Titre : Cry Father
Auteur : Benjamin Whitmer
Édition : Gallmeister (2015)
Résumé :
Depuis qu’il a perdu son fils, Patterson Wells parcourt les zones sinistrées de l’Amérique pour en déblayer les décombres. Le reste du temps, il se réfugie dans sa cabane perdue près de Denver.
Là, il boit et tente d’oublier le poids des souvenirs ou la bagarre de la veille dans un bar. Mais ses rêves de sérénité vont se volatiliser lorsqu’il fera la rencontre du fils de son meilleur ami, Junior, un dealer avec un penchant certain pour la bagarre.
Les deux hommes vont se prendre d’amitié l’un pour l’autre et être peu à peu entraînés dans une spirale de violence.
Critique :
Il est des gens qui ont une propension à se détruire de l’intérieur et de l’extérieur, brûlant la chandelle par tous les bouts et cherchant misère à tous les coins de bar.
Patterson Wells, déblayeur de décombres aux États-Unis en est un et son plus sérieux concurrent est Junior, le fils de son ami Henry, ancien champion de foutage en l’air de sa life.
« Pike » était déjà fort sombre mais pour « Cry Father », on vient de franchir encore un pallier dans la noirceur de certains personnages.
Vous êtes prévenu, ici, on ne vous apportera pas la lumière !
Patterson Wells n’est pas le genre de gars dont on chercherait la compagnie pour faire la fête. Le moral en berne depuis la mort de son fils, il ressasse cette perte au point qu’elle l’entraine vers le fond, dans l’abîme.
Sa vie est remplie de rouille et il la soigne à coup d’alcool ou avec d’autre substances ressemblant au bicarbonate du tonton qui toussait. Pour lui, la solitude est une vieille copine.
Le pire, c’est que lorsque son gamin était en vie, il ne s’en occupait pas des masses, trop occupé qu’il était à bosser comme un dingue, à faire les 35h en deux jours et à écluser pire qu’un régiment en goguette.
On peut dire que c’est cette propension à foutre leur vie en l’air – à l’aide d’alcool, de drogues et de bagarres – qui a réuni Patterson et Junior, bien que ce dernier fasse aussi dans le crystal meth (pas la fabrication, il n’est pas Heisenberg !).
Junior n’a pas envie de quitter la I-25 à Walsenburg. Il sniffe sa cocaïne directement dans le flacon, maintenant. En buvant du café de station-service noyé de bourbon. Tout est bon pour rester éveillé. Il sait qu’il ne devrait pas rallonger son trajet. Surtout pas pour faire route sur la San Luis Valley. Mais quand tu restes suffisamment longtemps sans dormir et que tu carbures à la cocaïne et aux vapeurs d’essence, tes mains font plus ou moins ce qu’elles veulent.
L’écriture est aride, cherchez pas de traces de bonheur, vous n’en trouverez pas, pour la rédemption, vous repasserez aussi. Ici, tout est noir, sombre, rouillé, tout n’est que vies en lambeaux pour ces deux âmes en perdition qui se télescopent un jour.
Comme dans Pike, on se trouve face à des pères qui n’assument pas, qui sont incapables de montrer leur affection ou de protéger leurs gosses, qui sombrent dans la violence, fréquentent assidument les bars et se laissent entrainer vers le fond de la piscine alors qu’il leur suffirait de lâcher le poids qui les y entraine.
À croire qu’ils aiment ça, la haine d’eux-mêmes.
Il est presque impossible d’évaluer les blessures que les jeunes hommes blessés sont capables de s’infliger. Passant leurs nuits à boire, prenant toutes les drogues qu’ils peuvent se payer, pataugeant dans le type de conversations circulaires et sans fin que seuls les jeunes hommes blessés peuvent supporter. Des conversations à tel point saturées d’auto-apitoiement et de haine de soi qu’elles ne peuvent s’achever que par imposition soudaine de la force physique.
Pas de jugement de la part de l’auteur, ses personnages sont libres, majeurs, vaccinés (je crois) et s’ils se foutent eux-mêmes dedans, on ne peut s’empêcher d’avoir mal pour eux (surtout pour Patterson), d’avoir les tripes nouées en les voyant presque se mettre le canon du révolver dans la bouche (métaphore).
La vie ne leur a pas fait de cadeau mais ils n’ont pas fait grand-chose pour garder la tête hors de l’eau non plus. Ici, les introspections sont hard.
Un roman fort sombre, sans fard, sans pincettes, sans concession, une écriture tout, sauf froide, et qui décrit, crûment, la VDM de certaines personnes dans les environs de Denver.
Les après-midi chaudes où le rouleau de puanteur d’huile et de charogne vient submerger la zone, vous avez l’impression que vous allez mourir étouffé dans une conduite d’égout. On appelle ça la grande puanteur, et la rumeur dit qu’on peut s’y faire avec le temps. La rumeur dit aussi que parmi les résidents de troisième génération certains prétendraient ne plus la remarquer du tout. Mais il y a très peu de résidents de troisième génération.
Comme le disait Raoul Volfoni « Faut r’connaître… c’est du brutal ! ».
Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), Le « Challenge US » chez Noctembule et « Une année avec Gallmeister : les 10 ans » chez LeaTouchBook.
Ping : Challenge Thriller et polar – session 2015-2016, bilan final | deslivresetsharon
Ping : Cry Father – Benjamin Whitmer | 22h05 rue des Dames
J’ai adoré ce roman bien noir. Je crois que c’est mon préféré dans la collection Néo Noire. 🙂
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Pour le moment, ça reste l’enfer de Christchurch… suivi de cry father !
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Je mettrais Pike avant l’enfer de christchurch 🙂
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Niveau noirceur ? Oui, moi aussi.
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et ton préféré dans la collection Néo Noire?
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L’enfer de Church… Pike avait été lu dans la coll Gallmeister tout court, pas encore inventé la néo noire.
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Ces deux romans font partie de la collection néo noire. Gallmeister en sort 1 ou 2 par mois. 🙂
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Mais pas avant, ça sortait avec les autres publications
Mon Pike est ainsi… et j’ai pas encore tout lu les romans de leur nouvelle collection…
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Pike a été réédité dans la collection néo-noir. C’est d’ailleurs le roman 0 de la collection 🙂
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Moi alors, je l’ai pas dans cette collection, mais dans son ancienne… ça fait marketing !
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Ping : Bilan Livresque Mensuel : Janvier 2016 | The Cannibal Lecteur
J’aime mon café noir sans sucre aussi mais tout le monde s’en fout, c’était juste pour coller au sujet. ..
Bref, tout ça pour dire que le noir foncé ne me gêne pas tant qu’il est bien torréfié. Ça a été le cas pour « Rafael, derniers jours » par exemple.
J’ai rarement lu plus noir. ..
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Rafael, je l’ai, j’ose pas l’ouvrir…
Ici, le noir était bien torréfié, épicé à souhait, avec du goût et une belle longueur en bouche. Pas de notes de fruits des bois.
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Je te le conseille, il est terrible… mais attention à pas avoir trop l’âme sensible
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Je sais de quoi ça parle, ça me fait peur, mais un jour, je vais le faire !!
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allez allez, t’es une grande fille courageuse !
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Oui maman… je vais le lire… 😛
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personne ne m’appelle maman! grrr 😉
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Si, moi !!! Mhouhahahaha
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Tu vas te prendre une de ces fessées toi !!
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Chouette !!
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maso ! 😉
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Oh oui !!
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Ah bien noir comme j’aime 🙂
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Sans addition de sucre !
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Non 😉
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Noir c’est noir ♫
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J’ai vraiment hâte de le sortir de ma PAL celui-là 😀
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Allez, on y va !! Maintenant que j’ai fait la pub.
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Je crois que je l’ai ainsi qu’un autre dans cette série mais bien sûr j’ai du retard dans mes lectures lol
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Rhôôôoôo^!!
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Ah Noir de chez Noir alors…..Ofan , j’ai peur d’en ouvrir un maintenant!!!!!mdr
Bon je vois que t’as fini ta lecture, peut être qu’on peut lancer la notre du coup???!!!;)
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Hihihi, j’ai lu trois romans après Cry Father !! Oui, on lance quand tu veux, je suis prête, je termine mon Jean-Claude Izzo et je me plonge dans l’évangile !
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Tu ne t’arrête jamais dis moi!!!!mdr
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Non, je te jure ! J’ai trois chroniques en attente de publication !
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mdr!!!!Et bien tu es productive!!!!Moi direct je lis, direct je publie….;)
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Moi aussi, mais j’aime faire reposer mes écrits une nuit, je modifie toujours des petits trucs le lendemain et puis, j’ai un peu trainé à les écrire au clavier et voilà, j’ai trois chroniques sur le feu ! Mais sur 4 jours, j’ai lu 3 livres !
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tu les aimes bien noir de noir toi. Moi j’ai besoin d’un peu de lait, d’où le fait que je ne lis pas le livres de cette collection
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Mon kawa doit être noir de chez noir… je te laisse le lait, il est indigeste dans du café chaud, sauf si le lait a été monté à température… froid, ça caille et beurk !!!
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Je parlais par métaphore, je déteste le café 😉
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Mais bien évidemment que je sais que tu bois pas de café ! Je continuais ta métaphore…
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