Le sang ne suffit pas : Alex Taylor

Titre : Le sang ne suffit pas

Auteur : Alex Taylor
Édition : Gallmeister Americana (28/05/2020)
Édition Originale : Blood speeds the traveler
Traduction : Anatole Pons-Reumaux

Résumé :
1748. Dans les montagnes enneigées de l’Ouest de la Virginie, un voyageur affamé arrive près d’une cabane isolée. Reathel erre depuis des mois, flanqué d’un dogue féroce.

Mais l’entrée lui est refusée par un colon hostile qu’il n’hésite pas à tuer. Il découvre alors à l’intérieur une jeune femme, Della, sur le point d’accoucher. L’enfant naît dans cette solitude glaciale.

Pourtant, le froid, la faim et l’ourse qui rôde dans les parages ne sont pas les seuls dangers pour la mère et le nouveau-né.

Car ce dernier a été promis à la tribu Shawnee : c’est le prix à payer pour que Blacktooth, leur chef, laisse les Blancs du village environnant en paix.

Alors que les Shawnees se font de plus en plus impatients, le village envoie deux frères à la poursuite de Della, désormais prête à tout pour sauver son bébé.

Critique :
Mais pourquoi est-ce que je lis des romans qui se déroulent dans le froid quand dehors il fait gris, sombre et humide au lieu de les garder pour un jour de canicule ?

Sans doute parce que le sensations ne seront pas les mêmes et que le roman perdra une partie de sa force évocatrice.

Il y a des romans qui commencent leur récit pépère, de manière pantouflarde, sorte de vieux diesel essoufflé qui nous laisse le temps de prendre la température du roman et de prendre nos aises… Avec le dernier de Alex Taylor, on saute directement à poil dans la neige !

Enfin, c’est la sensation que j’ai eue car l’auteur ne chipote pas et te dépose directement au cœur du problème et donc, des emmerdes.

Des emmerdes de l’ordre de celles qui volent en escadrille très très « groupir » ! Tu pensais être tiré d’affaire des emmerdes que d’autres arrivent par paquet de 10 avec les poches d’hémoglobine pour bien saloper la neige blanche qui n’est pas immaculée (par surprise).

Ceci n’est pas un roman feel good, pour ceux ou celles qui en douteraient encore malgré le résumé. Nous sommes en 1748, dans les Cumberland Mountains, en Virginie, à l’Ouest, et la vie des premiers colons n’est pas de tout repos.

On crève de faim, de froid, de maladie, dans un accouchement et la proximité des Shawnee rajoute une couche au stress ambiant puisque, tous les ans, il faut leur donner un nouveau-né… Si vous ne le faites pas, ils n’iront pas se plaindre au syndicat du coin mais vous extermineront purement et simplement. Bref, de quoi se faire des ulcères à l’estomac dès le réveil.

Ce roman noir est violent, extrêmement violent et certaines scènes m’ont soulevées le coeur (vu ce que certains mangent, évitez de grignoter durant votre lecture), révulsées mais sans que jamais cela ne soit surjoué ou surfait. On était dans le réalisme le plus total, même si c’est glauque. Rappelons que nous sommes en 1748, dans le trou du cul du trou du cul de l’anus de la Virginie !

L’auteur joue avec les émotions des lecteurs, leur oppose le froid glacial avec des entrailles fumantes, la mort avec la vie et niveau descriptions, il fait fort car j’avais envie de me tapir sous un plaid bien chaud (ce que j’ai fait ensuite, il n’y avait pas de raison de s’en priver).

Ce qu’il aura manqué au récit, ce n’est pas de l’action, ce n’est pas non plus de la tension, mais c’était de l’empathie avec certains personnages : je ne me suis attachée à personne de particulier, ce qui m’a fait passer un peu à côté du roman (une fois de plus, oui, la malédiction recommence). Un chouia, guère plus.

Malgré ce manque d’empathie avec les personnages, j’ai aimé le voyage éprouvant que ce roman m’a fait vivre, j’ai aimé les différents points de vue, d’observer les vies difficiles des colons, la folie du chef Shawnee, Black Tooth, et le final grandiose que l’auteur nous offre.

Amateurs de Bisounours ou de café au lait bourré de sucre, passez votre chemin car ce roman est à réserver pour les amateurs de café noir ultra serré.

Le récit est sombre, violent, les dialogues percutants comme des carabines et certaines choses vous mettrons le cœur au bord des lèvres. Heureusement que je ne mange pas quand je lis des romans noirs.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°112] et Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°33].

15 réflexions au sujet de « Le sang ne suffit pas : Alex Taylor »

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  4. Alex Taylor? Le journaliste anglais qui présentait une émission Continentales sur l’Europe en matinée jadis quand j’étais jeune??? Le Alex Taylor que je trouvais troooooop canon mais qui n’en a rien à foutre des filles??? Il fait des romans??? 😊

    Nan c’est un homonyme celui là! Et il est étazunien!!! Et il fait franchement trop froid chez lui!🥶 Je renonce!

    Allez! C’est pas grave… je fais une cure d’Agatha! Je viens de finir sa première enquête (une toute petite nouvelle) et j’attaque le tome 27!!! Bien au chaud dans mon lit avec une tasse d’Oolong.😬

    J’ai découvert l’oolong récemment. C’est un thé bleu. C’est a dire légèrement oxydé. Plus vert mais pas encore noir. C’est tout doux. Ça se boit sans sucre sans problème. Pas d’amertume, pas d’astringence… A la santé d’Agatha (même si elle préfère le gin tonic beurk 🤢)

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    • Je te laisse cet Alex Taylor là, il ne me fait pas craquer 😆 Non, non, ce n’est pas lui, c’est un nomonyme ! Oui, le roman fait froid dans le dos et partout aussi, on est dans la neige et la neige, c’est froid !

      Je note ce thé que je n’ai pas encore goûté, mais bon, il me reste tellement de choses à goûter dans ma vie… Bon Agatha Raisin 😉

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  5. j’ai bien plus aimé que toi ! Je ne ressens pas ce besoin de me sentir proche des personnages, l’auteur a réussi à me les faire comprendre, alors qu’ils sont tellement loin de ma manière de penser. C’est aussi ça l’empathie ;-).
    Et tu as raison, c’est très violent mais jamais gratuitement

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    • De mon côté, j’aime me sentir proche de certains personnages, ça me permet de mieux vivre leur truc, de me mettre dans leur peau. Je lis un roman de SF avec des robots et bien, j’adore Fragile, l’A.I personnage principal 😉 J’ai de l’empathie pour un robot… Non, n’appelle pas les blouses blanches, merci 😆

      Je les ai compris, la preuve, je ne les ai pas jugé, même si certains étaient limite, limite… Ils étaient à 100.000 lieues de moi (et là, j’ai subitement Roch Voisine qui chante dans ma tête) mais j’ai compris leurs actions, leurs manières de penser, nous sommes en 1748 aussi… et ma foi, remet un confinement et tu reverras des gens se battre pour du PQ ! On est des bêtes.

      Heureusement qu’ici la violence n’était jamais pour faire de la surenchère.

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