Titre : L’Odyssée de Sven
Auteur : Nathaniel Ian Miller
Édition : Buchet / Chastel – Littérature étrangère (25/08/2022)
Édition Originale : The Memoirs of Stockholm Sven (2021)
Traduction : Mona de Pracontal
Résumé :
Dès le prologue, le héros/narrateur annonce le programme : on l’a appelé Stockholm Sven, Sven le borgne, Sven le baiseur de phoques. On dit de lui qu’il a vécu seul, piégé dans le Grand Nord, qu’il est mort dans un accident, qu’il est un ermite, fou, un original qui abhorre la société. « Tout cela est vrai, et faux en même temps » prévient-il avant de se lancer dans le récit de sa vie.
Nous sommes en 1916 en Suède, et Sven, lassé d’une vie perdue dans un travail sans intérêt, décide de rejoindre le Spitzberg, un archipel de l’Arctique où la nuit règne en maîtresse quatre mois par an, où l’on doit résister aux assauts des éléments comme un coquillage s’agrippe désespérément à son rocher, où l’on peut assister à la splendeur d’une aurore boréale et être dévoré par un ours polaire dans la minute qui suit.
À la suite d’un accident presque fatal, Sven se retrouve défiguré et pense immédiatement que c’est un signe du destin : son avenir, c’est la solitude, une vie d’ermite.
C’est ainsi qu’il se met en quête de ce qu’il appellera « son fjord », son silence, sa retraite. En route, il rencontrera de nombreux compagnons, des rêveurs, des marginaux, des exclus ou tout simplement des solitaires.
À leurs côtés, il assistera à la naissance d’un glacier, aux jeux des renards polaires dans un jour sans fin, apprendra l’art de la trappe et de la pêche. Seul, il ira au bout de lui-même pour mieux retrouver le reste du monde.
Critique :
Stockholm Sven fut un trappeur solitaire au Spitzberg dans la première moitié du 20ème siècle.
Sven a commencé en tant que mineur en 1916, sur un site d’exploitation au Spitzberg (Svalbard, maintenant) et est revenu à son fjord après la fin de la seconde guerre mondiale.
Comme il y avait des trous dans sa vie, l’auteur a tenté de les reboucher, tout en donnant vie à cet étrange personnage que fut Sven.
Sven manque déjà d’énergie, se laisse aller très souvent, durant son histoire, on a envie de le secouer violement. Pourtant, malgré son apathie et son côté fainéant, on s’attache à Sven et on vit son aventure comme si on y était.
Le début de ce roman commence doucement et manque un peu de punch, surtout dans les dialogues que j’ai souvent trouvé plats. Malgré tout, je me plaisais bien dans le Grand Nord et j’avais envie d’y rester.
Lorsque le récit entame la partie où Sven part dans un fjord isolé, encore plus loin dans le Grand Nord, afin d’y construire sa cabane et de vivre en tant que trappeur, le récit est devenu viral, difficile à lâcher, à tel point que j’ai failli louper ma station de métro.
La Nature y est grandiose, mais hautement dangereuse ! Le moins faux pas, la moindre nonchalance et la mort ou l’accident vous guette. Il faut couper son bois, chasser, relever ses pièges, parce que là bas, il n’y a pas d’épicerie pour vous vendre de la bouffe. Et Sven, avec son spleen, va comprendre qu’on ne joue pas, dans le Grand Nord.
La solitude, ça n’existe pas vraiment et ce récit le prouve. Oui, Sven est seul, mais pas vraiment. Son chien lui apporte beaucoup et il rencontrera des personnages hauts en couleurs ou hautement sympathiques. Ces personnages secondaires sont aussi importants que Sven, ils feront de lui ce qu’il est, l’aideront, le guideront, Dame Nature finissant de le forger.
C’est un beau roman, c’est une belle histoire. Le ton est assez ironique, Sven étant devenu une gueule cassée suite à un accident dans la mine. C’est un roman sur l’acceptation de soi, sur la survie, l’amitié, celle qui dure, celle qui soude les humains.
C’est un roman sur la rudesse du climat qui règne dans le Spitzberg, donnant des hommes rudes, qui ne parlent pas beaucoup et qui vous montrent leur amitié autrement qu’avec de grand discours. Un récit d’une aventure humaine.
C’est aussi l’histoire de Sven, le personnage principal qui n’attire pas la sympathie du lecteur au début de son récit. Il est hautain, glandeur, s’apitoie sur lui-même, avant de changer, suite à ses rencontres, son accident et sa vie sur son fjord. Au moins, les personnages ne sont pas figés, dans ce roman.
Bref, si au départ je n’étais pas conquise par l’histoire et Sven, au fil des pages, comme lui, j’ai évolué, j’ai grandi et c’est en immersion totale que je suis entrée sur les terres glacées, souffrant du froid avec eux, chassant tout comme eux (mais moi, avec dégoût), me laissant bercer par la Nature, tout en la surveillant du coin de l’oeil, car sous ses latitudes, elle est traître, elle ne pardonne rien.
Un beau roman initiatique, une belle Aventure, avec un grand A !
Ping : Bilan Mensuel Livresque : Novembre 2022 | The Cannibal Lecteur
Et tu réussis une nouvelle fois à pourrir ma matinée avec une vieille chanson… 😅
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Oui mais j’ai bien choisi, non ?? J’aurais pu te la pourrir avec c’est la danse des canards…. ♫
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🤪 voilà, ma soirée est faite 🤣
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Mieux :
♫ C’est la danse du Quatar ♪
Qu’a acheté Mbappé, Neymar ♪
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Oh, j’adore cette version !!! 🤣🤣🤣
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Je l’ai entendue dans une émission d’humour chez nous « le grand cactus » 😆
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Ah oui, tu m’avais parlé de cette émission je crois.
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Oui, elle me fait bien rire, une fois par mois, mais bon, elle est exclusivement belgo-belge, hormis quand ils reçoivent un qui imite Macron, Sarko, Mbappe, Harry Potter, la petite sirène ou d’autres, mais la plupart du temps, cela concerne la politique belge.
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🤣🤣🤣🤣
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PS : tu avais deux chansons dans cette chronique
1- La solitude, ça n’existe pas (Bécot)
2- C’est un beau roman, c’est une belle histoire (Fugain)
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Bon, Bécot, j’y ai échappé parce que je ne connais pas 🤣
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Rhôôôôoô^, monsieur cent mille volt, tu connais pas ?? Non, il n’est pas mort électrocuté dans sa baignoire 😆
Une belle chanson, « la solitude », tout comme « Nathalie » et « je reviens te chercher »… et la plus célèbre « Et maintenant » avec la musique du boléro derrière. Oh, et « L’important c’est la rose » que Leluron avait transformé en « l’emmerdant, c’est la rose » et que Drucker avait cru qu’il allait se faire virer après un truc pareil :p
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Je ne connais que trop bien « Nathalie » (vieille rancœur familiale quant à mon prénom 🤣). Mais celle de la chronique, je ne connais pas ! Mon Dieu, les années Drucker, toute mon enfance chez mes grands parents le vendredi soir 🙈. Je crois que c’est de là que je tiens mon aversion généralisée pour la chanson française, à quelques rares exceptions près (qui sont de plus en plus rare, vu ce que la chanson française nous apporte maintenant) 😏.
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Oh, tu n’aimes pas ton prénom ? Bon, si on t’a fait le coup de la chanson à chaque fois, je peux comprendre que tu en aies marre. Je serais pareille.
Je n’ai pas vu cette émission, avec LeLuron, mais on l’a tellement repassée ensuite, que même sans l’avoir vue, on la connait ! mdr Et j’aime bien LeLuron, mais j’ai dû grandir pour apprécier son humour politique.
J’apprécie la chanson française et l’anglo saxone, j’ai été bercée par les deux, enfant, puisque ma mère écoutait à la radio « les vieux machins » (sur une radio de Belge) et que de mon côté, j’ai écouté tous les 45 tours de mes parents et de mon oncle.
Je préfère donc les vieilles chansons que les nouvelles, hormis quelques cas particuliers (Eminem entre autre).
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Moi j’ai grandi entre une mère fan de Elvis, un père fan de Johnny et un oncle branché Stones. Puis mon frère aîné m’a initiée à Guns et Metallica. Je suis devenue une inconditionnelle du rock sous toute ses déclinaisons, du plus classique au plus hard !
J’ai remarqué effectivement qu’avec l’âge et la compréhension, certains humoristes semblent tout de suite plus drôle 😅
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Ma mère préfère les Stones aux Beatles, aime bien Elvis aussi et des tas d’autres groupes qu’elle a entendu dans sa jeunesse, quand elle allait au bal et qu’elle se faisait draguer par un beau jeune homme du village qui est devenu mon père et qui l’est toujours (ben oui – mdr) et toujours marié à ma mère. Mais c’est ma mère qui est branchée radio et musique, mon père moins. J’ai été à bonne école, puis j’ai découvert autre chose et ma mère n’a rien contre les Gun’s… 😉 Je découvre encore, notamment AC/DC et Iron Maiden (enfin, il était temps).
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Faut pousser la découverte jusqu’à Alter Bridge ainsi que Slash, Myles Kennedy et les Conspirators 😉
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— Poussez, ma soeur !
Ok, je vais pousser, dès que j’ai un peu de temps pour écouter ! 😉
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Un roman contemplatif et nature writing c’est pas pour moi ! C’est cool en ce moment tu n’allonges pas ma wishlist 👌
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Mais enfin ! Moi j’aime contempler un peu et ressentir le grand froid…
Ok, je sens que je ne vais pas te tenter super souvent dans les prochains jours, j’ai encore un récit de voyage à travers la Sibérie, Russie, Mongolie, Thibet 🙂
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Et bin euh….meme pas sure de le lire…nop….en tout cas chouette que l’aventure t’ait plu…;)
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Considère que je l’ai lu pour toi ! 🙂
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hahahaha merciiiii….;)
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Qu’est ce que je ne ferais pas, moi :p
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et je m’en rends compte…ma divine lectrice pour/a moi…;)
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Merci !
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Bon… depuis qu’on m’a imposé Croc-Blanc et du Frison-Roche les romans enneigés me donnent trop froid et ça me bloque… Mais dis nous… si tout ce qu’on dit sur Sven n’est pas vrai… les phoques? Ils les baise ou pas ? 🥳
Ok je sors… 😂
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Croc-blanc, c’est magnifique ! Les frison-roche, jamais lus, jamais eu envie, je piochais autre chose (on n’avait pas une obligation de titre tout le temps).
Nan, il ne les baise pas ! Brigitte (pas Macron) n’aurais pas aimé :p
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