Été rouge : Daniel Quiròs

Été rouge - Daniel Quiros

Titre : Été rouge

Auteur : Daniel Quiròs
Édition : Nouvelles éditions de l’Aube (2015)

Résumé :
Côte du Pacifique, Costa Rica. Un Éden où les pinèdes sont massacrées afin de permettre la construction de villas luxueuses pour des investisseurs étrangers… et des caïds de la drogue. Un Éden où il fait terriblement chaud, où l’alcool ne peut faire oublier le sable, la poussière et le vent.

C’est là, dans un tranquille village de pêcheurs, qu’est découvert sur la plage le cadavre d’une femme, surnommée l’Argentine.

Don Chepe, ancien guérillero qui a lutté aux côtés des sandinistes, décide de retrouver l’assassin de son amie. Une enquête qui le conduit à découvrir les liens obscurs entre passé et présent, utopie et désenchantement… et à revisiter l’histoire de son pays.

Entre torpeur et violence, ce livre nous colle à la peau.

Petit Plus : Été rouge a reçu le prix national de Littérature Aquileo J. Echeverría, la plus haute distinction littéraire du Costa Rica.

image003Critique :
Direction le Costa Rica, les p’tit gars, pour enquêter au côté de Don Chepe, ancien sandiniste et ancien de la Compagnie Nationale d’Assurances qui a décidé de se retirer dans un petit coin tranquille, Paraiso, paisible petite bourgade de pêcheurs.

Il n’entre pas grand monde dans ce bar. Il n’y a pas grand-chose à attendre d’un village de pêcheurs où vivent à peine trois cents personnes, et qu’un quelconque farceur a eu la riche idée de baptiser Paraiso (Paradis).

Don Chepe est un enquêteur du dimanche, un gars qui donne un coup de main aux policiers locaux pour résoudre des affaires de drogues, de meurtres, de vol.

Sinon, il passe son temps à siroter des bières dans le bar de Doña Eulalia, fumant ses cigarettes tout en regardant la mer, pestant sur la poussière qui lui colle à la peau moite.

La poussière. Je déteste la poussière. A cette époque de l’année, elle recouvre tout, comme une toile d’araignée omniprésente. Elle se mélange à la sueur et transforme la peau du visage en masque noirâtre.

Autre variante, il peut aussi être tranquillement à déguster dans le bar librairie de la ville voisine de Tamarindo, chez Ilana Etcheverri (surnommée l’Argentine), qui fait aussi dans le prêt de livres, ce qui occupe les looongues journées de tranquillité de notre homme.

La tranquillité s’est terminée lorsqu’on a retrouvé le corps de son amie, Ilana, une balle dans la tête et le portefeuille rempli. Ça pue le règlement de compte.

Don Chepe va enquêter et suivre le jeu de piste que Ilana a mis en place pour lui, en lui léguant des photos, une clé, une lettre.

L’enquête pourrait être accessoire, dans ce roman car la partie politique du pays est fort importante et l’auteur nous en parle au travers de son personnage atypique de Don Chepe.

Sans que cela devienne indigeste, durant sa remontée de piste au sujet du meurtre, Don Chepe se remémorera l’attentat à la bombe, commis à La Penca en 1984 et qui fit 7 morts et de nombreux blessés, dont les journalistes qui couvraient le conflit entre les sandinistes et les Contras.

Ici, bien entendu, se basant sur du vrai, le reste ne sera que fiction, notamment dans l’identité du poseur de bombe ou de ceux qui auraient pu le commanditer.

Roman assez court, mais tout est dit… L’atmosphère de chaleur moite est plantée et bien rendue, les tensions qui existent encore dans le pays sont esquissées, il nous parle aussi des autochtones qui ont du mal à s’y retrouver avec tous ces complexes hôteliers qui poussent comme des champignons le long des plages et le côté politique n’est pas indigeste, même pour ceux qui n’aiment pas. J’ai eu l’impression de me cultiver en suivant l’enquête avec Don Chepe.

Notre personnage principal oscille un peu entre flic et voyou et sans être un foudre de guerre, peut devenir dangereux quand il pète un câble car il a failli nous refaire le coup de la cuisson à la Jeanne d’Arc, à un moment donné. Le bûcher en moins, l’essence en plus.

Au final, notre enquêteur aura résolu deux affaires, une fraiche et un cold-case, tout en nous expliquant son pays, une partie de sa politique, même si nous ne savons pas encore tout du Costa Rica.

Un roman qui a le cul entre deux chaises : policier et roman noir, empruntant aux deux. Ni trop long, ni trop court, avec des personnages bien sympathiques, ni tout blanc, ni tout noir et qui nous fait découvrir un pays que nous ne connaissons que peu ou pas du tout.

Une belle découverte, je dois dire ! Et loin de l’image de la « Suisse américaine » comme le pays se dit…

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (prix national de Littérature Aquileo J. Echeverría – Costa Rica) et le Challenge « Le mois Espagnol » chez Sharon.

Mois espagnol

27 réflexions au sujet de « Été rouge : Daniel Quiròs »

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  4. Ping : Le mois espagnol, saison 2, c’est parti ! | deslivresetsharon

    • MDR ! Elle est bonne, celle-là !! L’autodérision, la meilleure chose.

      J’ai toujours eu un faible pour les ténébreux de la méditerranée, même si je n’en ai jamais eu qu’un dans mon lit. D’ailleurs, il y est toujours, devait trouver le matelas confortable pour y rester encore après 14 ans ! mdr

      Le grand blond aux yeux bleus j’aime aussi, et là, j’entends Jean-Claude Duss qui murmure « Un nazi, quoi »…

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