Auteur : Caryl Férey
Édition : Folio Policier
Résumé :
Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l’Inkatha, en guerre contre l’ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu’elles lui ont fait…
Aujourd’hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l’Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d’Afrique, bat tous les records.
Les choses s’enveniment lorsqu’on retrouve la fille d’un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch.
Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l’agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds…
Si l’apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l’ombre de la réconciliation nationale…
Critique :
Ma petite virée en Afrique du Sud avec l’agence de voyage Férey s’est soldée par une envie folle de ne jamais y mettre les pieds, comme en Nouvelle-Zélande, d’ailleurs. Grâce à lui, je raye des pays entiers de la carte.
Une fois de plus, grâce à cet auteur, je termine une lecture exsangue, essoufflée, dégoûtée (pas de l’auteur) et avec l’impression que je suis seule, tout le monde étant raide mort tout autour de moi…
Férey, c’est la lecture coup de poing ou coup de pied au cul; Férey, ce sont les cadavres disséminés un peu partout dans les pages; Férey, se sont les policiers un peu borderline dont les veines et tout le corps charrient la souffrance à l’état brut, Ali Neuman étant le parfait prototype, lui qui a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l’Inkatha, en guerre contre l’ANC, alors clandestin.
Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu’elles lui ont fait… C’est vous dire toute l’horreur !
Férey, c’est une entrée en matière canon, directement dans le bain… de sang. Violences, assassinats, tortures, bref, tout ce que l’homme peut offrir de pire, tout ce qu’un régime totalitaire ou des mercenaires ont à vous offrir : la mort dans d’atroces souffrances et si vous vivez, c’est dans un état… infernal.
Férey, il nous parle des ethnies, des minorités, qu’elles soient maories ou zoulous. Une visite d’un pays comme vous n’en auriez jamais fait de votre vie.
Férey, il ne survole pas les personnages ou les lieux, il les pénètre et vous le suivez dans l’enfer.
Bien que j’ai une nette préférence pour « Haka », j’ai passé un bon moment de lecture avec Zulu (si on peut dire ça ainsi). D’ailleurs, j’ai dû réviser mon Histoire de l’Afrique du Sud, sinon, j’aurais été perdue.
Quel livre, quelle descente en enfer. On a beau se dire que c’est une fiction, les faits ne sont pas inventés, les problèmes politiques, ethniques, sécuritaires,… de l’Afrique du Sud sont réels et on nous met le nez dedans.
Sueurs froides garanties… « Plus jamais ça ! » qu’ils disaient. Tu parles !
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » et on ne le répétera jamais assez.
Il ne me reste plus qu’à m’envoler pour l’Argentine avec lui… non, pas tout de suite, un peu de lecture jeunesse me fera le plus grand bien.
Si tu aimes les romans noirs très noirs, lis « Zulu ».
Si tu n’as pas peur de ce que tu pourrais découvrir sur l’être humain… Lis Zulu !
Si tu n’as pas peur de t’immiscer dans une Afrique du Sud post Mandala, post apartheid, post guerre des Boers, totalement corrompue et plus qu’infectée par la violence, la drogue, les meurtres, le sida, plus d’autres trucs louches… Lis Zulu !
Sinon, voilons-nous la face.
Critique publiée dans le cadre du challenge « Thrillers et polars » organisé par Liliba.