Le secret de la cité sans soleil : Gilles Legardinier

Titre : Le secret de la cité sans soleil

Auteur : Gilles Legardinier
Édition : Flammarion (05/10/2022)

Résumé :
Sept siècles après sa chute, Montségur, la légendaire forteresse, n’a toujours pas livré son secret.
Quel est donc ce trésor fabuleux que Templiers et Cathares ont protégé de leur vie ?

Quel inestimable savoir rapporté des confins du monde cachent encore les souterrains de la vénérable citadelle ?

Aujourd’hui, les Frères doivent exhumer d’urgence cet héritage avant qu’il ne tombe aux mains de ceux qui veulent en faire l’instrument du chaos.
Mais pour y parvenir, ils devront résoudre les énigmes, affronter l’inconnu et survivre aux pièges…

Contre la montre, contre ceux qui les menacent, ils doivent à présent terminer ce que leurs prédécesseurs ont commencé en 1244…

De l’issue du combat dépend la paix du monde. Une lutte sans merci, une aventure palpitante où se mêlent l’Histoire, la science et l’esprit. Une fascinante quête dont personne ne sortira indemne, et surtout pas vous.

Critique :
Cela faisait un certain temps que je n’avais plus lu un roman de Gilles Legardinier, c’est pour cela que je me suis décidée à lire son dernier sorti, qui est en fait un premier, retravaillé avant d’être republié.

De quoi ça parle ? De Templiers, de Cathares, de la forteresse de Montségur, d’un truc caché, convoité par des Méchants, que des Gentils vont essayer de protéger en le trouvant avant.

Il y a 20 ans, les polars ésotériques étaient ma came, j’en ai lu à profusion, avant de me rendre compte que les auteurs tournaient en rond et que, de mon côté, j’avais fait le tour du sujet. Puisque j’avais eu un long sevrage, il était temps d’y revenir et de découvrir ce que le sieur Legardinier allait me réserver.

Un roman d’aventures, avec un grand A, sans aucun doute, mais souffrant du défaut des personnages trop manichéens à mon goût.

Les Bons sont très bons, des philanthropes, des gentils tout plein, désintéressés de tout matérialisme et les Méchants sont des vilains pas beaux, des types appartenant à des cartels, à des mafias, des marchands d’armes…

Bref, des mecs que vous n’avez pas envie de trouver sympathique, certes, mais lorsqu’on a des portraits équilibrés, ils rendent les récits plus réalistes.

Un méchant réussi et c’est la moitié du film, ou du roman, qui est réussi. Heureusement que sur la fin, un des méchants bénéficiera d’un rééquilibrage de portrait, quittant le côté binaire. Un seul personnage…

Il fut un temps où ce genre de manichéisme ne me dérangeais pas. Depuis 20 ans ont passé, et moi, j’ai fait comme la viande, j’ai maturé (je n’ai pas osé dire que, tel le bon vin, je m’étais bonifiée). Ce qui me plaisait alors, ce qui me faisait kiffer dans un roman, a changé, un peu comme ces plats que l’on adorait jeune et qui maintenant ne nous tentent plus du tout (des macaronis au ketchup, dans mon cas).

Cet auteur, je l’apprécie pour ses romans feel-good qui sentent bons le téléfilm du samedi soir sur TF1, quand tout commence mal pour le personnage principal, avant que tout se termine bien pour lui et que tous les emmerdeurs soient punis. Une fois de temps en temps, cela fait du bien au moral, même si ce n’est pas réaliste.

Dans son nouveau roman, il aurait dû retravailler les portraits des personnages, afin de leur donner plus de crédibilité, pour que le récit sentent moins le faux, comme si c’était le « Club des Cinq » pour adultes (attention, j’ai adoré aussi le Club des Cinq à une époque).

De plus, le narrateur, personnage principal, n’a pas de prénom. Ben non, personne ne l’interpelle par un prénom, nous ne saurons rien de lui, si ce n’est qu’il se bat pour la juste cause, qu’il est sportif, intelligent et pote avec tous les Frères de l’organisation.

Je ne dis pas que le roman est mauvais, parce que s’il y a bien une chose que j’ai apprécié encore une fois chez cet auteur, ce sont ses pensées qu’il met dans la bouches de ses personnages. Elles sont vraies, tellement vraies.

Il a compris l’humain, sa manière de raisonner, ses défauts, qui sont les mêmes depuis la nuit des temps. Ses petites phrases, servies dans des dialogues, sonnent toujours justes et piquent juste là où il faut.

On sent en lui l’idéaliste, le rêveur, l’homme qui est en admiration totale devant le compagnonnage, ces gens qui se rassemblent pour monter un projet, sans qu’il y ai envie de lucre. Il a raison, c’est magnifique, j’aime ça aussi. On le ressent bien dans son roman qui est rempli de son utopisme. D’un côté, ça fait du bien, de l’autre, ça manque de réalisme.

L’auteur est une belle personne, un homme avec qui on aurait envie de tailler un bout de gras, de refaire le monde, de discuter de tout ce qui part en couille dans le monde. C’est pour cela que j’apprécie le bonhomme et que ça me fait mal de chroniquer son roman de la sorte.

Ses autres romans, tels que « Pour un instant d’éternité » et « Nous étions les hommes », eux aussi des thrillers avec de l’idéalisme, mais ils étaient mieux passés, parce que je les avais appréciés. Comme quoi, pas de recette miracle puisque eux aussi n’étaient pas exempt de binarisme dans les personnages.

Comme je l’ai dit, le roman n’est pas mauvais, il apporte même, une fois que l’on a pénétré dans les souterrains, une dose d’aventure avec un tout grand A, donnant envie, à l’enfant toujours en moi, de faire pareille découverte. L’adulte que je suis chierais dans son froc, de peur de se perdre dans des souterrains où la technologie GPS ne passe pas (ma foi, avec la chiasse, ça ferait du balisage : suivez la trace brune !).

Anybref, pour le dépaysement, faites confiance à ce roman qui vous entraînera dans la forteresse de Montségur et ses souterrains piégés, qui fera passer les épreuves de Fort Boyard pour de la piquette et vous fera appartenir à une confrérie de Gentils, des compagnons (pas de la chanson) de la religion, de l’aventure, de l’action, bref, de quoi avoir des choses à raconter au coin du feu, le soir.

Hélas, le roman souffre à cause de ses personnages, trop binaires à mon goût, sans réelle saveur, sans profondeurs, puisqu’on débarque dedans comme un cheveu dans le soupe et qu’il faut prendre le train en route.

De mon côté, le train est parti trop tôt et je lui ai couru après durant une bonne partie du trajet, avant d’arriver à monter dedans. D’ailleurs, j’ai même failli le lâcher, tant il n’y avait pas d’accroche entre lui et moi, au début. Ma persévérance m’a au moins offert une aventure un peu folle.

Pas grave, il me reste d’autres romans de l’auteur à découvrir, ce n’est que partie remise…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°75].

15 réflexions au sujet de « Le secret de la cité sans soleil : Gilles Legardinier »

  1. Ping : Quatrième bilan du challenge Polar et Thriller 2022-2023 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Mensuel Livresque : Novembre 2022 | The Cannibal Lecteur

    • « Le micro-onde est à la cuisine ce que l’éjaculation précoce est à l’amour »…

      Moi aussi je préfère des trucs préparés avec amour et pas des reprises de vieux plats que l’on réarrange, même si, on peut arriver à de bonnes choses, mais là, loupé ! :/ Passera pas à Top Chef 🙂

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  3. Vu au rayon livres de mon supermarché (à côté du dernier Chattam – La constance du prédateur – que je demanderai à ma libraire pour la faire travailler 😆 )… Et je l’ai laissé où il était en me disant que JAMAIS je ne trouverai ça chez ma libraire avec qui je me suis bien moquée des browniaiseries (les romans à la Dan Brown) voulant nous captiver avec « L’Ultime Secret Oublié du Parchemin Perdu », ou « Le Complot de la Confrérie des Gardiens du Mystère Mystérieux » ! 😀

    Je ne connais pas cet auteur, alors je n’ai pas été influencée par le bon souvenir que j’aurais eu de ses autres livres… De fait c’est sans aucun problème que dès le titre, je me suis dit que c’était forcément rien de très génial. D’autant que les browniaiseries ne sont plus autant à la mode, non ? Voilà longtemps que je n’en avais pas vues en rayon… En même temps… je ne les cherche pas non plus. D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’il s’agit d’un vieux roman repris et réécrit (et pas assez si on en croit ton billet !) par l’auteur. Depuis on a eu la mode des harlequinades sadomasos, ou des histoires d’amour impossibles avec des vampires sexy et végétariens, ou des autofictions sur la vie sexuelle de leurs auteur.e.s… C’est quoi la nouvelle mode du moment ? J’ai un peu l’impression que ça part dans tous les sens en ce moment… Et pis j’y comprends rien à la littérature depuis qu’Annie Ernaux a eu le Nobel. On salue son talent littéraire à ne pas faire de la littérature. Je ne saisis pas le concept… Je ne critique pas attention… Je dis simplement que je ne comprends pas. Je suis bête, c’est tout. C’est trop compliqué ou intellectuel pour moi maintenant… 😉

    C’est un travers habituel dans ce genres de bouquins les bons-gentils d’un côté et les affreux-méchants-pas-beaux de l’autre. Le Da Vinci Code avait inauguré la tendance manichéenne. Et la suite des aventures de Langdon suit le même schéma presque aussi mécanique que le plan des scénarii de dessins animés japonais (genre Goldorak). Pas de surprise… :-/

    Vu mon âge la viande a plus que maturé en ce qui me concerne… Elle est carrément faisandée, voire en état de décomposition avancée (on ne me suit pas à la trace brune mais en suivant les morceaux de chair et d’os qui tombent), donc… Nan… Pas possible… Je n’ouvre même pas un livre pareil. Je sais d’avance que je vais m’ennuyer ferme ! 😦

    Alors… Oui on pourra me dire « Haaaan ? Comment tu peux dire que t’aimes pas ça si t’en as jamais mangé ? »… Et ben je répondrais « Hé ben c’est parce que ça pue déjà la merde ! » 😆 ou plus élégamment… « J’ai renoncé par principe aux livres portant ce genre de titres parce qu’ils m’ont trop souvent déçue, épicétou ! » 😀

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    • J’en avais entendu parler en bien, mais bon, apparemment, je ne suis pas sur la même longueur d’onde que mes copinautes blogueurs 😆 ou alors, je voulais plus, vu ce que j’ai déjà lu sur les thrillers ésotériques dont certains étaient excellents ! Le da vinci avait l’avantage de me faire oublier le temps qui passait, il était punchy, même s’il y avait des incohérences totales, mais bon, quand on se fait chier un 30 décembre en attendant les fêtes… et quand on a joué au pari avec son libraire, on le lit, parce qu’on est sûre de ne pas aimer et bardaf, j’ai perdu ! 😆

      Le dernier Chattam, je l’ai croisé aussi et j’ai pensé à toi ! Ta fiche sur l’autre passera le 10… Je lui ai trouvé un creux ! mdr

      Bon, yapuka ske tu demandes à ta libraire 🙂

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