Les Tambours du dieu noir suivi de L’Étrange Affaire du djinn du Caire : Phenderson Djèli Clark

Titre : Les Tambours du dieu noir suivi de L’Étrange Affaire du djinn du Caire

Auteur : Phenderson Djèli Clark
Édition : L’Atalante – La Dentelle du cygne (15/04/2021)
Édition Originale : The Black God’s Drums (2018)
Traduction : Mathilde Montier

Résumé :
Louisiane. Années 1880. Tandis qu’une guerre de Sécession interminable démantèle les États-Unis d’Amérique, un complot menace

La Nouvelle-Orléans, territoire indépendant libéré de l’esclavage, au cœur duquel les Tambours du dieu noir, une arme dévastatrice jalousement gardée, attisent les convoitises.

Il faudra tout le courage et la ténacité de Jacqueline « LaVrille » – jeune pickpocket qui rêve de découvrir le monde –, ainsi que la magie ancestrale des dieux africains qui coule dans ses veines, pour se faire entendre et éviter le désastre.

Le Caire. 1912. Depuis une cinquantaine d’années, les djinns vivent parmi les hommes et, grâce à leur génie mécanique, l’Égypte nouvelle s’est imposée parmi les puissants. Ce qui ne va pas sans complications…

Pour preuve l’étrange affaire du djinn du Caire, que se voit confier Fatma el-Sha’arawi – agente du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles – quand un djinn majeur est retrouvé mort. Suicide ? Trop évident. C’est une machination diabolique que Fatma va mettre au jour.

Critique :
137 pages, pas une de plus et en 137 pages, l’auteur arrive à produire deux novellas d’excellente facture, à m’emporter dans une Nouvelle-Orléans steampunk et puis à me transporter au Caire, tout aussi steampunk, les djinns en plus.

Sans avoir besoin d’en faire trop ou d’en rajouter, l’auteur arrive sans mal à donner le contenance qu’il faut à ses personnages, à ses univers et produire deux scénarios bien mystérieux et addictifs.

Le premier récit uchronique, se déroulant à La Nouvelle-Orléans, nous met face à une Guerre de Sécession qui n’a pas cessé mais où l’esclavage a déjà été aboli dans cette ville indépendante.

L’héroïne, une jeune fille d’à peine 13 ans (Jacqueline, surnommée « LaVrille »), avait assez d’épaisseur pour prendre la plus grande partie de l’histoire sur ses épaules, n’en déléguant que peu à La Capitaine avec laquelle elle va vivre une histoire qui ne sera pas banale.

C’est un univers riche, peuplé de dieux, de magie vaudou, de confédérés dans la brume et de parlé créole. Celui-ci, écrit de manière phonétique, est parfois à lire à voix basse pour être mieux compris. Lorsque la capitaine parle de « dèd », il faut y lire « dead ». Rassurez-vous, pas besoin du dictionnaire Djadja (Aya Nakamura) pour comprendre.

Et dans cette Uchronie, c’est Napoléon qui a perdu face à Toussaint Louverture. Les Caraïbes sont des îles libres. Mais elles ont payé un lourd tribu suite à l’utilisation des Tambours du Dieu Noir.

En peu de pages, je me suis attachée à cette gamine débrouillarde qui vit avec la présence d’une déesse dans sa tête et qui bénéficie de ses visions. C’est une uchronie remplie de suspense, de mystère et d’une enquête dans la ville des Morts… J’ai adoré et le final n’est pas expédié, au moins.

La seconde, tout aussi uchronique, m’a envoyé sous la chaleur sèche du Caire, en compagnie de l’enquêtrice Fatma el-Sha’arawi, une agente du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles (sur une carte de visite, ça en jette).

Dans une ville musulmane, une femme qui s’habille comme les colons anglais (pantalon, chapeau melon et canne en métal) fait naître toute sorte de commentaires de la part d’une société patriarcale à fond. « Du temps de mon grand-père… » comme lui rappelle souvent son collègue. Mais on n’y est plus, du temps de ton papy, vieux coincé.

Face à la mort inexplicable et spectaculaire d’un djinn dans un quartier huppé de la capitale égyptienne, notre enquêtrice va devoir faire travailler son cerveau et bien s’entourer, si elle veut comprendre les morts tout aussi inexplicables qui vont suivre et le recrudescence des goules dans certains quartiers pauvres.

Ce que j’ai apprécié, dans ces univers uchroniques, c’est que ce sont les femmes qui sont les héroïnes, elles qui sont mises à l’honneur. Sans être des Tomb Raider sous anabolisants ou autres stéroïdes, elles utilisent leur cerveau, leurs connaissances, leur potentiel, n’hésitant pas à travailler en équipe.

L’univers de l’auteur est riche, malgré le peu de pages et on n’a aucun mal à y adhérer. Gaffe ensuite à ne pas se tromper et à penser que Napoléon a bien quitté les Caraïbes à grand renfort de coups de pieds dans le cul !

Deux novellas uchronique que j’ai pris plaisir à découvrir, tant le scénario, l’univers, les personnages, étaient bien étoffés, sans pour autant que l’auteur ait besoin d’en faire trop. En plus, il met bien les femmes en valeur, ce qui ne gâche rien !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°57].

Undertaker – Tome 6 – Salvaje : Xavier Dorison et Ralph Meyer

Titre : Undertaker – Tome 6 – Salvaje

Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Ralph Meyer

Édition : Dargaud (27/08/2021)

Résumé :
Dans L’Indien blanc, Sid Beauchamp était chargé par Joséphine Barclay de retrouver la dépouille de son fils, Caleb, réduit en esclavage par les Apaches et enterré au cœur des terres interdites d’Arizona.

Pour mener à bien cette mission, il a fait appel à Jonas Crow, son ami de jeunesse devenu croque-mort. Ce qu’il ne lui a pas dit, c’est qu’il a lui-même empoisonné Caleb. Et que celui-ci, marié à une Indienne nommée Salvaje, avait embrassé la cause du peuple Apache sous le nom de guerre d’Indien Blanc.

De retour avec le cadavre de Caleb, Salvaje et Chato, l’enfant né de leur union, Beauchamp savoure son triomphe. Il va enfin pouvoir épouser Joséphine, la femme la plus riche de Tucson. À condition que Jonas Crow s’en tienne à la version officielle et ne révèle à personne que Sid est responsable de la mort du jeune homme.

Mais Salvaje, avec l’aide de Jonas, est bien décidée à venger la mémoire de l’Indien Blanc…

Critique :
Une fois encore, Undertaker est à la hauteur de sa réputation !

Sans dépasser la gueule cassée de Blueberry, il se hisse tout de même à sa cheville, ce qui, vu le niveau atteint par certains albums du duo Charlier/Giraud, n’est pas une mince affaire.

De toutes façons, les scénarios de Dorison ne sont pas ceux de Charlier et les deux séries sont différentes.

Évidemment, on aime comparer une nouvelle série avec d’autres qui ont atteint des sommets. Moi, j’apprécie les deux et je double donc mon plaisir lecture en laissant de côté les débats stériles.

Les dessins sont de toute beauté et les visages sont tous bien distincts et parfaitement réalisés. Undertaker est sexy, dans son grand manteau noir de croque-mort…

Undertaker n’est pas un gentil mec sympa, il a ses failles, ses défauts, une jeunesse mouvementée et n’a rien d’un chevalier blanc, même s’il est un peu plus évolué que certains de ces contemporains qui veulent casser, tuer, exterminer ou évacuer très loin les méchants Indiens.

Dans ce diptyque, les Indiens n’avaient pas le rôle de méchants, même si ce ne sont pas des enfants de chœur non plus. On les a cherché, on les a trouvé. Exterminez des Indiens et tout le monde applaudira, mais si un Indien extermine un Blanc, ce sera un tollé général.

Ici, les Méchants sont les Blancs. Et ils sont réussi, les portraits des vilains ! Sid Beauchamp, avec sa gueule potelée et son sourire affiché, me fait penser à Culverton Smith, dans la série Sherlock (BBC). Son air de type perpétuellement de bonne humeur  file les chocottes. Le pire sera lorsque l’on croisera la route de sa future épouse… Elle est aussi grave que lui.

Ce qui a de bien, dans la saga Undertaker, c’est que les personnages sont travaillés, pas stéréotypés, même si Sid veut le beurre, l’argent du beurre et le cul des banquiers en épousant sa Joséphine, la femme la plus riche de Tuckson.

Le scénario n’est jamais en rade non plus. Dorison soigne ses récits, évitant de cuisiner la même soupe déjà servie mainte fois et, tout en utilisant les codes du western, il les façonne à sa manière pour qu’ils collent à son personnage de croque-mort (et ancien braqueur de banque) et à son univers. On est donc dans un univers connu qui arrive à nous surprendre, ce qui est assez rare.

Une excellente série western à découvrir, si ce n’est déjà fait !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°56], Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°85], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 64 pages).

 

L’inconnu de la forêt : Harlan Coben

Titre : L’inconnu de la forêt

Auteur : Harlan Coben
Édition : Belfond (15/10/2020)
Édition Originale : The Boy from the Woods
Traduction : Roxane Azimi

Résumé :
WILDE. SON NOM EST UNE ÉNIGME, TOUT COMME SON PASSÉ.

Il a grandi dans les bois. Seul. Aujourd’hui, c’est un enquêteur aux méthodes très spéciales.

VOUS IGNOREZ TOUT DE LUI.

Il est pourtant le seul à pouvoir retrouver votre fille et cet autre lycéen disparu. Le seul à pouvoir les délivrer d’un chantage cruel. D’un piège aux ramifications inimaginables. Mais ne le perdez pas de vue.

CAR, DANS LA FORÊT, NOMBREUX SONT LES DANGERS ET RARES SONT LES CHEMINS QUI RAMÈNENT À LA MAISON.

Critique :
Corben Dallas, oui, Harlan Coben, non… Je pense qu’entre lui et moi, ce sera comme Capri : fini !

C’est le genre de thriller que j’aurais adoré lire lorsque j’avais 20 ans, mais maintenant que j’ai quelques années de plus, ce genre de récite passe difficilement car je l’ai trouvé vide.

Comme un squelette sans ses organes, sans sa peau… Les personnages m’ont donné l’impression d’être sans relief, sans épaisseur, fadasses, juste là pour l’histoire, comme des figurants de seconde zone.

Le personnage principal, Wilde, le Mowgli qui a vécu dans la forêt manque de crédibilité, de profondeur, alors qu’il le pilier central du roman. Sorte d’écolo intello qui aurait les capacités de déplacement en forêt aussi silencieux que ceux de Black Panther…

Mieux, tout gamin, il a appris à lire tout seul en regardant des émissions de télés faites pour les élèves. Les enseignants peuvent donc aller pointer dès à présent à Popol Emploi, la téloche fera leur job ! Désolé, ça n’est pas passé chez moi… Un peu gros ! Trop de qualités tuent le personnage.

Quant au méchant politicien, sorte de clone de Trumpinette (mais en édulcoré), il n’a que peu de présence et semble être lui aussi sans consistance.

Pourtant, les thèmes abordés dans ce thriller étaient intéressants et universels : le harcèlement scolaire, un politicien qui semble être une menace s’il vient à être élu, le patriotisme, la fin qui justifie les moyens, le sacrifice de l’un pour en sauver des millions, l’extrémisme, le système judiciaire contre lequel on ne peut aller contre car c’est le système,…

Oui, bien vu, dommage qu’aucun de ces thèmes ne soient vraiment approfondis ! Ils sont survolés… Quelques lignes de-ci, de -là… C’est expédié vite fait, mal fait.

Pire, l’auteur parle du harcèlement scolaire subi par la jeune Naomi, mais il a oublié d’y ajouter les émotions dans son texte. C’est froid, tellement froid que je n’ai pas frémi (alors que je bondis toujours sur le sujet). Dans un romans de Stephen King (pour ne pas le citer), une scène de harcèlement me hante encore des années après ! Jamais je l’oublierai la boîte à lunch Scooby-Doo.

Ce manque d’émotions ressentie à la lecture de ces horreurs faites à cette ado m’a aidé à comprendre pourquoi personne du corps professoral ne réagissait dans l’entourage de Noami : la faute de l’auteur ! Les personnages sont restés de marbre tant le sujet du harcèlement était mal traité.

Malheureusement, pour un thriller, le récit est un peu poussif, surtout au départ. Ensuite, ça bouge un peu plus, mais jamais au point de m’avoir scotché au récit. Les dialogues sont plats, sans reliefs aucun, plus pour meubler des silences ou noircir des pages.

Un bon point pour le final qui évite le happy end et qui tacle le système judiciaire américain et les extrémistes de tous poils qui malgré les preuves mises sous leur nez, hurlent toujours au fake news ou à la vidéo truquée, tant ils n’ont pas envie de remettre en question leur idole, son discours et ses idées.

Pour eux, il est plus simple de rester accroché à leurs convictions pures et dures que de les voir valser, se briser et d’ensuite devoir réfléchir et changer. Quant on est à fond avec une équipe, quoiqu’elle fasse, on reste fidèle et on ne va pas changer de club.

Bon, comme vous l’avez sans doute compris, cette lecture ne restera pas dans les annales littéraires et finira au tableau des déceptions de 2021.

Cela faisait longtemps que je n’avais plus lu de Coben, c’était l’occasion pour moi d’y revenir et de passer un bon moment de lecture (j’avais la foi). Hélas, elle ne fut pas palpitante comme ce fut le cas avec d’autres romans.

Déception totale. Lui et moi, je pense que ce sera terminé. Au suivant !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°55].

Après l’incendie : Robert Goolrick [LC avec Bianca]

Titre : Après l’incendie ; suivi de Trois lamentations

Auteur : Robert Goolrick
Édition : Anne Carrière (2017) / 10/18 (2018)
Édition Originale : The Dying of the Light
Traduction : Marie de Prémonville

Résumé :
Diana Cooke est née avec le siècle. Dans une des plus belles maisons du Sud. Elle peut s’enorgueillir d’un patronyme qui remonte aux pères fondateurs de l’Amérique.

Mais cette maison, comme son nom, est lestée par deux dettes abyssales. La première est financière, et le seul moyen de s’en acquitter est au prix du sang : Diana doit se marier sous le signe de l’argent.

La seconde est plus profonde : la maison des Cooke et le prestige de leur nom de famille sont bâtis sur le plus noir péché du Sud, l’esclavage.

Et cette dette-là ne se rembourse que sous la forme d’une malédiction. La voici peut-être qui s’avance sous la forme du  » Capitaine  » Copperton.

Critique :
Le précédent roman de l’auteur, « Arrive un vagabond », m’avait transporté, m’offrant un coup de coeur livresque énorme. « Après l’incendie » me laisse un goût de cendres dans la bouche et n’aura pas tout dévasté en moi…

Premièrement, l’introduction est trop longue et bien trop bavarde ! À peine commencé que j’avais déjà envie d’arrêter là. Puisque j’étais en LC, j’ai poursuivi ma route, pensant que plus loin, le roman allait enfin me plaire.

Que nenni ! Même si j’ai apprécié certains passages et que je ne m’y suis pas ennuyée, tout le reste fut lu en diagonale, tant je trouvais les personnages insipides, inintéressants, mièvres et la trame scénaristique lourde comme une tapisserie du moyen-âge.

Le scénario est éculé : une jolie fille dont la famille était riche autrefois, qui participe aux bals des débutantes, afin de trouver un homme riche afin de sauver leur maison magnifique, Saratoga, anciennement possession de ses ancêtres esclavagistes.

Il y a toujours moyen de faire du neuf avec de l’ancien, de magnifier des scénarios vieux comme le Monde, de cuisiner une autre soupe avec les mêmes ingrédients, ou en les changeant.

Ce ne fut pas le cas ici. La soupe était insipide et j’ai eu l’impression de me forcer pour la boire en entier. Les personnages semblent stéréotypés, comme si on avait essayé de réunir un maximum de personnages différents dans un seul roman (le mari brutal, le fils à la limite du complexe d’Oedipe, le bel amant jeune, le bibliothécaire homo, la décoratrice moche mais talentueuse, le personnel dévoué à sa patronne). Aucun ne ressort vraiment, aucun ne marque les esprits.

De plus, le comportement du fils, dans le final, est totalement aberrant et la réaction de sa mère encore plus. Là, je n’ai pas tout compris, mais bon, je ne suis pas psychiatre non plus.

Anybref, tout ça pour vous dire que ce roman de Goolrick ne m’a pas emporté du tout, qu’il m’a fait bailler, que j’ai sauté des lignes, des pages, avant de le terminer et de le refourrer sur ma caisse de livres à porter dans une boîte à livres.

LC foirée pour toutes les deux puisque Bianca est sur la même longueur d’ondes que moi.

Buffalo Runner : Tiburce Oger

Titre : Buffalo Runner

Scénariste : Tiburce Oger
Dessinateur : Tiburce Oger

Édition : Rue de Sèvres (2015)

Résumé :
En 1896, Henri Ducharme et ses deux enfants cheminent vers l’Eldorado californien quand ils sont attaqués par des Indiens. Un vieux cow-boy, Ed Fisher, tente de les secourir mais seul un enfant survit.

Pendant une nuit de veille, Ed raconte sa vie en tant que Buffalo Runner ainsi que le massacre des bisons.

Critique :
Une fois de plus le one-shot de Tiburce Oger fait mouche ! Ghost Kid était excellent et celui-ci est de la même veine, ou du même barillet, puisque nous sommes dans un western où les armes à feu parlent.

Une fois de plus, je me suis laissée séduire par les graphismes de l’auteur, par ses belles cases détaillées, par ses décors grandioses, pas la palette de couleurs chaudes.

Le scénario semble classique au départ et pourtant, l’auteur a réussi à nous le cuisiner d’une autre manière et ça a marché.

Comme dans Ghost Kid, notre personnage principal, Edmund Fisher, est un vieil homme qui a vécu, qui reste adroit de la gâchette mais qui n’a plus rien de fringuant. Sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille et j’ai pris plaisir à l’entendre la raconter à la jeune Mary, tout en fabriquant ses balles pour l’embuscade à venir.

Nous sommes en 1896, la messe est quasi dite pour les États-Unis de la conquête de l’Ouest, les Indiens sont décimés ou parqués dans des réserves et il ne reste plus que des bandits mexicains et des Indiens associés avec eux pour attaquer le pauvre type qui s’en va vers la Californie.

On commence avec une histoire classique de siège qui se prépare et pendant que notre Buffalo Runner (Edmund Fishe) fabrique ses cartouches, il va raconter sa vie mouvementée à la seule survivante du massacre.

C’est tout un pan de l’histoire des États-Unis qui va se jouer devant nous, passant des massacres de bisons, la guerre de Sécessions et la vie de cow-boy auprès d’un riche propriétaire terrien, avant de passer à l’exclusion des Juifs, au racisme ordinaire et à la colère noire.

Le récit est riche, coloré, sans temps mort. On se prend d’amitié pour le vieux cow-boy, qui n’a rien d’un héros, qui a participé à la disparition des bisons, à cette gabegie où l’on ne prenait que les langues et les peaux…

Rien ne l’obligeait à rester dans cette masure pour défendre la jeune fille, il aurait pu passer sa route, mais non, parce que dans le fond, il a un cœur tendre.

Une fois de plus, sans en faire trop, l’auteur arrive à donner de la profondeur à ses personnages, à les ancrer dans la réalité, à insuffler le souffle de la grande aventure à la vie de Edmund Fisher et à surprendre le lecteur dans les dernières cases.

Encore une fois, c’est un super bon western que je viens de découvrir et il entre direct dans mes coups de cœur.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°54], Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°84] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 78 pages).

Superman – Terre-Un – Tome 2 : Joe Michael Straczynski et Ardian Syaf 

Titre : Superman – Terre-Un – Tome 2

Scénariste : Joe Michael Straczynski
Dessinateur : Ardian Syaf

Édition : Urban Comics DC Deluxe (2016)

Résumé :
Après ses premiers combats, le novice Superman se croit isolé du reste de l’humanité. Mais la confrontation avec un autre Kryptonien survivant va remettre en cause toutes ses certitudes. (Contient Superman: Earth-One, book 3)

Critique :
Le tome 1 m’avait emballé et malheureusement, j’ai mis 6 mois à lire le suivant… Honte à moi !

Pour rappel à ceux qui ne suivaient pas dans le fond de la classe, le concept « Earth-One » (Terre-un) est une relecture moderne de l’univers du super-héros.

On peut donc indépendamment les lire de la saga Superman, les récits sont complets en deux tomes et on revisite les origines, la genèse du super-héros à qui l’album est dédié.

Revisite ne veut pas dire hérésie, c’est revisité de manière intelligente et la genèse connue de tous n’a pas changée, sauf en ce qui concerne le personnage de Lex Luthor.

La version avec Batman était du tonnerre de Dieu et je peux y ajouter celle avec Superman. Tant au niveau du scénario que des dessins.

Le graphisme est magnifique, les visages sont bien réalisés, les couleurs sont lumineuses ou sombres, selon les cases, mais sans jamais devenir illisibles. Superman est hyper sexy et n’a pas son côté boyscout des premiers films. Il est plus humain, si je puis dire. Il doute, se pose des questions. Il a des faiblesses et se retrouve isolé.

L’ennemi qu’il affrontera sera à la hauteur. Pas un ennemi de pacotille en papier mâché. Les scènes de combat sont bien réalisées, elles sont dynamiques, sans pour autant n’être que de la baston pure et dure.

Loin des onomatopées du dessin animé Dragon Ball Z, nos deux combattants se parleront, sans que leurs discussions soient neuneu ou peu réalistes.

Cela tient aussi aux différents personnages qui ne sombrent jamais dans le manichéisme. Le Méchant n’est pas un tendre, loin de là, il voulait dominer aussi son Monde, mais il ne fait pas Méchant d’opérette comme c’est souvent le cas dans la littérature. Lex Luthor lui-même doute…

Un scénario intelligent, de l’action, du rythme, de la profondeur, des graphismes superbes, des personnages non manichéens…

Anybref, un excellent diptyque pour découvrir Superman sans s’engager dans une collection volumineuse ou tout simplement juste pour le plaisir de découvrir la relecture de la genèse de l’enfant de Krypton avec un scénario qui n’a rien de bancal !

Moi, j’ai pris mon pied avec Kal-El.

Temps noirs : Thomas Mullen

Titre : Temps noirs

Auteur : Thomas Mullen
Édition : Rivages Noir (04/03/2020)
Édition Originale : Lightning Men (2017)
Traduction : Anne-Marie Carrière

Résumé :
L’officier Denny Rakestraw et les « officiers nègres » Lucius Boggs et Tommy Smith ont du pain sur la planche dans un Atlanta surpeuplé et en pleine mutation.

Nous sommes en 1950 et les tensions raciales sont légion alors que des familles noires, y compris la sœur de Smith, commencent à s’installer dans des quartiers autrefois entièrement blancs.

Lorsque le beau-frère de Rake lance un projet visant à rallier le Ku Klux Klan à la « sauvegarde » de son quartier, les conséquences deviennent incontrôlables, forçant Rake à choisir entre la loyauté envers sa famille et la loi.

Parallèlement, Boggs et Smith tentent d’arrêter l’approvisionnement en drogues sur leur territoire, se retrouvant face à des ennemis plus puissants que prévu : flics et ex-détenus corrompus, chemises noires nazies et voyous du Klan.

Critique :
Darktown, le premier volume, était déjà du tout grand roman noir. La suite est du même acabit et peut trôner parmi les grands sans aucun problème.

Dans ce roman noir qui se déroule à Atlanta en 1950, au coeur de la ségrégation raciale, vous croiserez des personnages peu fréquentable, dont certains se baladent avec une taie d’oreiller blanche sur la tête.

D’autres, pas mieux, adorent porter des costumes bruns avec des éclairs rouges cousus en insignes. Cela fait 5 ans que l’Adlolf s’est fait sauter le caisson et aux États-Unis, certains ont la nazi nostalgie.

Si vous lisez ce roman et que vous faites partie de la cancel culture, vous risquez de tressaillir à toutes les mentions « Négros » ou de « singes »… Je n’aime pas ces mots, mais en 1950, dans le Sud des États-Unis, montrer du respect pour une personne de couleur vous valait l’exclusion de tout. Personne ne parle d’afro-américains.

Ne pas utiliser les termes insultants dans un roman se déroulant à ces époques serait un anachronisme aussi gros que de doter les femmes du droit de vote à une époque où elles ne l’avaient pas.

Ce fut avec un plaisir énorme que j’ai retrouvé mes deux agents Noirs (ou nègres, pour l’époque) : Lucius Boggs et Tommy Smith. Ce n’est pas à proprement parler d’une suite de leur première enquête, nous sommes 2 ans plus tard, mais l’auteur y fera quelques allusions. Les deux romans peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre, mais faites-vous plaisir avec les deux.

Deux années se sont écoulées et rien n’a changé dans leurs droits, qu’ils n’ont pas. La frontière entre les quartiers Blancs et Noirs bouge, pour la plus grande peur des Blancs, bien entendu et les envies de lyncher du Noir est toujours présente, chez les membres du KKK, chez les nazis ou tout simplement chez les citoyens lambdas, ceux des beaux quartiers.

L’intrigue est une véritable toile d’araignée, aux multiples ramifications. Rien n’est simple, tout est imbriqué et rien n’est comme on pourrait le penser. Les arcs narratifs sont multiples, comme les personnages et la ville d’Atlanta est un personnage à part entière, qui vit, qui bouge.

C’est tout un pan de la vie sudiste qui est décrit dans ce roman noir puissant. Tout y pue le racisme primaire, la ségrégation, que l’on soit chez les Blancs ou chez les Noirs qui vivent dans les beaux quartiers de Sweet Auburn et qui méprise ceux des quartiers populaires vivant dans des taudis (ou s’apparentant à des taudis). Personne n’est frère.

Jamais les personnages ne sombrent dans le manichéisme, que l’on soit avec nos deux flics Noirs (Boggs et Smith), des gens qui quartier Blanc ou avec des klansmen. Tous ont des nuances, des peurs, des rêves, des casseroles au cul ou des squelettes dans les placards. C’est comme une pelote de laine que l’on dévide.

Oserais-je dire que personne n’est tout à fait blanc ou noir, mais dans des nuances de gris, pouvant passer de l’ombre à la lumière. Les gens ont des règles, des idéaux, mais parfois, ils se fracassent face à la vie dure que l’on mène à Atlanta ou face aux événements qui s’emballent et débouchent là où le personnage ne le pensait pas.

Face à un vrai roman noir se déroulant durant la ségrégation raciale des années 50, il ne faut pas s’attendre à ce que les Bons gagnent et que les Vilains aillent en taule. Dans un roman noir tel que celui-ci, le happy end, faudra s’asseoir dessus et se le carrer où… où vos voulez, c’est vous qui décidez.

Roman noir puissant, réaliste, à la trame scénaristique réfléchie, poussée, rien n’est simple, ni facile, où les multiples arcs narratifs nous entraînent dans plusieurs endroits d’Atlanta avant de tous se terminer dans un final hautement violent qui ne sera pas celui entre les Noirs et les Blancs (trop facile).

Pas de manichéisme, juste des personnages qui essaient de vivre comme ils peuvent, sans se mettre à dos leur communauté (pas facile), de louvoyer dans cet océan de haine tout en restant fidèle le plus possible à leurs idéaux, qu’ils soient respectueux des autres ou pas.

La ligne rouge n’est jamais loin et il n’est jamais facile de respecter ses engagements pris un jour, lorsque l’on se retrouve confronté à la complexité humaine.

Un roman noir puissant, sans édulcorants, sans sucre, noir de chez noir et à l’arôme brut que l’on savoure avec plaisir, même si l’époque n’est pas celle des Bisounours.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°53].

Je suis Iron Man :‭ ‬Collectif

Titre : Je suis Iron Man 

Scénariste : Collectif
Dessinateur : Collectif

Édition : Panini Comics – Marvel Anthologie (2019)

Résumé :
Depuis que Robert Downey Jr l’incarne au cinéma, Tony Stark est plus populaire que jamais.

Découvrez toutes les facettes d’Iron Man mais aussi tout ce qu’il y a à savoir sur James Rhodes, Pepper Potts et Stark Industries au travers d’une sélection d’épisodes recouvrant six décennies.

Par les plus grands auteurs de la Maison des Idées d’hier et d’aujourd’hui.

Tony Stark est tout cela, et bien plus encore. Lorsqu’il endosse une armure high-tech conçue par ses soins, il devient l’invincible Iron Man et protège la Terre en solo ou au sein des Avengers.

À travers quatorze histoires marquantes et de nombreux articles explicatifs, ce volume revient sur la carrière du personnage créé par Stan Lee en 1959. dévoilant tout ce qu’il faut savoir sur le héros et ses incroyables inventions.

Critique :
J’adore Iron Man ! Oui, j’adore son côté prétentieux, hautain, sûr de lui, avec un égo surdimensionné… Tony Stark n’est pas pétri de qualités, comme un Captain America.

Ce que j’apprécie chez lui, c’est son évolution : de marchands d’armes sans scrupules qui ne pensait vendre des armes qu’aux « nations amies », a vu un jour ses propres inventions mortelles se retourner contre lui.

Ensuite, il a changé son fusil d’épaule.

D’antipathique, il devient sympathique et surtout, humain, puisque, contrairement aux autres héros de l’écurie Marvel, il ne doit sa puissance qu’à son génie qui a inventé une armure.

Ce gros volume commence par nous expliquer un peu la genèse d’Iron Man, afin que ceux qui ne savent rien n’aient pas l’impression d’arriver dans un univers inconnu.

La première histoire est celle de la création d’Iron Man. Nous sommes au temps de la guerre froide, de la guerre du Vietnam et Anthony Stark conçoit des armes.

Les dessins des permières aventures ne sont pas les meilleurs que j’ai vu, on sent bien qu’ils datent des tous débuts du personnage. Stark a un petit air de famille avec Errol Flynn. Nous découvrons l’origine de son armure. L’histoire de son kidnapping, c’est ce que j’avais vu dans le premier film Marvel (en plus long, dans le film).

Je ne vous résumerai pas toutes les histoires, sachez juste que nous aurons quelques bonds dans le temps, faisant changer les armures et notre Iron Man affrontera des méchants de tout poil qui veulent le détruire, dont son plus terrible ennemi : l’alcool et sa dépendance.

La lecture était amusante, mais la plupart des histoires ne sortaient pas du lot au niveau scénaristique. Certaines étaient basiques, d’autres un peu plus élaborées. Ce fut le cas aussi avec les dessins qui, au fil des histoires, sont devenus plus élaborés avant de redevenir au même niveau que les premiers.

Il faudra attendre l’histoire « The heart of the matter » pour avoir des dessins plus contemporains. Les autres histoires qui suivent sont plus récentes et les dessins plus sophistiqués.

Mes préférées sont celles où Stark se retrouve coincé dans un conflit avec le général Radanovich,Civil War – The Confession. La dernière image de cette aventure est terrible… Et les Invincible Iron Man.

L’avantage est qu’avant chaque nouveau récit, on a une page explicative. Cela aide à en savoir un peu plus, ce qui n’est pas si mal lorsqu’on est néophyte.

C’est un bon recueil pour découvrir les origines de Iron Man, mais je n’ai pas été vraiment conquise. Sans doute suis-je plus habituée aux films qu’à la version comics et, ayant découvert la version dessinée après la filmée, la transition est assez dure. Les fans de la première heure l’apprécieront sans doute plus que moi.

Bon, ma rencontre avec ce cher Iron Man ne s’est pas bien déroulée, malgré tout, je suis contente d’avoir découvert les origines, la genèse et d’avoir lu cette anthologie.

Cela m’a permis d’en apprendre un peu plus sur le personnage et de savoir que maintenant, je dois faire une séparation entre le Iron Man du cinéma et celui des comics.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°52].

Death Mountains – Tome 1 – Mary Graves : Christophe Bec et Daniel Brecht

Titre : Death Mountains – Tome 1 – Mary Graves

Scénariste : Christophe Bec
Dessinateur : Daniel Brecht

Édition : Casterman (13/03/2013)

Résumé :
1846. Le Donner Party, un convoi de colons partis vers l’Ouest, s’engage à travers les montagnes Rocheuses par le fameux raccourci de Hastings.

Surpris par une violente tempête, ils se trouvent bloqués par la neige dans la Sierra Nevada. La fantastique odyssée vers les terres promises va alors se transformer en un véritable cauchemar.

Démoralisés et presque privés de réserves alimentaires, la majorité des émigrants campent près d’un lac.

Une expédition est montée pour tenter de prévenir les secours. Mary Graves, une jeune femme moderne et pleine de ressources, prend part à cette opération de la dernière chance.

Mais acculés, les hommes et les femmes du Donner Party vont bientôt être poussés au pire s’ils veulent survivre.

Basé sur des faits réels, le Donner Party reste à ce jour un des événements les plus tragiques de la conquête de l’Ouest.

Critique :
Le Donner Party était une histoire de la Conquête de l’Ouest que je ne connaissais pas (entre nous, je ne sais pas tout, je dirais même plus : je ne sais rien, mais au moins, je sais que je ne sais rien).

Tout à commencé à Fort Laramie, en 1846, avec un convoi de colons partis vers l’Ouest, vers l’océan Pacifique.

L’album commence par un groupe de colons réfugiés dans une grotte. Dehors, c’est la neige et un mort.

Les dessins ne feront pas partie de mon Top 10, ils ne sont pas dérangeants pour les yeux et les couleurs sables donnent à l’album des tons assez doux, alors que nous face à une tragédie de l’Histoire.

Tragédie qui sera jugée sévèrement par ceux qui ne l’ont pas vécue et qui n’ont pas dû arriver à l’extrême, afin de survivre.

Le récit prend son temps, avance au rythme des chariots des pionniers et sous la pluie, ça n’avance pas vite. Après, ils devront faire face à la neige et ce sera encore pire.

Le dessinateur nous offrira quelques grandes cases avec des paysages sous la pluie ou sous la neige. Une page entière sera même sans paroles. Il n’y avait pas besoin de dire beaucoup, les images étaient plus parlantes que des paroles. C’était le choc des images.

Pourtant, malgré la lenteur du récit (qui ne nuit en rien au rythme de lecture), les personnages ne sont guère approfondis, juste survolés.

On saura le strict minimum sur eux, mais au moins, nous saurons la chose la plus importante de toute : la survie avant tout et si un pique-assiette est jeté hors du convoi, personne ne lui tendra la main car tout le monde est limite dans ses stocks de bouffe. Ce seront les loups qui s’occuperont de ce pionnier sans place dans la caravane.

Un premier tome qui place les personnages dans les décors, qui pose le scénario, les conditions climatiques et qui laisse ses lecteurs sur un final à suivre dont on se doute qu’il sera affreux dans sa résolution.

Une bédé western sur un volet de la Conquête de l’Ouest méconnu, un récit assez linéaire, classique, mais dont l’issue effroyable ne laisse aucun doute dès les premières cases.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°51], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°83] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 60 pages).

Ghost kid : Tiburce Oger

Titre : Ghost kid

Scénariste : Tiburce Oger
Dessinateur : Tiburce Oger

Édition : Bamboo Edition (19/08/2020)

Résumé :
La dernière expédition d’un vieux cow-boy pour retrouver sa fille inconnue.

Malgré les rhumatismes, « Old Spur » Ambrosius Morgan persiste à rouler sa bosse et ses éperons de ranch en ranch. Un jour, une lettre de la femme qu’il aima des années auparavant lui apprend qu’il est le père d’une jeune femme, Liza Jane Curtis, et que celle-ci a disparu depuis son départ pour l’Arizona.

Le vieux cow-boy décide de partir à sa recherche, accompagné du fantôme d’un jeune Apache qu’il croit être le seul à voir.

Critique :
Avril 1896, nord du Dakota, sous la neige. C’est là que nous ferons connaissance avec le vieil d’Ambrosius Morgan, alias Old Spur, vacher solitaire qui passe l’hiver dans une cabane à des jours et des jours de toute civilisation.

C’est un vrai ♫ Poor lonesome cow-boy ♪ et c’est aussi une fine gâchette, comme Lucky Luke.

Pour ceux et celles qui aiment les westerns, voilà un one-shot qui te claque dans la gueule et qui fait plaisir à lire tant les codes sont respectés mais aussi savamment utilisés.

Découvrir Old Spur dans son métier de vacher, perdu au fin fond du trou du cul du Dakota (après le gros côlon, tournez à gauche) permet de se familiariser avec l’animal bourru qu’est notre vacher solitaire qui parle aux chevaux et qui évite au possible la compagnie des hommes, sauf si c’est un vieux vacher grincheux comme lui.

Tiburce Oger, je l’avais découvert dans la saga (non terminée) : La piste des ombres. Ses dessins m’avaient décontenancées, à l’époque, et j’avais mis un certain temps à m’y habituer. Pour cet album, j’étais fin prête et pour une fois, j’ai aimé ses dessins, ses paysages magnifiques, sur des pleines pages (à la neige ou au soleil) et ses chevaux tout en os.

Partant avec un scénario classique du vieil homme à qui l’on apprend qu’il est père et que sa fille a disparu à la frontière mexicaine, avec son mari, suite à une attaque, le reste de l’album n’a rien de classique tant l’auteur est allé dans des directions auxquelles je ne m’attendais pas, comme celle de lui adjoindre un enfant dont il se demande s’il n’est pas un fantôme.

Old Spur, malgré ses défauts, est un cow-boy auquel on s’attache de suite, il représente la figure d’un grand-père grognon que l’on aurait aimé avoir, tant sous ses airs chiffonnés, il y a un cœur qui bat et que l’homme n’aime pas les injustices.

Sa quête ne sera pas simple, elle sera semée d’embuche, de mauvaises rencontres, d’incidents, de choses bizarres. Old Spur est un vieux cow-boy sur le retour, la Frontière n’existe plus, son mode de vie va petit à petit s’éteindre. Bref, nous ne sommes pas en compagnie d’un type fringant et aux plus belles heures de la Conquête de l’Ouest (elle n’était pas belle pour tout le monde, bien entendu).

Petit clin d’œil à la série Undertaker de Meyer et Dorison dans ce récit car notre Old Spur va enterrer un croque-mort, entouré de vautours.

La pagination importante permet à l’auteur de prendre son temps pour nous présenter son anti-héros, pour ne le montrer dans sa vie de cow-boys reclus, pour mettre en place le début de sa quête et nous présenter un long voyage, sans que tout cela soit précipité et sans que cela devienne ennuyeux.

Une excellente bédé western qui reprend tous les codes de genre, qui les utilise à bon escient, afin de nous immerger totalement dans l’Ouest, sauvage, celui aux paysages merveilleux, auxquels l’auteur rend honneur avec ses dessins.

Une magnifique bédé western, qui, si elle possède un scénario classique, arrive tout de même à sortir du lot grâce à ses dessins, à ses grandes planches esthétiques qui sont autant de pause agréable dans le récit, ainsi que par ses personnages.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°51], Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°82],  Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 80 pages).