Montagnes, petit renne et embrouilles pour Noël : Séverine Balavoine

Titre : Montagnes, petit renne et embrouilles pour Noël

Auteur : Séverine Balavoine
Édition : MxM Bookmark Romance d’hiver (18/10/2023)

Résumé :
Un an après s’être rencontrés, Florian et Thibault filent toujours le parfait amour. Et pour fêter comme il se doit Noël, cette période si importante pour eux, direction le Puy-de-Dôme d’où Thibault est originaire.

Mais malgré les guirlandes et les flocons de neige, Florian n’arrive pas à oublier sa première rencontre avec les amis de son compagnon. Notamment Guillaume (et ses critiques incessantes).

C’est au milieu des montagnes, de la neige jusqu’aux genoux, que Florian devra affronter sa peur de ne pas être aimé. Heureusement, la famille et les amis du couple ne sont jamais loin, et surtout Gisèle. Alors prêt à savourer Noël ?

Critique :
Non, non, pas de panique, je n’ai pas viré d’orientation littéraire ! Rassurez-vous, je ne vais pas abandonner mes polars et romans noirs pour des lectures de romances de Noël gay.

J’en ai lues deux en décembre et c’est terminé ensuite. J’avais juste envie d’une petite pause au calme après un roman noir à l’humour sanglant.

Voilà une lecture doudou, tant il ne se passe pas grand-chose d’important ou de violent. Le couple Florian et Thibault s’est formé dans le tome précédent (Un nouveau voisin pour Noël), que je n’ai pas lu et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu pour comprendre ce qu’il se passe dans le second tome.

Le scénario est basique, l’autrice a fait le minimum syndical, mais elle a chargé le côté festivité de Noël avec, comme d’habitude le cliché de celui qui n’aimait plus Noël et qui en redécouvre sa magie, décorant tout frénétiquement…

Franchement, c’est une lecture sans prise de tête, qu’il faut savourer comme un bon chocolat chaud, sans chercher à voir plus loin qu’une histoire d’amitié entre Thibault et ses potes et son histoire d’amour avec Florian.

Le seul point d’achoppement sera entre Florian, jeune homme intraverti, qui n’aime pas trop la foule, avoir trop de gens autour de lui, qui apprécie la solitude (je me suis retrouvée dans son personnage) et Guillaume, le meilleur pote de Thibault, qui n’arrête pas de lancer des piques à ce pauvre Florian qui encaisse sans broncher, ou si peu.

Piques à caractère homophobe ? Non, on se doute bien que le problème n’est pas là, puisqu’il n’a rien dit en apprenant que son meilleur ami était homo. Une des piques est méchante, très blessante, effectivement, mais est plus à ranger dans les conneries de gros beauf, dans ces clichés que l’on a souvent, vis-à-vis des couples homo : qui fait l’homme et qui fait la femme ?

La plupart des gens ont une image classique du couple : un homme, une femme (chabadabada) et on a tendance à reproduire ce schéma sur tous les couples, ce qui est une faute, puisque non, il n’y a pas un homme qui fait la femme et un autre le mec et pareil chez les couples lesbiens.

Mais si on ne nous l’explique pas, nous ne le savons pas ! D’ailleurs, cela ne fait pas si longtemps que je l’ai appris (pour ma défense, je ne me suis jamais permise d’insulter un couple homo, de le juger ou de lancer des commentaires gras et malavisés).

Bref, le Guillaume, en fait, n’est pas un homophobe de bas étage, c’est juste un crétin et je l’ai trouvé bien plus méchant lorsqu’il gâche la surprise de Florian en lui annonçant son cadeau. Là, c’est mesquin !

J’ai aimé les différents personnages, notamment la vieille dame qui accompagne notre couple, Gisèle, dite Gigi et qui n’a pas sa langue en poche. Les dialogues sont parsemé de touches d’humour et ça rend la lecture encore plus douce. De plus, le couple formé par Thibault et Florian est sain, sans un qui se prend pour le dominant.

Notre coupe a aussi cette chance que les parents de Florian sont ouverts d’esprit et n’aient pas chassé leur fils en apprenant son orientation sexuelle (j’en connais tellement qui se sont retrouvés à la porte de chez eux), les amis sont cools aussi et durant tout leur séjour, jamais ils ne devront faire face à des commentaires homophobes en faisant leurs courses ou en allant au resto. Société exemplaire et tolérante… La réalité n’est pas ainsi, hélas !

Anybref, c’est une lecture sans prise de tête, une vrai lecture tranquille, amusante, plaisante, le roman parfait pour lire sous un plaid, quand dehors il fait moche, parce qu’il nous entraîne dans l’Aveyron, sous la neige, peu de temps avant Noël, pour dix jours de vacances dans un beau gîte, en compagnie de personnages dont on aurait envie qu’ils fussent nos amis, tant ce sont de belles personnes, qui se respectent.

Maintenant, je vais reprendre une vie normale et continuer mes lectures de polars, thrillers, romans noirs, bref, des lectures plus trash, moins douces, notamment avec une dystopie qui pourrait ne pas être si fictionnelle que ça, dans les années à venir.