PAZ : Caryl Férey

Titre : PAZ

Auteur : Caryl Férey
Édition : Gallimard Série noire (03/10/2019)

Résumé :
Un vieux requin de la politique.
Un ancien officier des forces spéciales désormais chef de la police de Bogotá.
Un combattant des FARC qui a déposé les armes.
Un père, deux fils, une tragédie familiale sur fond de guérilla colombienne.

Critique :
Voyager avec Air Férey n’est pas sans risques…

Les parachutes ne sont pas compris dans le billet et durant tout le voyage mouvementé, on encaisse des G à hautes doses à tel point qu’on se demande si on reviendra vivant ou, au mieux, que l’on reviendra totalement disloqué

[Pour info, l’unité G (gravité), est une unité d’accélération correspondant approximativement à l’accélération de la pesanteur à la surface de la Terre].

Pourtant, j’y reviens toujours, à cet auteur…

Oh, je l’avais laissé un peu sur le côté ces derniers temps, mais pas parce que je n’aimais plus ses romans, juste parce que j’avais peur de repartir dans une spirale infernale et de m’en prendre, une fois de plus, plein la gueule, les tripes, le cœur, le plexus.

Généralement, après lecture d’un de ses romans, j’ai besoin de relire quelques « Martine » ou autre « Oui-Oui » pour remettre mon palpitant et mon cerveau à la normale.

Caryl Férey ne nous écrit pas un roman banal, il va au fond des choses, il est allé sur des terrains (et c’est risqué) où vous et moi n’irons jamais, il se documente et régurgite le tout dans des romans Noirs, profonds, qui ne vous laissent jamais indifférents et qui, surtout, instruisent sans vous donner l’impression que vous suivez un cours magistral sur l’Histoire du pays.

Et l’Histoire de la Colombie, ce n’est pas celle des Bisounours. Vous me direz que c’est pour tous les pays du Monde, mais j’ai comme l’impression que la Colombie a morflé plus que certains et qu’elle se situe dans le groupe de tête des pays aux Histoires les plus sanglantes.

Alors oui, c’est violent ! Autant le savoir avant de commencer qu’on ne va pas aller prendre le goûter chez Petzi. Le roman de Caryl est réaliste, donc, vous qui ouvrez ce roman, oubliez toute espérance.

Ici, on nous parle de meurtres sanglants, comme au temps de Violencia (période de guerre civile qui dura de 1948 à 19601 et provoqua la mort de 200.000 à 300.000 Colombiens, et la migration forcée, notamment vers les centres urbains, de plus de deux millions d’autres), des cartels de drogues, des FARC, de la corruption, de ce que les habitants ont endurés et endurent toujours.

La violence est-elle trop présente ? Je vous dirai que « oui mais non » car dans les notes de fin d’ouvrage, l’auteur nous avoue avoir édulcoré certaines choses et on ne pourrait pas écrire un roman réaliste sur la Colombie sans mettre en scène une partie de cette violence. Sauf si c’est le Guide du Routard que vous voulez lire.

Oui, j’en ai pris plein ma gueule, oui j’ai souffert avec ses habitants, avec les jeunes filles mineures et j’ai morflé avec les personnages qui ne sont jamais épargnés dans les romans de Férey.

Si la journaliste Diana, si Flora la formatrice auprès des ex-FARC et si Angel avaient toute ma sympathie, Lautaro le flic testostéroné n’avait reçu que mon mépris avant que l’auteur ne nous parle de la jeunesse de ce flic brutal et ne fasse pencher la balance vers l’empathie. C’est ça aussi le double effet Caryl Férey : arriver à te faire aimer un espèce de salopard froid et résolvant la violence par la violence.

Caryl Férey n’est pas un auteur qui écrit ses romans avec de l’encre ou avec un PC, non, il les écrit avec ses tripes, la plume trempée dans son sang, sa sueur et il te balance ça dans la gueule, sans précautions aucune, parce que tout compte fait, c’est une réalité que nous ne voulons pas voir…

Se plaçant du côté des opprimés, des laissés-pour-compte, des petites gens, des politiciens, l’auteur nous assène des Vérités dérangeantes comme autant de coups de poings sur un ring où les règles du marquis de Queensberry ne prévalent pas car on frappe sous la ceinture et en traître.

C’est violent, oui, c’est réaliste, c’est Noir, sombre, sans une once de lumière, ça pue la corruption à tous les étages, la poudre blanche, la coca, les armes à feu, la poudre, le sang, la sueur, les règlements de compte et les histoires de famille bien sordides.

J’aime bien quand Caryl Férey me tape dessus à coup de roman Noir…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°98.

27 réflexions au sujet de « PAZ : Caryl Férey »

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  5. oh oui j’avais vu tout un reportage sur cette guerre civile et la creation des FARCs…..salete de bourgeois…..ils ont tue un depute du peuple, Jorge Eliécer Gaitán qui devait etre le futur president…..et tout a explose….bref c’est une histoire bien tragique….mais bon ce livre est beaucoup trop fort pour moi….;)

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  6. Alors franchement pour moi l’Amérique que ce soit au nord (Trump aux US et un Canada qui vire ses travailleurs étrangers quand ils mettent au monde des enfants handicapés qui coûtent trop cher à leur sécu) ou du sud… c’est un nouveau monde qui aurait mieux fait de rester inconnu!

    Et les histoires de guerres civiles, de mafias de la drogue, de pouvoirs officiels corrompus etc… dans lesquels tu n’y comprends rien parce que des fois ils roulent dans le même camp… ça fait trop mal à la tête !

    En effet, les humbles qui essaient de vivre tranquillement trinquent à chaque fois et ça me révolte !

    Bref le genre de livre qui fait monter ma tension!

    Next!😏

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    • Ça, je savais que tu ne le demanderais pas à maman Nowel ! 😆

      L’Humain est un salaud, un vrai salaud ! Je n’aime pas ce genre de comportement, mais apparemment, on y va doucement à ne pas vouloir les gens différents ou coûtant trop chers à la sécu… Mais les politiciens, eux, ils peuvent les vider, les caisses !

      parfois, je me dis que l’Homme aurait mieux fait de ne pas venir sur Terre…

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