L’inconnu de la forêt : Harlan Coben

Titre : L’inconnu de la forêt

Auteur : Harlan Coben
Édition : Belfond (15/10/2020)
Édition Originale : The Boy from the Woods
Traduction : Roxane Azimi

Résumé :
WILDE. SON NOM EST UNE ÉNIGME, TOUT COMME SON PASSÉ.

Il a grandi dans les bois. Seul. Aujourd’hui, c’est un enquêteur aux méthodes très spéciales.

VOUS IGNOREZ TOUT DE LUI.

Il est pourtant le seul à pouvoir retrouver votre fille et cet autre lycéen disparu. Le seul à pouvoir les délivrer d’un chantage cruel. D’un piège aux ramifications inimaginables. Mais ne le perdez pas de vue.

CAR, DANS LA FORÊT, NOMBREUX SONT LES DANGERS ET RARES SONT LES CHEMINS QUI RAMÈNENT À LA MAISON.

Critique :
Corben Dallas, oui, Harlan Coben, non… Je pense qu’entre lui et moi, ce sera comme Capri : fini !

C’est le genre de thriller que j’aurais adoré lire lorsque j’avais 20 ans, mais maintenant que j’ai quelques années de plus, ce genre de récite passe difficilement car je l’ai trouvé vide.

Comme un squelette sans ses organes, sans sa peau… Les personnages m’ont donné l’impression d’être sans relief, sans épaisseur, fadasses, juste là pour l’histoire, comme des figurants de seconde zone.

Le personnage principal, Wilde, le Mowgli qui a vécu dans la forêt manque de crédibilité, de profondeur, alors qu’il le pilier central du roman. Sorte d’écolo intello qui aurait les capacités de déplacement en forêt aussi silencieux que ceux de Black Panther…

Mieux, tout gamin, il a appris à lire tout seul en regardant des émissions de télés faites pour les élèves. Les enseignants peuvent donc aller pointer dès à présent à Popol Emploi, la téloche fera leur job ! Désolé, ça n’est pas passé chez moi… Un peu gros ! Trop de qualités tuent le personnage.

Quant au méchant politicien, sorte de clone de Trumpinette (mais en édulcoré), il n’a que peu de présence et semble être lui aussi sans consistance.

Pourtant, les thèmes abordés dans ce thriller étaient intéressants et universels : le harcèlement scolaire, un politicien qui semble être une menace s’il vient à être élu, le patriotisme, la fin qui justifie les moyens, le sacrifice de l’un pour en sauver des millions, l’extrémisme, le système judiciaire contre lequel on ne peut aller contre car c’est le système,…

Oui, bien vu, dommage qu’aucun de ces thèmes ne soient vraiment approfondis ! Ils sont survolés… Quelques lignes de-ci, de -là… C’est expédié vite fait, mal fait.

Pire, l’auteur parle du harcèlement scolaire subi par la jeune Naomi, mais il a oublié d’y ajouter les émotions dans son texte. C’est froid, tellement froid que je n’ai pas frémi (alors que je bondis toujours sur le sujet). Dans un romans de Stephen King (pour ne pas le citer), une scène de harcèlement me hante encore des années après ! Jamais je l’oublierai la boîte à lunch Scooby-Doo.

Ce manque d’émotions ressentie à la lecture de ces horreurs faites à cette ado m’a aidé à comprendre pourquoi personne du corps professoral ne réagissait dans l’entourage de Noami : la faute de l’auteur ! Les personnages sont restés de marbre tant le sujet du harcèlement était mal traité.

Malheureusement, pour un thriller, le récit est un peu poussif, surtout au départ. Ensuite, ça bouge un peu plus, mais jamais au point de m’avoir scotché au récit. Les dialogues sont plats, sans reliefs aucun, plus pour meubler des silences ou noircir des pages.

Un bon point pour le final qui évite le happy end et qui tacle le système judiciaire américain et les extrémistes de tous poils qui malgré les preuves mises sous leur nez, hurlent toujours au fake news ou à la vidéo truquée, tant ils n’ont pas envie de remettre en question leur idole, son discours et ses idées.

Pour eux, il est plus simple de rester accroché à leurs convictions pures et dures que de les voir valser, se briser et d’ensuite devoir réfléchir et changer. Quant on est à fond avec une équipe, quoiqu’elle fasse, on reste fidèle et on ne va pas changer de club.

Bon, comme vous l’avez sans doute compris, cette lecture ne restera pas dans les annales littéraires et finira au tableau des déceptions de 2021.

Cela faisait longtemps que je n’avais plus lu de Coben, c’était l’occasion pour moi d’y revenir et de passer un bon moment de lecture (j’avais la foi). Hélas, elle ne fut pas palpitante comme ce fut le cas avec d’autres romans.

Déception totale. Lui et moi, je pense que ce sera terminé. Au suivant !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°55].

20 réflexions au sujet de « L’inconnu de la forêt : Harlan Coben »

  1. Ping : Challenge polar et thriller – le bilan de Belette. = | deslivresetsharon

  2. Ping : Challenge polar et Thriller – le second bilan de Belette | deslivresetsharon

  3. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Septembre 2021 [Mois Américain] | The Cannibal Lecteur

  4. Bon ben next! 🙄 Nan sérieux le coup du héros super hyper giga surdoué qui sait piloter une fusée ou battre un record de descente à ski et se faire tirer dessus sans être décoiffé comme James Bond et qui a passé ses cinq doctorats par correspondance en deux ans… on ne supporte plus! On a eu trop des comme ça fin des 80’ et pendant les 90’! Le pire c’était Jarod le Caméléon! On lui pardonnait parce qu’il était trooooop sexy… Mais en effet c’est le genre de trucs de insupportable pour les lecteurs d’aujourd’hui!

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    • Oh, j’aimais bien le caméléon ! James Bond aussi, mais c’était un trop gros cumul des qualités ! Ils savaient tout faire, même ce qui était impossible à faire. Bon, ce sont des films, faut de l’action et des trucs impossibles, chiqués, tordus… pas en littérature !

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      • Absolument! Déjà que ça passe à peine dans les fils d’action à grand spectacle, alors dans un livre… où t’as pas l’image , les combats synchronisés, et le bô muscles des mâles alphas etc… ça fait juste « écrivain qui balance ses fantasmes de toute puissance infantile à la louche » sans se rendre que Dame Ida analyse tout ça à la loupe et trouve l’écrivain et ses fantasmes encore plus navrant que ses personnages. Je devrais leur demander 100 euros par page pour la peine! 😆

        C’est d’ailleurs ça qui m’a fatigué avec Scarpétasse et Patricia Cornwell… Tu avais toujours des passages et cogitations qui se détachaient trop de l’intrigue pour être utiles et qui signait que Cornwell était en train de se livrer à du rêve éveillé sur le dos de ses personnages mais surtout aussi de ses lectrices. Entre Scarpétasse la top-boss de l’autopsie qui a tellement bien réussi dans sa vie et habite un pavillon témoin primé par tous les magasines de déco… et sa nièces surdouée-qui-sait-tout du FBI… Elles me donnaient juste envie de leur coller des baffes. :-/

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        • Oui, j’ai arrêté Scarpetta pour ça aussi, ça devenait trop… pourtant, les premiers, putain, c’était de la super bonne came ! Ce qui m’a fait lâcher le bazar aussi, c’est que le méchant était toujours le même, le retour sans cesse de ce type me tapait sur les nerfs, puis la mort de son homme, qui était en fait une fausse mort… j’ai tout arrêté ensuite.

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