Croc-Blanc : Jack London

Titre : Croc-Blanc                                                                big_5

Auteur : Jack London
Édition : Hachette / Livre de Poche / …

Résumé :
Dans le Grand Nord sauvage et glacé, un jeune loup apprend à lutter pour la vie. Les premiers hommes qu’il rencontre, des Indiens, le baptisent Croc-Blanc. Auprès d’eux, il connaît la chaleur du feu de camp, mais aussi le goût du sang.

Racheté par un Blanc cupide, il est dressé pour le combat et découvre la haine. Un homme pourtant le sauve de cet enfer.

Croc-Blanc lui vouera un amour exclusif.

Critique : 

ATTENTION ! Si vous lisez ce livre dans les transports en commun (genre métro comme moi) assurez-vous d’avoir une bonne âme (mon mari dans mon cas) à vos côtés pour vous signaler que vous arrivez à destination !

Oui, j’étais tellement plongée dans ma lecture que je ne me rendais même pas compte que le métro allait arriver à la station de destination…

C’est vous dire comme il fut prenant ! Pourtant, ce livre n’étant dans ma PAL que depuis deux mois, il n’aurait pas dû être lu aussi tôt.

Bizarrement, j’ai eu une envie folle de le lire, de le découvrir puisque je n’ai jamais vu le film. Pourquoi cet empressement ?

Et bien, le temps étant à la canicule – au moins 11 degrés – (mhouahaha), je me suis dit qu’un peu de fraîcheur serait la bienvenue et me voilà partie pour le Grand Nord, les pieds enfoncés dans la neige, les loups à mes trousses.

Cette première partie avec un traineau tiré par des chiens, poursuivi sans relâche par une meute de loups affamés – dont un viendra manger avec les chiens sans que le musher s’en rende compte tout de suite – était plus que prenante.

Comme dans « Dix petits nègres » et ses invités qui meurent l’un après l’autre, ici, c’est un chien qui disparaissait chaque nuit, dévoré après avoir été entrainé par la louve qui n’a pas peur de l’homme (la mère du futur Croc-Blanc). Elle est à moitié louve, à moitié chien et a grandi parmi les hommes. La ruse, elle connait. Les hommes aussi.

D’emblée, cette entrée en matière avec la course poursuite entre des loups affamés, hurlants et le traineau avec les deux hommes était flippante… Pourtant, c’est considéré comme littérature jeunesse. Nous sommes loin de l’univers de la Bibliothèque Rose, là !

Cet aparté terminé, je dois vous avouer que ce que j’aime dans ces livres de Jack London, c’est que cet auteur a une manière de vous parler du Grand Nord qui fait que, même si vous étiez au bord d’une piscine par 40 degrés à l’ombre, vous vous croiriez dans le blizzard en train de grelotter, le trouillomètre à zéro, la vision du Petit Chaperon Rouge, dévoré, dansant devant vos yeux épouvantés.

Nous sommes dans le Grand Nord, oui, et il ne fait pas de cadeau. Un jeune louveteau va le découvrir très vite, lui qui sera le seul survivant de la nichée. Pas  le choix, faut manger si on ne veut pas être mangé. Sa rencontre avec une belette sera décisive, la bête étant vicieuse et vindicative (hem, c’est mon totem).

Les premiers hommes qu’il rencontre seront des Indiens qui le baptiseront Croc-Blanc. Auprès d’eux, il connaîtra la chaleur du feu de camp, mais aussi le goût du sang et la main qui frappe au lieu de caresser.

Sa condition de « plus loup que chien » fera qu’il sera rejeté par les autres chiots, agressé et mis à l’écart. Pas d’amour, pas de tendresse, mais des bagarres. Cela va déjà lui forger le caractère.

Comme dans « L’appel sauvage », cette histoire nous est contée à travers l’animal, ici, Croc-Blanc, ce qui donne au récit une émotion qui vous prendra aux tripes plus que si c’était raconté par un narrateur humain.

Oui, j’ai souffert avec Croc-Blanc, j’ai partagé ses émotions, ses peurs, ses découvertes, ses ruses, j’étais dans sa peau et j’avais envie de mordre les autres chiens qui l’emmerdaient. Oui, j’ai regardé les humains avec un regard de haine brûlante, avec l’envie d’en mordre certain et de leur trancher la jugulaire.

Je n’ai pas l’âme d’une violente, mais le récit atteint une intensité tellement féroce à certains moments que vous ne pouvez vous empêcher de vous dire que l’être humain peut-être une crapule.

Jack London nous dépeint plusieurs facettes de l’homme : l’indien qui deviendra aussi con que l’homme blanc après avoir goûté à l’eau-de-feu et qui vendra Croc-Blanc à l’homme cupide et pleutre qui veut le loup pour se sentir puissant et organiser des combats. Après cette brute et ses airs de truand, viendra le bon.

Mais dressé pour le combat, notre Croc-Blanc a basculé du côté obscur de la Nature et à cause des hommes, il a découvert la haine, il est devenu sauvage, hargneux.

Pas besoin de dictionnaire, il a vite compris ce que voulaient dire « injustice », « cruauté gratuite » et « vraie sauvagerie ». Dans la nature, jamais il ne serait parvenu à un seuil pareil, le rendant irrécupérable tant la rage coule dans ses veines, tant il n’a plus confiance en l’homme.

Et pourtant…Tout le monde a droit à une rédemption.

Je remercie Jack London de m’avoir plongé dans cette aventure mi-humaine et mi-animale très bouleversante, sans m’épargner la vision de la cruauté humaine envers l’animal.

Les civilisés ne sont pas ceux que l’on dit. C’étaient les hommes qui hurlaient leur plaisir lors des combats de Croc-Blanc contre des ours, des lynx, un bouledogue… Eux qui voulaient voir le sang couler.

Un roman fort, prenant, dur, violent, sauvage, mais avec de l’espoir et des grands espaces. Tous les hommes ne sont pas des salauds…

Maintenant, je change de registre et je vais aller le dorer la pilule en Afrique du Sud avec le roman « Zulu ». C’est l’agence de voyage de Caryl Férey qui m’y emmène.

Avec cet auteur bucolique, ce sera petites fleurs, poésie et douceur au menu. Un peu de douceur dans ce monde de brute. Tiens, pourquoi ceux qui ont lu « Zulu » toussent-ils aussi fort ?

Livre lu dans le cadre du Challenge « Totem » par Liligalipette (catégorie « Loups ») du Challenge « Romans Classiques » de Métaphore et du Challenge « La littérature fait son cinéma – 3ème année » de Kabaret Kulturel.

Le Chevalier noir et la Dame blanche – Tome 1- La Danse du Loup : Hugues de Queyssac

Titre : Le Chevalier noir et la Dame blanche – Tome 1: La Danse du Loup

Auteur : Hugues de Queyssac
Édition: Editions du Pierregord (2005) / Presse Pocket (2012)

Résumé :
Le héros de ce thriller médiéval, Bertrand Brachet de Born, premier écuyer du baron de Beynac, est soudainement accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis.

Il s’ensuit alors une série d’aventures, de combats, de crimes épouvantables, de jugement de Dieu, de tempête et de chasse aux trésors temporels et spirituels.

Le fil conducteur de ce roman picaresque est la quête de l’amour et des beaux yeux de la gente damoiselle Isabeau de Guirande.

Les aventures de ce jeune écuyer, un peu Don Quichotte, un peu Perceval, épris d’idéal et prêt à dévorer la vie à belles dents, plongent le lecteur dans la violence, la passion d’une époque où l’homme pensait avec son instinct, sa sensibilité, sa sensualité, voire son animalité, bien plus qu’avec son intellect.

En plein hiver de l’an de grâce 1345, à cinq jours des ides de janvier, je fis un songe hallucinant de vérité : j’entrevis une fée d’une beauté inoubliable, la gente Isabeau de Guirande.

Avec une fougue très juvénile, je décidais incontinent de partir à la recherche de cette chimère, convaincu de son existence en ce monde.

Ma vie basculera ce jour-là. Je venais de soulever le couvercle de la boîte de Pandore. Sans le savoir, Sans le vouloir.

En ma qualité de simple écuyer de messire Fulbert Pons, premier baron de Pierregord, je résidais en la forteresse de Beynac qui surplombe la belle rivière Dourdonne.

Le service que je devais au baron et aux chevaliers de sa suite m’obligea jusqu’en l’île d’Aphrodite, Chypre, où je dus escorter Foulques de Monfort parti à la recherche d’un fabuleux trésor.

Dans mon immense naïveté, je rêvais d’amour, de courtoisie, de bravoure et d’esprit chevaleresque.

Ma quête se heurtera à une conspiration du silence. Le chemin sera semé de moult embûches. Son parcours sera jalonné de félonie, de crimes, de traitrise et de sang ! Le sang de pauvres ou de nobles gens lâchement occis.

Or donc, si vous avez le coeur solidement accroché, suivez-moi. Vivez folles aventures, combats sanglants, humour? érotisme et amour courtois, attaque de pirates barbaresques et terrible ordalie.

Mais de grâce, croyez que fol, je ne suis point ! apportez-moi aide et assistance dans la quête insensée de ma douce chimère, Isabeau de Guirande, la dame de mon coeur.

Car en vérité, elle vit. En ce monde. En chair et en os. Je puis l’affirmer ce jour d’hui. Alors, quel terrible secret détient-elle ?

Bertrand Brachet de Born, Premier écuyer du baron de Beynac

Critique :  

J’attendais beaucoup de ce livre et je suis un peu déçue de ma lecture. Mitigée. Possédant le tome 2, je poursuivrai ma lecture, mais s’il est de la même trempe que le premier, je passerai mon tour pour les numéros 3 et 4…

Non pas que le livre soit une daube, n’allons pas aussi loin, mais il me reste un goût d’inachevé.

La préface disait « l’auteur ne s’embarrasse pas de fioritures et nous plonge directement dans l’action sur un rythme trépidant ». Mouais… nous ne devons pas avoir la même définition de « trépidant ».

Le début commence en 1381 avec un homme qui fait le récit de cette histoire et cela commence avec deux loups, dont un est pris dans un piège. Ensuite, nous passons au récit des exactions commises par un loup à deux pattes, mieux connu sous le nom de « Homme ».

Nous reverrons ce petit récit avec les deux loups à la fin du livre, sans que, durant tout le récit, nous n’entendions parler du canis lupus ! Déjà, je me suis demandée ce que ce morceau faisait là et quel rapport il pouvait avoir avec l’histoire. Me le demande toujours… réponses dans le 2 ?

Enfin, passons sur cette petite question et lisons l’histoire qui commence en 1345 et où nous faisons la connaissance de Bertrand Brachet de Born, jeune écuyer au service de son baron, le seigneur de Beynac, qui l’a élevé. Ça chauffe pour son matricule, au Bertrand, parce qu’il est accusé d’un meurtre. C’est alors que Bertrand se souvient de la curieuse aventure qui lui est arrivée il y a peu…

S’ensuivra une enquête pour l’innocenter, des morts suspectes, une quête de la part de Bertrand pour trouver la femme « de ses rêves » (ceux qui ont lu comprendront), des bâtons dans les roues à chaque fois qu’il pensera savoir à qui appartient le blason de la Belle et un voyage en Orient à la poursuite d’un fabuleux trésor. Une quête !

Et je me plains avec un tel programme ? Oui parce que le rythme est assez lent, bien qu’il soit agrémenté par des batailles en « live » et des récits de batailles (notamment du temps de la prise de Saint Jean d’Acre), ce qui a eu tendance à alourdir le récit.

Les personnages sont bien campés, réalistes, Bertrand peut être parfois neuneu mais il est d’agréable compagnie, surtout pour une bonne qu’il aurait aimé lutiner, paillarder, tout en lui mignardant les mamelles…

Bertrand sortira effectivement son braquemart, mais ce sera en fait celui qui désigne une épée courte à deux tranchants plutôt que l’autre, qui se trouve dans son pantalon. Bien que… Parfois, la quête devient quê-quête.

L’avantage de l’auteur c’est qu’il n’a pas écrit en langage moderne : son livre est truffé de langage d’époque, le lexique final étant souvent sollicité lors de la lecture (retardant une fois de plus l’action).

Pour ce qui est de l’Histoire, on en mange ! L’auteur s’est bien documenté sur l’époque, la région, les guerres que se livraient les Français et les Anglais, sans oublier la manière dont ces gens vivaient à l’époque. Là, rien à redire.

Alors, c’est quoi que je lui reproche ? Juste un peu lent dans l’aventure, on ne sait pas trop où cela va nous mener et vu que les quatrièmes de couverture sont trop bavards, j’ai eu la surprise gâchée pour un personnage.

Un complot, il doit y avoir, il est encore latent et à mon avis, ça traîne un peu trop. Voudrait-on nous vendre 4 livres au lieu de 3 ?

Autre reproche, se sont ces espèces de cliffhangers de fin de chapitre. Ils sont à mourir de rire et ils enlèvent tout les frissons du suspense, à croire que l’on se trouve dans un soap de basse catégorie.

Voici un exemple :  « Les cavaliers de l’Apocalypse. Il en manquait un : le dernier, le quatrième ». Pfff, c’est lourdingue.

Hé, oh, on n’est pas dans un dessin animé où il faut accrocher le gosse !

Ah oui, il y a un personnage qui m’a exaspéré à fond la caisse et je lui aurait bien collé ma main dans la figure et mon pied dans les fesses. Tudieu, Bertrand, serais-tu aveugle ?? T’as pas encore compris qu’il est responsable d’une partie de tes maux, ce con ?

Au final, une lecture intéressante mais manquant de sel et de rythme. A vérifier si cela se reproduit dans le tome 2.

Challenge « Totem – Le loup » par Liligalipette.

Descente en bouquineries : Non, je ne suis pas raisonnable !

BILAN - SH John

Non, je ne suis pas raisonnable dans mes livres…

Je suis raisonnable dans ma consommation de cigarettes et d’alcool : je ne fume pas (à part la pipe, hum) et je ne bois pas une goutte d’alcool ! (réanimez Le Bison, il vient de s’évanouir en lisant ma phrase).

Bon, j’avoue que je bois du vin avec modération et une bière tous les 36 du mois (Le Bison vient de retomber dans les pommes !).

Il n’y a que dans mes achats de livres que je ne suis pas raisonnable…

Et oui, mes achats du mois de mai ne vont pas arranger ma PAL ! Le principe des vases communiquant s’appliquant à ma PAL : j’en lis 10 et j’en achète 15…

Un psy (Gangnam Style) diagnostiquerait que je dois souffrir de la phobie du vide et avoir la trouille que ma PAL passe en-dessous de la barre pythique des 100 livres à lire (c’était il y a bien longtemps qu’elle était aussi petite, ma PAL).

Alors voilà… le peu de beaux jours qu’il y a eu au mois de mai m’ont poussé plus que d’habitude à sortir et à me promener dans la ville, plus précisément dans les quartiers regroupant les bouquineries…

Non, mais, c’est pas ma faute non plus si une était ouverte les jours fériés et que le jeudi de l’Ascension, il faisait agréable se promener !

Pas ma faute non plus si certains membres de Babelio postent des critique dithyrambiques au sujet de leurs livres lus et que cela me donne envie de les lire à mon tour – donc, faut les acheter (non, Gruz, ne te sens pas coupable à 100%, tu es loin d’être le seul à me pousser sur la pente du vice littéraire !).

Oui, Bianca, je pourrais les louer au lieu de les acheter… mais le plaisir est dans l’achat (Canel, n’ajoute pas un « te » à la fin de « l’achat », merci bien).

Oui, tout cela est la faute du temps pourri que nous avons depuis des lustres. Certains mangent du chocolat, d’autres boivent pour oublier, moi, j’achète des livres !

Voici mes achats du mois de mai, qu’ils soient en bouquinerie, lors des brocantes ou sur la plate-forme bien connue de ventes de livres en ligne (2 seulement).

  1. Benacquista : Malavita
  2. Beeding : Dîner d’anniversaire
  3. Bennett : Monsieur Shivers
  4. Cohen Scali : Max
  5. Conan Doyle : Mon ami l’assassin
  6. Cook Robin : Comment vivent les morts
  7. Cook Robin : Bombe surprise
  8. Cook Robin : Il est mort les yeux ouverts
  9. D’Aillon : Aventures Guilhem D’Ussel – Montségur 1201
  10. Ellroy James : A cause de la nuit
  11. Faber : Rose pourpre et le lys 2
  12. Fnac : Guide des polars
  13. Forester C.J : Capitaine Hornblower – Recueil 1
  14. Forester C.J : Capitaine Hornblower – Recueil 2
  15. Gaudé : Le Soleil des Scorta
  16. Giebel : Terminus Elictus
  17. Giebel : Morsure de l’ombre
  18. Hansen : Par qui la mort arrive
  19. Harkness : Livre perdu des sortilèges
  20. Herbert : Conspiration des fantômes
  21. Hillerman : Coyote attend
  22. Hillerman : Voie de l’ennemi
  23. Izzi : Chicago en flamme
  24. Izzi : Criminaliste
  25. Izzo : Chourmo
  26. Izzo : Solea
  27. Izzo : Total Kheops
  28. Japrisot : Passager de la pluie
  29. Johnson : Little Bird
  30. Latimer : Gardénia Rouge
  31. Lehane : Sacré
  32. Lehane : Un pays à l’aube
  33. Lemaître : Alex
  34. Leon Donna : Enquêtes de Brunetti
  35. Moustaki : Petite rue des bouchers
  36. Sender : Intrusion
  37. Soljenitsyne : Archipel du goulag Tome 1
  38. Soljenitsyne : Archipel du goulag Tome 2
  39. Stuart Davies : Un certain docteur Watson
  40. Stuart Davies : Livre des morts
  41. Theroux : Au nord du monde
  42. Unsworth : Londres Noir
  43. Williams : Vivement dimanche

©UionªCaption-Abstract’U¶Archipel du goulag 1 - Soljenitsyne Archipel du goulag 2 - Soljenitsyne Au Nord du monde - Theroux Aventures de Guilhem D'Ussel Montségur 1201 - D'Aillon Œoion¹È뱐mi¿ÐıpÖ±it Capitaine Hornblower T1 - Forester Capitaine Hornblower T2 - Forester Chicago en flammes - Izzi Chourmo - Izzo Comment vivent les morts - Cook Coyote attend - Hillerman Œoion;8ø±Àtuvw™™™™™™˜˜˜˜————— Dîner d'anniversaire - Beeding Enquêtes de Brunetti - Mort à la Fenice - Mort en terre étrangère - Un Vénitien anonyme - Donna Leon Gardénia rouge - Latimer Guide des polars FNAC Il est mort les yeux ouverts - Robin Cook II Intrusion - Sender Little Bird - Johnson Livre des morts - Stuart Davies Livre perdu des sortilèges - Harkness Londres Noir - Unsworth Malavita - Benacquista Max - Cohen Scali  Morsure de l'ombre - GiebelMon ami l'assassin - Conan Doyle Mr Shivers - Jackson Bennett Par qui la mort arrive - Hansen Passager de la pluie - Japrisot Pays à l'aube - Lehane 66ion*hì2pÓ.(ˆ.ë2. Rivière de sang- Tenuto Rose pourpre et le lys 2 - Faber Sacré - Lehane Solea - Izzo Soleil des Scorta - Gaudé Terminus Elicius - Giebel Total Kheops - Izzo Un certain dr Watson - Stuart Davies Un dîner d'anniversaire - Beeding Vivement dimanche - Williams Voie de l'ennemi - Hillerman

Le mystère Sherlock Holmes : Pièce de théâtre

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« Le mystère Sherlock Holmes » de Thierry JANSSEN

Mise en scène : Jasmina DOUIEB
Costumes : Ronald BEURMS

Avec :
Nicolas OSSOWSKI (SHERLOCK HOLMES)
Othmane MOUMEN (WATSON)
Ana RODRIGEZ (IRENE ADLER)
Jo DESEURE (LA COMTESSE)
Gérald WAUTHIA (OSWALD)
Thierry JANSSEN (RICHARD)
Didier COLFS (LESTRADE)

Quand : Du jeudi 18 avril au samedi 18 mai 2013

Où :Théâtre Royal du Parc, rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles

2356227217.3Et oui, désolé de vous apprendre que c’est trop tard et que vous ne pourrez pas voir cette super pièce… Moi même, je suis allée la voir durant le long week-end de l’ascension et là, c’est fini…

Bon, pour que vous séchiez vos larmes, je vais vous parler de la pièce et vous dire tout le bien que j’ai pensé d’elle.

Parce que, il faut dire une chose, il n’est pas évident de rallier des spectateurs de tout âge avec une pièce sur le détective le plus célèbre.

Thierry Janssen, le metteur en scène y est parvenu, réussissant le tour de force de plaire à une holmésienne telle que moi et de plaire aussi à mon homme,  néophyte en la matière. La seule différence étant que moi j’ai repéré les adaptations non canoniques et pas lui…

L’année dernière, ils avaient proposé « Le tour du monde en 80 jours », qui avait été un succès.

Avec « Le mystère Sherlock Holmes », ce talentueux adaptateur a mis en scène un spectacle populaire, de qualité, bourré de rebondissements et d’humour, épicé d’un brin de grand guignol, mâtiné d’univers à la Tim Burton et Lewis Carol, d’un soupçon de fantastique enfermé dans un huis clos, d’une touche de sensuel, de références canoniques, de références à d’autres films, le tout baignant dans le sang et le mystère plus épais que le smog londonien.

Moi qui suis une mordue de Sherlock Holmes, je me suis régalée et mon homme aussi.

Avantage ? La pièce, vous ne la verrez nulle part parce qu’il n’a rien adapté ou pompé une intrigue déjà existante. Non, il a tout écrit ! Na !

Au commencement de la pièce, il était une fois Sherlock Holmes qui était revenu de son Grand Hiatus et qui, n’ayant plus Moriarty sous la main, s’emmerdait ferme.

Watson fut bien tenté de le faire lever de son fauteuil où il était engoncé, la seringue dans son bras presque enfoncée. Mais Holmes a encore de la vivacité, bien qu’il vive dans la fumée, avec les rideaux tirés.

Premières impressions des personnages : Holmes est grand, athlétique, bien que sa figure soit maquillée trop blanche.

Watson, plus petit, mince, moustache, horrible costume, mais je le trouve sexy et j’ai bien aimé son rôle de garde-fou du détective, son rôle d’ami, même si Holmes lui répète à l’envi qu’il n’est pas son ami.

Watson ne veut pas qu’il se drogue et leur passe d’arme à la canne bouge dans tous les sens. Dès le départ, le rythme est là.

Petite psychanalyse à la Freud ?

Arrive Irène Adler pour un pas de danse avec l’homme du 221b. Là, bien que la scène soit sensuelle, je n’ai pas aimé l’actrice, sa manière de parler, d’en faire trop, et la robe qu’elle portait, bien que l’échancrure ait dû ravir les premiers rangs, elle n’était pas victorienne.

Mention spéciale à l’inspecteur Lestrade qui mérite une invitation à un prochain dîner de cons… Lapsus dans ses expressions, nous sortant des « ne pas chercher Médée à quatorze heures » ou « on n’est pas sorti de l’asperge« , jonglant maladroitement avec les mots, les tordant dans le mauvais sens, se moquant bien du style.

Il est drôle et il jalouse Holmes parce qu’il ne lui arrivera jamais à la malléole.

Si le commissaire Lestrade débarque à Baker Street (sans savoir que Holmes est vivant – on ne lui dit jamais rien), c’est parce qu’il a un mort sur les bras et que, comme d’habitude, il ne sait pas comment résoudre son enquête.

Une enquête ? Voilà le mot magique qui va booster le moral de Sherlock Holmes. Bien que lorsqu’il apprend l’endroit du crime, il se doute qu’il doivra affronter ses vieux démons…

Je vous explique la future enquête qui va se dérouler dans une ambiance angoissante : nous sommes le soir de Noël et notre petit monde (Irène comprise) file en barque vers l’île.

620658815Cette île possède un manoir et c’est là que Sherlock a passé son enfance.  Enfance que l’on doute brisée par quelque chose de grave.

Mais en ce qui nous concerne, c’est le comte Arthur Blackmore a été trouvé mort au pied de la falaise… Suicide ou meurtre ? Je ne vous gâche pas la surprise de ce que Holmes vous apprendra sur le comte.

Où est l’angoisse ? *roulement de tonnerre* C’est une île que l’on dit maudite, elle serait, selon la légende, sise sur la Bouche des Enfers *roulement de tonnerre* et elle est constamment envahie par les brumes (qui ne comptent pas pour des prunes).

De plus, on accède à cette île maudite à l’aide d’un passeur encapuchonné dans un sinistre manteau… Ce mec fait froid dans le dos lorsqu’il tend la main pour recueillir son obole.

Le huis clos ? L’île se retrouvera cernée par les glaces… Coupée du monde !

Je vous avais parlé de l’ambiance à la Tim Burton sur scène et dans l’adaptation ? Oui, et bien, j’vous explique plus en détail :

Avec la rencontre du fils du châtelain, Richard Blackmore, en version chapelier fou et taxidermiste dingue, on ne pouvait pas mieux tomber. Mr. Lewis Carroll fut son professeur de littérature. Suite à un traumatisme violent, le jeune comte infortuné n’a jamais grandi. Il est un peu innocent, simple d’esprit, sporadique… Thierry Janssen endosse ce rôle magistralement.

3362515160.4Sa mère, la mystérieuse comtesse Margaret Blackmore (et épouse du défunt Arthur), est une parfaite silhouette Timburtonienne qui cache à tous un passé inavouable. Flanquée d’Oswald, un majordome monstrueusement bossu et d’un chien nommé Cerbère, pour parachever l’ambiance fantastique.

600503442Quoi de mieux pour faire remonter à la surface les blessures de l’enfance de Sherlock ?

La belle Irène ? Oubliant Holmes, elle se métamorphose en une vamp sensuelle en quête d’hommes à croquer ou de bijoux à dérober, dans l’ordre ou le désordre. Dans le rôle, Ana Rodriguez m’a moins convaincue que les autres.

Et c’est parti pour un autre moment de folie, sans temps mort, mais où les cadavres se suivent à la queue-leu-leu !

Le château est macabre, le parfait décor pour des incantations sataniques ou des étranges rituels de magie noire.

1036181541On se croirait dans Alice au pays des Merveilles avec le Chapelier fou qui s’amuse à servir le thé, sans oublier des allusions au Docteur Jekyll et Mr. Hide et au mythe du Cthulhu, de Lovecraft. Les références sont trop nombreuses et il faudrait une seconde vision pour tout repérer.

En quelques mots, il y a des squelettes dans les placards, les gens perdent la tête, les cadavres disparaissent et Sieger, le fantôme du père de Holmes erre sur la lande…

Voici Sherlock Holmes à la recherche de ses racines, tentant de résoudre le nouveau mystère et un ancien, que je ne dévoilerai pas. Il lutte contre la figure paternelle, ressentant des bouffée de nostalgique de l’amour maternel.

L’homme de Baker Street doit affronter le déferlement de ses émotions : « Tous ces souvenirs m’empêchent d’y voir clair. Je ne sais plus qui je suis » nous dira-t-il.

Oui, Sherlock Holmes, bien qu’il le cache, nous laisse apercevoir une part de son humanité, celle qu’il cache bien.

« Te crois-tu assez courageux pour vaincre tes propres démons ? » demandera Violet, la mère de Sherlock Holmes, dans un rêve.

Non, on ne connaît pas le véritable nom des parents de Holmes, mais les holmésiens sont partis du principe que si Holmes, durant le Grand Hiatus, a choisi de voyager sous le nom de Siegerson, c’était en référence au prénom de son père « Sieger » puisque son nom voudrait dire « Le fils de Sieger ».

Quand à la mère et son prénom « Violet », cette hypothèse vient du fait qu’une bonne moitié de ses clientes se prénomment Violet et que c’était le prénom de la mère de Conan Doyle.

Certes, l’auteur prend des libertés avec l’enfance du héros. Le tout est supposé, puisque nous savons peu de chose… Pour ne pas dire rien. C’est ici que l’holmésien fera la différence avec le non-initié.

Les ingrédients d’un bon moment sont donc tous réunis pour le plus grand plaisir des grands : crime, sang, vengeance, jalousie mortelle, des passages secrets menant droit aux Enfers débordants de flammes dévorantes, mystère et introspection au son d’un violon tout aussi endiablé…

Oui, tout est fait pour terroriser et pour plaire à un public friand de mystérieux et de macabre.

Attention, ne mangez rien, les mets sont empoisonnés ! Quant au cake à la carotte de la mère de Sherlock, c’est sa madeleine de Proust.

4105198077Une enquête parsemée de cadavres et de fausses pistes… Mais sont-elles si fausses que ça, les pistes ? Holmes a l’air de patiner un peu sur cette enquête, se faisant prendre à partie par l’inspecteur Lestrade.

Ah, Lestrade n’en a pas fini de jalouser l’intelligence du grand Sherlock Holmes qui possède cette mémoire étonnante et cette logique tellement prompte  et … intuitive.

Nous aurons même droit à certaines interrogations que la plupart des holmésiens se sont posées un jour, que certains auteurs ont mises en scène (L’ultime défi de Sherlock Holmes). Une fois de plus, cela ravira l’holmésien, quel que soit son niveau (les niveaux 7 à 10 ne doivent pas oublier de prendre leurs pilules).

Thierry Janssen s’inspire de l’œuvre d’Arthur Conan Doyle, multipliant les clins d’œil au canon holmésien, aux films et séries, entrant aussi dans le terrier de « Alice » et faisant référence à la « Chasse au Snark » (toujours de Lewis Caroll).

J’ai adoré Holmes (Nicolas Ossowski) qui a une allure parfaite, très calme,  très britannique  et qui convient  bien  personnage de Sherlock.

Un tonnerre d’applaudissement aussi pour Watson (le jeune Othmane Moumen) et son agilité de cabri, sa bienveillante patience et son amitié indéfectible, car Sherlock Holmes est plutôt rugueux malgré ses apparences de Dandy : « Seule la logique vous sauve de l’ennui ».

Lestrade souffrira d’irritation chronique devant tant de suffisance. Lestrade, notre enquêteur  maladivement jaloux de Sherlock Holmes et totalement dépourvu d’imagination.

Pas d’hérésie canonique non plus avec des ustensiles inadaptés : Holmes et Watson porteront une grande cape, pour aller sur l’île, mais pas un vilain macfarlane. J’aurais bien piqué leurs capes à la fin de la représentation, d’ailleurs. Juste un petit deerstalker passe-partout et pas l’horrible que nous voyons dans certains films.

Oui, l’univers de Conan Doyle était bien présent, mâtiné de celui d’autres.

Un final on ne peut plus inattendu, mais tout à fait plausible. « Inattendu » dans cette pièce, mais j’avais déjà lu de pareils scénarios… cela ne m’a pas empêché de le savourer.

Même la musique était bien trouvée. Heureusement, une mauvaise musique aurait fait foiré l’excellente mise en scène.

Les coups de tonnerre et les éclairs sont de la partie, les coups de feu tirés dans le mur aussi, ainsi que les musiques d’épouvante. A croire que le tout fut savamment orchestré par … le Diable  lui-même.

Dans cette pièce, les surprises déferlent dans un rythme infernal, « à en avoir la chair de poulpe » selon le mot de l’inspecteur Lestrade, qui se gorge de lapsus drolatiques.

Il y a une accumulation de procédés qui donneront à cette mise en scène un côté satirique très désopilant et le texte est bardé d’humour et de parodies savoureuses qui a tenu le public en haleine.

MAGNIFIQUE !

Allez, deux p’tit extraits :

Sherlock Holmes : Je ne suis qu’un mensonge ! Une erreur ! L’Enfant d’un ange et d’un démon !!!
Lestrade : Vous aussi vous croyez à ces légendes ?
Sherlock : Absolument pas. C’est juste pour l’atmosphère !

****

Sherlock : Ces traces confirment qu’on a bien traîné ici les corps du Comte et d’Oswald. Sentez-vous ce courant d’air ? Ce passage secret ouvre sur l’extérieur.
Watson : Aïe !
Sherlock : Quoi ?
Watson : Je me suis brûlé avec la cire.
Sherlock : Vous êtes plus douillet qu’une femme ! Approchez votre flamme par ici, près de la roche. Vous voyez ?
Watson : Qu’est-ce que c’est ?
Sherlock : Des symboles cabalistiques. Ces dessins m’ont l’air très anciens. Ils datent certainement de bien avant la construction du Manoir.
Watson : Mais où  sommes-nous ?
Sherlock : Dans la Bouche des  Enfers !!!
Watson : Bon sang de bonsoir !
Sherlock : Silence !

Challenge « Le mois anglais »

CHALLENGE - Mois anglais - keep-calm-and-read

Le mois anglais avec Lou du 1er au 30 juin 2013…

Oui, je sais, j’avais dit « plus de challenge ! Non, pas « plus » dans le sens de « + » mais dans le sens de « plus du tout – STOP »…

Et voilà que Titine du blog « Plaisirs à cultiver », là où je participe au challenge « I Love London » me propose de participer au challenge du Mois Anglais puisque j’ai bien rempli leur challenge et que j’étais première avec 10 lectures (un challenge que je devrais arrêter puisque rempli mais que je continue parce que j’aime ça).

J’ai eu beau refuser, elle m’a inscrite d’office… pauvre de moi. Oh, vous n’avez pas l’air de me croire.

D’accord, ce ne sera pas une somme de travail, que de lire des romans, mais bon, en juin, je suis deux semaines en vacances… Obligée de lire au bord de la piscine !

Obligée aussi de vérifier que j’emmène les bons livres dans ma valise…

Sherlock Holmes sous toutes ses formes : Bilan ICI

01/06 : Marx Roland : Jack l’Éventreur et les fantasmes victoriens
02/06 : Stuart Davies : Le livre des morts
04/06 : Arthur Conan Doyle : La Vallée de la peur
05/06 : Arthur Conan Doyle : Souvenirs de Sherlock Holmes
06/06 : Adrian Conan Doyle : Les exploits de Sherlock Holmes
08/06 : Mack-Citrin :
Sherlock Holmes et associés 1 : Affaire Zalindas
10/06 : Sherlock’s Story 4 –
Les Dentelles de la reine
12/06 : Sherlock’s Story 5 –
Les Faux-monnayeurs de Londres
14/06 : Sherlock’s Story 8 –
La maîtresse de l’Attorney
16/06 : Davidson :
Élémentaire, mon cher Holmes

Un certain docteur Watson : David Stuart Davies

Titre : Un certain docteur Watson

Auteur : David Stuart Davies
Édition : Fetjaine (2013)

Résumé :
Comment tout a commencé Médecin militaire en Afghanistan en 1880, John Walker fuit l’horreur des combats pour se réfugier dans l’alcool.

Déshonoré, il est chassé de l’armée et renvoyé en Angleterre. Lors du voyage de retour, il tombe entre les mains d’un mystérieux réseau aux activités troubles.

Il découvre bientôt que le chef en est le professeur Moriarty, qui le rebaptise Watson et lui confie la mission d’espionner un jeune détective dont la réputation ne cesse de croître à Londres, Sherlock Holmes.

Mais Watson et Holmes se lient bientôt d’amitié et le docteur s’efforce alors de se défaire de l’emprise de Moriarty. Une entreprise mortelle.

Critique : 

Hérésie ! Sacrilège ! Blasphème ! Profanation ! Outrage ! À l’assassin !  Au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! Je suis perdue, je suis assassinée, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent…

Pardon, je voulais dire « on m’a dérobé mon cher docteur Watson » !

Rassurez-vous, ma lecture fut des plus agréables, mais j’avoue que j’aurais pu crier tout cela en découvrant ce chouette pastiche holmésien…

Pourtant, c’était pas gagné d’avance de chambouler le canon (l’ensemble des aventures de Sherlock Holmes écrites de la main de Sir Arthur Conan Doyle – 4 romans et 56 nouvelles, publiées entre 1887 et 1927) et de faire de ce cher docteur Watson un homme à la solde du  professeur Moriarty, le Napoléon du crime !

QUOI ? Ah, j’entends que certains se sont étranglés à cette idée un peu hérétique, à cette vision pour le moins dérangeante.

L’auteur n’est pas le premier à me faire crier : Nicholas Meyer et sa « Solution à 7% » où le professeur Moriarty n’était qu’une projection de l’esprit drogué de Holmes m’avait déjà scié et Michael Dibdin m’avait tué avec son « Ultime défi de Sherlock Holmes ».

Ici, je dois dire qu’une fois la surprise passée, le scénario tient la route et m’a emballé.

Le docteur John Walker, qui n’est pas « Texas Ranger » mais médecin militaire en Afghanistan, s’est fait radier de l’armée pour avoir tutoyé jusqu’au bout une bouteille de Cognac. Hips ! Sans doute est-il parent avec le célèbre Johnnie Walker…

C’est lors de son voyage de retour qu’il tombe entre les mains du réseau criminel de Moriarty, qui le rebaptise « Watson » et lui confie la mission d’espionner Sherlock Holmes, un jeune détective dont la réputation ne cesse de croître à Londres.

Watson n’a pas trop envie, mais on ne dit pas « non » à Moriarty, sinon… Couic ! Et puis « Plouf dans la Tamise ».

Moriarty, la Némésis de Holmes… Moriarty, un homme intelligent qui a sombré du côté obscur de la Force, nous montrant ce que Holmes aurait pu devenir s’il y avait succombé, lui aussi.

Moriarty, qui, tel un marionnettiste, tire les ficelles de tous ses pantins, dont Watson. Ce Napoléon du crime, qui, tel un scénariste diabolique, écrit l’histoire qu’il veut voir jouer. Tout est prévu… Même l’adresse du 221b. Tout, je vous dis ! Ça fait froid dans le dos, croyez-moi. J’ai poussé quelques « oh » ou « Gottferdom » d’exclamation.

Tel un Dieu qui déciderait de s’inventer un monde, Moriarty le crée de toutes pièces, décidant de qui jouera quoi.

MAIS ! Si les pantins sont sans vie quand le marionnettiste ne tire pas les ficelles, si les personnages de papier n’ont pas de vie propre en dehors de ce que le scénariste leur fait réaliser (désolé, monsieur Pierre Bayard), les créatures de Dieu possèdent une chose : le libre arbitre ! La capacité de réfléchir et d’agir en dehors de tout contrôle.

Voilà pourquoi l’exemple d’un Dieu s’imposait pour comparer Moriarty, plus qu’un scénariste ou marionnettiste…

David Stuart Davies n’est pas un novice dans le domaine de Sherlock Holmes, loin de là. Ceci n’est pas son premier livre, il maîtrise le sujet et son livre est un régal.

Ses personnages sont plausibles, canoniques et j’ai bien aimé les quelques petites confidences de Holmes sur l’amour et le sexe.

L’alternance entre le récit en lui-même (du narrateur) et les extraits du journal de John Walker ajoutaient de la clarté dans le récit, une alternance de point de vue des plus intéressantes à lire, le changement de police de caractère accentuant encore un peu plus le côté « autre récit ».

Lecture « confort » aussi en raison de l’interligne 1,5 entre deux paragraphes. Plus clair et mes yeux ne s’en portent pas plus mal.

Bien que j’ai eu droit à une resucée de « Une étude en rouge » et une partie du « Signe des quatre » que je connaissais, le fait qu’ils soient revisités fut une agréable surprise. Bien vu !

Par contre, je me pose des questions sur un personnage… En est-il vraiment ou n’en est-il pas ? Agent double ou triple ? J’espère avoir la réponse dans le tome suivant.

Alors ? Watson utilisera-t-il son libre arbitre ? Holmes est-il aveugle ? Que va faire Moriarty ? Et comment tout cela se terminera-t-il ?

Vous le saurez en lisant « Les Nouvelles enquêtes de Sherlock Holmes », en vente dans toutes les bonnes librairies.

Recommandée par une éleveuse de polars en tout genre – dont un sacré cheptel de polars holmésiens font partie du troupeau.

Mais cet avis n’engage que moi…

(1) Extrait de « L’Avare » de Molière à partir de « justice, juste ciel » et jusque fin premier paragraphe.

Titre participant aux Challenges « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict,  « Thrillers et polars » de Liliba,  « Polar Historique » de Samlor et « I Love London » de Maggie et Titine.

L’Affaire Nicolas Le Floch : Jean-François Parot [Nicolas Le Floch 4]

Titre : L’Affaire Nicolas Le Floch

Auteur : J-F Parot
Édition: 10-18 (2004)

Résumé :
En ce mois de janvier 1774, Nicolas Le Floch, le célèbre commissaire au Châtelet, est d’humeur sombre.

Sa maîtresse, la belle et capricieuse Julie de Lastérieux, est retrouvée empoisonnée et tous les indices le désignent comme coupable.

Qui cherche à compromettre le protégé du roi et du lieutenant général Sartine ?

Pour prouver son innocence et démêler les écheveaux de cette affaire qui met directement en péril la sûreté de l’Etat, Nicolas doit se cacher.

Au service du Secret du roi, il découvrira les cruelles subtilités des complots de cour.

Avec l’aide du fidèle inspecteur Bourdeau, tandis qu’entre Londres, Versailles et Paris les factions rivales s’affrontent, il devra déjouer bien des pièges.

Après « Le Fantôme de la rue Royale », c’est avec le même plaisir que nous retrouvons l’intrépide et talentueux Nicolas Le Floch dans une aventure sur fond de fin de règne, alors que la colère du peuple commence à gronder.

Critique :

Ouh, il l’a mauvaise, le Nicolas ! Colère noire, même. Jalousie ? Oui, un peu. On lui pardonne, voir sa maîtresse minauder auprès d’une espèce d’éphèbe alors qu’elle l’avait sois disant invité pour un dîner en tête à tête… ça la fou mal. Il claque la porte.

Pour les ignorants du fond de la classe, je parle de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet (Paris – nous sommes en 1774) et pas du lutin dont la femme chante à voix basse !

Ah, mon Nico, tu n’aurais pas dû retourner chez cette pouffiasse en pensant que tu allais te réconcilier… Tu l’as bien vu, elle faisait la fête bien que tu sois parti. Et cette bouteille de vin, cet excellent Tokay, tu aurais mieux fait de l’oublier au lieu d’aller le récupérer dans la cuisine.

Gênant lorsque, à votre réveil, on vous annonce que votre maîtresse est plus raide que la Justice et plus morte que morte. Empoisonnée, la bougresse.

Qui c’est qui est soupçonné ?? Nicolas ! Toutes les preuves convergent (un mot que j’adore) vers lui. Toutes ? Oui, toutes. Un peu louche, non ?

Nicolas sur la sellette, c’était inattendu. Sartine qui l’envoie au vert, encore plus, bien qu’il le soutienne et croit en son innocence. Quant à l’inspecteur Bourdeau, il fait en sorte de grimer Nicolas pour qu’il enquête lui-même sur son affaire.

Je m’attendais à une plus forte cabale contre Nicolas, mais elle ne prend pas beaucoup de pages sur les 393 que compte le livre.

L’enquête avance et puis, bardaf, plus haut, on leur met des bâtons dans les roues pour qu’ils arrêtent d’enquêter. Le pouvoir était aussi corrompu que celui de maintenant, pas d’Internet pour propager les rumeurs, mais malgré tout, la populace gronde de plus en plus contre son roi, le numéro XV.

Là-dessus, l’enquête est mise en veilleuse et le roman prend une autre tournure, Nicolas Le Floch se transformant en James Bond – l’Aston Martin et les gadgets en moins – et le voilà parti jouer l’espion à Londres, chevalier d’Eon et tentatives de meurtres comprises dans le prix.

A ce moment là, je ne comprenais pas très bien où l’auteur voulait en venir… La fin vous l’expliquera.

Les personnages sont fidèles, ils évoluent et on voit que les liens qui les unissent sont plus fort que lors de la première enquête. 14 ans ont passé et Le Floch a prouvé sa valeur en tant que commissaire incorruptible.

Sartine, le lieutenant général m’étonnera toujours. Derrière ses manières bourrues, on sent bien qu’il a de l’estime pour son commissaire. Il lui fera comprendre par petites touches, sans pour autant ôter sa carapace. Je l’aime bien, lui.

Le Paris de l’époque est bien rendu, le langage utilisé est d’époque, subjonctif imparfait usité (dont celui du verbe « recevoir »), tournures de phrase dont nous n’avons pas l’habitude, descriptions de recettes de cuisine, des bons mots, la vie de parisiens – avec ses petites misères – nous est décrite et on a même le droit de rentrer dans le Versailles de cette fin du XVIIIème siècle…

Tout cela vous fait voyager dans le temps plus vrai que nature.

Par contre, un passage que j’ai moins aimé, c’est la lente et looongue agonie de Louis XV, tué par la petite vérole. J’ai zappé quelques lignes et je ne lui ai pas tenu la main (risque de contagion !).

Bon, je veux bien que je suis dans un « polar historique » et que de ce fait, je sais que je vais manger de l’Histoire, mais faudrait pas oublier le côté « polar » ! Je n’ai rien contre le reste, mais l’auteur aurait pu faire agoniser le roi en moins de pages.

Ah ben tiens, l’enquête principale redémarra grâce à la mort du Roi. Surtout à cause du changement de pouvoir, parce que le roi avait Le Floch a la bonne.

Enfin, ça bouge un peu, du côté de nos policiers, ça complote, ça tend des pièges, ça fait des filatures et « fiat lux » !

Quand Nicolas explique tout, on comprend mieux…

Le livre est agréable, historiquement bien foutu, mais il souffre d’un essoufflement au moment du voyage de Nicolas à Londres et lors de la mort du roi.

Comme je vous le disait, au début de ma lecture, je pensais que Nicolas serait mit plus à mal par les accusations d’empoisonnement.

Heureusement que non, parce quand on apprend, durant notre lecture, ce que l’on faisait aux suspects et à quel genre de simulacre de procès ils avaient droit, on en frémit ! On intruisait uniquement à charge…

3 étoiles, 1 de perdue à cause des passages plus lent. Oui, je chicane, mais j’ai hâte de retrouver mon commissaire et sa nouvelle assistante féline, sans parler de son… Je sens que je ne vais pas m’embêter !

Livre participant aux Challenges « Thrillers et polars » de Liliba, « Polar Historique » de Samlor, à l’Objectif « PAL Noire à Zéro » de George et « Vingt Mille Lieues Sous Mes Étagères » by The Cannibal Lecteur.

La Ligne verte – Tome 6 – Caffey sur la ligne : Stephen King

Titre : La Ligne verte, tome 6 : Caffey sur la ligne                big_5

Auteur : Stephen King
Édition: Librio (1996)

Résumé :
– Tu dois le sortir de là, Paul. Il faut le sortir de là ! Tenter une évasion, mentir, prendre des risques…

John Caffey doit sortir de sa cellule. Janice, la femme de Paul l’a compris. Tous le savent. Cet homme est pur…

Comme l’agneau qui vient de naître, comme le Fils venu sauver les hommes. Mais la tragédies est en marche.

Au bout du corridor, l’odieuse machine attend une victime. Le sacrifice doit être consommé. Alors, quand vient son tour de remonter la ligne verte, qui sauvera John Caffey ? Qui peut le sauver ?

Paul Edgecombe voudrait oublier. Oublier que, parfois, il n’existe aucune différence entre le salut et la damnation éternelle.

Et, lorsqu’il cherche le sommeil, ce qu’il voit, ce sont les yeux toujours humides de John Caffey, l’homme miraculeux aux larmes éternelles…

Critique :

Mouchoirs !!

L’exécution de John Coffey, quand l’émotion est palpable et que la salive ne descend plus dans la gorge, que vous avez mal à votre gueule (pour parler mal) à force de crisper les mâchoires devant une injustice avec un grand « I ».

Un miracle de la nature mis à mort…

Oui, j’ai pleuré en lisant le dernier tome. Oui, ce livre a eu des conséquences sur ma manière de penser. Oui, il m’a marqué, plus que d’autres. Oui, il en reste des traces encore maintenant, dès années après ma lecture.

Oui, en y repensant, j’ai encore mal ma gueule…

Merci à Stephen King de l’avoir écrit.

Challenge « Les 100 livres à lire au moins une fois » de Bianca et « La littérature fait son cinéma – 3ème année » chez Kabaret Kulturel.

La Ligne verte – Tome 5 – L’équipée nocturne : Stephen King

Titre : La Ligne verte, tome 5 : L’équipée nocturne     big_5

Auteur : Stephen King
Édition: Librio (1996)

Résumé :
« J’l’ai fait. J’l’ai fait, pas vrai ? » répète John Caffey de sa voix basse.

Oh, oui ! il l’a fait ! Il l’a fait pour Mister Jingles et pour Paul Edgecombe. Et ses larmes ont cessé de couler. C’est vrai, pour Delacroix, il n’y pouvait rien. Mais pourquoi ne le ferait-il pas pour Melinda ?

Cette idée folle a germé dans l’esprit du gardien-chef. John Caffey, le colosse étrange et doux, le meurtrier des petites Detterick, peut sauver Melinda. Il est le seul. Paul doit seulement le conduire jusqu’à elle.

Briser le règlement, immobiliser Percy, sortir le prisonnier…

L’expédition est insensée. Mais Paul est allée trop loin… Une onde de choc… Une rafale de vent… Un hurlement… Et cette nuit, cette nuit terrifiante qui n’en finit pas…

Critique :

Moi aussi j’avais compris que Caffey était innocent et qu’il avait un don dans les mains. Montagne de muscles, esprit simple, mais doux.

C’est ici que Paul va parler à ses collègues du don de Caffey et qu’ils mettront au point une folle équipée.

Suspense, lors de cette folle sortie, mon coeur s’est emballé et j’ai crains que malgré tout, Caffey soit tout de même mis à mort…

Ici aussi je suis passée par bons nombres d’émotions, mais la plus prégnante était celle qui ne me lâchait pas d’une semelle et le sentiment qu’une horrible injustice allait avoir lieu et qu’il m’y faudrait y assister, impuissante, tout autant que les gardiens.

Challenge « Les 100 livres à lire au moins une fois » de Bianca et « La littérature fait son cinéma – 3ème année » chez Kabaret Kulturel.

La Ligne verte – Tome 4 – La mort affreuse d’Edouard Delacroix : Stephen King

Titre : La Ligne verte, tome 4 : La mort affreuse d’Edouard Delacroix

Auteur : Stephen King                                          big_5
Édition : Librio (1996)

Résumé :
Sur le lino vert du pénitencier, Mister Jingles gît dans son sang. Dans ses petits yeux noirs de souris, une expression d’agonie et de stupeur bien trop humaine.

Au-dessus de lui, Percy sourit. Et le hurlement de Delacroix n’y change rien. Le tonnerre, ce jour-là, n’avait cessé de gronder.

Le ciel était lourd de nuages, déchiré d’éclairs. Une tornade meurtrière s’était levée. Les éléments déchaînés protestaient. C’était l’exécution de Delacroix.

Autour de la chaise électrique, Percy s’affaire. Il jubile. C’est son heure. C’est lui qui pose le masque sur le visage du condamné, lui qui lève la main pour.

Mais quelque chose ne va pas! Oh! un simple détail. Les autres n’ont rien vu! Et cette fois, hélas, John Caffey, oui, John Caffey lui-même n’y peut rien.

Critique :

Là, j’ai vraiment eu envie de tuer de mes propres mains ce fils de sa mère de Percy.

La souffrance, il s’en nourrit, surtout de celle des autres. Mais là, on dépasse toutes les bornes et, bien que Delacroix ait du sang sur ses mains, il ne méritait pas une telle mort. Elle s’étale sur plusieurs pages et j’ai poussé un cri muet de terreur, imaginant ce qu’un homme pouvait ressentir.

Percy se fera taper sur les doigts par ses collègues.

Delacroix a réussi à faire naître de l’empathie chez moi. Comme quoi, même les criminels peuvent nous émouvoir de temps en temps, sous la plume de King dans ses meilleurs jours.

Challenge « Les 100 livres à lire au moins une fois » de Bianca et « La littérature fait son cinéma – 3ème année » chez Kabaret Kulturel.