Ce qu’il faut de haine : Jacques Saussey

Titre : Ce qu’il faut de haine

Auteur : Jacques Saussey
Édition : Fleuve Noir (12/10/2023)

Résumé :
Comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien dans les bois qui environnent son village natal du Morvan.

Mais ce matin-là, une scène terrible lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac. Un corps écartelé et grouillant de vers gît sur la rive de la Cure.

Alors que les enquêteurs en charge de l’affaire font d’étranges découvertes lors de l’autopsie et se confrontent à de nombreux témoignages décrivant la victime comme une femme prétentieuse et impitoyable, Alice, elle, est incapable de renouer avec l’insouciance de sa vie d’étudiante.

Hantée par les images de ce cadavre, elle aussi va avoir besoin de réponses pour avancer. Au risque d’attirer l’attention de l’assassin sur elle…

Critique :
Ce qu’il faut de haine, dans le corps, dans le cœur, dans la tête, pour assassiner quelqu’un…

Surtout de cette manière : violente, trash, horrible, dégueulasse. Pourquoi tant de haine ? Nous le saurons plus tard…

Alors qu’elle faisait son jogging avec son chien, Alice Pernelle est tombée sur un corps allongé sur le sol. Elle n’a pas eu besoin d’aller vérifier si cette personne était bien morte, ça se voyait comme les vers qui grouillait sur le corps.

Note pour plus tard : prévenir Obélix de ne pas chasser le sanglier dans le Morvan (village de Pierre-Perthuis), surtout celui qui a dégusté le corps mort… Beurk ! (seconde note : excellente idée pour se débarrasser d’un corps encombrant : cochons ou sangliers).

Le roman est addictif, on a envie de comprendre pourquoi cette personne a été tuée, et de cette manière. L’auteur nous plongera dans les pensées et le modus operandi de l’assassin et nous assisterons, impuissants, à son plan machiavélique.

Vers la moitié du roman, l’auteur nous enverra un petit uppercut, notamment en nous donnant l’identité du coupable. Non, ça ne gênera en rien la suite, puisque nous n’étions pas dans un whodunit, avec une brochettes de suspects réunis dans le salon.

Connaître l’identité va, au contraire, ajouter de l’adrénaline ainsi qu’une tension supplémentaire.

Alice Pernelle va enquêter de son côté et même bosser mieux que les flics du bastion, c’est vous dire ! Par contre, en tant qu’étudiante en médecine, elle ne va pas souvent aux cours, à l’air de s’en foutre un peu et roule déjà en Suzuki GSX-R, à 19 ans. Ou elle a gagné au Lotto ou ses parents lui ont donné un coup de pouce…

Les différents personnages n’ont pas besoin d’être plus détaillés, l’auteur en a donné assez pour qu’on le trouve réalistes, des gens ordinaires, d’un petit village, où tout le monde connait tout le monde, où l’on se tait, où l’on sait des choses, mais on ne les dit pas.

Par contre, lorsque les policiers mèneront leur enquête à la capitale, ce sera une autre paire de manches, les DRH des sociétés fréquentées par la victime ne sont pas des DRH que l’on a envie d’avoir dans son travail. C’est un monde du travail très noir, très sombre (et si réaliste, hélas), que l’auteur met en scène.

Non seulement, ce polar est addictif, avec un scénario qui sait ménager la chèvre et le chou afin de maintenir le suspense, mais en plus, il réservera quelques petites surprises, et non des moindres. Double effet Kiss Cool, quand tu crois que c’est fini, il y a encore le cœur coulant qui explose dans la bouche.

Anybref, un thriller comme je les aime, noir et serré, un policier au scénario bien mis en page, bien ficelé et qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°074].