Les pionniers : Ernest Haycox

Titre : Les pionniers

Auteur : Ernest Haycox
Édition : Actes Sud – L’Ouest, le vrai (06/01/2021)
Édition Originale : The Earthbreakers (1952)
Traduction : Fabienne Duvigneau

Résumé :
Ils viennent du Missouri et ont tout abandonné dans l’espoir de trouver une terre à des milliers de kilomètres de leurs foyers. Ils ont entassé leurs maigres possessions dans des chariots et traversent les grandes plaines, puis les montagnes Rocheuses où ils affrontent les rapides du fleuve Columbia.

Leur trajet ouvre la célèbre Piste de l’Oregon, qui sera plus tard empruntée par de nombreux migrants en route vers l’Ouest et la terre promise.

C’est un voyage qui a tout d’une grandiose épopée, peuplé d’hommes et de femmes qui souffrent de la faim et du froid, qui connaissent la solidarité autant que les rivalités, qui cherchent l’amour aussi.

Lorsqu’ils parviennent enfin à destination, ils construisent des cabanes, labourent un sol jusque-là inexploré, et installent peu à peu les bases de ce qui deviendra plus tard une société civilisée, avec ses lois, ses règles et ses usages.

Critique :
Dans ce western, qui parle du voyage et de l’installation de pionniers dans l’Oregon, nous sommes loin du côté humoristique utilisé par Morris (et Goscinny) dans Lucky Luke.

Ici, lorsque l’on tombe à l’eau, on risque de mourir, si on prend froid aussi, si on se prend un mauvais coup… Bref, que du concret et du réaliste, dans ce western qui tient plus d’un récit « témoignages » que des duels devant le saloon.

N’ouvrez pas ce roman si vous cherchez du trépidant. Ici, les pionniers ont avancé au rythme du pas des bœufs, des chevaux, des radeaux et lors de leur installation, ils ont suivi le rythme des saisons.

Pas de précipitation dans le récit de Haycox ! Il prend le temps de poser ses personnages, de leur donner de la profondeur, de décrire les éléments météorologiques, les saisons, l’installation des pionniers.

Roman choral, il donnera la parole à plusieurs personnages, tous disparates, mais reprenant un beau panel de ce qu’est l’humanité, sans que l’on ait l’impression qu’il ait fait en sorte de placer tout sorte de gens, comme c’est souvent le cas dans des films ou des séries. Non, ici, on sent que les portraits sont réalistes et pas forcés.

On a beau être dans un western avec tous les codes du genre, ce qui frappe, c’est qu’ensuite on fait en sorte de s’en affranchir. Oubliez les films vus à la télé, dans ce récit, on est aux antipodes de ce que l’on connaît.

C’est une écriture contemplative qu’Haycox nous offre, quasi crépusculaire, résultant de ses lectures de lettres de pionniers, afin que son récit soit le plus juste possible. Dans les films, aucun réalisateur ne montrera jamais les difficultés rencontrées par les colons, ou alors, se sera dans une plaine, jamais dans des sentiers sinueux des montagnes ou à traverser des torrents démontés.

Dans cet affranchissement des codes, en plus de la Nature hostile, on a le respect des personnages : jamais l’auteur ne dénigre les Indiens ou les femmes. On sent le respect qu’il leur porte. L’ouvrage ayant été publié en 1952, c’était tout de même culotté d’oser défendre les oppressé(e)s.

Certains de ses personnages dénigreront femmes et Indiens (on a un salaud et des têtes-brûlées), mais les femmes dans ses pages ne sont pas toutes muettes, elles peuvent avoir du répondant, de la hargne, être parfaitement au courant de leur situation merdique qui les oblige à se marier pour survivre et de subir durant toute leur vie cette inégalité de traitement entre elles et les hommes.

Par contre, la religion est moquée au travers du pasteur qui voit le diable chez tout le monde, Rice Burnett ne se privant pas de demander au pasteur s’il a une religion différente le dimanche du lundi… Malgré tout, le discours du pasteur évoluera au fil des pages et lui-même se mettra à douter de temps en temps.

L’hypocrisie, qu’elle soit religieuse ou du fait des Hommes sera souvent pointée du doigt dans ce récit, notamment lorsque les esprits s’échaufferont afin d’aller punir les Indiens du coin d’une agression. Les pionniers n’en sortiront pas grandis car voler plus pauvre que soi n’est guère reluisant.

La brochette de personnages est copieuse, il faudra rester attentif car l’auteur les nommera par leurs noms de famille, mais aussi par leurs prénoms, ce qui est déstabilisant car ils sont nombreux. Il m’a fallu un peu de temps avant de tous les distinguer et les reconnaître.

Le récit est âpre, les colons feront face aux éléments, à la Nature, hostile, et il leur sera difficile de gagner leur vie, parfois même, il leur sera difficile d’assurer leurs moyens de subsistance. Certains regretteront même d’avoir lâché la proie pour l’ombre.

Voilà donc un western qui tranche avec le genre que l’on connaît, qui ressemblerait plus à des témoignages, réunis dans un roman, qu’à une fiction, tant le réalisme est présent dans la vie de ces colons.

Les portraits des personnages sont bien exécutés, leur psychologie est creusée et rien n’est figé, même si pour certains (et certaines), on pourra chasser leur naturel tant que l’on voudra, il reviendra au galop.

Un magnifique western qui prend son temps. À lire sans se presser, afin de déguster les multiples récits qui l’émaillent et qui donnent de l’épaisseur à l’ensemble.

Un western où les duels sont la plupart du temps contre la Nature ou les éléments météorologiques, qui ne vous font aucun cadeau. La Nature est piégeuse et en aucun cas ressourçante.

et Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur.

Death Mountains – Tome 1 – Mary Graves : Christophe Bec et Daniel Brecht

Titre : Death Mountains – Tome 1 – Mary Graves

Scénariste : Christophe Bec
Dessinateur : Daniel Brecht

Édition : Casterman (13/03/2013)

Résumé :
1846. Le Donner Party, un convoi de colons partis vers l’Ouest, s’engage à travers les montagnes Rocheuses par le fameux raccourci de Hastings.

Surpris par une violente tempête, ils se trouvent bloqués par la neige dans la Sierra Nevada. La fantastique odyssée vers les terres promises va alors se transformer en un véritable cauchemar.

Démoralisés et presque privés de réserves alimentaires, la majorité des émigrants campent près d’un lac.

Une expédition est montée pour tenter de prévenir les secours. Mary Graves, une jeune femme moderne et pleine de ressources, prend part à cette opération de la dernière chance.

Mais acculés, les hommes et les femmes du Donner Party vont bientôt être poussés au pire s’ils veulent survivre.

Basé sur des faits réels, le Donner Party reste à ce jour un des événements les plus tragiques de la conquête de l’Ouest.

Critique :
Le Donner Party était une histoire de la Conquête de l’Ouest que je ne connaissais pas (entre nous, je ne sais pas tout, je dirais même plus : je ne sais rien, mais au moins, je sais que je ne sais rien).

Tout à commencé à Fort Laramie, en 1846, avec un convoi de colons partis vers l’Ouest, vers l’océan Pacifique.

L’album commence par un groupe de colons réfugiés dans une grotte. Dehors, c’est la neige et un mort.

Les dessins ne feront pas partie de mon Top 10, ils ne sont pas dérangeants pour les yeux et les couleurs sables donnent à l’album des tons assez doux, alors que nous face à une tragédie de l’Histoire.

Tragédie qui sera jugée sévèrement par ceux qui ne l’ont pas vécue et qui n’ont pas dû arriver à l’extrême, afin de survivre.

Le récit prend son temps, avance au rythme des chariots des pionniers et sous la pluie, ça n’avance pas vite. Après, ils devront faire face à la neige et ce sera encore pire.

Le dessinateur nous offrira quelques grandes cases avec des paysages sous la pluie ou sous la neige. Une page entière sera même sans paroles. Il n’y avait pas besoin de dire beaucoup, les images étaient plus parlantes que des paroles. C’était le choc des images.

Pourtant, malgré la lenteur du récit (qui ne nuit en rien au rythme de lecture), les personnages ne sont guère approfondis, juste survolés.

On saura le strict minimum sur eux, mais au moins, nous saurons la chose la plus importante de toute : la survie avant tout et si un pique-assiette est jeté hors du convoi, personne ne lui tendra la main car tout le monde est limite dans ses stocks de bouffe. Ce seront les loups qui s’occuperont de ce pionnier sans place dans la caravane.

Un premier tome qui place les personnages dans les décors, qui pose le scénario, les conditions climatiques et qui laisse ses lecteurs sur un final à suivre dont on se doute qu’il sera affreux dans sa résolution.

Une bédé western sur un volet de la Conquête de l’Ouest méconnu, un récit assez linéaire, classique, mais dont l’issue effroyable ne laisse aucun doute dès les premières cases.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°51], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°83] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 60 pages).

Enterre mon coeur à Wounded Knee : Dee Brown

Titre : Enterre mon coeur à Wounded Knee

Auteur : Dee Brown
Éditions : 10/18 Domaine étranger (1995) – 556 pages / Albin Michel (2009)
Édition Originale : Bury my heart at wounded knee (1970)
Traduction : Nathalie Cunnington

Résumé :
« Plus de deux cents cultures indiennes ont été virtuellement détruites, entre le Massachusetts et la Californie, au cours de l’histoire des Etats-Unis. Il nous faut nous souvenir de ce qui s’est passé à Sand Creek ou à Wounded Knee. » Jim Harrison

Largement fondé sur des documents inédits – archives militaires et gouvernementales, procès-verbaux des traités, récits de première main… –, ce document exceptionnel retrace, de 1860 à 1890, les étapes qui ont déterminé « La Conquête de l’Ouest ».

De la Longue Marche des Navajos au massacre de Wounded Knee, il se fait ici la chronique de la dépossession des Indiens de leurs terres, leur liberté, au nom de l’expansion américaine.

Si l’Histoire a souvent été écrite du point de vue des vainqueurs, Enterre mon cœur donne la parole aux vaincus, de Cochise à Crazy Horse, de Sitting Bull à Geronimo, et compose un chant tragique et inoubliable.

Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, traduit dans le monde entier, où il s’est vendu à plus de six millions d’exemplaires, « Enterre mon cœur à Wounded Knee » est devenu un classique.

Critique :
Sur l’île de San-Salvador, les Tainos vivaient tranquille et puis, un Colomb est arrivé… Ce fut le début de tous les malheurs de l’Amérique et de ses autochtones.

Le colon Colomb, ils auraient mieux fait de le liquider au lieu de l’accueillir et de le traiter avec honneur. Les Tainos étaient doux, gentils, donc faibles, pour l’envahisseur.

Peu de temps après, il a été décidé que les Tainos devaient bosser, se convertir au christianisme et adopter notre mode de vie…

C’est ainsi que l’envahisseur Blanc a toujours fait et continue de faire (d’autres aussi, hélas) : il investit la place, décide de comment les indigènes doivent se comporter et ensuite, on les dégage, on déforeste, on pille les richesses, on massacre et quand on se casse, tout est déglingué, foutu, désertique, passant de belle île verte à désert. Nous sommes pire que des sauterelles, pire qu’un covid19.

Bien sûr, tout cela fut considéré comme un signe de faiblesse, sinon de paganisme, et Colomb, en bon Européen moralisateur, acquit la conviction que ce peuple devait être « contraint à travailler, semer et faire tout ce qu’il est nécessaire de faire, enfin, d’adopter nos mœurs ». Ainsi, au cours des quatre siècles qui suivirent (1492-1890), des millions d’Européens et leurs descendants entreprirent de faire adopter leurs propres mœurs aux peuples du Nouveau Monde.

Ce roman, hautement documenté, comprenant des dépositions et des témoignages d’Indiens ou d’autres personnages clés. Rares sont les livres qui peuvent prétendre avoir changé le cours de l’Histoire. « Enterre mon cœur à Wounded Knee » est l’un d’entre eux.

Fidèle aux documents d’époque, Dee Brown fait enfin entendre la voix d’hommes qui ont dû faire face à des situations extrêmement difficiles pour leur peuple : Manuelito, Cochise, Red Cloud, Crazy Horse, Géronimo, Santanta, Ouray, Dull Knife, Little Wolf, Standing Bear, Chef Joseph ou Sitting Bull. Des hommes dont le plus grand tort a peut-être été de faire aveuglément confiance à leurs interlocuteurs tant ils semblaient incapables d’imaginer qu’on puisse leur mentir.

Ce classique de l’histoire des États-Unis est intéressant à lire, mais il a tendance à vous mettre le moral à zéro lorsque vous lisez toutes les injustices faites aux Indiens. Heureusement que ces derniers, grands guerriers braves, ont rendu une partie des coups qu’ils ont reçu, mais ce ne sera jamais assez comparé à ce qu’on leur a fait subir.

Boucs émissaires au moindre massacre, les Hommes Blancs n’ont cessé de les accuser de tous les maux et de les chasser de leurs terres ancestrales. Leur faisant signer des tas de contrats ou de traités qu’ils ne respectaient jamais, les Hommes Blancs ont toujours eu la langue fourchue : tenant deux discours, ils s’empressaient de renier leur parole une fois qu’ils avaient obtenu ce qu’ils voulaient des Indiens.

Au travers de plusieurs grands événements, ce documentaire se veut équitable : il ne met pas les Indiens avec les Bisounours non plus. Dans ce livre, au moins, ce ne sont plus des figurants réduits au silence ou comme dans les films westerns, des sauvages emplumés massacrant les pauvres pionniers.

Pourtant, une partie des guerriers incriminés par les Tuniques Bleues ou autres juges, n’avaient pas de sang Blanc sur les mains, n’ayant jamais combattu les envahisseurs, se contentant bien souvent de tenter de vivre en harmonie, jusqu’à ce que les Blancs décident de les envoyer sur des terres incultes, battues par les vents, trop humides ou trop sèches, trop chaudes ou trop froides, faisant marcher les Indiens jusqu’au bout de l’épuisement.

Ces Américains de maintenant qui jugent certaines peuplades comme barbares feraient mieux de se regarder le nombril. Hurlant lorsque des terroristes cassent des vieilles cités antiques, ils oublient que leurs ancêtres brûlèrent des champs de magnifiques pêchers appartenant aux Indiens Navajos, détruisirent la Nature et polluèrent les rivières, sans parler de polluer les esprits avec ses religions, différentes de celles des Indiens.

La lecture n’est pas toujours facile, l’écriture de l’auteur est parfois répétitive dans ses descriptions, les Indiens de toutes les peuplades ayant souvent vécu les mêmes avanies et autres saloperies de la part des colons Blancs.

Le rythme de lecture est aussi ralenti par les multiples pauses que j’ai faite, tant j’en avais mal au bide de lire leurs souffrances multiples qui ont menées à un génocide. Nous sommes loin de la conquête de l’Ouest vue par les films western ou avec humour, dans les Lucky Luke.

Il n’y a rien de glorieux à voler les terres des habitants, même si les Indiens ne se considéraient pas comme propriétaire de leurs terres. Il y avait de la place pour tout le monde, mais la gabegie de l’Homme Blanc qui veut tout posséder à débouchée sur un massacre odieux et innommable, dont Wounded Knee sera le point d’orgue.

Un document que je ne regrette pas d’avoir lu, même si mon coeur est, une fois de plus, en vrac. L’Histoire de l’Amérique est sombre, sanglante et il n’y a pas grand chose de bon à en ressortir.

Ce ne fut que massacres, assassinats, guerres, batailles, expropriation, vols, mensonges, manipulations, magouilles, fausseté, paroles non tenues et tout était bon pour déposséder les Indiens de ce qu’ils possédaient et pour les plier à nos mœurs à nous, alors qu’elles ne leur convenaient pas (et qu’on ne peut forcer une personne à faire ce qu’elle n’a pas envie de faire).

Les Blancs ont pris peur et ont appelé l’armée. Nous demandions humblement qu’on nous laisse vivre notre vie, et les soldats ont cru que nous voulions prendre la leur. Nous avons appris leur arrivée. Nous n’avions pas peur. Nous espérions pouvoir leur parler de nos problèmes et obtenir de l’aide. Un Blanc nous a affirmé qu’ils avaient l’intention de nous tuer. Nous n’avons pas voulu le croire, mais certains ont pris peur et se sont enfuis dans les Badlands. [Red Cloud]

Les premiers Indiens aux corps déchiquetés et sanglants furent transportés dans l’église éclairée à la bougie. Peut-être virent-ils, s’ils étaient suffisamment conscients, les décorations de Noël accrochées aux poutres. Au niveau du chœur au-dessus du pupitre, une banderole étalait en lettres grossières les mots suivants : PAIX SUR TERRE ET AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ.

Car ce que démontre Dee Brown, c’est la façon systématique dont les gouvernements américains de l’époque ont utilisé le mensonge et la manipulation pour, tribu après tribu, faire main basse sur les terres indiennes. Pressions des immigrants et des colons avides de terres, pressions des lobbies, soif de gloire des militaires et soif de pouvoir des politiciens, tout participe finalement à expliquer ce terrible et inéluctable malentendu qui a marqué depuis les relations entre Indiens et Blancs.

Lu dans son édition 10/18 (Domaine étranger) de 556 pages.

  • La longue marche des Navajos
  • La guerre de Little Crow
  • Les Cheyennes partent en guerre
  • L’invasion de la vallée de la Powder River
  • La guerre de Red Cloud
  • « Le seul bon Indien est un Indien mort »
  • Ascension et chute de Donehogawa
  • Cochise et la guérilla apache
  • Les épreuves de Captain Jack
  • La guerre pour sauver les bisons
  • La guerre pour les Black Hills
  • La fuite des Nez-Percés
  • L’exode des Cheyennes
  • Comment Standing Bear devint une personne
  • « Dehors, les Utes ! »
  • Le dernier des chefs apaches
  • La danse des Esprits
  • Wounded Knee

Le pavé de l’été – 2021 (Saison 10) chez Sur Mes Brizées.

Butcher’s crossing : John Edward Williams

Titre : Butcher’s crossing

Auteur : John Edward Williams
Édition : PIranha (2016) / 10/18 Littérature étrangère (2018)
Édition Originale : Butcher’s Crossing (1960)
Traduction : Jessica Shapiro

Résumé :
Dans les années 1870, persuadé que seul un rapprochement avec la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort d’Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage.

Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret : il est le seul à savoir où se trouve un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado.

Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête.

Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant et périlleux mais la vallée ressemble effectivement à un paradis plein de promesses.

Jusqu’à ce que les quatre hommes se retrouvent piégés par l’hiver…

« Butcher’s Crossing démonte le mythe du Grand Ouest américain avec une histoire de survie qui tourne à l’horreur. Un lyrisme superbe et tout en retenue. La prose simple et élégante de Williams est enfin reconnue à sa juste valeur ».
Bret Easton Ellis.

Critique :
Voilà un western qui en est un sans vraiment en être un car tous les codes sont absents et ce n’est pas le saloon, les poivrots et la prostituée que l’on croise au début du roman qui feront l’atmosphère western du roman.

Même les Amérindiens sont absents ! Pas d’attaques, pas besoin de faire le cercle, pas de vengeance pour la tuerie des bisons.

Non, juste Will Andrews; un jeune homme frais émoulu de Harvard qui veut découvrir l’Ouest sauvage en participant à une chasse aux bisons.

Miller, le chasseur, connait justement un coin secret où ces grands herbivores pullulent, un coin connu de lui seul qu’il n’a jamais su exploiter parce que le nerf de la guerre c’est l’argent. Là, il a un bleu-bite qui a du fric et qui veut vivre à la dure.

Si en plus Miller lui promet une chasse de dingue, avec des milliers de peaux à vendre et du pognon à se faire, notre gamin est encore plus tenté et deux autres hommes se joindront à eux, Charley Hodge le conducteur de char à bœufs et Schneider, l’écorcheur.

Le baptême sera violent car notre jeune homme verra un fier bison mâle passer de la noblesse de sa masse en marche à une carcasse vide de vie. Hé oui, on croit que…

On souhaite voir la vie sauvage, mais quand tu la prends dans la gueule, la vie sauvage, dans le sang, les viscères et ensuite la puanteur, tu rigoles moins, petit homme des villes. La réalité est dure et cruelle. L’apprentissage se fera dans la douleur.

On ne lit pas Butcher’s crossing pour avoir de l’action, oubliez les courses-poursuites, d’ailleurs, le char à boeufs ne se prête pas à la chose et le relief non plus.

On ne lit pas non plus ce roman pour s’extasier sur les paysages et la nature, ici, elle est indomptée, le relief est montagneux, encaissé, le soleil tape dur et si tu traînes trop et que tu te prends l’hiver dans la gueule, tu vas geler sur place.

Et nos quatre hommes vont devoir rester des mois, coincé là-haut, à attendre que le printemps revienne et que la neige fonde… Survivalistes, ils vont devoir l’être.

Entre un jeune homme qui a fantasmé cette chasse au bison, cet Ouest sauvage, cette nature libre de tout et un chasseur qui ne rêve que de flinguer, jusqu’à plus soif, des milliers de têtes de bisons, ça ne pouvait que mal tourner.

La gabegie de ce massacre est superbement retranscrite, on voit les carcasses pourrissantes sous le soleil, juste dépouillées de leur pelisses, la scène du film « Danse avec les loups » est gravée dans la mémoire et ça fait mal au bide un tel gaspillage.

L’écriture est belle, lente, descriptive et évocatrice. Vous aurez chaud, soif, faim et froid avec les personnages. Le confinement fut long et dur ? Imaginez un de plusieurs mois, enfermé dans une cabane en peaux de bisons, avec le froid qui s’infiltre et les mêmes vêtements à garder sur le dos…

Vanité, tout n’est que vanité… À force de vouloir gagner un max de fric, d’être celui qui a le plus abattu de bisons, Miller oublie une chose importante : une leçon sur la loi du marché que l’on a apprise avec Caius Saugrenus, dans « Obélix et compagnie »… Une loi basée sur l’offre et la demande. Bardaf, c’est l’embardée.

Un roman d’aventure qui va au rythme du pas des boeufs, un western qui n’en possède que peu de codes, un nature writing beau et violent, qui se déroule au milieu des grands espaces, une réflexion sur la vanité des Hommes et la vacuité de certaines choses, comme ces chasses aux bisons juste pour leurs peaux alors que dans le bison, tout est bon.

L’Homme Blanc aime gaspiller ce qu’il pense avoir en quantité, mais à tant va la cruche à l’eau qu’à la fin le puits est vide (oui, j’invente des expressions).

À méditer…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°56], Mois Américain – Septembre 2020 chez Titine et sur Fesse Bouc. et Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°29]

Le western, une histoire parallèle des Etats-Unis : William Bourton

Titre : Le western, une histoire parallèle des Etats-Unis

Auteur : William Bourton
Édition : Presses Universitaires de France (04/06/2008)

Résumé :
Le mythe fondateur des États-Unis d’Amérique, qui traverse toute l’histoire de cette nation, est celui de la frontière.

Cette notion, qui tend vers une idée philosophique de progrès et de transformation plus que vers une réalité physique, fut théorisée par l’historien américain Frederick Jackson en 1893.

Au fil des années, la frontière recule vers l’Ouest et disparaît même dans les années 1890, quand les pionniers atteignent le Pacifique en triomphant des derniers bastions indiens.

En inventant le western, la littérature puis le cinématographe perpétuent donc ce mythe en écrivant leur histoire des États-Unis : c’est cette histoire parallèle de la réalité et de la fiction, où le réel et le mythe s’entremêlent, que retrace l’auteur.

Critique :
Le western, mais pas que… pour parodier les éditions La Jouanie.

Non, ce livre ne parle pas QUE de western, il explore aussi toute l’Histoire des États-Unis, mais pas que ça…

L’auteur a retenu dix westerns comme des éléments signifiants de dix grands moments de l’histoire étatsunienne.

Et l’Histoire des États-Unis est intimement liée à celle du Vieux Continent et à ses deux Guerres Mondiales.

Alors oui, on nous parle des western, de leurs débuts, en version muette, puis du passage aux dialogues, de la censure, de ce que les gens voulaient, des films plus profonds que d’autres (qui firent un bide), des acteurs, de Hollywood, des Indiens et, comme je l’ai déjà dit, pas que de ça !

Pearl-Harbor, entre autre et le racisme que cette attaque déclencha, cette peur de l’autre… Le maccarthysme, qui a traumatisé la vie culturelle américaine et principalement le cinéma hollywoodien avec ses chasses aux sorcières et ces dénonciations en tout genre. Sans oublier le le Viêtnam.

L’auteur évoquera en fin d’ouvrage la haine de soi avec l’élection de Nixon et la fin des illusions avec l’affaire du Watergate et les western qui ne rapportaient plus d’argent, qui n’intéressait plus les gens.

En 1980, un coup fatal sembla avoir été porté au western, avec le désastre financier Des Portes du Paradis.

Franchement, si j’arrivais à retenir ne fut-ce que le quart de la moitié du dixième de ce que j’ai lu, mon cerveau sera rempli et bien rempli.

C’est intéressant, instructif, ça se lit tout seul (mais pas d’un coup, hein) et ça se dévore avec des yeux grands ouverts et des « rhôôô, les salauds » prononcé de temps en temps parce que vous le saviez déjà, mais les États-Unis ne sont pas des anges et on en apprend encore des vertes et des pas mûres sur leur compte.

Avec plus de 300 films, une abondante bibliographie et des notes en bas de page, ce bouquin constitue une solide étude sur mon genre de prédilection qu’est le western et une approche originale, intéressante, instructive de l’histoire des États-Unis.

Mon seul bémol – qui n’est pas à mettre sur le compte du livre – est que cet ouvrage m’a été prêté et donc, interdiction formelle de le surligner, d’entourer les pages intéressantes, bref, mes mains me démangeaient mais non, les fluos sont restés à leur place.

Yapuka le trouver, l’acheter et le relire doucement, en prenant soin de mettre du fluo aux passages les plus intéressant !

Note pour plus tard : racheter des fluos car il y aura peu de passages vierges de toute couleur…

[…] si le western stricto sensu est une espèce en voie de disparition, une certaine mythologie du Far-West continue toutefois à faire recette au cinéma. Même si l’action du Secret de Brokeback Mountain (Brokeback Mountain) débute en 1963, c’est bel et bien dans l’univers très codifié de l’Ouest cinématographique que le réalisateur taiwanais Ang Lee a choisi de dénoncer une Amérique figée dans ses préjugés et ses normes (p. 314).

PS : cet ouvrage, je l’avais lu en septembre 2019, la fiche avait été préparée, prête à être postée pour le Mois Américain de 2019. Comme j’avais été boulimique de travail, j’avais trop de fiches, j’ai donc mis celle-ci en retrait pour la poster hors challenge et comme depuis, je n’ai quasi pas eu de jour vierge de postage, la fiche a été oubliée, purement et simplement. Je ne voulais pas la poster pour le challenge, puisque livre lu il y a 1 an… La voici maintenant, avec beaucoup beaucoup de retard…

Le Passage du canyon : Ernest Haycox

Titre : Le Passage du canyon

Auteur : Ernest Haycox
Édition : Actes Sud L’Ouest, le vrai (02/03/2015)
Édition Originale : Canyon passage (1945)
Traducteur : Jean Esch

Résumé :
Oregon, 1850. Quand Logan Stuart, aventurier et homme d’affaires, arrive à Jacksonville, il découvre une bourgade sur laquelle plane la menace des Indiens… mais aussi les rivalités qui opposent prospecteurs, paysans et autres émigrants. Logan va se trouver au cœur de tous ces conflits.

Une bagarre qui éclate, un joueur qui est prêt à tuer pour dissimuler ses dettes, des rumeurs qui courent, des colons soudainement massacrés, et voilà que toute une société animée par la passion de l’argent ou du jeu, l’amitié profonde ou l’amour caché, est sur le point d’exploser.

Critique :
Un western sans cow-boys, sans troupeaux de vaches, la recette a beau être inhabituelle, elle est correctement respectée et bien présentée car l’auteur est un grand cuisinier du western.

Il ne faut pas s’attendre à de l’action pure et dure car l’auteur nous présente de manière réaliste la vie en 1850 dans une petite ville dominée par les chercheurs d’or, les paysans éparpillés un peu partout et les commerçants.

Aux travers différents portraits d’hommes allant du bon à la brute épaisse, en passant par le truand qui triche aux cartes pour plumer les autres et le truand cynique qui se sert dans la poussière d’or confiée par les orpailleurs à sa société « bancaire », sans oublier les femmes qui ont des cojones sous leurs jupons, l’auteur nous présente un petit monde où, une fois qu’on y a mis les pieds, il est difficile de repartir.

Le trou du cul de l’Oregon, ça pourrait être ici. Le Cheval de Fer ne passe pas ici, donc, tous les convois se font à dos de mules et Logan Stuart a développé un commerce florissant.

Logan, c’est le Bon et nous pourrions faire un portrait croisé de lui et de son ami Georges Camrose à la manière de la série Amicalement Vôtre, où Camrose jouerait le rôle d’un Daniel Wilde plus cynique et moins réglo en amitié.

On peut dire que George Camrose a un côté truand sympathique, du moins, au début, mais ses pertes au poker et ses emprunts d’or dans les sacs des orpailleurs signeront son passage du côté obscur de la Force et sa descente aux Enfers.

Logan défendra son ami jusqu’au bout, démontrant par là son sens de l’amitié, mais il y un bémol car à un moment donné, lorsqu’on sait que les autres ont raison et que son ami a commis l’indicible, il ne mérite pas que l’on prenne des risques pour lui ou que l’on mette potentiellement en danger la vie des autres, or George est le genre de type qui ne changera jamais.

La petite ville de Jacksonville est comme toute les petites villes du monde : couarde devant le caïd local mais meute déchaînée face à un homme qu’elle n’apprécie pas et qui n’a pas la force bestiale de la Brute. On est à deux doigts d’un lynchage en bonne et due forme après un procès qui n’en est pas vraiment un.

Comme toujours, on joue au dur mais on file la queue entre les jambes face à la Brute sauf si la Brute est par terre, alors là, on devient courageux. Enfin, on devient courageux lorsqu’on est sûr que la Brute ne pourra plus rien nous faire de mal, sinon, on courbe l’échine devant elle comme on a toujours fait.

L’auteur a toujours su dresser des portraits peu flatteurs et assez vils de l’Humain, même s’il le contrebalance par des portraits plus avantageux pour d’autres qui reçoivent la droiture, l’honnêteté et le sens de l’amitié. Pour les femmes, elles sont toujours indépendantes, fortes et on est loin des femmes faibles.

La grande action se situera sur la fin, lorsque la Brute, de par son action stupide (comme toujours), fera s’abattre la foudre sur les maisons isolées.

Une fois de plus, l’auteur nous démontrera que les grandes gueules du début jappent ensuite comme des chiots apeurés lorsqu’ils risquent de se retrouver nez-à-nez avec des Indiens déchaînés, tandis que les taiseux, eux, ne s’encombrent pas de palabres mais agissent.

Un western bien servi, bien écrit, possédant des personnages disparates mais jamais éloignés de ceux que l’on connait. Un western qui dresse un triangle amoureux sans jamais verser dans la mièvrerie.

Un western qui s’attache à nous montrer la vie dans une petite ville de prospecteurs sans que jamais le lecteur ne s’ennuie car leur vie n’avait rien d’ennuyeuse et la plume de l’auteur a su nous rendre cela de la plus belle des manières.

L’obscurité était une cape jetée négligemment sur les montagnes et les prairies, les aboiements des chiens d’Anselm réveillaient des échos lointains dans les collines sillonnées de crêtes. L’haleine du canyon était humide et froide. La piste montait et la poussière molle absorbait le bruit des pas des chevaux. Un ruisseau fougueux longeait la piste et affrontait musicalement les pierres de son lit.

L’Amérique n’avait aucune limite, hormis celles qu’un homme s’imposait. Le passé que Clenchfield aimait tant n’existait pas ici. Le présent qu’il s’efforçait de maintenir équilibré et exact, au prix de gros efforts, serait bientôt un lendemain mort. Quand un homme s’attachait à une époque, celle-ci, qui ne cessait de reculer dans la nuit des temps, l’entraînait avec lui jusqu’à ce que l’un et l’autre soient morts et oubliés.

La raison est la lueur pâle et tremblotante d’une bougie que brandit un homme pour guider ses pas quand le feu qui brûlait en lui s’est éteint.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°67, Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Mois Américain – Septembre 2019 – chez Titine.

La Colline des potences : Dorothy Marie Johnson

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Titre : La Colline des potences

Auteur : Dorothy Marie Johnson
Édition : Gallmeister (2015)

Résumé :
Les histoires de Dorothy Johnson dressent le tableau d’une époque où il n’était pas rare qu’un homme rentre d’une journée de chasse pour retrouver sa maison en flamme, sa femme et ses enfants disparus.

Ces histoires de captures et d’évasion, d’hommes et de femmes décidant de quitter la Frontière et de revenir au pays tandis d’autres font le choix de rester au milieu des tribus hostiles, mettent à nu l’Ouest américain du XIXe siècle avec une vivacité réjouissante.

Les nouvelles de Dorothy Johnson sont d’une vigueur et d’une sincérité hors du commun, car elles savent aussi bien épouser le point de vue de pionniers désireux de construire leur vie en territoire sauvage, que celui de guerriers sioux ou crow qui luttent désespérément pour préserver leur liberté.

colline-des-potences-aff-02-gCritique :
Tout les auteurs ne peuvent pas exceller comme Dorothy M. Johnson dans l’art de la nouvelle !

Elle, elle y arrive magistralement, nous donnant en peu de pages de la profondeur dans le scénario et dans les personnages, sans en faire trop, sans abuser des mots, avec une plume maniée au cordeau.

Certes, une fois parvenu au bout de la nouvelle, il en est qui ont un goût de trop peu parce que nous aurions bien continuer un bout de chemin avec les personnages magnifiques, mais puisque tout à une fin.

Ici, l’auteur de « Contrée indienne » nous propose 9 nouvelles et un court roman (ou une nouvelle plus longue ?) dénommé « La colline des potences » et qui donne le titre à l’ouvrage.

Si vous cherchez des ambiances western mais avec un côté plus profond qu’un western de gare, je vous conseille de lire ses deux recueils de nouvelles car nous sommes dans la haute gastronomie western !

Oublions les bagarre de saloon ou les duels dans la rue ou au milieu d’un cimetière, laissons de côté les merveilleuses musiques d’Enio Morricone et plongeons plutôt dans l’âme humaine des personnages et essayons de trouver le lumière dans toute cette sombritude (néologisme) qui habite les colons du Nouveau-Monde.

La place de la femme n’est pas facile dans ces contrées non loin de la fameuse Frontière, dans ces Territoires durs, hostiles, au climat qui n’a rien d’un pied-tendre… Sans l’homme, la femme aurait du mal à survivre, à garder sa réputation, mais l’inverse est vrai aussi et sans les femmes, les hommes ne seraient rien.

Celui qui aurait encore un doute le perdra en arrivant à la dernière nouvelle, la plus longue, celle qui donne le titre au roman et dont on en tira un film.

Oui, en peu de mots, avec une concision extrême, sans pour autant avoir une plume extraordinaire, l’auteur utilise les mots avec justesse, sans en faire trop dans les émotions et en nous donnant des descriptions au plus juste des conditions de vie de cette époque.

Conditions de vie qui se sont un peu améliorée depuis quelques années… Bien que ce ne soit toujours pas le Club Med, je vous rassure.

Alors oui, on peut sans aucun doute dire que Dorothy Johnson est une grande écrivaine de westerns, et qu’en plus, c’est une grande écrivaine tout court.

Un roman qui, telle une musique d’Enio Morricone, fait naître en toi des tas de frissons de plaisir. Alors, immerge-toi sans plus tarder dans l’univers de l’auteur car elle est au western ce que « La tour d’argent » est à la gastronomie : du haut de gamme (mais le roman coûte moins cher !).

Étoile 4,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Une année avec Gallmeister : les 10 ans chez LeaTouchBook et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

CHALLENGE - Gallmeister 10 ans CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - Cow-Boys coucher soleil CHALLENGE - Il était une fois dans l'ouest - BY Cannibal Lecteur