Londres Express : Peter Loughran

Titre : Londres Express

Auteur : Peter Loughran
Édition : Gallimard Série Noire (1967) / Folio Policier N°236 (2001)
Édition Originale : The Train Ride : The Story of a Man with a One-Way Ticket (1966)
Traduction : Marcel Duhamel

Résumé :
Evidemment, vous direz que je suis un monstre. Que je n’aurais jamais dû me saouler dans les bas quartiers ni courir les filles. Ni flanquer des briques dans les fenêtres. Ni me conduire de façon aussi abominable dans le train qui m’emmenait au port de Londres. Et bien, c’est vous tous, avec vos vices et votre méchanceté qui m’y avez obligé. Je ne suis pas plus monstre que vous, bande d’hypocrites !

Londres Express, « ouvrage insaississable, impossible à cataloguer » selon Marcel Duhamel, est l’unique livre de Peter Loughran paru en France.

Critique :
Un marin a raté son embarquement et prend le train pour arriver au port, là où le bateau fera escale avant de prendre le large.

Le gars monte dans le train, se choisit un compartiment fumeur, dépose son journal et ses livres osés, va se dégourdir les jambes sur le quai et quand il revient, le wagon est occupé par deux nonnes.

C’est tout con comme point de départ, ça pourrait même être banal si…

Ce serait banal si notre marin n’était pas un salopard, un pauvre type qui en veut à la terre entière et qui rend toujours les autres responsables de ses malheurs ou de ses fautes.

Ce serait banal si notre type, bien habillé, ne passais pas son temps à nous assommer avec de long monologues, des digressions par lesquelles il va nous raconter sa vie : ses amours, ses emmerdes, ses amis (remettez le tout dans l’ordre et faites-en une chanson), ses magouilles, ses combines.

Ce serait banal si l’auteur n’avait pas proposé à ses lecteurs, un personnage abject, vil, obsédé du cul, soupe au lait, voleur, bagarreur, menteur, bonimenteur, parano, qui a la haine envers tout le monde… Un type que l’on ne peut apprécier. Rien pour le récupérer.

Ce serait banal si, quand notre sale type a acheté deux magazines un peu osé, au kiosque à journaux du coin, on n’avait pas déjà eu droit à ses digressions, ses réflexions, ses envies de crime et de magazines de cul dignes de ce nom.

Ce serait banal si, entre le moment où il songe à lire ses magazines hot devant les deux nonnes et le moment où il passe à l’action, on n’avait 80 pages de blabla qui m’ont soûlé à mort, me donnant envie de refoutre le bouquin dans sa caisse peuplée de vieux Série Noire.

Cela aurait été banal si, en plus des deux nonnes, il n’y avait pas eu une gamine de 7 ans, qui avait été déposée par sa tante dans le compartiment, la tata ayant demandé aux deux bonnes soeurs de la surveiller.

Cela aurait été banal si les deux nonnes n’étaient pas arrivées au terme de leur voyage avant la gamine et le sale mec assis devant… Cela aurait été banal si l’autre dame qui était entrée, et qui avait promis de rester avec la gamine, n’était pas foutue le camp dans un autre compartiment avec une connaissance à elle.

Ce livre me foutait les boules, je sautais des pages, me lamentait d’un tel personnage, toujours à rejeter la faute sur tout le monde et puis, en passant au chapitre suivant, je me suis figée, les yeux sortant de mes orbites… Aurais-je raté quelque chose ? Des pages auraient-elles été manquantes ? C’est une vieille édition qui craque de partout…

Retour arrière… Non, il ne manquait pas des pages, l’auteur nous avait juste gratifié d’une ellipse, afin sans doute de ne pas plonger ses lecteurs dans l’innommable… Petit bon dans le temps et la scène abjecte est là, sous mes yeux horrifiés, pendant que notre marin peste encore sur tout le monde, accusant les nonnes, la tante, la grosse dame qui était partie, la vendeuse de journaux…

J’ai refermé ce livre en silence, un silence de mort, comprenant mieux le petit message de Marcel Duhamel en préface du livre qui disait qu’il avait longtemps hésité avant d’inclure ce roman atypique dans son catalogue et qu’il laissait le soin aux lecteurs de juger…

Immoral, amoral, abject, politiquement incorrect au delà de tout, bref, un roman qui donne le mal de mer durant les 9 dixième et qui ensuite fait gerber sur ses deux derniers chapitres.

Il est retourné dans la caisse des vieux Série Noire, mais tout dans le fond et il n’en sortira plus jamais. Je voudrais l’oublier mais cette scène va me coller à la peau et à la mémoire longtemps.

« Si j’aurais su, j’l’aurais pas lu » (comme aurait pu le dire le petit Gibus – Ah ben mon vieux, si j’aurais su, j’aurais pô v’nu !).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°240 et Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9).

 

 

Nous avons toujours vécu au château : Shirley Jackson

Titre : Nous avons toujours vécu au château

Auteur : Shirley Jackson
Édition : Rivages Noir (2012)
Édition Originale : We Have Always Lived in the Castle (1962)
Traducteur : Jean-Paul Gratias

Résumé :
« Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais.

Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantegenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort.

Tous les autres membres de ma famille sont décédés. »

Critique :
Alors que ma PAL croule sous les nouveautés en tout genre et que je meurs d’envie de lire, voilà que ma main innocente va me sortir un vieux romans qui prend la poussière depuis quelques années sur mes étagères.

Autre petit truc marrant, ce roman est affublé partout de l’étiquette « Fantastique », il a été édité dans la collection « Terreur » chez Pocket et pourtant, l’élément fantastique y est absent.

Certes, la narration de Mary- Katherine Blackwood, dite Merricat, y est pour quelque chose, elle qui s’invente des voyages sur la Lune et qui enterre des tas de choses pour se protéger des autres.

Je retournais vers la maison lorsque je découvris un très mauvais présage, l’un des pires. Dans la pinède, le livre que j’avais cloué à un tronc d’arbre était tombé. Je supposai que la rouille avait dû ronger le clou ; et le livre – c’était un petit registre de notre père, où il consignait les noms des gens qui lui devaient de l’argent, et de ceux dont il attendait, selon lui, des services en retour -, ce livre, donc, avait à présent perdu son pouvoir de protection.

Autres qui ne sont sont pas des goules ou autres vampires loups-garous, mais les gens du village…

Pour Merricat, aller faire les courses, c’est limite traverser la ville de Bagdad tant les habitants sont hostiles aux derniers représentants de la famille Blackwood, à savoir Marie-Katherine, sa sœur aînée Constance et leur oncle Julian.

Merricat me fait un peu penser à Mercredi Addams qui aurait laissé tomber le gothique et les trucs d’outre-tombe. Tous les membres de sa famille ont beau avoir été empoisonné à leur table (parents, frère cadet, tante par alliance) avec du sucre, on ne dirait pas que ça la chagrine tant que ça.

En tant que narratrice, on suit tous les méandres de ses pensées, on la suit dans ses courses au village, on est témoin de la bassesse des villageois, puis, on l’accompagne au château, là où elles vivent, mais on a l’impression que les deux sœurs Blackwood ne nous laissent jamais vraiment franchir leur seuil de cette grande bâtisse dont elles ont condamnés des pièces depuis le décès de leurs parents.

« Nous remettions toujours les objets à leur place. Nous faisions le ménage, époussetions les tableaux et les lampes, balayions sous les lits, les tables et les chaises, secouions les tapis mais sans jamais les changer de place; le nécessaire de toilette en écaille de notre mère n’avait jamais bougé d’un millimètre sur la coiffeuse. Les Blackwood avaient toujours habité notre maison et tous avaient été animés d’un même respect de l’ordre; dès qu’une nouvelle épouse entrait dans la famille, ses meubles et ses affaires personnelles trouvaient tout normalement leur place et ainsi notre maison s’était peu à peu enrichie, solidement installée envers et contre tout. »

Petit à petit, on entre un peu plus dans le récit grâce aux élucubrations d’oncle Julian, survivant de l’arsenic dans le susucre dont Constance, sa nièce dévouée (et accusée libérée faute de preuves de crime familial) s’occupe avec attention.

Il ne faut rien rater des causeries sans queue ni tête de l’oncle, car c’est lui qui vous apprendra la vérité, même si, ayant eu pour professeurs Holmes, Poirot et Columbo, je l’avais déjà entrevue assez vite.

C’est un roman angoissant de par ses ambiances sombres, de ces deux filles qui vivent recluses dans leur manoir, suivant des rituels journaliers pires que ceux de Sheldon Cooper (TBBT), vivant dans leur monde et coupées de toute vie sociale, hormis la visite d’un cousin.

On en vient à se demander si la santé mentale de Marie-Katherine et Constance n’a pas été atteinte par les pertes qu’elles ont subies et les traumatismes qui en ont découlé, sans oublier l’hostilité des gens du village qui les oblige à fermer toutes les portes du parc du château.

À un moment donné, l’auteure va pousser l’angoisse à son paroxysme, laissant le lecteur dérouté de par la froideur de comportement de Merricat et de Constance, qui feront comme si de rien n’était, oblitérant la violence des faits qui se déroulent sous leurs yeux et faisant ensuite comme si tout allait bien.

Un roman qui pourrait en rebuter certains à cause de ses longues descriptions ou de ses scènes où il a l’air de ne pas se passer grand-chose, un roman aux ambiances angoissantes, sans que l’on sache exactement d’où elles viennes, deux filles recluses, quasi, dont l’une vit en accomplissant des rituels afin de se protéger des autres et qui donne l’impression d’être totalement passé à l’ouest niveau santé mentale.

Avant de venir à table, j’avais bien vérifié ce que j’avais l’intention de dire. « L’amanite phalloïde », commençai-je en m’adressant à lui, « contient trois poisons différents. D’abord, il y a l’amanitine, le plus lent des trois mais aussi le plus puissant. Ensuite, la phalloïdine, à effet immédiat, et enfin la phalline, qui dissout les globules rouges, même si c’est le moins vénéneux. Les premiers symptômes n’apparaissent qu’entre sept et douze heures après l’ingestion, dans certains cas pas avant vingt-quatre heures, voire quarante. Les symptômes commencent par de violentes douleurs stomacales, des sueurs froides, des vomissements..
— Écoute, fit Charles en reposant le morceau de poulet, « tu arrêtes ça tout de suite, tu m’entends ? »
Constance gloussait. « Oh, Merricat », fit-elle, un rire étouffé entrecoupant ses paroles, « quelle petite bécasse tu fais. Je lui ai montré, dit-elle à Charles, qu’il y avait des champignons près du ruisseau et dans les prés, et je lui ai appris à reconnaître ceux qui sont mortels. Oh, Merricat !
— La mort survient entre cinq et dix jours après l’ingestion, dis-je.
— Je ne trouve pas ça drôle, fit Charles.
« Petite folle de Merricat », dit Constance.

Je me demande même, à la fin, si, comme dans le film « Les autres » ou dans le roman « Le tour d’écrou », nous ne serions pas face à un personnage qui, englué dans son traumatisme, ne se serait pas inventé des survivants vivants avec elle dans ce château et les faisant intervenir selon ses envies, afin de ne pas sombrer un peu plus dans la folie.

Et c’est là que l’élément fantastique interviendrait… Tout s’expliquerait… CQFD

♫ Merrycat, dit Connie, veux-tu une tasse de thé ?
Oh, non, fit Merricat, tu vas m’empoisonner.
Merricat, dit Connie, voudrais-tu fermer l’œil ?
Dans un trou au cimetière, au fond d’un vieux cercueil ! ♪

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et le RAT de l’Épouvante chez Chroniques Littéraires – Automne, plaid et cocooning (235 pages).

 

[Série] Carnivàle – La Caravane de l’étrange : Une série qui te fera bouffer de la poussière

La Caravane de l’étrange (Carnivàle) est une série télévisée américaine en 24 épisodes de 55 minutes, créée par Daniel Knauf et diffusée entre le 14 septembre 2003 et le 27 mars 2005 sur HBO.

La série créée par Daniel Knauf n’a vécu que deux saisons.

1. Synopsis :

Cette série suit la route d’une fête foraine ambulante (Carnivàle) pendant le Dust Bowl des années trente aux États-Unis. Nous sommes en Oklahoma, durant la Grande Dépression de 1934.

Après la mort de sa mère qui le rejetait par peur et après la saisie de ses terres, Ben Hawkins, un jeune homme doté du pouvoir de guérison et de résurrection, évadé de prison, nouvellement sans domicile trouve refuge au sein de la troupe afin d’échapper à la police.

Il est tourmenté par des rêves étranges et prophétiques qu’il partage avec un prêcheur méthodiste, Justin Crowe, vivant en Californie.

Ces deux personnages seront finalement réunis dans une lutte entre le Bien et le Mal qui est tout sauf manichéenne.

Six saisons étaient prévues, il n’y en aura que 2. Avortée pour raison financière (une faible audience non méritée et la nécessité de trouver un budget pour la série Rome), Carnivale est une série remplie de mystère.

Ce que j’en ai pensé (Saison 1 faite à moitié) : Et bien, c’est assez difficile à expliquer. Conquise ou mitigée ?

Pour le moment, je suis conquise, bien que la série soit spéciale et que le fait qu’elle fut stoppée après 2 saisons, risque de me laisser sur ma faim.

Tant pis, ne boudons pas son plaisir de regarder une série où les images sont si belles, les décors naturels somptueux mais désertiques, les costumes bien dans l’air du temps et où on pourrait presque sentir la crasse qui colle aux habits et à la peau de la troupe de forains dont beaucoup ont tout des freaks (monstres) puisque nous avons une femme à barbe, un homme serpent, des sœurs siamoises, un homme énorme en taille et un nain.

Les premiers épisodes sont assez lents et vous permettent de vous installer dans la troupe qui vient d’accueillir à son bord un jeune et beau garçon, Ben Hawkins, doté d’un étrange pouvoir (mais s’il ne le montre que très peu au début et qu’il le cache devant les autres).

Vous prenez vos marques, apprenez à faire connaissance avec les différents membres de la troupe et leurs particularités pour le moins étranges, limite fantastique (comme cette mère, voyante, qui, paralysée et incapable de parler, le fait par télépathie avec sa fille).

Les personnages sont bien travaillés, complexes, nombreux, mais facile à distinguer, tout ces membres de la troupe hétéroclite : il y a Samson, nain et chef de la troupe qui ne jure que par les ordres du Grand Patron, dont on ne voit jamais le visage, ni même la présence.

Nous avons aussi Rita Sue, la call girl, confrontée en permanence aux désirs libidineux des hommes. Lodz, le voyant aux pouvoirs mystérieux (dont celui de pouvoir lire les rêves) et qui partage une étrange idylle avec Lila, la femme à barbe. Sofie, la diseuse de bonne aventure qui prédit l’avenir à travers les cartes grâce aux pouvoirs de sa mère, paralysée et muette, comme je vous le disais.

Mais ce n’est pas tout, en parallèle, nous suivrons la vie d’un pasteur partageant sa vie avec une sœur protectrice et qui possède une foi qui le métamorphosera. Notre pasteur est confronté à l’arrivée de migrants qui ont fui leur région dévastée par le Dust Bowl et la Grande Dépression.

Il y a un peu de l’œuvre de John Steinbeck dans cette série : même époque que dans « Les Raisins de la Colère », même contexte, même personnes qui ont tout quitté pour aller chercher un monde meilleur du côté de la Californie.

Ce qui m’a frappé directement, c’est l’atmosphère ! Celle-ci est restituée avec un soin et une précision qui forcent le respect, et pas seulement dans les décors, les costumes et les mœurs de l’époque.

On sent le travail de fouilles de la part de Daniel Knauf (le créateur de la série) lorsqu’on entend les dialogues, lorsque l’on découvre les préoccupations et les comportements de certains. Un peu comme si on avait mis en scène un récit trouvé dans un journal de voyage de l’époque.

Ici, ça sent la crasse et la sueur mélangée à la poussière (il pleut si rarement qu’on crache de la poussière), la mesquinerie et les peurs irrationnelles, l’ignorance et la crédulité imbécile, l’avidité et la manipulation. Autant de sentiments qui continuent de prévaloir près d’un siècle plus tard. La situation s’est améliorée, mais bien des choses continuent à l’identique.

La crise de 1929 fait naître les mêmes sentiments que celle que nous avons eu (et avons encore) en 2007-2008. Les gens sont plus vulnérables, ils cherchent un bouc émissaire plus proche que les banquiers et sont avides d’entendre ce qu’ils veulent entendre.

Les promesses qu’on leur aurait faites avant auraient été rejetée, mais en ces temps de disette, on s’accroche au moindre espoir, on est avide de ces promesses si joliment dites et qui laissent entrevoir des solutions qui ne sont pas réalistes.

Ben Hawkins et le Frère Justin Crowe… Deux personnages centraux.

Ben est appelé à un destin extraordinaire, à sauver sinon l’humanité, du moins la communauté qui l’entoure et qu’il connaît. Ce destin, il l’atteindra après avoir emprunté des routes tortueuses et lentes, après avoir fait bien des haltes dont l’explication symbolique est parfois difficile à comprendre.

Frère Justin Crowe : affichant une fausse bienveillance derrière laquelle on sent gronder une furie destructrice qui se nourrit d’elle-même… Justin parle avec un timbre chaud, enjôleur et un rien menaçant envers ces ouailles perdues. Iris, sa soeur, vit avec lui et pousse la servitude au-delà de la dévotion ou de la résignation.

Les différents épisodes vont suivre le destin de ces deux hommes, dans une sorte d’allégorie du Bien contre le Mal.

Le principe qui a tout du manichéisme primaire ne laisse en rien présager de la complexité des rapports entre les personnages, secondaires ou non.  Non, ici, c’est plus fort que ce qu’on pourrait penser de premier abord.

Inutile de vous gâcher le plaisir de la découverte, je ne m’étendrai pas plus sur l’histoire. Disons simplement qu’au sein de Carnivàle, nul ne pourra échapper en son destin.

En visionnant cette série, je comprends aussi mieux pourquoi elle n’a pas trouvé son public : très complexe, du fantastique, remplie de mystères, pas de rythme endiablé à la « 24H chrono », trop allusif, trop allégorique, trop symbolique, très difficile à interpréter et encore plus à résumer avec des mots… et trop chère à produire ! En fait,  Carnivale ne pouvait voir le jour que sur la chaîne HBO (celle de « Game of thrones »).

Moi, j’ai trouvé mon bonheur dans cette série dont l’histoire progresse comme une espèce de valse saccadée, hésitante, animée par un rythme parfois trop rapide et ensuite trop lent, comme si le tempo ou la cavalier n’était jamais en accord avec nos attentes.

Ronald D. Moore reconnaissait à l’époque que Carnivàle était certainement l’une des séries les plus compliquées qui ait jamais été produite.  Je le comprends.

Malgré tout, j’espère que seules les voies de Dieu resteront impénétrables et que la saison 2 répondra à toutes mes questions.

All right children, let’s shake some dust !

3. Personnages :

    • Ben Hawkins : Le héros de la série : Retrouvé orphelin sur la route de Milfay, Ben va rencontrer une troupe de forains. Doté d’étranges pouvoirs, il va apprendre à maîtriser le don qu’il possède, tantôt bénéfique, tantôt dévastateur. Le jeune Ben va petit à petit s’intégrer à la troupe, et tisser des liens avec les forains.

  • Samson – Le chef de la troupe : C’est celui qui dirige les forains et qui s’occupe de gérer l’itinéraire de la troupe. Étant nain, il compense sa petite taille par ses qualités d’homme : il sait parfaitement alterner douceur et fermeté, et déploie tous les efforts du monde pour que chaque membre soit satisfait à l’intérieur de la troupe.
  • Clayton « Johnesy » Jones : C’est le chef des ouvriers, il monte et démonte les chapiteaux et s’occupe du transport du matériel. Autrefois grand joueur de baseball, il a dû mettre un terme prématuré à sa carrière à cause d’une violente agression dont il sortit avec une grave fracture du genou, qui le contraint à boiter. C’est lui qui va proposer le premier de recueillir Ben, trouvé sur la route de Milfay.
  • Sofie – La diseuse de bonne aventure : C’est une jeune et charmante diseuse de bonne aventure. Elle vit avec sa mère, Apollonia, qui est atteinte d’un mal qui l’empêche de parler et de bouger. Sofie peut communiquer par télépathie avec cette dernière. Dans sa roulotte, elle exécute les ordres que lui envoie sa mère quant aux sens à donner aux cartes qu’elle tire pour ses clients. Très proche de « Johnesy », elle a un caractère bien trempé, et est appréciée dans la troupe.
  • Professeur Lodz – Le voyant : C’est probablement un des personnages les plus mystérieux de la série. Il a la roulotte la plus luxueuse de la troupe, qu’il partage avec sa bien-aimée, Lila, qui est la femme à barbe de la troupe. Lodz est aveugle, mais il est doté d’étranges pouvoir, qui lui permettent de voir de nombreuses choses. Tout de suite très intéressé par Ben, il va essayer de se rapprocher de ce dernier pour comprendre son pouvoir. C’est le personnage le moins apprécié par le reste de la troupe, probablement à cause de la crainte qu’il inspire aux autres.
  • Ruthie – La charmeuse de serpents : C’est une foraine appréciée, qui tient un show avec des serpents. Son fils Gabriel, doté d’une force herculéenne, l’aide et contribue à son numéro en tordant des bouts d’acier comme s’ils étaient en caoutchouc. Ruthie incarne la figure de la bonne mère, attachante et très sympathique.
  • Rita Sue Dreifuss – La call girl : C’est la strip-teaseuse de la troupe. Cette mère de deux filles, toutes deux déjà adolescentes, se plaît à exhiber ses formes généreuses. Elle tient le show le plus regardé de la troupe, avec l’aide de ses filles Libby et Dora, toutes deux aussi call girls. C’est la femme de Stumpy, qui fait la promotion des shows organisés par la troupe.
  • Le Grand Patron – Patron suprême de la caravane : On ne le voit jamais, il se terre derrière l’immense rideau de sa roulotte. Seul Samson a le droit de pénétrer dans cette dernière, pour recevoir les ordres que lui transmet le Grand Patron. C’est un personnage extrêmement mystérieux, que personne n’a jamais vu, mais que tout le monde craint, à l’exception de Ben…

4. Distribution :

  • Michael J. Anderson (V. F. : Patrice Dozier) : Samson
  • Nick Stahl (V. F. : Alexis Victor) : Ben Hawkins
  • Clancy Brown (V. F. : Paul Borne) : Frère Justin Crowe
  • Amy Madigan (V. F. : Céline Monsarrat) : Iris Crowe
  • Ralph Waite (V. F. : Michel Paulin) : Révérend Norman Balthus
  • Clea DuVall (V. F. : Vanina Pradier) : Sofie
  • Tim DeKay (V. F. : Marc Alfos) : Clayton « Johnesy » Jones
  • Patrick Bauchau (V. F. : Patrick Floersheim) : Professeur Lodz
  • Debra Christofferson (V. F. : Laurence Crouzet) : Lila
  • Diane Salinger : Apollonia
  • Adrienne Barbeau (V. F. : Véronique Augereau) : Ruthie
  • Toby Huss (V. F. : Nicolas Marie) : Felix « Stumpy » Dreifuss
  • Cynthia Ettinger (V. F. : Véronique Alycia) : Rita Sue Dreifuss
  • Carla Gallo (V. F. : Laura Préjean) : Libby Dreifuss
  • Amanda Aday (V. F. : Vanessa Bettane) : Dora Mae Dreifuss

 

« Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, le « Le Mois Américain » chez Titine.