Jack l’Éventreur – Tome 1 – Les liens de sang : Debois & Poupard

Titre : Jack l’Éventreur, Tome 1 – Les liens de sang

Scénariste : François Debois
Dessinateur : Poupard
Édition:  Soleil (2012)

Résumé :
Londres 1888.
Le Mal s’abat sur la capitale européenne, un monstre sanguinaire tue et dépèce des prostitués dans les bas-fonds de Whitechapel, on le surnomme Jack l’Éventreur.

À Scotland Yard, l’inspecteur Frederick Abberline et son équipe mènent l’enquête.

Entre lettres anonymes, dénonciations calomnieuses, milices qui font la loi et le peu d’indices qu’il recueille au fil de ses virées nocturnes, le commissaire s’égare…

D’autant qu’il est secoué par les démons de son passé trouble. George Godley, son assistant, s’interroge sur son supérieur. D’inquiétantes coïncidences l’amènent à penser qu’Abberline est lié à tous ces meurtres…

Tous les deux sont-ils prêts à découvrir l’insoutenable vérité ?

« Londres, 1888. L’été touchait à sa fin, et les premières feuilles recouvraient déjà le sol d’un tapis ocre.

Peu à peu, je voyais à ma porte le changement de ce siècle à venir, animé par un appétit vorace et cruel. n’attendant que le moment propice pour nous engloutir.

Mais jamais je n’aurais imaginé que cette nouvelle ère eût un jour enfanté un homme à son image, capable des pires atrocités…

Je dois me hâter maintenant, car la vérité sur cette histoire, c’est dans la mort que je vais l’emporter… »

Critique :

Cette critique, je vais la découper en plusieurs morceaux… C’est plus simple.

Bon, tout le monde connaît l’histoire de Jack l’Eventreur…

Je veux bien entendu parler des grandes lignes. Pas besoin de savoir me préciser si les intestins de Catherine Eddowes avaient été posés sur l’épaule gauche ou droite… ou si l’ablation du rein concernait celui de gauche ou de droite (posé sur épaule droite, ablation rein gauche, pour votre culture générale et pour pouvoir le ressortir lors d’un dîner de famille).

Pour ceux qui ont besoin que je leur rafraichissent les souvenirs, je vous dirai qu’en 1888,  les bas quartiers de Whitechapel, à Londres, sont en proie à un tueur en série qui tue et mutile de manière atroce ses victimes, toutes des prostituées.

La police ne trouve pas de piste mais est très intriguée par le mode opératoire du tueur ; bien qu’on ait affaire à de véritables boucheries, tout est fait de manière très méticuleuse, comme si le tueur avait de très bonnes connaissances chirurgicales, comme s’il était médecin…

A notre tueur qui éventre et éparpille, on lui ampute, heu, pardon, on lui impute cinq victimes et on en suppute quatre autres, mais sans que les faits soient avérés.

J’entends déjà certains soupirs ou des commentaires grinçants puisque cette histoire de Jack l’éventreur, on l’a déjà vue, entendue, lue, mainte et mainte fois.

Que dire de plus si ce n’est que l’on ne saura jamais son identité réelle ?

Que pouvaient bien faire ces deux auteurs de plus que les autres, ou de différent, sur ce sujet ?

Tranchons dans le vif et mettons les choses à nu : Debois et Poupard tirent superbement bien leur couteau… heu, leur épingle du jeu !

Pour une prise de contact, ils dévoilent leurs charmes tout en nous cachant encore les trésors de leur caverne d’Ali Baba. Dévoiler, appâter, intriguer, mais pas tout montrer.

L’effeuillage se fait en douceur, nous met l’eau à la bouche, mais ils en gardent sous le coude pour le tome 2.

En ce qui concernent leurs atours, je dois vous avouer que les dessins sont d’une grande beauté, très réalistes.

Les pages de l’album jouant la danse des sept voiles avec des fonds blancs et de temps en temps, avec une alternance de fonds de pages noires. Magnifique !

Quant aux décors, ils sont d’époque et parfaitement maîtrisés. Nous sommes dans le Londres de 1888, avec sa misère et ses cheminées qui crachent de la fumée noire. La misère suinte du quartier de Whitechapel.

Je précise aussi que l’intrigue repose sur un contexte politique et social difficile. Non, ça ne rigole pas dans le quartier et on réprime les révoltes à l’aide de bains de sang. Les auteurs ont potassé leur Histoire et nous la servent dans ce banquet. Un délice, sauf pour les délégués syndicaux qui risquent d’en avaler leur drapeau de travers.

Très loin des adaptations fantastiques que j’ai déjà pu voir ou lire, le scénario se rapproche nettement plus de la réalité historique et donc privilégie l’enquête de l’inspecteur Abberline et sa vie personnelle.

Pour ceux et celles qui ont vu le film « From Hell » avec Johnny Deep, vous trouverez des ressemblances entre le personnage de la bédé et celui du film. Ils sont tourmentés au-delà du possible.

Ici, Abberline est en quelque sorte un frein à sa propre enquête : c’est un personnage très compliqué dont le passé très trouble ne quitte pas… Il a un côté obscur, vraiment très obscur. Cela le rend plus humain.

Les auteurs nous proposent donc une autre « version » des meurtres de 188, tout en restant assez proche de celle qui est la plus couramment admise. Ils ont ajouté un élément qui ne fut pas pour me déplaire.

De toute façon, tout est possible dans l’identité de Jack… Hormis les absents de cette époque.

Que ce soit au niveau des dessins, des décors, du scénario, du suspense, des personnages, les auteurs nous régalent.

Vivement le second et dernier tome !

Uniquement participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba car critique publiée sur Babelio le 16/07/2012.

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