Harlem : Mikaël

Titre : Harlem

Scénariste : Mikaël
Dessinateur : Mikaël

Édition : Dargaud (21/01/2022)

Résumé :
Harlem, 1931. Au cœur de la Grande Dépression, l’inventivité est mère de sureté pour joindre les deux bouts. Stéphanie St. Clair, dite Queenie, l’avait déjà bien compris en débarquant à New York il y a maintenant presque vingt ans. L’inventivité quand on est une femme et que l’on est noire, c’est bien plus qu’une nécessité. C’est une question de survie.

En quelques années, cette jeune servante antillaise immigrée s’est affranchie du poids de la servitude ancestrale. Mieux encore, elle a créé son propre rêve américain : la loterie clandestine d’Harlem.

Une ascension qui fait grincer des dents, tant du côté des autorités locales que de la mafia blanche. Dutch Schultz, dit le Hollandais, un mafieux sans scrupule, compte bien faire main basse sur le royaume de la « Frenchy ».

Mais c’est sans compter la détermination et l’impétuosité de Queenie, dont le lourd passé continue de guider les pas… Après Giant et Bootblack, Mikaël nous emmène dans le Harlem de la prohibition pour un nouveau diptyque new-yorkais en clair-obscur, à la rencontre d’une femme aussi forte qu’énigmatique.

Critique :
Harlem, 1931. En ce temps-là, en plus de la Grande Dépression et de la prohibition, règne la ségrégation raciale.

Quennie est une femme, Noire, une frenchie (Martinique) et elle a réussi dans la vie grâce à la loterie clandestine, ce qui fait grincer bien des dents à la mafia Blanche qui veut que soit Queenie travaille pour elle, soit qu’elle cède son territoire.

En plus d’avoir le Hollandais Dutch Schultz, mafiosi notoire, elle doit aussi se farcir la police, intégralement Blanche (les quelques Afro-américains qui la composent doivent se taire et obéir), qui n’aime pas qu’une « négresse » (comme ils disent) ait du pouvoir, de l’argent, de la répartie… Bref, elle dérange !

Stéphanie Saint. Clair, dite Quennie. Voilà une héroïne comme je les aime : déterminée, qui n’a pas froid aux yeux, dont les répliques fusent, sarcastiques, possédant du courage,… Ce n’est pas un ange, mais pas une démone non plus. Si son entreprise de loterie est illicite, que dire des mafias qui graissent les pattes des politiciens et ne sont jamais emmerdées ?

L’ambiance Harlem est bien rendue par les graphismes aux couleurs sombres, chaudes et fort détaillées. Certaines cases sont sans phylactères, les dessins se concentrant, à ce moment-là, sur des détails précis, des ambiances, des expressions, des flash-back, ménageant des pauses avant que le récit ne reprenne de plus belle ou nous offrant des éclairages sur le passage de Quennie.

Là, les couleurs s’absentent et l’on passe à un noir et blanc du plus bel effet, avec juste des touches de jaune. Ils datent de 1914 puisque sur la une d’un journal, on peut lire qu’un étudiant serbe a assassiné l’archiduc.

Dans cet album, envoûtant, c’est le rêve américain qui se trouve à portée de tout le monde : des miséreux parce qu’ils peuvent gagner à la loterie clandestine, les coursiers qui prennent les paris, parce qu’ils bossent pour Quennie, une partie de Harlem aussi puisqu’elle bosse pour cette même Quennie et pour les mafieux qui jouent avec l’alcool de contrebande avant de penser à la reconversion vers un autre produit bien plus dangereux.

Tout le monde peut réussir, s’il s’en donne la peine et s’il franchi la ligne blanche de la légalité. Attention aux jaloux, seulement.

#Harlem #NetGalleyFrance

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°112] et Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 64 pages).

11 réflexions au sujet de « Harlem : Mikaël »

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  6. C’est l’ambiance et l’univers qui m’ont plu tant la BD emmène ailleurs, comme tu le soulignes. J’ai par contre regretté le manque de profondeur des personnages, ou plutôt le peu de place accordée à leur intériorité. Peut-être que le deuxième volume y paliera.

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