Titre : De Profundis suivi de La Ballade de la geôle de Reading
Auteur : Oscar Wilde
Édition : Flammarion (14 mai 2008) – Édition bilingue
Édition Originale : De Profundis – écrit en prison (1897), version expurgée (1905), version intégrale corrigée (1962)
Édition Originale : The ballad of Reading Gaol (1898)
Traducteur : Pascal Aquien
Résumé :
25 mai 1895. Oscar Wilde, dramaturge admiré du Tout-Londres et amant de lord Alfred Douglas, est condamné à deux ans de travaux forcés pour « outrage aux mœurs ».
Début 1897, l’écrivain brisé, réduit au sinistre matricule « C.3.3 » obtient enfin du directeur de la prison de Reading l’autorisation d’écrire.
La longue lettre qu’il rédige alors à l’intention de Douglas, à qui il reproche de l’avoir abandonné, ne sera publiée, partiellement, que cinq ans après sa mort : récit autobiographique et méditation existentielle sur l’art et la douleur, De profundis est aussi l’un des plus beaux témoignages qui soient sur la passion.
Quant à « La Ballade de la geôle de Reading » (1898), inspirée d’une histoire vraie, elle retrace les derniers jours d’un soldat exécuté pour avoir égorgé sa femme par jalousie.
Ce poème poignant est le chant du cygne de Wilde, qui mourut deux ans après sa publication.
Critique :
♫ Ça balance pas mal sur Bosie, ça balance pas mal ♪
Dans cette longue lettre qu’Oscar Wilde écrivit dans sa geôle à Reading, il y a de la passion, des questions et surtout des reproches à dressé à Bosie, lord Alfred Douglas, fils du 9ème comte de Queensberry.
Partant d’une connerie, Wilde a intenté un procès en diffamation au Queensberry et l’a perdu, se retrouvant ensuite sur la sellette avant de finir en matricule C.3.3 dans une prison.
Dans cette lettre, qui fut souvent censurée afin que l’on ne sache pas qu’elle s’adressait à son amant De Mes Deux où il balance tout, ce qui nous brosse un portrait pas très flatteur de ce Bosie.
Enfant gâté, capricieux, égoïste, méchant, ne s’intéressant qu’à l’argent et à ce qu’on peut acheter avec, considérant Wilde comme son banquier personnel, ce Bosie me fera dire une fois de plus que si son père avait mis une capote lorsqu’il s’envoya en l’air avec sa femme, et bien, le destin de Wilde eut été différent…
Où alors, il aurait mieux fait d’aller de masturber ou d’aller chez les putes, ce satané comte de Queensberry, celui qui réglementa le noble art qu’est la boxe alors que lui-même était une brute.
C’est violent, le texte que Wilde écrivit, ça suinte la passion, les regrets, les reproches, les sentences, les questionnements.
Bosie est coupable d’avoir utilisé Wilde et ce dernier est coupable d’avoir trop souvent cédé aux caprices de ce gamin de merde, d’avoir trop souvent passé l’éponge après ses esclandres, d’avoir trop souvent toléré sa présence et d’avoir épongé ses dettes.
Wilde était dépensier, mais avec son amant Bosie, c’est le quasi le budget de l’Angleterre qu’il dépense, ce qui le ruinera, sans compter que ce petit merdeux lui fit faire des mauvais placements.
Comment un homme de l’intelligence de Wilde, qui possédait la finesse des mots, qui balançait des aphorismes magnifiques à longueurs de journée, qui était épris de culture a-t-il pu foutre tout en l’air, famille et travail, pour cette espèce de petite merde qu’était Bosie, pour ce petit mec infatué de sa personne et qui était plus cupide que les banquiers de chez Godman Sachs ??
L’amour ? D’accord… Mais après des années de liaison destructrice, on ouvre en général les yeux, on redevient lucide. Là, même lucide, jamais Wilde ne mit fin à cet amour qui ne disait pas son nom mais qui vous pompait le compte bancaire plus rapidement qu’une actrice du porno le ferait de la chose à Rocco !
On ne sort pas grandi après avoir écrit cette lettre et le lecteur en ressort lessivé, avec moult questions auxquelles Oscar ne répondra jamais. Le savait-il lui-même ?
Cette édition bilingue comprend le texte original de la lettre intitulée « De profondis » (qui, sans l’intelligence de Robert Ross – un saint homme ! – qui en fit faire une copie, aurait fini brûlée par le Bosie en question), suivi du poème qui retrace les derniers jours d’un soldat exécuté pour avoir égorgé sa femme par jalousie, ainsi que la version originale en anglais et la version dans les deux langues.
Après avoir digéré tout cela, vous aurez droit aussi au récit du procès de Wilde contre Queensberry et de toutes les erreurs qui furent faite par lui pour une simple diffamation qu’il aurait mieux fait d’ignorer. Mais cet enfoiré de sa mère de Bosie en voulait à son père et à entrainé Wilde sur une pente savonneuse qui fut sa descente aux Enfers.
Alea jacta est…
Un lieu où règne la douleur est terre sainte. On comprendra un jour ce que cela veut dire. Jusque-là, on ne saura rien de la vie. Quand, de ma prison, on m’amena entre deux policiers, devant le tribunal des faillites, Robbie attendait dans le sinistre et long couloir afin de pouvoir, devant toute la foule, qu’un geste si simple et si charmant réduisit au silence, soulever gravement son chapeau tandis que, menottes aux mains et tête basse, je passais devant lui. Des hommes sont allés au ciel pour de moindres actes que celui-ci.
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Deux textes que j’ai adoré de Miste Wilde.
Je crois même me souvenir qu' »Abracadabrantesque » est apparu pour la première fois dans ces magnifiques lignes .
Wilde nous gratifie ici de mots d’une profondeur absolue.
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Heu, j’ai pas vu ce mot ! Il est de Chirac et je pense qu’il est le premier à l’avoir dit. En tout cas, j’ai vérifié dans l’édition numérique que je possède de Profundis et la ballade mais je n’ai aucune occurrence.
Oui, Wilde est profond… Je regrette la mort horrible de cet auteur.
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Ah ben c’est peut-être alors dans un poème de Rimbaud, car je lisais les deux en même temps, je préparais une conférence sur ces deux auteurs à l’époque.
Tu sais ma mémoire….
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ça doit être bouleversant à lire. L’amour suit des chemins bien tortueux parfois ^^ 😉
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Oui parce que la déchéance de Wilde fut totale, ses gamins ont changé de nom, il a fini ruiné, à Dieppe, car il a quitté l’Angleterre. L’auteur Brandreth, celui qui fait la série de Wilde qui enquête, avait abordé le cas de Reading et avant, de Pnetonville, Wilde résolvait aussi un meurtre, mais le voir privé de tout, mis plus bas que terre, était un supplice. Le roman était magnifique et la lettre vient clore le tout d’une belle manière, même si c’est une manière qui fait mal au bide.
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Too sad for my little hart darling!
La prison pour homosexualité c’est déjà un scandale… alors… pour voir Oscar lâcher la rampe… Nan…😥
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L’Homme aime bien enfermer ce qui lui semble amoral (même si ça ne l’est pas, on n’est pas face à des pédophiles), ça lui donne l’impression que le problème est résolu.
Un peu comme les politiciens qui reviennent avec le port du foulard à la rentrée des classes alors qu’il y a d’autres points bien plus important pour faire tourner le pays autrement que carré !
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Oui tu poses les bonnes questions car Wilde n’est pas le seul a etre tombe dans les affres d’une passion devorante toxique. Peut-etre l’histoire du negatif, voir dans l’autre ce qu’on n’est pas…je sais pas….mais punaise oui cette lettre doit etre forte…
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Il n’est pas le seul, en effet, j’en ai encore connu à notre époque, la relation n’apportait rien de bon mais jamais ces gens n’ont divorcés.
Oui, Wilde a laissé faire, il s’est laissé entrainé par ce petit merdeux pourri gâté d’égoïste. 1.000 il a dit qu’il allait y mettre fin et 1.000 fois Wilde l’a repris, est revenu, l’a laissé revenir lui phagociter son temps précieux qu’il ne mettait pas à profit pour écrire ses pièces.
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c’est totalement la maltraitance psychologique….totalement……et apres on demande pourquoi les femmes battues ne partent pas…car cela reste complexe…..de l’autre cote, il y a manipulation
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Oui, c’est complexe, je me pose souvent la question et je pense qu’il n’y a pas UNE réponse mais DES TAS de réponses et de situations différentes.
Wilde s’est fait manipuler comme un débutant, lui qui avait tant de génie
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exactement….autrement il suffirait d’une pillule pour tout regler…
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Pourquoi pas !
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Barjavel l’a creee….cela s’est termine par la destruction….lol
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Je n’ai lu qu’un seul Barjavel dans ma vie « la nuit des temps » et j’avais kiffé à mort.
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bin alors tu vas devoir lire le reste…mon maitre absolu…ouiii….
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Bon, ça nous fait un titre de plus en commun, mais pas sûr que j’aie envie de lire Barjavel maintenant, surtout vu ma PAL 😆
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oh mais cela reste mythique…c’est notre auteur francais cultissime quoi…lol…en plus c’est des romans assez petits….;)
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Ne me tentes pas, ne me tentes pas !!! 😆
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