Différentes Saisons : Stephen King

Titre : Différentes Saisons

Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2021) – 735 pages
Édition Originale : Different Seasons (1982)
Traduction : Pierre Alien

Résumé :
Recueil de nouvelles :
« Un innocent condamné à perpétuité cherche à s’évader ; un jeune garçon démasque un ancien nazi dans une petite ville de Californie ; des gamins partent à la recherche d’un cadavre ; un médecin raconte l’histoire d’une jeune femme célibataire et enceinte dans les années 30…

Rien de commun, en apparence, entre ces quatre thèmes. Mais derrière ces héros d’âges et de milieux très différents, c’est la société américaine que dissèque Stephen King, avec le souci du détail et du mot juste, le sens de l’observation, du suspense et de l’humour noir qui le caractérisent.

L’Amérique ne sort pas indemne de cette vivisection. Nous non plus… »

*Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank (Rita Hayworth and Shawshank Redemption)
*Un élève doué (Apt pupil)
*Le Corps (The Body)
*La Méthode respiratoire (The Breathing Method)

Critique :
He oui, je n’ai pas encore tout lu du King ! Il me reste encore des pépites à découvrir et c’est ce que je fais, selon mes envies.

Le format des nouvelles est bien adapté au King, lui qui peut te faire trembler, t’emporter, te faire tout oublier, avec peu de pages ou avec un gros pavé bien épais.

La première nouvelle, adaptée en film (Shawshank Redemption), ne fout pas les chocottes à proprement parler. Il m’a fallu des années avant de visionner enfin le film et j’avais adoré (me demandez pas pourquoi j’ai mis autant de temps avant de le voir).

Connaissant la fin et le truc, je n’ai pas frémi autant que je l’aurais fait, si j’avais été vierge de toutes révélations, mais malgré tout, cette première nouvelle, c’était le pied ! L’Amérique n’en sort absolument pas grandie, son système carcéral non plus.

La deuxième, pas contre, m’a mise mal à l’aise dans ce face à face entre un gamin de 14 ans et un ancien nazi. Croyez-moi, l’innocence n’est pas là où on pourrait le penser et le tortionnaire n’est pas toujours le nazi vieillissant ! Lorsque l’on contemple l’abyme, l’abyme regarde en nous.

Alors que je m’attendais à ce que le King suive une certaine direction, celui-ci m’a prise par surprise en allant là où je ne m’y attendais pas et mon mal-être a augmenté (pour mon plus grand bonheur de lectrice) au fil de son récit.

Une des grandes forces de Stephen King, c’est d’aller là où ne l’attend pas, de surprendre son lecteur, de le retourner comme une crêpe avant de l’engloutir dans une grande bouchée. J’ai été captivée par cette grande nouvelle, mais j’étais aussi contente de la terminer tant elle m’a donné des sueurs froides. J’en redemande !

La troisième m’a fait un bien fou car elle mettait en scène une bande de quatre gamins partant à l’aventure pour tenter de voir le cadavre.

Le récit est rempli de poésie, de rires, d’aventures un peu folle, d’amitié qui lie ces quatre gamins différents. Le King est très fort lorsqu’il prend pour personnages principaux des enfants. C’est toujours d’une justesse absolue et on se prend souvent en amitié pour ces enfants.

Hélas, tout n’est pas toujours rose dans la vie et il n’oublie jamais de mettre en scène une certaine ruralité, une certaine pauvreté de l’Amérique, aux travers de ses différents personnages.

Comme toujours, cette Amérique blanche n’en sort pas grandie. C’est la triste réalité qui y est décrite, sous le couvert d’une aventure comme on aurait aimé en vivre une, lorsque nous avions leur âge.

La quatrième et dernière nouvelle m’a moins emballée. Elle concerne un club où chacun, à tour de rôle, raconte une histoire terrifiante. J’ai eu du mal à entrer dans le récit et mon attention s’est échappée, partant ailleurs, ce qui fait que j’ai lu le récit sans en profiter vraiment, ramant même à certains moments.

Pourtant, il y avait aussi des vérités criantes dans ce récit, dont le fait qu’à une certaine époque, être mère célibataire était super mal vu.

Malgré tout, elle possédait un putain d’élément fantastique qui m’a fait flipper à fond et donné des frissons d’angoisse lorsque j’imaginais la scène de l’accouchement. Elle serait parfaite pour raconter devant un feu de camp et foutre la trouille à toute une troupe de gamin.

Mon verdict est que j’ai bien aimé ce recueil, même si la dernière m’a moins emballée que les trois autres, sauf pour son élément fantastique horrible.

Cela change aussi de lire du Stephen King dans un élément qui n’était pas habituel à l’époque om fut publié ce recueil car il sortait un peu de récits horrifiques qui était sa marque de fabrique.

Au lieu de jouer avec les monstres sous le lit, il joue avec la psychologie des personnages, nous donne des duels entre un gamin et un ancien nazi (qui foutent sacrément mal à l’aise) ou des morceaux d’amitié pure et dure, avant qu’elle ne se casse, comme cela arrive souvent lorsque les gosses grandissent et que les amis d’hier prennent leurs distances.

Malgré mon petit bémol pour la quatrième histoire (qui n’est qu’une histoire de goût ou d’esprit qui n’accroche pas), ce recueil de quatre nouvelles du King est à découvrir (si ce n’est déjà fait, tout le monde ne peut pas être en retard comme moi) car on est tout de même face à des jolies pépites qui parlent de l’Amérique, de ses travers, de sa société…

Le tout raconté aux travers de récit palpitant, beaux, poétiques ou psychologiquement très fort.

Lu dans sa version Livre de Poche de 735 pages.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°37] et Le pavé de l’été – 2021 (Saison 10) chez Sur Mes Brizées.

12 réflexions au sujet de « Différentes Saisons : Stephen King »

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  5. Ah… Le King! C’est le King… Quoi que même si les histoires changent … il en revient toujours à ses classiques : les amitiés enfantines et l’Amérique profonde… Et la première nouvelle sur le système carcéral… ben je crois qu’il nous a déjà montré ce qu’il en pense via la Ligne Verte… même si tout n’était pas dit et si la Ligne Verte est daté dans une certaine époque donnée. Je crois que ça a beaucoup changé depuis… Any bref… Si j’avais le temps je me l’enverrai bien entre deux mojitos… Le livre! Pas le King! Il écrit de bon bouquins mais je ne l’ai jamais trouvé très sexy… Pis il est beaucoooooouuuuup plus vieux que moi… donc…

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    • Non, il n’est pas sexy, lui, il nous fait de l’effet avec une plume, un stylo, un clavier, une machine à écrire 😆

      La ligne verte se passait dans les années 30, j’avais été fort marquée par ce roman, il est dans mes coups de coeur. J’avais chialée comme une fontaine !

      Je vais voir si mon édition rentre dans la fente de la boîte aux lettres 😆

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