Le mage du Kremlin : Giuliano da Empoli

Titre : Le mage du Kremlin

Auteur : Giuliano da Empoli
Édition : Gallimard Blanche (14/04/2022) / Folio (04/01/2024)

Résumé :
On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar.

Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre…

Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar.

Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir.

De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine.

Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.

Critique :
Tout le monde sait qui est Vladimir Poutine, sauf si vous avez passé les 12 dernières années dans une grotte au fin fond de l’univers.

Mais qui est-il vraiment ? Quel est l’homme derrière le politicien ou quel est le politicien derrière l’homme et surtout, qui sont les hommes derrière lui ? Comment fonctionne le système ?

Non, je n’aime pas Poutine, non, je n’aime pas les dirigeants de la Russie, mais j’aime la Russie en littérature et je voulais en apprendre un peu plus sur l’ogre de là-bas, sur ce qu’il y avait derrière ses actions, ses horreurs, ses petits yeux vicieux.

Et surtout, qui était ce fameux mage du Kremlin, ce Vadim Baranov ?

D’accord, ceci n’est pas une biographie, ni un roman historique, mais une sorte de biographie romancée, autrement dit, certains faits sont véridiques, d’autres pas… Le récit est inspiré de personnes existantes et de faits réels, pour le reste, à nous de séparer l’Histoire, la Vérité, de la fiction.

Tout d’abord, le personnage de Vadim Baranov est fictif, mais il partage de nombreux traits communs avec Vladislav Sourkov, éminence grise de Vladimir…

Tout d’abord, j’ai eu du mal à entrer dans les premières pages du roman, dans ce long récit sans dialogue, puisque le narrateur, qui rencontre Vadim Baranov, n’en placera pas une, laissant le mage du Kremlin lui raconter toute son histoire. À partir de ce moment-là, le récit devient plus intéressant.

Vadim Baranov va donc nous raconter sa jeunesse, sa vie dans les années 1990 en Russie, parlant aussi de son grand-père, un russe Blanc, puis nous parler de sa rencontre avec Poutine, toujours au FSB (ex-KGB), ainsi que son apport à l’ascension politique de celui que l’on surnomme le « Tsar » à partir de 1999 et de son expérience du pouvoir.

Entre nous, j’espérais en apprendre plus sur le dessous des cartes, sur l’envers du décor, malgré tout, avec le peu que j’ai lu, j’en ai déjà eu quelques frissons, et rien à voir avec le fait qu’il ne faisait pas chaud ! Maintenant, comme le récit est une biographie romancée, de la fiction historique, je ne sais si ce que j’ai appris est la réalité ou des théories. Vérités ou pas ? L’histoire du chien de poutine et de Merkel, sûr qu’elle est véridique, je viens de la voir en vidéo… Angela a peur des chiens.

Anybref, cette lecture a été intéressante, avec des frissons de peur devant certaines révélations.

Voilà un roman qui permet de mettre son nez dans les coulisses du pouvoir en Russie, d’apercevoir quelques rouages terriblement efficaces, de frissonner un bon coup, de confirmer que le tsar ne fait confiance à personne, hormis sa chienne et qu’il n’a pas vraiment d’amis, à ce stade du pouvoir.

Mon bémol sera pour le fait que j’aurais aimé en apprendre un peu plus, qu’il y ait un dialogue entre Vadim Baranov et l’homme qu’il invite afin de tout lui raconter, qu’on le mette face à ses contradictions, ses manquements et tout ce que cela a entrainé pour le peuple russe ainsi que ses proches voisins (guerre, terrorisme, massacres, instauration de la terreur…). Là, ça manquait un peu de réparties et ce choix narratif a rendu une partie du récit un peu boiteux.

Je ne sais pas encore tout, je ne saurai jamais tout, mais j’ai été foutre mon nez dans des choses qui ne sentaient pas bon et là, je vais m’enfuir à toute vitesse, parce qu’on ne sait jamais…

Le pouvoir absolu corrompt absolument mais j’ai été contente d’en apprendre un peu plus sur la culture russe et les arcanes du pouvoir du tsar. Un livre que je me devais de lire parce que dedans, c’est Poutine qu’on égratigne.

19 réflexions au sujet de « Le mage du Kremlin : Giuliano da Empoli »

  1. Ping : Bilan Mensuel Livresque : Décembre 2023 | The Cannibal Lecteur

    • On sent que le romancé est plus pour « cacher » que inventé, mais ça fait toujours froid dans le dos, parce que dans la réalité, ça doit être proche, peut-être même pire… On sait ce qu’il arrive aux contestataires, ils finissent dans des camps, et pas de vacances, ou explosé dans leur avion, ou dans le froid :/

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  2. je l’ai lu à sa sortie et il m’a beaucoup plu!
    je partage ta « méfiance » (j’ai décidé d’être gentille et tolérante!!!) vis-à-vis de Poutine
    j’adore la littérature russe surtout XIXe mais aussi les contemporains ainsi que la langue que j’ai apprise au lycée. Lorsqu’il a attaqué l’Ukraine tous mes livres de russe et en russe ont atterri au sous-sol de la maison réaction épidermique mais ce serait se tromper de cible…

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    • Oui, soyons tolérantes avec ce type qui est tolérant à fond et qui envoie ses détracteurs ou les gens qui l’emmerdent dans des camps de vacances… heu, non, pas de vacances ! :/

      Effectivement, c’est une erreur de cible, les auteurs russes ne sont pas responsables des exactions du président. Si Macron attaque la Belgique demain, je ne vais pas répudier mes auteurs français, même si c’est la première réaction qui vient à l’esprit. c’est humain, mais c’est se tromper de cible que de punir tout le monde pour les fautes de quelques uns… :/

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      • Les Russes, les Armeloques, les Chinois et même le gouvernement français contrôlent déjà nos ordis… alors pitié… pas nos bibliothèques !!!😱

        Quoi ? Moi ? Complotiste ? 🤔 Peut être ben que oui… mais peut être ben pas tant que ça ! Quand tu vois qu’après une recherche sur une marque de parfum j’ai reçu des mails de cette marque alors que je ne leur avais pas donné mon adresse… donc si les marques ont ce pouvoir… je ne me fais aucune illusion sur le reste ! 😱

        Putain j’espère qu’ils n’enregistrent pas mes avances sexuelles adressées à Siri ! 🤣

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        • Pas complotiste, mais j’utilise un VPN pour ne pas que tout le monde sache ce que je fais, même si je ne fais rien de mal (pas d’insultes, pas de harcèlement, pas d’achat d’armes, de drogues, de tueurs, de photos louches et interdites,….).

          Tu passes ta carte d’un magasin, pour avoir des bonus, et boum, ils savent ce que tu préfères comme produits et peuvent cibler ton profil. Idem avec les FB et autres : ils savent mieux cibler QUI tu es que tu ne le sais toi-même (et même la CIA n’en sait pas autant que Mark Zuker Berk).

          Je ne veux pas de siri, d’alexia ou de google qui t’écoute !

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