Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 1 – La double disparition : Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 1 : La double disparition (The Case of the Missing Marquess)

Auteur : Nancy Springer
Édition : Nathan (2007)

Résumé :
S’il est une chose que j’aimerais savoir, c’est pourquoi ma mère m’a nommée  » Enola « .

Enola qui, à l’envers, se lit : alone. En anglais : seule. Et c’est bel et bien seule que je me suis retrouvée le jour de mes quatorze ans, ma mère ayant disparu de notre manoir de façon inexpliquée. J’ai alors été contrainte d’en informer mes frères aînés que je n’avais pas revus depuis dix ans – Mycroft et Sherlock Holmes.

Or ce n’était pas eux qui allaient m’être d’un grand secours. Jugeant que mon éducation laissait à désirer, Mycroft n’avait qu’une idée : m’expédier en pension pour faire de moi une lady.

En outre, Sherlock estimait ma capacité crânienne bien trop limitée pour pouvoir résoudre le mystère de cette disparition. J’étais pourtant la seule à avoir décelé des indices dont mon détective de frère n’avait pas la moindre idée.

C’est donc le cœur empli d’espoir, que j’ai décidé, malgré mes appréhensions, de partir à la recherche de ma mère. Seule.

Critique : 

♫ »Enola gay, you should have stayed at home yesterday, ♫ Aha words can’t describe the feeling and the way you lied »♪… Pardon, j’avais la chanson de OMD en tête…

J’ai toujours pensé que Sherlock Holmes était le meilleur détective du monde et surtout, le SEUL ! J’ignorais l’existence de sa soeur : Enola Holmes !

Oui, Mycroft et Sherlock Holmes, le célèbre détective, ont une petite soeur et ils ont respectivement 20 et 27 ans de plus qu’elle.

Leur père est mort quand elle avait quatre ans et Enola vivait avec sa mère dans la maison familiale, Ferndell Hall, près du village de Kineford.

On ne peut pas dire qu’Enola et sa Mère ont eu une relation fusionnelle. Elle était même distante. C’était intentionnel car sa mère voulait secrètement l’encourager à s’habituer à vivre de façon indépendante.

Mais voilà, maman a disparu et les frangins ont décidés de confier la petite soeur à un pensionnat, surtout Mycroft.

Enola au pensionnat ? Non ! Enola n’est pas Martine qui obéit à Grand Frère et la voilà qui se fait la malle, au nez et à la barbe des frangins…

Hé oui, je lis aussi des pastiches holmésiens « jeunesse » et j’avoue que je me suis bien plu à lire ce premier tome.

Géniale idée que d’affubler Mycroft et Sherlock – plus que guindés ici – d’une très jeune soeur qui se tamponne des convenances que les jeunes femmes et jeunes filles anglaises du 19e siècle devaient respecter.

C’est court, rythmé, drôle, ça se lit en une soirée (200 pages) et je dois dire que c’est de la lecture très agréable quand on est en vacances, les pieds dans l’eau. Les romans ne prennent pas de place dans les valises.

J’ai apprécié Enola Holmes, ses qualités, ses défauts, son caractère indépendant,… Elle n’hésite pas à se remettre en question, ce qui rend son personnage plausible.

Par contre, le fait qu’elle se tire de toutes les situations avec des stratagèmes élaborés, alors qu’elle n’a que 14 ans, est parfois un peu « gros ».

Mais bon, on pardonne. Et puis, c’est une Holmes, non ?

L’avantage est que l’auteur, Nancy Springer, nous ait écrit un pastiche holmésien en créant une héroïne de toute pièce. C’est une Holmes, mais elle est à part tout en étant en même temps proche de Sherlock.

Du coup cette incursion dans le monde de Sherlock Holmes passe bien parce qu’on a pas une « réécriture » du détective – bien qu’il fasse quelques apparitions – mais une toute autre histoire.

Le détective n’a pas les projecteurs braqués sur lui, il est dans une semi-ombre, on le croise mais on ne reste pas longtemps avec lui.

Sa personnalité est respectée, il est taciturne, malade de dépression et se méfie de la gente féminine….

Comme je vous le disais, nous sommes dans un roman jeunesse mais j’en ai appris plus sur Londres et la société victorienne en lisant ce petit roman qu’en lisant Conan Doyle ! Lui ne parlait pas vraiment du poids que cette société faisait peser sur les femmes.

Ici, je suis devenue incollable sur les releveurs de popotin, les metteurs en valeur de poitrine, sur les dangers des corsets et autres… Nous avons droit à une vision très pertinente de la condition des femmes au 19ème siècle qui n’était pas rose.

Enola porte aussi un poids qu’elle ne comprend pas toujours : c’est l’enfant du scandale et de la honte car née tardivement (sa mère avait cinquante ans) et dans la bonne société anglaise c’était simplement inadmissible de tomber enceinte à cet âge là (jaloux qu’elle s’envoie encore en l’air à 50 piges et pas elles ??).

Point de vue intrigue, ça ne casse pas 3 pattes à un canard (on a une étrange affaire de disparition d’un jeune vicomte de 12 ans) mais le récit est plaisant à lire et la lecture rapide. Le plus intéressant est ce fil d’Ariane qui va nous suivre dans toute la saga.

L’écriture est simple, facile à lire, pas de style ampoulé ou pédant, un langage clair sans prise de tête (mais pas gnangan non plus).

Les messages codés étaient bien trouvés et je plains les traducteurs car ce n’est pas toujours facile de traduire tout en respectant le sens des codes ou des noms.

Le roman ne manque pas d’humour aussi : lorsqu’Elona se retrouve tout près de son frère et qu’il ne la reconnaît pas… Un peu tordu mais hilarant !

Et c’est parti pour de l’aventure dans un Londres bruyant, malodorant, puant et livré à la plèbe qui plie sous le travail…

Grâce à son intelligence et sa bravoure, Enola promet de tenir la dragée haute à l’éminent Sherlock Holmes !

Lu dans le cadre des Challenges « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor,  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, « I Love London » de Maggie et Titine, « Le mois anglais » chez Titine. et le challenge « Victorien » chez Arieste.

 

 

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Sherlock Holmes et le fantôme de l’opéra : Nicholas Meyer

Titre : Sherlock Holmes et le fantôme de l’opéra

Auteur : Nicholas Meyer
Édition: Archipoche (2010)

 
Résumé :
Sherlock Holmes, coulant des jours heureux dans sa retraite du Sussex, est pressé de questions par son ami Watson… Que s’est-il passé durant ces deux années où le détective est sensé avoir disparu dans les chutes de Reichenbach ? Et où est-il allé ?

1891. Alors que toute l’Angleterre le croit mort et enterré Sherlock Holmes, fin mélomane, vivote à Paris en donnant des cours de musique sous un nom d’emprunt.

Apprenant que le prestigieux orchestre de l’Opéra recrute un violoniste, il parvient à se faire engager. Mais, très vite, il découvre que le Palais Garnier est le théâtre d’évènements étranges.

Le fantôme de l’opéra existerait-il ? A défaut, comment expliquer les accidents qui y surviennent ? Et les voix que chacun dit entendre résonner dans le labyrinthique édifice ?

Chargé de protéger une jeune soprano, le célèbre détective va se lancer dans une chasse à l’homme à travers le Paris nocturne et souterrain. Une course contre la montre … et la police française.

Critique :
Mais que diable à donc pu faire Sherlock Holmes durant les trois années que durèrent le Grand Hiatus ? Si vous voulez la réponse qu’il donna à Watson, je vous invite à aller lire la nouvelle « The Empty House » (la maison vide) dans le canon holmésien (recueil intitulé « Résurrection de Sherlock Holmes »).

Pour ceux qui seraient sceptiques (comme la fosse, mais ça s’écrit pas pareil), je les invite à lire ce petit roman de Nicholas Meyer.

An de grâce 1891. Toute l’Angleterre le croit mort et enterré. Toute ? Oui, toute !

Mais Sherlock Holmes n’est pas tombé dans les chutes de Reichenbach et, en fin mélomane qu’il est, il se retrouve à Paris, donnant des cours de musique sous un nom d’emprunt jusqu’à ce qu’il apprenne que le prestigieux orchestre de l’Opéra recrute un violoniste.

Le voilà engagé… Un travail pépère ? Que nenni ! Déjà que l’Opéra Garnier va engager une certaine soprano de notre connaissance et qui va donner quelques bouffées de chaleur au détective.

Toute l’Angleterre le croyait mort, et bien maintenant, on peut dire qu’une femme, LA femme, sait que non (elle résiste encore et toujours à son charme… mais pour combien de temps ?) : Irène Adler is back !

Patatras, si Holmes croyait se la couler douce tout en admirant la belle Irène, c’est rappé parce que le Palais Garnier est le théâtre d’évènements étranges.

Il y a un fendu pantôme ! Pardon, je parlais d’un fantôme et il n’est pas pendu. Par contre, faudra revoir la police d’assurance de l’opéra… Tout ces accidents qui y surviennent, ça fait mauvais genre.

Tiens, Jeanne d’Arc est revenue ? Oui, certains entendent des voix résonner dans le labyrinthique édifice…

Un vrai délice, ce pastiche ! Sherlock Holmes, Irène Adler… What’else ? Heu, des détails cocasses et coquins ? Ok, je sors.

Notre détective préféré qui est chargé de protéger la belle soprano,  une chasse à l’homme à travers le Paris nocturne et souterrain, une course contre la montre sans produits dopants… et le fantôme de l’opéra.

Un excellent moment de lecture, un Holmes plus humain, avec un coeur qui fait « boum, boum », de l’aventure avec un grand A, jubilatoire. Surtout la dernière phrase… hé, hé, hé, y’en a deux qui n’ont pas dû s’emmerder.

Bon, je ne connais rien au fantôme de l’opéra, donc, je ne puis me prononcer sur la justesse ou non de ce mythe (pour les mythes, je conseille la lavande, ça sent meilleur que la naphtaline), mais que ce soit au niveau de l’écriture, de l’histoire, rien à dire.

Du rythme et c’est trépidant dans la course-poursuite.

Livre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba, au Challenge « Polar Historique » de Samlor, au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddic, au Challenge « I Love London » de Maggie et Titin, au Challenge « Le mois anglais » chez Titine et Lou et au Challenge « Victorien » chez Arieste.

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La solution à sept pour cent – D’après un manuscrit inédit du docteur Watson : Nicholas Meyer

Titre : La solution à sept pour cent : d’après un manuscrit inédit du docteur Watson

Auteur : Nicholas Meyer
Édition: J’ai Lu

Résumé :
Depuis son mariage avec Mary Morstan, le Dr Watson n’a guère l’occasion de voir très souvent son ami, Sherlock Holmes.

Un soir, ce dernier s’invite dans son cabinet, et se dit poursuivit par son ennemi héréditaire, le professeur Moriarty.

Mais l’agitation de Holmes, ses propos incohérents, font redouter le pire à Watson : le détective s’est drogué au-delà de toute mesure. Son addiction a atteint un stade irréversible, et désormais c’est sa vie qui semble en danger.

Avec le concours de Mycroft, Watson décide d’emmener son ami se faire soigner à Vienne, par un éminent spécialiste – et le seul à ce jour – du traitement de la toxicomanie, le Dr Sigmund Freud.

Critique :
Quoi ? Que lis-je ? Le professeur Moriarty ne serait qu’une illusion crée de toute pièce par le cerveau drogué de Sherlock Holmes ?? Le professeur ne serait qu’un paisible professeur et pas un Napoléon du Crime ? Argh, je m’étrangle, je me meurs, à l’assassin on m’a assassiné.

Quelle est donc cette hérésie blasphématoire et insultatoire (néologisme offert) envers mon détective préféré ? L’auteur aurait-il fumé des herbes de Provence roulées dans une vieille chaussette  qui pue ?

Et bien non, ceci est bien la théorie de l’auteur et elle est partagée par certains…

Que se passe-t-il à Londres ? Et bien, depuis son mariage, Watson n’a guère eu l’occasion de voir Sherlock Holmes. Un soir, ce dernier déboule dans son cabinet et se dit poursuivit par son ennemi, le professeur Moriarty. L’agitation de Holmes et ses propos incohérents, font redouter le pire à Watson : le détective s’est drogué au-delà de toute mesure. Son addiction a atteint un stade irréversible, et désormais c’est sa vie qui semble en danger.

Watson à décidé de prendre la seringue par le piston, heu, le taureau par les cornes et le détective de Baker Street par la peau du dos pour l’emmener voir un espèce de spécialiste, un certain docteur Freud.

Pas facile de faire marcher Holmes au pas et vu qu’il ne se laissera pas emmener pour se faire soigner, le docteur va mettre au point tout un stratagème pour le faire échouer chez papa Sigmund, avec la complicité de Mycroft.

Séance d’hypnose à la clé, thérapie de choc, le professeur parviendra à extirper quelques secrets à Holmes, et notamment le pourquoi il a développé une aversion aussi profonde pour ce prof de math nommé Moriarty.

Vous imaginez le désarroi qui fut le mien le jour où je tombai sur ce petit roman… Moriarty est un homme paisible et c’est le cerveau dérangé de Holmes en aurait fait sa Némésis. On a fait des crises cardiaques pour moins que ça.

Pourtant, le livre m’emballa et des années après, suite à une relecture, il est toujours aussi bon (le film aussi, mais je vous en parlerai plus bas).

La rencontre entre Sherlock Holmes et Sigmund Freud ne se passe pas super bien, c’est un mélange détonnant de méfiance et de fascination. C’est deux cerveaux qui s’affrontent, dont un est malade suite à ses injections de cocaïne, une solution à 7%…

Lorsque Holmes se trouve nez à nez avec Freud, il utilise ses dons d’observation pour déduire tout sur la vie du praticien viennois. Freud a beau admirer sa méthode, il condamnera ce que le détective inflige à son intelligence et à ses proches, en se droguant.

Avant de commencer la spychanal… heu, la psychanalyse, Freud va devoir avant toute chose sevrer Holmes de la drogue. Méthode ? L’hypnose qui fera remonter chez Holmes des angoisses profondes. Des angoisses qui se traduiront en cauchemars.

Mais voilà que la spycha… rhââ… la psychanalyse doit attendre un peu, nos deux hommes se retrouvant impliqués dans une machination diabolique où une jeune fille risque la mort.

Les deux « détectives », assistés du fidèle Watson, s’engagent dans une enquête pleine de périls… Pour le plus grand plaisir du lecteur.

Voilà un livre que j’avais condamné directement et qui m’avait emporté au-delà de ce que je pensais.
La théorie d’un Moriarty « inexistant » et pur produit du cerveau drogué de Holmes n’était pas neuve, mais à l’époque de mon achat (il y a 20 ans), le Net était inexistant… pas moyen d’en discuter avec d’autres holmésiens et c’est moi qui aurait eu besoin d’une spycha… grrr… d’une psychanalyse avec papa Freud.
C’est aussi livre qui arrive à cumuler deux sentiments incompatibles entre eux habituellement : le fait qu’il est « dérangeant » pour une  admiratrice de Holmes telle que moi, tout en étant « intéressant » pour les théories éclairantes qu’il propose sur les défauts de Holmes, sur son caractère excessif, à la fois mélancolique, solitaire et exubérant.
La théorie proposée n’est pas dénuée de bon sens et elle pourrait expliquer le pourquoi du comment Holmes a plongé un jour dans la cocaïne, sur la véritable nature de ses relations avec le professeur Moriarty, sur la raison qui lui fait détester les femmes, etc.

Que les non holmésiens se rassurent : il y a une intrigue dans ce roman et elle n’est pas là pour faire de la figuration. Mais il faut quand même que je vous prévienne que cette intrigue est aussi un bon prétexte pour nous présenter Holmes sous un nouveau jour, en l’humanisant d’une manière assez brutale pour le lecteur.

Avec « The Seven Per Cent Solution », Meyer nous dresse un portrait assez fort intime du détective et de ses quelques névroses. Le héros (malgré lui) de Conan Doyle se trouve particulièrement affaibli, ayant perdu beaucoup de sa superbe.

Pour une admiratrice telle que moi, Holmes qui perd de sa superbe, c’est un principe plutôt difficile à digérer. Nicholas Meyer y est parvenu avec brio, car le personnage est toujours traité avec le plus grand des respects.

Sans compter que le roman alterne toujours avec de la finesse, de la tristesse ou de l’humour, avec des scènes de réflexion, d’action; qu’elles soient cocasses ou dramatiques.
Le personnage de Lola,  ancienne toxicomane, amènera quant à elle de l’émotion. Holmes reconnaissant en elle quelqu’un qui a connu l’enfer de la drogue et il éprouvera même de la compassion face à son sort.
Rien à redire, le récit est équilibré.
À la fin du roman, un moment plus émouvant, on sent que LA révélation va arriver… Les tripes se nouent, l’estomac se contracte, les paumes sont moites… QUOI ? Non ? Si ! Oh my god !
C’est à ce moment là que l’on tilte… L’étude de Holmes va permettre à Freud de mettre au point sa fameuse interprétation des rêves.

Avis à tous les holmesiens, ce livre est à posséder dans sa bibliothèque, ce livre est à lire et cela peut concerner sans aucun problème les non initiés.

Le film ? Il est tout aussi bien que le roman, ce qui n’est pas peu dire ! Petit bémol : pour le titre du film en français, les traducteurs ont dû fumer la moquette puisque « The seven per cent solution » fut traduit pas un « Sherlock Holmes attaque l’Orient Express ».

Bon, nous aurons une course poursuite sur le toit du train, mais de là à dire qu’il l’attaque !

La première moitié du film est en tout point semblable au roman de Meyer.

Ensuite, l’intrigue s’en écarte assez fortement, puisque qu’à l’origine le personnage de Lola Deveraux (interprété par Vanessa Redgrave) n’existe pas sous cette forme dans le roman.

Holmes, Watson (Robert Duvall, un excellent Watson) et Freud vont devoir porter secours à une cantatrice célèbre, Lola Deveraux (Vanessa Redgrave). Holmes, en plein doute sur ses capacités, mènera l’affaire à bon port.

Le personnage de Sigmund Freud (campé par un excellent Allan Arkin) va lui servir de révélateur.

Sherlock Holmes est clairement présenté comme un quasi-aliéné paranoïaque dans ce film (Nicol Williamson, l’acteur nous offre une prestation flamboyante et hallucinée du détective, surtout au début du film).

Sa folie étant représentée par le débit saccadé de la voix du détective. Quant à sa logique, elle n’a aucun soucis, Holmes est bien le brillant logicien que l’on connait.

Il y a aussi une évocation de l’antisémitisme naissant dans l’empire austro-hongrois de la fin du 19ème siècle, via l’antagonisme entre Freud et le baron Otto.

« The Seven Per Cent Solution », malgré son âge, reste un excellent film consacré à Sherlock Holmes et qui éclaire le Grand Hiatus d’un autre oeil…

Livre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba, au Challenge « Polar Historique » de Samlor, au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddic, au Challenge « I Love London » de Maggie et Titin, au Challenge « Le mois anglais » chez Titine et Lou, au Challenge « Victorien » chez Arieste et au Challenge « La littérature fait son cinéma – 3ème année » de Kabaret Kulturel.

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Le secret de la pyramide : Alan Arnold

Secret de la pyramide - Arnold

Titre : Le secret de la pyramide

Auteur : Alan Arnold
Édition : J’ai Lu

Résumé :
Sherlock Holmes et John Watson sont encore au collège quand se succèdent soudain de singuliers « faits divers ». Plusieurs vieux messieurs, aussi rassis que bien nantis, se suicident ou trouvent la mort dans de subites crises de folie.

Le jeune Sherlock Holmes est persuadé que la police doit agir mais à Scotland Yard on se moque de ce gringalet et de ses « déductions » farfelues.

Il mènera donc sa propre enquête, en compagnie, il va sans dire, du cher et déjà inséparable Watson.

Une enquête fort mouvementée qui les conduira dans les bas-fonds de la ville où se tapit une secte aux rites atroces et s’achèvera par le survol de Londres

à bord d’une bizarre et bien peu fiable machine volante !

Pourquoi cette délirante course contre la montre ?

Critique :

Nous sommes dans le Londres de 1870, le jeune John Watson arrive dans une nouvelle école. Il y rencontre un autre adolescent à l’esprit de déduction très développé : un certain Sherlock Holmes.

Tiens donc, une autre version de leur rencontre ? Pourquoi pas ?

Ce livre est un pastiche des aventures de Sherlock Holmes (écrit par un autre que l’auteur original, Sir Arthur Conan Doyle) et l’auteur a imaginé une toute autre rencontre entre Sherlock Holmes et John Watson que l’officielle qui eut lieu dans leur première aventure « Une étude en rouge ».

Dans le livre, ils ont seize ans et sont bien loin des deux adultes du canon original de Conan Doyle. Pourtant, on sent poindre leur caractères de la vie d’adulte. Là, ils en sont à leurs balbutiements.

Sherlock est fidèle à lui-même… mais… mais que vois-je ? Il est amoureux et a une petite amie… Elizabeth, une orpheline qui vit chez son onclen professeur au collège de Bompton, là où étudie Holmes.

Rien que pour cela, j’ai adoré de livre (indécrottable romantique, moi ? Oui, parfois…).

En se liant d’amitié avec Holmes, Watson est bien loin de se douter dans quoi il a mis les pieds. Une série de morts suspectes ont eu lieu dans Londres, la police pense qu’il s’agit de suicides. Tiens, Lestrade n’est sans doute pas très loin…

Ah oui, le voici, le voilà, le Lestrade, pas à son avantage parce qu’il prend Holmes pour un gamin chiant et ne veut pas l’écouter, ce qu’il regrettera, mais chut, faut pas lui dire, à ce crétin de Lestrade (crétin dans ce pastiche, je précise).

Le livre nous conte une enquête criminelle qui conduira Holmes et Watson sur la piste d’une secte qui adore les dieux de l’ancienne Égypte et d’une vengeance ancienne qui doit avoir lieu.

Le style d’écriture est agréable, ça se lit tout seul, Watson est le narrateur et il nous conte sa rencontre avec ce dialbe d’Holmes, on le sent déjà sous son emprise, le suivant dans toutes ses folies et ses prises de risques.

Comme chez Conan Doyle, le fond de l’histoire à pour trame un vieil incident (grave) qui a eu lieu bien avant et la vengeance qui s’accomplit.

Comme dans « Une étude en rouge », « Le signe des quatre » et « La vallée de la peur », nous avons un récit dans le récit : Watson qui nous raconte à l’aide des cahiers le voyage en Égypte de Pierre, Paul, Jacques et ce qui s’y est passé.

Là, je demande grâce parce que une meilleure mise en scène aurait rendu le récit plus entraînant, plus dynamique. Là, malgré tout ce qu’on peut apprendre, c’est un peu poussif.

Autre bémol, Watson décrit une pipe dans le roman (une pipe qui se fume, rien de cochon, je vous rassure, ou je vous déçois). La description ne laisse planer aucun doute, c’est une pipe calebasse (Calabash).

Petit cours sur la pipe (calebasse !) : c’est au cours de la guerre de 1899-1902 que ce type de pipe s’est vraiment répandu. A la fin de la guerre, ces pipes furent ramenées en Europe par les anglais victorieux et leur forme et leur finition adaptées pour rencontrer les exigences de la classe aristocratique. La Calabash était devenue célèbre et son prix avait triplé.

Les premières traces de véritable exportation sur le marché anglais datent de 1903.

Hors nous sommes en 1870 et Watson en achète une ! Anachronisme énorme, autant donner un smartphone à un type en 1980.

Autre point ennuyant, le final est très court, mais quand je dis court, c’est court. Autant le récit des carnets de voyages étaient longs et peu passionnant, le final est raccourci et il est dommage que l’auteur n’ait pas ajouté quelques lignes aussi à la fin du roman.

Ce seront mes seules critiques sur le livre. Cela n’a pas entamé ma bonne humeur à le lire.

J’ai bien aimé le point de vue de l’auteur sur la manière dont Holmes aurait décidé de devenir détective, sur l’origine de son deerstalker (casquette de chasse, non canonique quand utilisée en ville) et ce qui semble être un mcfarlane.

L’aventure est palpitante, semée d’embuches et d’hallucinations… Et j’ai versé ma petite larme à la fin… Pourtant, la fin, je la connaissais, le nom du méchant aussi, je le connaissais.

Comment ? Et bien, parce qu’un soir, il y a fort, fort longtemps, j’avais regardé le film réalisé par Spielberg et je l’avais apprécié, malgré les grosses erreurs canoniques qu’il véhiculait (Holmes fumant cette fameuse pipe dite « calabash », ou « calebasse » anachronisme pur et simple puisque ramené en Angleterre après la guerre des Boers, donc, bien après la fin de la période couvrant les aventures de Holmes – pour ceux du fond qui n’écoutent pas). Ah, je vais faire de vous des incollables sur la pipe à travers les âges…

Holmes jeune et amoureux, rencontrant Watson au collège ? Le pitch était bon et j’avais versé ma petite larme à la fin du film. Oui, c’est un bon film holmésien à voir et à revoir.

C’est donc tout naturellement que j’avais cherché à acquérir le livre, une fois que j’eus vent de son existence. Ce fut long et dur pour le trouver, mais une fois que ce fut fait, il ne me restait plus qu’à le lire… autre problème vu la hauteur de la PAL !

Les vacances tombaient à point nommé pour le livre !

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Livre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba, au Challenge « Polar Historique » de Samlor, au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddic, au Challenge « I Love London » de Maggie et Titin, au Challenge « Le mois anglais » chez Titine et Lou, au Challenge « Victorien » chez Arieste et au Challenge « La littérature fait son cinéma – 3ème année » de Kabaret Kulturel.

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