Sous les étoiles de Bloomstone Manor : Mary Orchard [LC avec Bianca]

Titre : Sous les étoiles de Bloomstone Manor

Auteur : Mary Orchard
Édition : Casterman (01/02/2023)

Résumé :
Agathe Langley a dix-neuf ans en cette année 1898. Contrairement aux attentes de ses parents la jeune femme boude les bals mondains et ne vit que pour l’astrophysique, qu’elle étudie en cachette avec la complicité de sa gouvernante. Alors que les Langley viennent de quitter Londres pour s’installer à la campagne.

Agathe fait la connaissance de leur excentrique voisin, Lod Nathanaël Stone, dans sa demeure de Bloomstone Manor… une rencontre qui va changer sa vie du tout au tout.

Critique :
Voilà un roman qui a tout d’un feel-good, d’une lecture qui fait du bien, qui réconforte, même si un peu trop too much que pour être réaliste.

Je ne vais pas pinailler, parce que dans le fond, ce genre de lecture n’est pas désagréable, de temps en temps.

Agathe Langley est née à la mauvaise époque : celle où les femmes avaient juste le droit de se taire, de ne pas être plus intelligente que les hommes (pour ne pas leur faire de l’ombre à ces pauvres chéris), à se marie, pondre des enfants et tenir leur maisonnée, en donnant des ordres aux domestiques si elles évoluaient dans le monde des gens avec du fric.

Hélas, Agathe aime la physique et les conversations qui ne sont pas futiles. De plus, elle a du mal à tenir sa langue et dis souvent tout haut ce qu’elle aurait dû se contenter de penser tout bas. Bref, elle est un anachronisme dans cette bonne société, surtout qu’elle aimerait étudier la physique en toute liberté et non en cachette.

Ce roman ne manque pas de bons sentiments, notamment avec ce voisin qui lui permet de rester une semaine, avec chaperon, chez lui, afin de lire des ouvrages de physique dans sa biblio.

Le défaut majeur du roman est le côté manichéen des personnages : les bons sont bons et les méchants sont mauvais comme pouvaient l’être les hommes de cette époque : pour eux, la place de la femme était au foyer (Landru, Petiot, non, pas de mauvais jeux de mots !!), elle n’est pas capable de réfléchir, d’être l’égale de l’homme en matière d’intelligence. Ce n’est pas dans leur programme cérébral que de voir des femmes arriver au niveau des mecs. Autant espérer qu’un chien puisse utiliser un ouvre boîte…

Hélas, à cette époque, ce genre de pensée était la norme et on ne va pas se leurrer, de nos jours, certains voudraient nous renvoyer à nos casseroles. Les personnages « méchants » du roman étaient donc des purs produits de l’époque.

Par contre, tous les personnages du côté des Bons font plus anachroniques dans le tableau, surtout qu’il y en a beaucoup qui sont tolérants, compréhensifs,… C’est appréciable, mais ça fait un peu too much. Pourtant, j’ai adoré ces personnages gentils. Comme quoi, rien n’est inscrit.

Anybref, ce roman est bourré de bons sentiments et à tout d’un feel good qui fait du bien par où il passe, malgré ses petits défauts et son manichéisme. De temps en temps, on a besoin que les gentils gagnent et que l’on avance dans les droits des femmes, dans la manière qu’on les hommes de percevoir l’autre sexe.

Une lecture détente qui m’a fait du bien, parce que le roman qui je vais lire ensuite est roman noir bien poisseux, où les méchants sont d’une autre trempe que ceux de ce gentil livre. Maintenant, je vais descendre dans le Sud de l’Amérique, chez les racistes, xénophobes, assassins… Je vais regretter les gentils.

Une LC réussie avec Bianca, une parenthèse de douceur, dans un monde de brute, un roman qui parle des droits des femmes dans la société victorienne et de la somme de volonté qu’il fallait pour se faire entendre, pour faire valoir que l’on avait un cerveau aussi et que l’on était capable de penser, réfléchir, résoudre des équations.

15 réflexions au sujet de « Sous les étoiles de Bloomstone Manor : Mary Orchard [LC avec Bianca] »

  1. Ping : Bilan Mensuel Livresque : Août 2023 | The Cannibal Lecteur

    • D’habitude, ça m’agace aussi, mais ici, ça passe assez facilement, ou alors, je vieillis et je deviens indulgente de temps en temps 😆

      Il ne me faudrait pas deux lectures de la sorte de suite, mais avant un roman noir, ça fait du bien 🙂

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  2. Ça aurait pu m’intéresser vu l’époque mais… 🤔

    Tu sais ma difficulté avec les anachronismes et le manque de subtilité dans les caractères des personnages… donc… malgré le côté feelgood ça risque trop de me faire penser aux conneries de Netflix qui font aussi du feelgood en réinventant l’histoire d’une manière préoccupante… Alors… je passe.

    J’ai encore des Anne Perry et des Ann Granger (je ne sais plus quel âne prend un oeuf) en réserve plein ma PAL de toute façon ! 😉

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      • Oui… mais étaient ils si nombreux dans la vraie vie ? 😬 Et pis… y a pas de crime… c’est joli les histoires d’amuuuuur mais bon…

        Purée là je regarde la nouvelle série « historique » de France2… Je ne savais pas qu’on parlait le banlieusard dans les provinces françaises sous Henri IV… ni que les femmes pouvaient se pavaner en pantalon en commandant les zhommes! 😤 Pathétique ! Ok… la dénonciation de l’oppression des femmes libres ou contestant un savoir aux hommes via la chasse aux sorcières… c’est bien… Mais pas n’importe comment! Pitié ! 😤

        Hier j’ai regardé le film de naze sur le roi Arthur sorti il y a quelques années ! Une sacrée bouse ! Merlin? Il avait disparu remplacé par une femme et c’était même pas Morgane! Ils ont refait l’histoire des chevaliers de la table ronde d’une manière hallucinante avec un très vague rapport…😡

        C’est insupportable ces attaques incessantes contre la culture et contre l’histoire! La responsabilité des gens qui ont « le savoir » est de le préserver et de le transmettre correctement ! Pas d’en faire n’importe quoi et d’abêtir les foules! Plus le temps passe plus on bombarde le peuple de « revisites » dont on finit par ne plus comprendre le sens! 🤬

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        • Le seul Roi Arthur (King Arthur) que je connaisse en film est sorti en 2004, avec une B.O de Hans Zimmer à tomber par terre tellement qu’elle est belle ! Clive Owen dans le rôle du roi Arthur.

          Pourquoi suivre l’histoire originelle puisque tout le monde pense la connaître ? Alors on change tout et hop, le tour est joué et ça fait chier les puristes, mais ça ravi les foules. Je ne suis pas pour les anachronismes de l’histoire, sauf dans les comédies, parce que c’est pour rire. Mais faut rester sérieux, les femmes ne pouvaient porter des pantalons que si elles manipulaient un cheval ou était à vélo (je ne suis plus sûre du vélo, mais du cheval, oui).

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          • Oui… pour le vélo et le cheval… mais pas sous Henri IV! Surtout pour le vélo ! 🤓 Même pour le cheval… la tolérance n’a été que tardive… Pas avant le XIXe siècle ! La selle pour monter en amazone a survécu très longtemps… pour tant est qu’on ait laisser les femmes monter! 🤓

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  3. Le manichéisme des personnages ne m’a pas sauté aux yeux et ne m’a pas gênée, on est dans un roman ya, mes attentes sont moins grandes et j’ai vraiment bien aimé ce roman doudou !

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