Elfes – Tome 30 – Le scintillement des ténèbres : Christophe Arleston et Dimat

Titre : Elfes – Tome 30 – Le scintillement des ténèbres

Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Dimat

Édition : Soleil (27/01/2021)

Résumé :
Les origines des elfes sur les terres d’Arran enfin dévoilées ! Des elfes premiers au mystère du grand schisme, l’histoire elfique est mise en lumière par le plus torturé des elfes noirs.

Gaw’yn est en quête de la dague de saphir dont il espère qu’elle l’aidera à se débarrasser de sa part d’ombre. Accompagné de deux jeunes elfes noires, il recherche à travers les glaces du grand nord la mythique cité de Skögsta.

Mais au détour d’un étrange campement saisonnier, son chemin croise celui d’un prédateur millénaire détenteur d’un secret qui touche à la nature même des elfes…

Critique :
Gaw’yn est depuis le début un de mes Elfes préférés et le suivre dans de nouvelles aventures est toujours un moment fort attendu, et redouté.

Il reste toujours la crainte que le tome ne soit pas à la hauteur, qu’il me déçoive, qu’Arleston tourne en rond dans son histoire.

Pas de panique avec le tome 30, on fait un bond en avant sur l’Histoire, la Genèse du peuple Elfe, le tout sur un rythme assez élevé où les temps morts sont rares et quand il y en a, ils sont toujours instructifs.

Nos Elfes Noirs sont des assassins professionnels, pourtant, ils sont tombés sur un dur-à-tuer et durant tout l’album, on n’est jamais sûr de qui est le berneur ou le berné et si notre Elfe à la couleur halée est un habile stratège ou un Elfe qui va obéir sans sourciller à nos assassins.

Les couleurs sont une fois de plus magnifiques, les dessins aussi, même si je trouve que Gaw’yn a changé depuis qu’il n’est plus dessiné par Ma Yi dont j’appréciais le coup de crayon.

Ce nouveau tome ouvre une autre porte, celle des origines des Elfes et je gage que le nouveau souffle va provenir de là, ainsi que des nouvelles terres d’Arran puisque la guerre des goules est terminée. Il y a matière à aller s’encanailler dans de nouveaux scénarios riches de péripéties et de secrets divulgués.

En attendant, Gaw’yn et ses deux collègues meurtrières ont une mission à accomplir, pour leur survie, une quête à faire, un contrat à honorer et ils leur faut éviter de sombrer du côté obscur de la Force, eux qui en viennent déjà et qui savent tout des différents formes que le Mal peut revêtir.

Vont-ils y arriver ? Je ne vous dirai rien (maintenant, si vous me payez, je vous raconterai tout, même ce que je ne sais pas)…

Sachez juste que ce tome est de très bonne facture, même si conventionnel dans le fond (mais quel scénario ne l’est pas ?), la surprise venant de la manière dont le conventionnel est narré, mis en scène et quels personnages intéressants évoluent dans le monde créé par le scénariste.

Et ici, tout est réuni pour que le conventionnel sorte de l’ordinaire.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°188] , le Mois du Polar – Février 2021 – chez Sharon [Fiche N°14]. et le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B).

Orcs et gobelins – Tome 11 – Kronan : Jean-Luc Istin et Sébastien Grenier

Titre : Orcs et gobelins – Tome 11 – Kronan

Scénariste : Jean-Luc Istin
Dessinateur : Sébastien Grenier

Édition : Soleil (27/01/2020)

Résumé :
Antarya traverse une crise des plus graves depuis que la reine Nawell a perdu la raison. Lors d’une trahison de haut vol, elle fait exécuter ses soldats. L’orc Kronan, capitaine de sa garde en réchappe.

Pour lui, celle qui dit se nommer Nawell est une usurpatrice et il compte bien le prouver mais aussi se venger.

Et quand Kronan se venge, il trace toujours un sillon de sang sur son chemin.

Critique :
Quand Kronan fâché, lui toujours faire ainsi !

Non, non, il ne vous crachera pas dessus (quoique) tel un lama sur le capitaine Haddock, mais il laissera un sillon de sang sur son chemin à tel point que vous n’aurez pas besoin de GPS pour le suivre !

N’allez pas pour autant considérer que Kronan est un barbare ! Non, cet Orc est capitaine des gardes de la reine d’Antarya et si les hommes acceptent d’être conduit par un Orc, c’est qu’il a des vertus.

Mais quand la reine semble péter une durite et massacrer tout le monde, Kronan a les crocs et le crucifier n’est pas la bonne action à avoir si on veut en être débarrassé ! Kronan est un guerrier et un Orc n’a pas peur de souffrir, ni même de la mort.

Quelle bonne idée j’ai eue d’aller faire un tour à la librairie, moi ! Cherchant tout autre chose, je suis tombée en arrêt fixe sur la superbe couverture et j’ai embarqué Kronan en même temps qu’un Elfe et Buffalo Bill.

Les amateurs des romans de Robert E. Howard retrouveront sans doute ce qui faisait l’identité des romans originaux, tandis que moi, n’ayant jamais lu les romans ou vu les adaptations cinématographique avec Schwartzy, j’étais vierge de tout et j’en ai bougrement profiter pour me gorger de cette histoire de vengeance et de quête de la vérité.

On peut dire ce qu’on veut, mais les scénaristes de la saga Orcs & Gobelins ont réussi à rendre les culs verts sympathiques, malgré leur violence et Kronan fera partie de mes chouchous car j’ai aimé sa vaillance, ses stratégies, sa fidélité aussi.

Les dessins sont un régal pour les yeux, avec de la finesse, le sens des détails et j’aurais aimé feuilleter l’édition Noir & blanc, mais ce sera pour une autre fois.

Le scénario a aussi tout du conventionnel : une reine qui devient sanguinaire, un prince consort et qu’on devrait laisser à l’intérieur, la soif de pouvoir, de sang, l’emprise d’un démon, des mages, des nécromanciens et un Orc qui rêve de vengeance, de la baston, des pillages, de l’action et du rythme.

Mais, une fois de plus, c’est la manière de raconter l’histoire qui est importante, les dialogues, la profondeur des personnages, leur manière d’interagir et ici, malgré les ingrédients habituels, le plat servi était un trois services, plus dessert : copieux et délicieux.

Conan le Barbare est peut-être devenu Connard le Barbant, sorte de Musclor atrophié du cerveau, entouré de belles nymphes tout aussi sans cervelle (sous la plume de Lyon De Sprague de Camp) mais Kronan l’Orc n’est pas comme lui : il a un cerveau et il sait s’en servir !

Une fois de plus, un excellent tome d’Orc & Gobelins !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°185] et le Mois du Polar – Février 2021 – chez Sharon [Fiche N°11].

Elfes – Tome 29 – Lea’saa l’elfe rouge : Jean-Luc Istin et Giovanni Lorusso

Titre : Elfes – Tome 29 – Lea’saa l’elfe rouge

Scénariste : Jean-Luc Istin
Dessinateur : Giovanni Lorusso

Édition : Soleil (09/12/2020)

Résumé :
Par-delà les Terres d’Arran, s’étend un vaste continent, peuplé d’animaux sauvages et de peuples inconnus, des terres aussi dangereuses que fascinantes, ce sont les Terres d’Ogon.

Des elfes Rouges il ne reste plus que Lea’saa, Feda’saa et leurs deux jumeaux.

Mais le mage Belthoran leur raconte une légende kulu des Terres d’Ogon. Celle-ci évoque leurs dieux les Zul Kassaï.

Or, Zul Kassaï signifie : Immortel à la peau rouge. Lea’saa part pour les terres d’Ogon dans l’espoir que cette légende permettra aux elfes rouges de connaître une nouvelle dynastie.

Critique :
En voyant la couverture de l’album sut le Net, il m’avait semblé reconnaître la belle petite gueule d’amour de Turuk, le semi-orc qui avait ouvert la nouvelle saga « Orcs et gobelins » et bingo, c’est bien mon cul vert sexy en diable !

Ben quoi, les goûts et les couleurs, hein, ça ne se discute pas !

À propos de couleurs, les Elfes Lea’saa et Feda’saa sont Rouges à l’origine, mais sont devenus Noirs ensuite et on subit l’entraînement de tueurs à la citadelle de Slurce…

Bref, ne leur cherchez pas des poux et évitez de vous trouver sur leur chemin quand ils manient l’épée ou le poignard. Pas de bol pour leur race, ils en sont les derniers représentants, avec leurs jumeaux… Pas super super pour se multiplier.

Depuis longtemps, les Elfes Rouges ont été éradiqué des Terres d’Arran et pour retrouver des autres de sa race, Lea’saa va mener l’enquête avec Turuk, le guerrier semi-orc dans les Terres d’Ogon, à l’est de leurs terres.

Voilà que les auteurs nous la joue voyage en terres inconnues. Des terres qui ne fonctionnent pas comme celles d’Aran, où la magie n’a pas court, où les dragons ne peuvent voler et qui, à première vue, ressemble aux terres d’Afrique avec sa savane et ses animaux sauvages.

De l’action, des combats, du suspense, la découverte d’un nouveau monde avec, pour guide, non pas un Livingstone, mais une jeune fille qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui n’hésite pas à titiller notre semi-Orc sur son odeur corporelle forte (faut oser, moi, j’oserais pas).

Le tout est dessiné avec maestria par Giovanni Lorusso et mis en couleurs par Nanjan, qu’on ne présente plus et qui, une fois de plus, nous offre des couleurs lumineuses qui donnent un coup de boost à notre peau pâle de l’hiver.

La savane est remplie de pièges, de chausse-trappes, de peuplades autochtones pas des plus accueillantes et va falloir faire gaffe à ses miches si on veut arriver au bout de sa quête.

Cet album se termine sur un cliffhanger et faudra attendre janvier 2021 pour poursuivre cette excellente aventure qui explore un peu plus ce monde imaginaire pour mon plus grand plaisir car les auteurs de cette saga ne stagnent pas mais innovent leurs scénarios et on avance.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°153].

Nains – Tome 17 – Gurdan du Malt : Nicolas Jarry et Pierre-Denis Goux

Titre : Nains – Tome 17 – Gurdan du Malt

Scénariste : Nicolas Jarry
Dessinateur : Pierre-Denis Goux

Édition : Soleil Productions (19/06/2020)

Résumé :
Au coeur des royaumes nains, l’orge des maîtres du Malt est un trésor bien plus précieux que l’or.

Gurdan, recruteur irascible de la légion de Fer, a repris sa place de capitaine. S’il a les bras toujours solides, son cœur à bout de souffle le trahit au plus mauvais moment…

Brum lui demande alors de quitter définitivement le rang. Gurdan rejoindra la distillerie familiale avec l’espoir d’y finir ses jours.

Mais son frère a disparu, les bâtiments sont en piteux état et son neveu vient de vendre les terres…

Pourtant, il ne renoncera pas, jurant que si son cœur tient, il fera revivre la propriété et distillera la meilleure liqueur de malt de tout Arran !

Critique :
Ne cherchez pas l’ordre du Malt chez les Nains, il n’existe pas, même si la boisson est la chose la plus importante chez eux, après les combats…

Mais celui qui sait sortir de ses cuves autre chose que de la pisse de troll est assuré de gagner des fortunes car les Nains ont tous le gosier en pente et savent descendre des barriques entières.

C’est avec plaisir que j’ai recroisé la route de Brum, ancien Errant devenu chef de la Légion de Fer. Ce n’est plus lui qui est mis à l’honneur, il a eu son album, mais Gurdan, son capitaine, qui a des problèmes de coeur.

Non, il n’est pas amoureux d’une bavette, juste des problèmes de palpitant qui le lâche quand il fait de trop gros efforts. Gênant quand on est dans la Légion de Fer. Brum lui signifie donc son congé. Gurdan va devoir faire autre chose que se battre tout en évitant les efforts pour son coeur.

Pôle Emploi lui a conseillé de reprendre une partie de la distillerie familiale à laquelle il a droit depuis la disparition de son frère. Sûr que c’est une bonne idée ??

Je ne vais pas vous raconter des carabistouilles, le scénario de cet album est du archi réchauffé, du déjà-lu cent fois, la plupart des auteurs ont joué avec un ado en proie au jeu, qui en veut au monde entier, qui est bon à pas grand-chose, qui a perdu son père et qui en obtient un de substitution qui est un vieux guerrier qui attend la mort.

Pourtant, quand c’est bien raconté, bien mis en scène, bien dessiné, la vieille soupe réchauffée fait du bien à l’âme car même si l’album est calme, il n’est pas pour autant dénué de choses intéressantes, notamment sur la distillerie.

Et puis, Gurdan, le vieux guerrier est le genre de type avec lequel on aimerait bosser (même s’il nous affame) et Borogam, son neveu qui pensait ne pas avoir d’avenir, commence à entrevoir une possibilité de s’en sortir et de ne pas produire de la pisse de troll juste bonne à décaper les boyaux.

C’est l’histoire d’un apprentissage, d’un vieil oncle qui apprend à son neveu à devenir un homme, à travailler, à le faire correctement, qui remplace ce père disparu trop vite et mystérieusement. C’est un vieux guerrier qui veut léguer autre chose que des armes et des combats à ce qu’il lui reste de famille.

Gurdan, c’est un Jean de Florette qui cherche à trouver comment leur source s’est tarie afin de faire vivre son exploitation, et dans le rôle du Papet, il y a son beauf, un type cupide qui cherche pat tous les moyens légaux ou illégaux à agrandir son exploitation personnelle. Gurdan, c’est aussi un enquêteur qui a du flair…

Gurdan du Malt est une histoire que l’on pourrait lire à des enfants afin de leur démontrer que construire est plus intelligent que détruire même si c’est plus difficile…

Qu’il n’est pas évident, à sa mort, de léguer une entreprise qui ne connait pas la crise alors qu’il est si facile de léguer des armes. Et que pour garder l’entreprise prospère (Yop La Boum), faut se retrousser les manches et faire de la qualité ! Hériter, c’est bien, maintenir le niveau, c’est mieux.

Un très bon tome, malgré le fait que la soupe a déjà été servie plein de fois. L’art est toujours dans la manière de raconter. Et Nicolas Jarry est un conteur hors pair.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°143].

 

Orcs & Gobelins – Tome 10 – Dunnrak : Jean-Luc Istin et Alex Sierra

Titre : Orcs & Gobelins – Tome 10 – Dunnrak

Scénariste : Jean-Luc Istin
Dessinateur : Alex Sierra

Édition : Soleil (21/10/2020)

Résumé :
« C’est en observant la lumière sur les reflets du lac que je l’ai remarqué. C’était là, au fond. Ça me faisait de l’oeil, ça brillait. Mais le trouble de l’eau m’empêchait de voir de quoi il s’agissait précisément. Alors, je me suis laissé aller vers le fond ».

Un jour, en pêchant, Dunnrak l’orc récupère au fond du lac un pendentif. Lorsque le nom de son frère se grave sur la pierre, Dunnrak ne s’en préoccupe pas, sauf que son frère meurt dans la journée et aussitôt son nom disparaît.

Très vite le phénomène se renouvelle. Dunnrak est-il fou ? Est-ce une pierre de divination ? Et pourquoi personne d’autre que lui ne peut lire les noms inscrits dans la pierre ?

Critique :
♫ Père Castor, raconte-nous une histoire ♪ Lis-nous dis, oui une histoire encore ♪ Une avec des Orcs et des Gobelins ♪ Et des Hommes qui veulent le pouvoir ♪

Oups, désolée, ce n’est pas le Père Castor qui va nous conter une histoire choupi, mais Dunnrak, un Orc, un cul vert… Ce ne sera pas choupinou, ce sera violent, mais foutrement excellent !

— Un jour, c’est toi qui tues ; un autre jour, c’est toi qui est tué. Autant miser sur la première option, tu ne penses pas ?

Dunnrak n’est pas un Orc comme les autres, il est moins violent, ce qui va à l’encontre de ce que son peuple veut et surtout cela va à l’encontre des préceptes de son père : un Orc est fait pour se battre, pour tuer, massacrer. Dunnrak, lui, veut juste pêcher en paix.

La pêche peut rapporter gros puisque notre jeune cul vert trouve un pendentif avec une pierre bleue brillante qui peut prédire la mort… Poursuivi par des mercenaires et capturé, notre Orc va devoir raconter l’histoire de ce pendentif.

Une fois de plus, voilà un album brillant avec un scénario aux petits oignons qui laisse la place à des surprises et des retournements de situation inattendus.

Les Terres d’Aran sont vastes mais on risque toujours de tomber sur des vieilles connaisses, tel Ayraak, le redoutable capitaine de la compagnie du Croc de Fer ou un vieux mage croisé dans la série éponyme.

Cela donne une continuité à tous ces one-shot et le final laisse présager que nous reverrons notre raconteur d’histoire. En tout cas, je l’espère et avec ce niveau d’excellence !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°138].

Elfes – Tome 28 – Au royaume des aveugles : Olivier Peru et Stéphane Bileau

Titre : Elfes – Tome 28 – Au royaume des aveugles

Scénariste : Olivier Peru
Dessinateur : Stéphane Bileau

Édition : Soleil (21/10/2020)

Résumé :
Se pourrait-il que l’ultime défi de la jeune elfe blanche Alyana soit d’affronter son propre peuple ? Après avoir vaincu les géants et provoqué un raz-de-marée qui a tué des milliers de personne, Alyana n’est plus que l’ombre d’elle-même. Son cœur ne bat plus.

Quant à ses immenses pouvoirs, ils disparaissent. Elle désire seulement vivre en paix auprès des siens.

Mais rares sont les elfes blancs prêts à l’accepter, quelques uns veulent même profiter de sa faiblesse pour en finir avec elle.

Critique :
La Poisse est un orkelin que j’apprécie énormément et Alyana est une Elfe dont je devrais relire la saga car elle est complexe et à l’époque de l’album 18, je n’avais pas bien compris où les auteurs voulaient arriver avant de découvrir le tome 23 et d’apprécier l’histoire.

Maintenant que la saga Alyana est close, je la comprend mieux et l’apprécie tout autant.

Après les désastres survenus dans l’album 23 où Alyana, dans le but de sauver les Elfes Blancs, a fait presque pire, elle se retrouve sans pouvoir, affaiblie et en proie aux siens qui voudraient s’en débarrasser, surtout un grand sage.

Une fois de plus, cet album est rempli de faux-semblants, de manigances, de manipulations des foules, et de certains qui voudraient devenir calife à la place du calife, n’hésitant pas à violer les règlements mis en place dans la société des Elfes Blancs.

Quand on veut armer son peuple pour se défendre d’attaques qui n’ont pas lieu (mais qui pourraient, en poussant loin les hypothèses), on a déjà un pied dans la folie, dans le fascisme, dans la dictature, dans le contrôle absolu de tout. Un État ultra sécuritaire n’est pas une solution…

Cet album nous montrera qu’à force de manipuler pour armer ses soldats et tuer ceux qui se mettent en travers de la route, on va droit dans le mur en accomplissant toujours plus de fautes graves, en reniant tout ce qui compte dans la société des Elfes Blancs et à la fin, on devient comme ceux dont on voulait se prémunir : des assassins sans vergogne.

Une histoire classique de prise de pouvoir sur fond de folie sécuritaire, mais une fois de plus, elle est bien racontée, bien mise en scène, servie par des personnages qui ne sont pas manichéens, qui douteront, qui se fourvoieront et qui risqueront eux aussi de sombrer du côté obscur de la Force.

Si le premier tome de la saga était un peu faiblard (mais faudra que je le relise), les deux suivants avaient plus de punch et ce fut un réel plaisir de courir pour sauver ma peau aux côtés de La Poisse, mon petit orkelin vert et Alyana.

Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois… Au Royaume des Elfes Blancs, les Orkelins ne comptent pas pour des prunes…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°135].

Nains – Tome 19 – Tadgar des errants : Nicolas Jarry et Jean-Paul Bordier

Titre : Nains – Tome 19 – Tadgar des errants

Scénariste : Nicolas Jarry
Dessinateur : Jean-Paul Bordier

Édition : Soleil (21/10/2020)

Résumé :
Le mal n’a qu’à bien se tenir… parce qu’il a trouvé plus malhonnête que lui !

Tadgar le futé, Lygdr la ténébreuse, Damn la séductrice, Wal le fou-furieux et Akab le vieux prêtre défroqué ont un point en commun : aucune loi n’est sacrée à leurs yeux.

Seule leur importe la liberté, tant qu’elle est assaisonnée d’un bon paquet de talions.

Alors, quand cette équipe de hors-la-loi se fait doubler par un nécromancien et se retrouve avec une armée d’orcs, un mage elfe blanc et une cité-état naine aux trousses, ils décident de faire ce que tout nain sensé ferait à leur place : retrouver le mage noir et lui faire cracher ses dents.

Critique :
Tadgard le roublard, Tadgard le magouillard (le mot vient d’être inventé), Tadgard le salopard, Tadgard le pillard, Tadgard le rusé renard qui sait tenir le crachoir pour vous la foutre dans le lard.

Je pourrais dire aussi qu’il ne semble pas être un manche avec son dard, mais ce serait dévoiler les bijoux de la couronne et lui faire de la pub.

La saga des « Errants » m’avait habitué à de la profondeur et des émotions et voici que je me retrouve avec une bande de Nains voleurs, magouilleurs, chipoteurs, filouteurs (un mot de plus) et une belle bande de bras cassé !

Limite une bande de Charlots, juste que nos trois Nains et nos deux Naines ne sont pas des manches en baston et qu’ils possèdent dans leur bande un espèce de guerrier qui ne désire qu’une chose : vous péter la gueule, vous l’écraser et plus vous êtes, plus il est content.

Pour les émotions, j’en suis quitte pour des sourires et des soupirs devant tant de bêtises car Tadgard est roublard, mais il veut toujours avoir le dernier mot et bien souvent, il fout sa bande un peu plus dans la merde.

Et comment on se sort d’une belle merde ?? En foutant la merde autour de soi et en s’enfonçant un peu plus dans les emmerdes…

Serge Lama chantait ♫ d’aventures en aventures, de trains en trains ♪ et nos 5 bras cassés pourraient chanter ♫ de déconfitures en déconfitures, de pépins en pépins ♪ car toujours ils pataugent dedans.

Anybref, un album qui sort de l’ordinaire, qui est plus fun de par son humour et ses situations cocasses de notre troupe de bras cassés qui n’en rate pas une, tous et toutes autant qu’ils et elles sont. La mauvaise foi, le vol, le chapardage, l’envie, l’alcool, la baston, font partie intégrante de leur vie.

Un album qui ne possède pas des émotions fortes comme les précédents consacrés aux Errants, mais une belle tranche de rigolade et de poisse pour nos héros.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°133].

Orcs & Gobelins – Tome 09 – Silence : Olivier Peru et Stéphane Créty

Titre : Orcs & Gobelins – Tome 09 – Silence

Scénariste : Olivier Peru
Dessinateur : Stéphane Créty

Édition : Soleil (19/08/2020)

Résumé :
Silence, le plus farouche et le plus redouté des combattants orcs n’est plus que l’ombre de lui-même… Bien décidé à ne pas mourir comme un misérable vieillard, il nous offre un dernier baroud d’honneur et ce sera sanglant !

Silence était autrefois un orc de légende, un des plus grands guerriers des Terres d’Arran, un de ceux que la mort refusait d’emporter à la fin des combats.

Aujourd’hui, son visage porte plus de rides que de cicatrices, le vieil orc n’a plus rien d’un tueur, il n’a même plus toute sa tête, il vient pourtant de reprendre les armes.

Une ancienne bataille inachevée s’est rappelée à lui et cette fois Silence compte bien la mener à son terme.

Quitte à finir sa vieille carcasse, autant le faire avec du sang dans la bouche et les genoux dans la boue plutôt qu’allongé sur un lit.

Critique :
Lorsque j’ai lu le résumé avant de commencer ma lecture, un horrible doute m’a saisi car le résumé ne m’était pas inconnu… Foutrediable, aurai-je acheté une bédé que j’avais déjà lue ??

Feuilletant l’album, je ne reconnaissais aucun dessins et donc, l’esprit un peu embrouillé, j’ai commencé ma lecture, suspicieuse.

Non, je n’avais jamais lu ce tome et je ne le possédais pas dans ma biblio…

Ce qui m’avait troublé, c’était cette sensation de « déjà-lu » : un vieux guerrier qui n’est plus que l’ombre de lui-même et qui va faire un baroud d’honneur accompagné de ses anciens guerriers et de jeunes recrues.

Le scénario de départ est éculé, plus réchauffé qu’une vieille soupe, mais comme toutes les histoires, le plus important est la manière dont on nous la raconte (et qu’on nous la dessine puisque c’est une bédé).

Olivier Peru n’est pas un manche avec sa plume et il a fait en sorte de rendre son scénario punchy, de l’entrecouper par un flash-back sur la jeunesse glorieuse de Yudoorm, un vieil Orc sur le retour que tout le monde appelle « Silence » car il ne hurlait pas durant les attaques, ce qui déstabilisaient ses adversaires, des culs verts comme lui ou d’autres ennemis.

Silence est touchant dans sa vieillesse qui lui fait voir les fantômes de sa famille et discuter avec, touchant dans sa manière de mener ses combats, sans jamais se précipiter, entraînant ses culs verts de mercenaires à sa suite, mais sans jamais oublier la stratégie, très souvent perfide et digne d’un coup de pute. Mais on ne gagne pas les batailles en étant réglo, surtout que l’adversaire ne la joue pas à la régulière non plus.

Les dessins de Stéphane Créty sont eux aussi au service de l’histoire, nous donnant à voir des décors sombres, écorchés, des châteaux battus par les vents et les flots, des Orcs aux dents pointues, du sang, bref, que du bonheur pour les yeux.

Durant tout le récit, on se demande contre qui le baroud d’honneur de Silence est dirigé et même les explications de Freill, son Gobelin et ami, ne nous éclaireront pas avant le moment final. Excellent, j’adore supputer et ne pas trouver.

Son adversaire était à sa hauteur, sorte de messie de secte pour frappadingues, grand manipulateur devant l’Éternel et le pire, c’est que les gens suivent les sectes ! Au moins, l’Église catholique ne me demande pas ce genre de sacrifices… Elle me fout même une paix royale, pour ne pas dire divine. Mdr

Une fois de plus, les auteurs se basent sur nos sociétés pour monter leurs scénarios et c’est une source intarissable d’histoires, de tacles, des piqûres…

Yudoorm, dit Silence, n’avait pas envie de se laisser mourir dans son lit et son baroud ultime était magnifique de stratégie. Les dessins sont magnifiques, les personnages attachants (Silence et Freill) et c’est avec regrets que je les ai laissés continuer leur route.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°131].

Nains – Tome 18 – Ararun du Temple : Nicolas Jarry et Paolo Deplano

Titre : Nains – Tome 18 – Ararun du Temple

Scénariste : Nicolas Jarry
Dessinateur : Paolo Deplano

Édition : Soleil (26/08/2020)

Résumé :
La cité d’Ysparh est rongée par la corruption. Elle ne tient que grâce à la détermination de sa garde à maintenir l’ordre et l’équité.

Le nain Ararun et l’elfe bleue Antalya en sont les redoutés capitaines, l’un pour la finesse de son esprit, l’autre pour le fil de son épée et les deux pour leur obstination légendaire.

Alors, quand l’un des princes est assassiné avant des élections, ils sont les seuls capables de démêler cette affaire.

Critique :
Sherlock Holmes et Watson en version badass ! Et aussi en version Nain et Elfe, mais ceci est un détail…

Oups, pardon, dans ce cas de figure-ci, Watson, l’Elfe, est une femme…

Mais croyez-vous, faut pas essayer de la lui faire à l’envers ou la sous-estimer, car il vous en cuira…

N’essayez pas non plus de sous-estimer Ararun Sherlock Holmes, le nain, son tranchoir vous coupera en deux.

Nos deux enquêteurs qui bossent dans la garde de la cité d’Ysparh sont appelés pour un crime qui semble avoir eu lieu en chambre close : fenêtres fermées, grande hauteur, sortilèges de protection. L’homme était en politique et se présentait aux élections pour devenir le dirigeant de la cité.

Qui a fait le coup et comment ? Le colonel Moutarde semble innocent et il va falloir interroger tous les malfrats de la ville pour savoir où se cache l’assassin avec lequel notre Ararun Holmes a croisé le fer.

Plus qu’une enquête, c’est aussi une plongée dans la politique et ses magouilles, dans ce que l’Elfe a de plus sombre : son côté obscur. Dans tous les sens du terme.

— Je suis un courtard de terrain, Seigneur Mestre. Si je me lève chaque matin, c’est pas pour administrer les chamailleries entre puissants, c’est pour rendre la justice.

Nos deux incorruptibles forment un duo comique, sans pour autant nous donner des éclats de rire, mais leurs réparties sont amusantes et on les sent complices depuis leur rencontre inopinée quelques années plus tôt.

Les dessins sont un régal pour les yeux, les décors sont remplis de finesse et le scénario n’est pas resté aux abonnés absents car le scénariste a fait ce qu’il fallait pour nous proposer une enquête aux rebondissements multiples, avec de l’action, de la baston, une touche d’humour mais aussi de mélancolie.

Nos deux personnages principaux sont travaillés, nous n’en sauront pas plus pour le moment mais ce qu’il nous est donné est suffisant pour nous faire une idée et s’en faire des amis durablement.

D’ailleurs, je ne suis pas contre une nouvelle aventure de nos deux compères car il y a de la profondeur dans cette bédé et ceux ou celles qui disent que les bédés sont pour les enfants ou sont sans intérêt, passé un certain âge (celui de 12 ans), et bien, ils se fourrent le doigt dans le nez jusqu’au cul !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°126].

 

Elfes – Tome 27 – Les Maîtres Ogham : Nicolas Jarry et Gianluca Maconi

Titre : Elfes – Tome 27 – Les Maîtres Ogham

Scénariste : Nicolas Jarry
Dessinateur : Gianluca Maconi & Benoît Bertrand

Édition : Soleil (19/08/2020)

Résumé :
Dans la vieille forêt de Torunn les clans elfes qui la peuplent ont une réputation de sauvagerie. Tant envers les étrangers qu’envers les clans rivaux.

Kaënn l’a appris à ses dépens. Alors qu’il était un jeune enfant, le maître ogham du clan des Hautes Frondaisons a tué son père avant de l’adopter et faire de lui un guerrier.

Kaënn sera déchiré entre la voie de l’honneur qui lui impose le respect de son maître et une voie plus funeste, celle de la vengeance.

Critique :
Les Elfes Sylvains ne sont pas des pacifistes, loin s’en faut !

Différents clans vivent dans le vieille forêt de Torunn et chacun des chefs peuvent défier un autre chef dans un combat à mort où le gagnant rafle tout : le domaine et le clan du vaincu.

Dans toute cette violence, il y a un point positif, c’est que le jeune Kaënn a été adopté par celle qui a décapité son père…

Tout est relatif, je sais…

Anybref, Kaënn est un ado tourmenté, en guerre contre le monde entier, avide de prouver ce qu’il vaut, avide de reconnaissance, de figure paternelle, maternelle…

Un ado, quoi ! Les boutons d’acné en moins et un sabre en bois pourvu d’oghams en plus.

Ogham ? Si les Nains gravent leurs épées, leurs haches, de runes magiques, les Elfes Sylvains gravent leur sabre de bois de signes magiques, appelés oghams. Ce qui rend leur sabre plus solide que le métal, sans avoir dû faire des trous dans la terre pour chercher des métaux. Tiens, on dirait des Hommes, ces Nains qui creusent partout.

Avec  un petit côté samouraï pour les dojos et les combats aux sabres, avec codes d’honneur et tout et tout, cet album reste dans le classique avec un ado (Kaënn) en bute avec ce monde où seul les plus forts gagnent, se cherchant un modèle, en désaccord avec les règles ancestrales et qui possède un maître d’armes assez spécial…

Si j’avais pensé qu’entre Kaënn et son maître D’Arn’Rör allait se jouer un remake Luke/Maître Yoda, je me suis fourrée le doigt dans l’oeil. D’Arn’Rör est politiquement incorrect et boit pour oublier son passé (on ne sait pas ce qu’il s’est passé), tandis que Kaënn se triture les méninges pour se souvenir de son passé qu’il a oublié ou occulté.

Une histoire classique, donc, mais racontée autrement, avec des surprises, des personnages qui ne vont pas là où on le penserait, qui ne font pas ce que l’on croit qu’il vont faire et puis, nul n’est à l’abri d’une magouille ou d’un mensonge dans ces albums et les auteurs aiment souvent nous surprendre, ce qui est toujours agréable, même si on s’était fourvoyé.

Des personnages intéressants, surtout dans le cas de Kaënn qui, n’ayant jamais cessé de critiquer les règles  de sa société, est bien obligé de les appliquer quand même, puisqu’il a promis de se venger. Tout le monde possède ses propres contrariétés en lui. Et puis, qui veut se venger doit creuser deux tombes…

Rien n’est simple dans la vie et rien n’est tout à fait blanc, ni tout à fait noir… Et il n’y pas de pire sourd que celui qui ne veut pas voir et de pire aveugle que celui qui ne veut pas entendre… Ou le contraire ??

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°124].