Titre : L’île des chamanes
Auteur : Jay Kim
Édition : Matin Calme (04/02/2021)
Édition Originale : Creepy Island (2014)
Traduction : Choe Ae-young et Jean Bellemin-Noël
Résumé :
Profiler VS Serial killer aux pays des chamanes Alléchant et haletant ! Nuits blanches garanties ! Rebondissements, fausses-pistes et twists !
KIM Seong-ho est un profileur réputé de Séoul chargé d’une enquête sur un cyberharcèlement. Très vite, les suspects se retournent contre lui, piratent ses comptes et exposent publiquement sa vie.
Pour le sortir de ce piège, son chef lui confie une nouvelle enquête loin de Séoul, sur l’île de Sambo. Dans ce haut lieu du chamanisme, trois femmes ont disparu, probablement victimes d’un serial killer. Kim Seong-ho est accompagné par Yeo Do-yun, conservateur de musée, spécialiste du folklore et des rites chamaniques, notamment du ssitgim-gut de Sambo.
Le ssitgim-gut est littéralement : » le rituel pour laver les sentiments d’amertume et de rancune éprouvés par le défunt ou la défunte au moment de son trépas « . Mais sur l’île, en ce mois de janvier, dans l’air glacial fouetté par la pluie et les vagues, les victimes ne sont pas encore prêtes au pardon.
De mystérieux conciliabules nocturnes ont lieu entre deux silhouettes, des chiots sont tués, une atmosphère de plus en plus lourde s’abat sur les épaules de Kim Song-ho qui commence à ressentir d’étranges maux de têtes à mesure que des souvenirs personnels viennent se mêler à son enquête…
Suspens, twists, rebondissements, voici un polar qui, à mesure qu’on le lit, devient de plus en plus addictif ! Avec une écriture patiente, très narrative, sans à-coups, l’autrice emmène peu à peu le lecteur dans une pure cérémonie chamanique, dont tous les nœuds sont loin d’être délivrés… Un pur thriller ! Un régal !
Critique :
« Alléchant et haletant ! Nuits blanches garanties ! Rebondissements, fausses-pistes et twists ! Voici un polar qui, à mesure qu’on le lit, devient de plus en plus addictif ! Un thriller au pays des chamanes! ».
Tous ces qualificatifs se trouvaient indiqués dans les résumés du livre (Amazon, Babelio) et le côté thriller au pays des chamanes vient de chez l’éditeur, Matin Calme.
Je cherche encore le côté thriller, le côté addictif, haletant et alléchant.
Pour ma part, je me suis ennuyée dans cette lecture, tellement ennuyée qu’à un moment donné, mes yeux se sont fermés au-dessus du livre, je l’ai posé et s’en est suivi une méga sieste de 2h ! Pour les nuits blanches, il faudra me trouver autre chose.
Au moins, cette sieste, qui a été réparatrice, apportera une étoile de plus à ce thriller qui n’en était pas un, tant il était lent, mou et ne deviendra jamais trépidant.
M’attendant à être dépaysée sur une île où l’on pratique le chamanisme, j’ai été plus que déçue puisque du chamanisme, il en sera peu question. Certes, l’une des femmes disparues sur l’île de Sambo était chamane, mais à la fin de cette lecture, je ne suis pas plus avancée sur le sujet, hormis quelques petits détails.
Peu de détails sur les décors, peu de descriptions, que ce soit durant la première enquête à Séoul ou sur l’île de Sambo. Pour une fois, je n’ai pas décollé de mon canapé et mon immersion dans un autre pays a été loupée sur toute la ligne.
Les personnages ne m’ont pas plus emballés que ça, je les ai trouvé fades, sans relief, sans vie, bref, je n’irai pas boire un verre avec eux et je n’ai pas été mécontente de les quitter. Lorsque je les suivais dans l’enquête, ils ne me semblaient pas réels, vivants…
Même leurs actions, leurs dialogues, manquaient de convictions, n’avaient pas de peps, étaient plats, sans vie.
Le problème est venu aussi des noms coréens, pas toujours facile à retenir (là, je suis fautive, enfin, ma mémoire). De plus, j’oublie toujours qu’ils mettent le nom de famille avant le prénom et j’avoue avoir fait une sacrée soupe avec les personnages. La faute m’incombe sur ce point de vue là.
Si le manque de rythme était déjà un problème, un autre est venu se greffer : la narration au présent, que je n’ai jamais aimée et que je trouve plus casse-gueule que celle faite au passé (sauf rares exceptions).
Avec un récit au présent, il faut soigner la narration et dans ce cas-ci, j’ai trouvé qu’elle manquait de style, qu’elle était plate, donnant au récit un air brouillon, comme s’il avait été écrit par une autrice non confirmée ou faisait partie d’un premier jet, avant correction et polissage de la narration.
C’est bien simple, les phrases semblaient manquer de naturel. Rien de ce que je lisais ne me plaisait, à tel point que j’ai sauté des pages entières.
Lorsque je lis un roman policier, j’apprécie aussi la finesse dans les éléments ou indices que nous donnent les auteurs/autrices. Ici, l’autrice y est allée à la pelleteuse dans les indices. C’était tellement énorme que j’ai compris avant notre profileur où étaient cachés les corps, qui était le coupable, qui se vengeait ainsi et pourquoi… Même pas drôle !
Ok, il restait un truc que je n’avais pas vu venir, puisque bien caché par l’autrice, mais cela fait peu, limite un biscuit à bouffer une fois que l’on a tout déduit. Il y a plus de suspense dans une épisode de Columbo.
Bref, c’est une rencontre loupée avec le polar de cette autrice sud-coréenne qui promettait bien des choses et qui n’a pas tenu ses promesses électorales.
Un thriller qui porte bien mal son nom, selon moi. La rencontre espérée n’a pas eu lieu avec moi. Tant pis, ou dommage.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°127], Le Mois du polar chez Sharon – Février 2022 [Lecture N°09] et Le Challenge « Le tour du monde en 80 livres chez Bidb » (Corée du Sud).