Le Gibier : Nicolas Lebel

Titre : Le Gibier

Auteur : Nicolas Lebel
Édition : Le Masque (10/03/2021)

Résumé :
La journée du commissaire Paul Starski commence assez mal : son épouse demande le divorce, son chien adoré est mourant et une prise d’otages l’attend dans un appartement parisien.

L’âme morose, il se rend sur place avec sa coéquipière, la glaciale et pragmatique Yvonne Chen, et découvre les corps d’un flic à la dérive et d’un homme d’affaires sud-africain.

Critique :
Quoi de plus naturel, après avoir lu « La chasse » que d’enchaîner sur « Le gibier » ? C’est dans l’ordre naturel des choses.

La chasse à courre m’a toujours fascinée… Non, pas dans le fait de traquer du gibier et de l’épuiser. Namého !

Juste dans le fait de galoper dans des bois, souvent privés, avec des chiens autour, au son des cors de chasse (mieux que les cors aux pieds).

Alors oui, le choix des titres de chapitres qui suivent le déroulement d’une chasse à courre, c’était bien vu de la part de l’auteur qui, dans ce roman, nous fait douter de qui est le gibier et qui est le chasseur.

J’avais été déçue que ce nouveau roman ne soit pas avec le capitaine Mehrlicht, j’étais même prête à arrêter de respirer tant qu’il n’entrait pas dans la danse, mais j’ai vite rangé mes envies de Kermit la grenouille, car cette enquête n’était absolument pas pour Mehrlicht !

Pas dans ses cordes, Mehrlicht n’avait pas le caractère adéquat, tandis que le commissaire Strarski, oui. Non, non, pas de Hutch avec lui, mais la lieutenante Yvonne Chen (on devrait coller des procès aux parents qui ont nommé cette asiatique Yvonne).

L’un est guidé par ses sentiments, l’autre est froide comme un iceberg et pragmatique au possible. Et oui, le duo marche très bien et joue avec l’humour dans leurs dialogues. C’est toujours ce que j’apprécie chez l’auteur : son humour. D’ailleurs, j’ai bien ri avec la scène à la fourrière.

Cette histoire comment comme un polar dans la plus pure tradition du style : un double suicide (ou meurtre ?) en chambre close. Puis, tout doucement, le train bifurque pour prendre une autre voie, entraînant son lecteur à sa suite avant de totalement révolutionner le tout en faisant exploser ses certitudes.

Ayant été à bonne école avec des auteurs qui révolutionnaient le polar en fuckant toutes les règles (Agatha Christie et Franck Thilliez, pour ne pas les citer), j’ai senti où se trouvait la couille dans le pâté et c’était bien vu de ma part.

Bon, ça m’a tué une partie du roman, de comprendre avant tout le monde, puisque j’ai échappé au coup de masse sur la tronche et que j’aurais aimé me le ramasser dans ma gueule de lectrice…

Dans les séries télés, j’accuse toujours tout le monde sans trouver le coupable et là, dans ce polar révolutionnaire de Lebel, j’ai été plus lucide qu’une voyante du même nom. C’est ballot, ça (long soupir).

Malgré ma perspicacité, c’était bien vu de la part de l’auteur de ne pas suivre les sentiers battus du polar et d’offrir à ses lecteurs une enquête bourrée de chausse-trappes, de fausses pistes, de coups de putes et de nous faire courir un peu partout dans la forêt afin de nous perdre avant l’hallali final et la fameuse curée.

C’était une bonne curée ♫ (mes excuses à Annie Cordy) ! Le récit était addictif et intelligent. Quant aux personnages, ils étaient parfaitement à leur place, réalistes et attachants.

Après cette lecture, j’avais une envie folle de manger du gibier (qui n’est pas ma tasse de thé). Ça tombait bien, il me restait, au congélo, des tournedos de chevreuil, en provenance d’une super boucherie où l’on peut acheter de la viande les yeux fermés et on les a mangés avec une petite sauce échalote/vin rouge de derrière les fagots, le tout arrosé de quelques verres d’un vin de Graves de 6 ans d’âge. Une tuerie, ce repas !

Nicolas Lebel, le seul auteur qui te donne envie d’aller chasser le gibier, à mains nues dans une forêt profonde, en hurlant « ADRIAAANNNNE », tel un Rambo déchaîné, le couteau entre les dents, mon colonel. Ou tout simplement d’écouter des cors de chasse, le soir, au fond des bois.

PS : avant de commencer ce roman, faites comme moi, ne lisez pas le 4ème de couverture sur les sites, il est bien trop bavard !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°09].

34 réflexions au sujet de « Le Gibier : Nicolas Lebel »

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  6. Héhéhé! En lisant le titre je me doutais bien que tu ferais un rappel du titre précédent ! Tu n’y aurais pas pensé (nonmaihé je te prends pas pour une cruche hein! Je t’ai dit que je savais que tu y penserais voire que tu l’aurais fait exprès !) que je l’aurai fait… mais non.😉

    Et oui… Dexter Morgan et mieux encore… Hannibal Lecter qui savait bien les cuire et les mettre en sauce, nous ont donné le goût de la chasse aux gibiers de potence… donc forcément 🤤

    Tu crois que mes recettes de sauté de porc à l’indienne, de blanquette, de boeuf bourguignon ou de boeuf en daube pourraient donner davantage d’utilité aux criminels ? Je sais faire de bons pâtés aussi… ou de bonnes farces maison depuis que j’ai le hachoir sur mon kitchenaid… mais j’aurais besoin d’un coup de main pour le boudin et surtout pour la découpe… J’ai du matos pour faire mes propres raviolis… des raviolis farcis au zizi de bandits… ça pourrait être rigolo à faire… mais d’après l’allemand cannibale qui avait bouffé son amant… le penis est loin d’être un met de choix! Les tissus sont trop durs et caoutchouteux… 🤔

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    • C’était trop facile de faire le rapport entre les deux titres, même si j’ai pris le Lebel au hasard dans ma PAL URGENTISSIME… :p

      Oublions le pénis, on en bouffe déjà assez dans notre vie, sélectionnons les parties nobles, plus délicates et mettons-les en sauce, en daube, en blanquette, en boulettes, en pâtés, boudins, steak, tournedos, hamburger, viande hachée… Cuisinons et utilisons ton super robot 🙂

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