À Vif : René Manzor

Titre : À Vif

Auteur : René Manzor
Édition : Calmann-Lévy (17/03/2021)

Résumé :
Dans la forêt qui borde le village de Gévaugnac, on découvre une toute jeune fille brûlée sur un bûcher.

La capitaine Julie Fraysse, du SRPJ de Toulouse, est priée de différer ses vacances et de consulter Novak Marrec, le policier qui a mené l’enquête sur des meurtres très similaires, attribués à un mystérieux « Immoleur » jamais arrêté.

Le problème c’est que Novak est interné en hôpital psychiatrique. Depuis son échec dans l’affaire de l’Immoleur, ce flic intelligent, cultivé et peu loquace est atteint de troubles obsessionnels délirants : par moments son cerveau lui crée de fausses certitudes, qu’il n’arrive pas à distinguer de la réalité.

Convaincu que l’Immoleur est de retour, Novak se lance à corps perdu dans l’enquête avec Julie.

Mais comment découvrir la vérité quand votre propre esprit joue contre vous ? Parviendront-ils à mettre au jour les secrets de la petite communauté de Gévaugnac ?

Critique :
JDM ! Voilà comment la capitaine Julie Fraysse, du SRPJ de Toulouse, aurait pu qualifier cette journée. Alors qu’elle s’apprête à partir en vacances avec ses deux gamins, la voici appelée sur un crime.

Ses vacances sont à l’eau tandis que la victime, 13 ans, a été immolée par le feu. C’est glauque, très glauque.

À la base, on a un polar qui semble se diriger vers un whodunit des plus basiques : qui a immolé la petite Maylis ? Est-ce un Copy Cat ou bien le responsable d’anciennes immolations a-t-il repris du service ?

Pourtant, on comprend de suite que l’enquête va s’écarter assez vite d’un whodunit classique car le supérieur de la capitaine Fraysse, le commandant Ray Roques, va aller recruter dans un asile son ancien capitaine, celui qui avait enquêté sur les précédentes immolations.

Attention, duo atypique et duo de choc : entre la capitaine Fraysse et l’ancien capitaine Novak Marrec, ce sera explosif ! Le second reprochant à la première de lui avoir volé sa place, la première râlant que ses vacances sont à l’eau et que Novak l’accuse d’un fait dont elle n’est pas responsable.

Dans ce roman policier aux allures de thriller glauque (des immolations de jeunes filles prépubères, on est loin du classique révolver dans le bureau), les certitudes du lecteur vont voler en éclat assez souvent et les fausses pistes (ou pas) se multiplier.

Qui a raison, qui a tort ? Le cerveau de Novak est-il foutu par ses délires parano ou bien tient-il le début d’une piste ? Fraysse va-t-elle le suivre ou pas ? Beaucoup de suspense et de mystères dans ce récit qui ne m’a pas laissé beaucoup de répit.

La note amusante sera apportée par les deux gamins de la capitaine Fraysse et cela faisait du bien pour contrer cette noirceur qui s’échappait du récit où tout le monde n’était pas aussi ange blanc qu’on pourrait le croire.

Mon bémol ira à la résolution de l’enquête qui arrive un peu trop vite, ou du moins, comme un cheveu dans la soupe, de manière inattendue. Crac boum hue et les flics surgissaient, tel Zorro arrivant au bon moment, me déstabilisant totalement.

J’avais déjà trouvé le mobile du crime de Maylis mou du genou (ou alors, la personne coupable est bonne à interner, elle aussi) et là, ça a un peu tempéré mon enthousiasme pour cette lecture, vu l’utilisation de certaines ficelles.

Si le roman garde une excellente note, c’est en raison de son scénario, qui n’avait rien de banal (même si j’avais déjà connu ce genre de « truc » – no spoiler) et qui est allé dans une direction à laquelle je ne m’attendais pas, bien que j’ai eu des soupçons à un moment donné, vu la réaction de certains personnages.

De plus, il y avait des émotions, un suspense implacable et les portraits des enquêteurs (Fraysse et Novak) étaient réussi, mais pas que eux, les autres aussi. Ils en étaient même attachants, surtout Novak et son passé des plus sombre.

Un très bon thriller qui va jouer avec les perceptions de ses lecteurs, les entraîner là où l’on va rarement (les délires psychotiques, la paranoïa et j’en passe), le tout accompagné d’enquêteurs attachants (Novak est même parfois attachiant).

Le seul bémol étant pour le final un peu trop précipité et quelques ficelles utilisées pour faire passer le tout.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°13].

24 réflexions au sujet de « À Vif : René Manzor »

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  4. Kelangoisssse!!!😱😱😱

    Il faut d’urgence que je trouve un alibi à Toqué car quand un crime pareil a lieux, il est tout de suite suspecté !!!😨

    Sérieusement il me faut de toute urgence ce roman!!! Ne serait-ce que pour voir jusqu’où il s’inspire de la première enquête de Ginette Schlombück jamais publiée (et pour cause, jamais achevée !)… 😩

    Cela dit les bûchers c’est pas très écologique, ça renforce le réchauffement climatique… et l’été est torride… il va me falloir un mojito là !🙄

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      • Nan maintenant il faut faire disparaître les cadavres dans du compost… ou les débiter en quartiers de viande pour nourrir les zanimaux carnivores comme dans le film du « Père Noël est une ordure » c’est plus écolo! Ou alors dans un broyeur à végétaux qu’on utilise pour faire de l’engrais? Ou les trois à la fois histoire de ne pas mettre les oeufs dans le même panier ? Nan! Mauvaise idée car ça multiplie par trois les chances de retrouver des traces du corps! Putain d’ADN! On peut plus zigouiller qui que ce soit en paix maintenant!!! Y a bien les acides et l’eau de javel mais… c’est pas écolo du tout là!!! 🤔

        Mince je suis une authentique tordue! Agatha Christie était la championne du meurtre par poison et moi il ne me reste plus qu’à devenir la tordue des meurtres écolos!!! Dommage que je sois aussi une feignasse!!! Ecrire un roman c’est du boulot! Ça ne s’improvise pas… Je préfère critiquer quand c’est nul plutôt que de m’exposer à la critique !!! 😁 D’ailleurs les écrivains ne disent-ils pas eux mêmes que les critiques sont des gens frustrés de n’être pas capables d’écrire ??? 🧐

        Mais je peux donner des idées aux écrivains en tant que « pseudo criminelle mais authentique psychopathe consultante (pcapc)! 🤓 Ça les aiderait à passer le cap de la page blanche! 😄

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        • Les dents sont les plus difficiles à faire disparaître !!! Les poulets font du bon boulot avec les cadavres, mais les cochons, c’est encore plus mieux ! Sinon, si tu as des terrains, un trou, de la chaux et on n’en parle plus !!! 😉

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          • Ah oui! Les cochons! Ça bouffe tout et avec eux tout est bon à bouffer! C’est le principe de l’économie circulaire!!! Les cochons bouffent les hommes qu’on veut faire disparaître et après quand ils sont bien gras on les bouffe ! Faut être écolo mais pas végan là! 😁

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