Titre : Quand tu écouteras cette chanson
Auteur : Lola Lafon
Édition : Stock – Ma nuit au musée (17/08/2022)
Résumé :
« Comment l’appeler ?
Je dis Anne, mais cette fausse intimité me met mal à l’aise. Je ne peux pas dire Anne, quelque chose m’en empêche, qui, au cours de la nuit, se matérialisera par l’impossibilité de rester dans sa chambre. Alors je dis Anne Frank, comme on évoque l’ancienne élève brillante d’un collège fantomatique. Deux syllabes.
Anne Frank, une histoire que « tout le monde connaît » tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Car « tout le monde connaît » ne dit pas que « tout le monde sait », mais qu’on est pressé de passer à autre chose, de le ranger au Musée, ce petit fantôme.
La Maison Anne Frank est un appartement vide. C’est l’absence de ses habitants devant laquelle les visiteurs défilent. C’est le vide qui transforme cet appartement, l’Annexe, en musée. Mais le vide n’existe pas. Il est peuplé de reflets qui témoignent de l’abîme, celui de la disparition d’Anne Frank.
Toute la nuit, j’irai d’une pièce à l’autre, comme si une urgence se tenait tapie encore, à retrouver. »
Critique :
Si l’on m’avait demandé si je connaissais Anne Frank, j’aurais répondu que oui, bien sûr, j’avais lu son journal dans le carde des lectures imposées par l’école, que j’avais été submergée d’émotions lors de ma lecture et qu’il m’avait marqué durablement, même si je ne me souvenais plus des petits détails.
L’important que j’avais gardé dans ma mémoire, c’est que ce récit véridique était un drame, que cela finissait mal : arrestation, emprisonnement, déportation dans un camp (je n’aurais plus su dire lequel) et mort de toutes les personnes, hormis le père d’Anne.
Pauvre imbécile que j’étais, je pensais tout savoir, tout connaître, mais en fait, comme tout le monde, je ne savais rien, mais je pensais savoir… La lecture de ce roman que Lola Lafon a écrit après sa nuit au musée d’Anne Frank a éclairé ma lanterne. Le pire, c’est que j’aurais pu l’éclairer moi-même en allant sur wiki, tout simplement.
Une fois de plus, c’est grâce à La Grande Librairie (avec Augustin, maintenant), que j’ai eu envie de découvrir ce petit essai de l’autrice.
Son passage dans l’émission m’avait déjà grandement éclairé ma lanterne et j’avais été choquée d’apprendre que le journal d’Anne avait été caviardé par certains éditeurs, que ceux qui l’avaient mis en scène avaient voulu faire quelque chose évoquant l’espoir, parce que montrer de la brume montant d’un camp de concentration, c’était trop dur pour les spectateurs.
Quel espoir peut-il y avoir dans ces pages qu’Anne écrivit, durant son confinement de deux années dans l’annexe (autre chose que notre confinement à nous) ? Pour moi, il n’y en avait aucun. L’Homme massacrait des gens pour leur religion, se foutant pas mal que dans le lot, certains ne soient pas croyants, pas pratiquants. On assassinait aussi d’autres personnes, tels des handicapés, des tziganes, des prisonniers politiques, des homos…
Espoir ? Lequel ? Que ça ne se reproduise plus ? Impossible, l’Homme aime massacrer ses semblables. Pour moi, il ne faut pas édulcorer un récit, on peut adoucir certains passages, mais pas transformer le récit authentique d’Anne Frank en une espèce de film, pièce de théâtre, roman guimauve avec de l’espoir sur l’être humain ou masquer les crimes des nazis. Il faut haïr les nazis, il faut haïr cette idéologie. Les combattre avec des mots, des témoignages (et non pas à la manière du Pout-pout qui veut juste une excuse pour faire la guerre à l’Ukraine).
Dans cet essai, l’autrice en profite aussi pour s’interroger sur sa vie, sur ses ancêtres, dont l’arbre généalogique a été arraché dans les camps, dans les guerres, les fuites incessantes de pogrom. Cette nuit passée au musée d’Anne Frank, dans cette annexe où il ne reste rien, lui sert aussi de catharsis, d’introspection sur sa famille, sur les non-dits et elle parlera même des Khmers Rouges (ce qui me fait penser que sur le sujet, je ne connais rien).
Otto Frank, qui, lorsqu’il fut question de faire de l’Annexe un musée, en 1960, exigea que l’appartement demeure dans l’état où il l’avait retrouvé. Qu’on en soit témoin, du vide, sans pouvoir s’y soustraire ; qu’on s’y confronte.
Voyez ce qui jamais ne sera comblé.
Ainsi, en sortant, on ne pourra pas dire : dans l’Annexe, je n’ai rien vu. On dira : dans l’Annexe, il y a rien et ce rien, je l’ai vu.
Lors de ma lecture du journal, je ne me souviens pas m’être identifiée à cette jeune fille, je ne l’aurais pas su, je vivais une petite vie tranquille, sans devoir me cacher. Par contre, j’avais eu peur… Peur qu’un jour le nazisme ne revienne, que l’on recommence à exterminer des gens pour des raisons abstraites, telle une religion.
[…] Il y a tout simplement chez les hommes un besoin de ravager, un besoin de frapper à mort, d’assassiner et de s’enivrer de violence, et tant que l’humanité entière, sans exception, n’aura pas subi une grande métamorphose, la guerre fera rage, tout ce qui a été construit, cultivé, tout ce qui s’est développé sera tranché et anéanti, pour recommencer ensuite !
Qui sait, si un jour on massacrait des cathos et que je devais me cacher, survivre, abandonner tout ce que je possédais (et quand on est gosse, on est nombriliste, on tient à des futilités qui sont importantes à ce moment-là) ? L’horreur totale, j’avais été glacée, traumatisée aussi.
Maintenant que j’en sais plus sur Anne Frank, sur son journal qui n’en est pas un, puisqu’elle l’a retravaillé dans le but qu’il serve de témoignage, ce qui fait d’elle une autrice à part entière, et non une diariste, je n’ai qu’une envie, relire le livre ! Dans le texte intégral si possible, sans les caviardage, parce que je ne me souviens pas des interrogations d’Anne sur la sexualité…
Anybref, il m’est assez difficile d’arriver à trouver les mots justes sur l’essai de madame Lola Lafon tant cette lecture m’a émue à certains moments. J’ai eu aussi des moments de rage pure, lorsque j’ai lu que des négationnistes osaient dire qu’Anne Frank n’avait pas existée, que son journal était un faux. Pire, l’un d’eux à même dit qu’une jeune fille de 15 ans n’aurait pas été capable de penser et encore moins d’écrire ce qu’il avait lu dans son journal.
[…] Anne Frank aurait souri de lire qu’un négationniste affirma, comme preuve ultime de falsification, qu’aucune jeune fille de quinze ans n’aurait été capable de penser et encore moins d’écrire ce qu’il avait lu dans le Journal : c’était bien trop intelligent et irrévérencieux, pour une gamine.
Une lecture des plus instructives, des plus intéressantes, un mélange entre la nuit passée au musée, les introspections de l’autrice, ce qu’elle a appris sur le journal, sur le comment il a été publié, comment il avait été sauvegardé et sur l’imbécilité des Hommes qui voulaient en faire une œuvre sur l’espoir, parler de la bonté innée des hommes…
Un livre coup de coeur et un sacré coup dans mon coeur, dans mes tripes…
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Beaucoup aimé ce petit livre, et j’aime beaucoup cette collection « Une nuit au musée » j’en est lu quelques uns et de très beau aussi comme par exemple « La leçon de ténèbres de
Léonor de Récondo, au Musée de Tolède… ou alors un qui m’a énormément marqué et je crois que c’est le tout premier « Le peintre dévorant la femme » de Kamel Daoud que nous avez raconter Michel un vieux monsieur de plus de 80 ans, lecteur de mon Kawa qui nous en avait fait un récit enflammé !
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ok, faudra que je me renseigne pour essayer d’en lire plus !
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Il y a aussi une Leila Slimani…
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Oui, je l’ai en plus !!
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ah ben alors ! ???
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Je sais, je sais, ne dis rien
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Je pense que ce livre va trop me remuer…J’irai, un jour…
En tout cas, ton retour est très beau, très émouvant 🥺
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Merci à toi ! Mais tu es une femme forte, ça te remuera, comme ça m’a remué, mais nous avons la chance de ne pas connaître cette époque, profitons-en !
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Après le mois américain, le mois des livres qui font pleurer! 😭 Pauvre Belette! Comment tu fais pour t’infliger une telle série ??? Tu vas finir en dépression ! Tu m’inquiètes ! Fais nous un mois de la comédie d’urgence! 😉
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Bizarrement, ça ne me déprime pas, même si les sujets lus ces derniers temps sont lourds, horribles, parlant de la barbarie de notre genre.
Rassures-toi, je m’écoutes de temps en temps des bonnes blagues de Renaud Ruten, un humoriste belge, avec un bel accent de Liège qui me fait pisser de rire ! Et Kody, au grand cactus, qui nous fait ses sketch, prenant l’apparence de tout le monde.
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😂 J’adore l’humour décalé !
Oh! Ça me rappelle que j’ai réveillé Toqué en pleine nuit, me réveillant en rigolant, il y a quelques jours! Je rêvais que j’étais chez des amis belges et que la soirée partait en vrille parce qu’on me racontait des blagues que je ne comprenais pas et justement c’était le fait de ne jamais comprendre qui me tordait de rire genre je suis blonde et j’assume et je fous de moi même ! 🤣😂🤣
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Le pire est quand quelqu’un te casse ta blague en te balançant que c’est impossible, que ça n’existe pas des ours bleus…. putain, c’est de l’humour, pas du réalisme 👿
J’adore raconter des blagues, je le fais bien, mais pas au niveau pro de certains. Mon père foire les siennes, il oublie ou te balance la fin au mauvais moment 😆
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Moi aussi je suis nulle pour raconter les blagues… je m’abstiens… mais… j’ai un certain sens de l’absurde pour raconter ma vie à mes proches ou mes collègues et ça les fait bien rire. Donc ça m’évite de trop passer pour une quiche qui sait pas rigoler! 😂
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Savoir faire rire avec le/son quotidien, c’est un art aussi 😆
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J’ai trouvé dommage, tout en comprenant pourquoi, que l’auteure tourne autour de la fameuse chambre d’Anne.
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Je ne sais pas si je saurais y entrer, de nuit, seule…
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Je dois le lire. J’ai visité la maison d’Anne Frank, que d’émotions !
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Jamais visitée, je ne sais pas si j’aurais envie de voir des crétins faire des selfies. Idem pour les camps, je ne voudrais pas péter un câble devant des imbéciles faisant des photos comme s’ils étaient à la plage… Et puis, mon moral prendrait un coup, à visiter ces endroits…
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Autant que je me souvienne, les photos étaient interdites.
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Dans l’alcôve ? Oui, mais tu connais les gens, le smartphone est greffé au bout de leur mains… dans les camps, les photos ne sont pas interdites, trop difficile de surveiller…
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Dans les camps, non, ce n’est pas interdit. En revanche, dans la maison d’Anne Frank, il y avait des personnes partout pour vérifier.
Je ne comprends pas non plus qu’on puisse prendre des selfies dans ce genre d’endroit. J’aurais voulu prendre des photos pour montrer à mes élèves mais j’ai suivi le règlement.
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Prendre des photos, oui, pour en ramener des images, mais pas des selfies !
C’est bien que l’on surveille, il y a des choses à respecter tout de même.
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Je suis bien d’accord avec toi !
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Ooohhh tu donnes envie…surtout que cette auteure semble taper comme il faut…..ooohhhh
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Oui, c’est très juste ce qu’elle dit, très sobre, tout en émotions.
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Je l’ai vu passer sur les réseaux, mais j’avoue que je ne m’y suis pas intéressée. Mais ce que tu en dis, me donne envie de le faire 😉
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un très très bon livre !
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OK 🙂
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