Edmund Kemper – L’ogre de Santa Cruz [Les sérials killers – T04] : Stéphane Bourgoin, J.D Morvan, Roy Allan Martinez et Mauro Vargas

Titre : Edmund Kemper – L’ogre de Santa Cruz [Les sérials killers – T04]

Scénaristes : Stéphane Bourgoin, Jean-David Morvan
Dessinateurs : Roy Allan Martinez et Mauro Vargas

Édition : Glénat (27/01/2021)

Résumé :
Récemment mis en lumière par la série Mindhunter, Ed Kemper est un serial killer qui a fait trembler l’Amérique.

Enfermé à perpétuité, cet individu diagnostiqué comme un dangereux psychopathe est l’auteur de multiples meurtres tous plus sordides les uns que les autres. Dans les années 1970, ce tueur en série a perpétré pas moins de 10 meurtres, dont celui de sa mère et de ses grands-parents.

Né le 18 décembre 1948, Edmund Kemper a dès sa venue au monde impressionné par son gabarit démesuré. Pesant plus de 6 kg à la naissance, celui-ci mesurera à l’âge adulte 2,06 m pour 160 kg.

Une envergure spectaculaire qui lui vaudra au moment de ses crimes le surnom d' »Ogre de Santa Cruz ».

Diagnostiqué à l’âge de 15 ans comme schizophrène paranoïde, Ed Kemper, qui « s’amusait » depuis l’enfance à mutiler les poupées de sa sœur ou à maltraiter des animaux, commence son entreprise sanglante dès 1964 en tirant avec un fusil sur sa grand-mère.

Critique :
Oui, je sais, depuis certains révélations, le nom de Stéphane Bourgoin n’est absolument plus gage de sérieux, vu tout ce qu’il a raconté comme carabistouilles sur son C.V, mais il est directeur de cette collection, donc, pas le choix.

Naît-on serial-killer ou le devient-on à cause de l’environnement dans lequel on a grandi, suite aux brimades et coups sur la tronche reçues ? La question est posée.

Cette bédé qui parle d’Edmund Kemper n’a pas pour vocation de lui trouver des excuses, des circonstances atténuantes, juste d’expliquer ce que ce fut son enfance avant de devenir le serial-killer qu’il est devenu ensuite. Son enfance ne fut pas rose…

Je sais, tous les enfants brimés, battus, abusés ou qui ont tué un chat, un chien, ne deviennent pas des serial-killer, loin de là et heureusement.

ATTENTION, expliquer, tenter de comprendre un assassin ne veut pas dire le pardonner ou l’absoudre, loin de là. Juste tenter de comprendre… Si c’est possible.

Les dessins ne m’ont pas vraiment plu, ni les couleurs dans des tons bruns jaunes que l’on trouve lors de certains passages (ceux dans la prison). Et puis, toutes ces cases utilisées juste pour montrer l’arrivée de Kemper au parloir, le tout sans parole, ça fait perte de temps.

Kemper nous raconte sa vie et surtout ses meurtres comme vous et moi raconterions une histoire banale d’une journée normale de bureau, sauf que lui assassine des femmes, les viole post-mortem, les décapite, les découpe en morceaux, fait l’expérience de cannibalisme. Kemper est un homme de haute stature, on comprend que l’ait surnommé l’ogre.

Afin d’arriver au bout de cette bédé, il vaut mieux prendre du recul, se détacher de tout, sinon, le ton froid utilisé par Kemper pour parler des meurtres risquerait de vous donner envie d’aller voir ailleurs. Ce que j’ai fait souvent, puisque j’ai étalé la lecture de cette bédé sur plusieurs jours.

Non pas que le récit soit dur, j’ai lu bien pire que les meurtres de Kemper, mais jamais ce serial-killer ne fait montre de compassion, de remords, de culpabilité, rien, restant même évasif sur le traitement qu’il a réservé à certaines de ses victimes.

« La fille était hautaine, je n’aime pas les femmes, c’est à cause de ma mère, elle me rabaissait tout le temps »… Voilà quelques phrases derrière lesquelles il se disculpe de tout.

Ok, son enfance ne fut pas facile, loin de là, mais si le problème venait de sa mère, fallait le régler au plus vite et ne pas s’attaquer à des femmes innocentes, exutoire de sa colère, victimes qui n’avaient pas la poigne de sa mère et son emprise sur lui.

Une lecture assez dérangeante, surtout lorsque l’on apprend que Edmund Kemper participe à des enregistrements de livres pour aveugles et de l’engouement qu’il suscite auprès de certaines personnes, comme tous les serial-killer, en fait.

Ce n’est pas une lecture qui restera gravée dans ma mémoire, les couleurs jaunes brunes utilisées durant toutes les scènes à la prison m’ont donné mal aux yeux et le ton froid de Kemper m’a donné envie de le coller sur une chaise électrique ou de le frapper à la batte de base-ball…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°38].

25 réflexions au sujet de « Edmund Kemper – L’ogre de Santa Cruz [Les sérials killers – T04] : Stéphane Bourgoin, J.D Morvan, Roy Allan Martinez et Mauro Vargas »

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  4. Oh merci pour cette chronique ! J’ai lu le tome 1 sur Ted Bundy ce mois ci et je dois avouer que si j’ai trouvé la BD réussie (mais glauque), je ne lirais pas les autres (trop éprouvant pour mon petit coeur). Alors je suis contente de la découvrir à travers ta chronique !
    Les illustrations ont l’air bien différentes du premier tome (ils ne m’aurait pas spécialement plu à première vue). Ton avis confirme mon ressenti, je ne la testerais pas et cette fois ma curiosité n’est pas assez forte 😆 !

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      • En tout cas, les illustrations n’ont pas le même effet que celle que l’on aperçoit dans ton article. Et je n’ai pas senti de longueurs particulières, contrairement à toi avec celle-ci. Bon, forcément Ted Bundy n’a pas des propos plus agréables que Kemper, ca reste malsain et tout à fait monstrueux. Mais j’ai trouvé que c’était bien retranscrit. En revanche je n’ai pas aimé que ce soit le personnage de Stéphane Bourgoin (sous son nom fictif d’auteur) qui soit fasse l’intermédiaire avec le criminel. Il y avait d’autres personnes pour jouer ce rôle, pas besoin de se mettre en avant..

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        • Surtout que depuis le scandale Bourgouin, on ne soit même pas sûr qu’il ai bien rencontrés des SK comme il le dit… Il a menti sur tellement de choses dans sa biographie qu’il n’est plus crédible. Il a sans aucun doute pompé chez les autres pour écrire ses bouquins (très bien fait, d’ailleurs).

          Les sk ne sont pas réputés pour leur empathie :/

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          • Il y a de fortes chances pour qu’il se soit attribué les mérites d’autres personnes oui… Le seul livre, hormis cette BD, que j’ai lu, je n’avais absolument pas accroché, c’était bourré de fautes de frappe alors j’avais lâché et je n’ai jamais retenté 🤭 D’ailleurs pour en revenir à cette série, je trouve dommage que ce soit uniquement son nom sur la couverture quand on voit l’équipe derrière.. sur la première impression de la BD Ted Bundy, les noms des dessinateurs et scénaristes étaient présents sur la couverture avant d’être modifié et de ne laisser que Mr Bourgouin. Je trouve ça moyen comme procédé. 🤔

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  5. Ahhhh! Le petit Edmund! Un personnage fort sympathique ! Et tellement équilibré !

    Mais… si S.Bourgouin est associé à l’affaire ce sera niet! Le mec a menti à la France entière pendant 20 ans sur son statut et sur son histoire à faire pleurer dans les chaumières… J’aime pas les types qui me mentent pour me vendre la soupe qu’ils ont parfois pompée chez les autres en s’appropriant leur vie et leur boulot… donc je boycotte ! 😡

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      • Ben moi je me suis toujours posé dès questions. Sa manière de s’exprimer n’avait jamais grand chose de professionnel… il ne maîtrisait pas le jargon clinique et ne l’utilisait pas alors qu’un vrai criminologue forcément n’aurait pas pu s’en empêcher… et il n’avançait pas beaucoup d’analyses ou de théories… Après l’avoir vu deux trois fois à la télé je me suis sentie obligée d’aller vérifier en quoi il était criminologue d’autant qu’au début de sa carrière médiatique aucune formation de ce type n’existait en fac en France! Alors évidemment je tombée sur ce que les médias en disait donc sur ses mensonges qu’ils relayaient. J’ai plus cherché à comprendre après j’avoue même si je le trouvais un peu cul-cul la praline et pas à la hauteur de la fonction revendiquée !

        De fait une fois le poteau rose (ah on dit pot aux roses?😜) découvert je n’ai été qu’à moitié surprise… mais furieuse quand même de voir que de telles impostures aient pu exister sans que les médias ne vérifient rien du tout de leurs infos. S’il suffit de leur filer sa bio pour qu’ils la prennent pour argent comptant, je suis la fille cachée du Prince Charles et le trône d’Angleterre est à moi! 🥳

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        • Moi je ne savais que dalle sur lui, c’est en discutant avec un bouquiniste (il y a quelques années, hein, pas un bail) que j’avais appris qu’il avait perdu sa fiancée, tuée par un serial killer… j’avais été lire sur wiki l’info et puis basta, rien de plus, je ne l’ai même jamais vu à la télé, c’est te dire mon inculture télévisée 😆

          C’est quand le poto rose (mdr – on dit le pot-aux-roses ??) est sorti que je me suis dit « ah bon, il disait qu’il avait fait tout ça, le mec ?? » et comme à mon habitude, j’ai débarqué avec mes gros sabots 😆

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