Titre : Coeur de loup
Auteur : Katherine Rundell
Édition : Folio Junior (2019)
Édition Originale : The Wolf Wilder (2015)
Traduction : Emmanuelle Ghez
Résumé :
Féodora a grandi parmi les loups. Ils sont tout pour elle et, bientôt, elle deviendra maître-loup, comme sa mère. Mais ce destin extraordinaire est anéanti quand surgit l’armée du tsar, dévastant tout sur son passage.
Alors que sa mère est faite prisonnière, l’intrépide Féo part avec sa meute à travers les forêts enneigées de Sibérie. Bravant l’ennemi, le froid, les tempêtes, elle est prête à tout pour la sauver…
Critique :
♫ Coeur de loup ♪ est le genre de titre qui va donner des envies de chanter à toutes celles et ceux assez âgées, en 1988, pour s’être trémoussé sur le titre de Philippe Lafontaine, tentant, tant bien que mal, d’en comprendre les paroles.
Pas de chanson dans ce roman, qui hésite entre le conte, le récit initiatique, la fable fantastique, hormis la musique horrible de la tyrannie humaine, de la folie qui s’empare d’un homme, un gradé de l’armée du tsar.
L’autre musique qui lui répondra, c’est l’amitié d’une jeune fille (Féodora) pour les loups, l’amitié qu’elle trouvera aussi avec un jeune garçon, puis avec toute une bande de jeunes un peu foufous. C’est aussi la ténacité d’une jeune fille, prête à tout pour sauver sa mère que l’on a emmené.
Je soulignerai d’abord les points négatifs de ce récit : les enfants, à peine 13 ans, ont un langage d’adultes. Féodora, qui s’occupe des loups qu’il faut ensauvager (car ils ont vécu dans des maisons, chez des pétés de thunes), peut monter sur leur dos et les utiliser comme s’ils étaient des chevaux.
Une gamine de 13 ans ne devait pas peser lourd dans la Russie du Tsar Nicolas II, mais tout de même, le squelette d’un loup n’est pas conçu pour porter des enfants. Là, on entre dans le domaine du fantastique.
Et puis, j’ai trouvé que les personnages étaient caricaturaux, autant dans les gamins que dans le grand méchant Rakov. En fait, personne n’évolue, dans ce récit. Féodora reste la même jusqu’au bout et il m’a été impossible de m’attacher à elle (imprudente, irréfléchie).
Alexeï, personnage assez lourd, n’évolue pas d’un iota, heureusement que Ilya, lui, change. Malgré tout, les deux garçons semblent arriver tel un deus ex machina et pas que eux.
On se retrouve dans un roman où se sont les enfants qui sont prêts à faire la révolution tandis que leurs parents tremblent de tous leurs membres et papotent, le cul assis par terre. Le final, bien que bienheureux, n’est pas très réaliste. Mais au moins, il met du baume au cœur.
Par contre, la Russie d’avant la révolution (on parle d’un tsar dont le fils est malade et de Lénine envoyé en Sibérie) n’est pas assez détaillée. J’ai eu bien du mal à m’y projeter, si ce n’était le froid intense. Le récit va trop vite, tout s’enchaîne rapidement et bien que la troupe ait subi des pertes, cela ne m’a tiré aucune larme.
Les points positifs ? J’ai passé du temps dans la neige, à me geler les miches, mais en compagnie de loups, ce qui n’est pas rien. J’ai vécu une aventure un peu folle, participé à une révolution (ou une révolte ?) impossible et mis à terre un vilain méchant. Pas réaliste, mais bon, je fais ce que je peux pour trouver des points positifs.
Ce roman rentrera dans ma biblio, je n’irai pas l’abandonner dans une boîte à livres, il ne servira pas de cale pour un meuble bancal, malgré ma déception littéraire, surtout qu’une de mes copinautes l’avait adoré.
Ma note sera moins haute que la sienne…
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°229] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°29].