce pauvre Al qui va avoir des journées fort chargées !

Si vous aimez l’humour noir et les situations cocasses, ce roman est fait pour vous car Al Engel a tout d’un Dortmunder : il ne tue pas, il lui arrive des tas de trucs, il se retrouve dans des situations qu’il n’a pas voulu et à l’impression que tout va de travers.

Il a beau être un truand, Al est un personnage que l’on aime d’entrée de jeu. Le pauvre, il a été un peu trop étouffé par sa mère, limite castratrice et s’il a tout fait pour entrer dans l’Organisation, c’était pour faire plaisir à son père et aller contre sa mère. Maintenant, la voilà toute fière que son gamin soit un homme important de l’Organisation.

Al Engel a beau n’avoir rien d’un Sherlock Holmes lorsqu’il mène son enquête sur le cercueil vide, il arrivera tout de même à remonter la piste du cadavre et du gros soucis qui lui est tombé dessus en prime.

La plume de Westlake fait mouche, une fois de plus, nous donnant des petits traits d’humour durant le déroulement du récit et nous proposant des personnages bien campés.

De plus, c’est une version non caviardée que nous propose Payot & Rivages, au contraire de la version de la Série Noire qui était tronquée (et parue sous le titre de « Les cordons du poêle »).

Tout ça pour vous dire que c’était un pur moment de jouissance littéraire. Comme toujours avec Westlake.

La minute de culture : Autrefois, tenir les cordons du poêle, c’était tenir les cordons reliés au drap funéraire qui recouvrait le cercueil. Car le « poêle », entre autres significations, désigne aussi le drap mortuaire ou la grande pièce de tissu noir ou blanc dont on couvrait le cercueil pendant les cérémonies funèbres. Il disposait auparavant de cordons généralement cousus aux coins et sur les bords, cordons qui, alors que le cercueil était amené à l’autel pour la cérémonie funèbre, étaient tenus par des proches ou membres de la famille, ou des personnes de haut rang, selon le défunt.

Aujourd’hui, même si on ne tient plus les cordons, on dit toujours de ceux qui marchent près du cercueil qu’ils tiennent les cordons du poêle.

La mouche du coche désigne quelqu’un qui s’agite beaucoup sans rendre de réels services ou qui est empressé inutilement.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016) et « Le Mois Américain » chez Titine.

CHALLENGE - Thrillers et polars 2015-2016 CHALLENGE - Mois Américain Septembre 2014