Six Versions – 02 – La tuerie McLeod : Matt Wesolowski

Titre : Six Versions – 02 – La tuerie McLeod

Auteur : Matt Wesolowski
Édition : Les Arènes (02/03/2023)
Édition Originale : Hydra (2018)
Traduction : Antoine Chainas

Résumé :
« Bienvenue dans Six Versions, je suis Scott King. Durant six semaines nous reviendrons sur le drame qui a frappé la famille Macleod en 2014, une tragédie connue sous le nom de « Tuerie Macleod’. « 

Lors d’une soirée glaciale d’hiver, Arla Macleod, vingt ans, tue sa mère, son beau-père et sa soeur cadette à coups de marteau. Vingt ans plus tard, internée dans un hôpital psychiatrique, Arla accepte de se confier à Scott King, pour le célèbre podcast Six Versions.

Interrogeant aussi ceux qui ont connu Arla dans son adolescence, le journaliste plonge dans le monde trouble des jeux interdits, des trolls infestant la Toile et, surtout, des mystérieux « enfants aux yeux noirs »…

Critique :
♫ Si j’avais un marteau, je cognerais ma sœur, je cognerais mon père, j’y mettrais tout mon cœur ♪ J’assassinerais ma mère ♪ J’lui défoncerais la chair ♫ Et je maquerais sur mon père, ma mère et ma soeur ♪ Oh oh, ce serait le bonheur…

Désolée de vous coller du Cloclo dans la tête et dans une version plus trash que d’habitude, mais vu que Arla Macleod, âgée de 20 ans, à défoncé les crânes de son beau-père, sa soeur cadette et de sa mère, la chanson s’y prêtait bien.

Sinon, j’avais aussi la chanson de Queen : Hammer to fall, qui s’y prêtait bien aussi.

Non le roman policier n’est pas mort, non il n’est pas toujours monté de la même manière, même si, dans le fond, il faut toujours résoudre une énigme, une enquête, un ou plusieurs crimes. Ici, peu de doute quand à la culpabilité de Arla, mais la question qui se pose, c’est : pourquoi ?

Scott King, à l’aide de ses podcast, va remonter le fil de l’histoire et tenter de comprendre, à l’aide de six témoignages, ce qui a bien pu pousser Arla à virer en meurtrière violente.

Parce que bon, assassiner sa famille à grand coup de marteau et maquer (taper en patois de chez moi) sur leurs têtes au point de rendre sa frangine méconnaissable, avouez que c’est un fait divers peu banal que l’on nous propose là.

Le concept développé par l’auteur n’est pas banal et il le met bien en scène. Le premier tome était déjà très bon, mais le deuxième le surclasse. Au moins, cette fois-ci, je n’ai pas été déstabilisée par la manière dont l’auteur présente son récit, j’étais en terrain connu.

Pas d’action dans ce roman, pas de course-poursuite, mais plutôt des discussions entre Scott King et les différents témoins de l’époque, qui nous parlerons d’Arla, de ses problèmes, de sa famille catho à l’extrême, de son côté gothique et de plein d’autres choses qui feront que nous aurons une meilleure perception de ce que cette jeune fille a vécu et de ce qu’elle était.

Pas d’action, mais un suspense à couper au couteau et un côté addictif dans ce polar. Deux malheureux jours pour le lire et j’aurais pu encore faire moins, si j’avais voulu.

C’est diaboliquement mis en scène, on a en plus l’intrigue de la personne qui menace Scott King et qui joue au troll sur ses pages de réseaux sociaux et ce ne sera qu’à la toute dernière ligne que l’on aura le fin mot de l’histoire, la trame complète et les explications de cette tuerie au marteau (on ne précisera jamais le modèle du marteau).

Un thriller psychologique, qui joue avec les faits de sociétés, les dangers des réseaux sociaux, les jugements hâtifs, l’intolérance envers les autres, celles ou ceux qui sortent de l’ordinaire, de par leur look (choisi) ou leur masse corporelle (non choisie).

Le harcèlement scolaire, les conneries des ados, les jeunes mecs qui parlent des filles comme si elles étaient des pièces dans un étal de boucherie, la religion à l’exagération, le culte de la personnalité, bref, toutes ces choses de notre époque qui peuvent pourrir la vie des jeunes et des moins jeunes.

C’est un thriller qui comporte beaucoup de choses en lui, sans pour autant que l’on arrive à l’indigestion, car tout est bien amené, traité, sans qu’on ait l’impression que l’auteur a tout fourré dedans pour rajouter de la masse.

Non, non, tout est bien agencé, on se laisse porter par le récit, on s’imagine écouter ce qu’on lit, on voit les personnages, on frémit avec eux, on sent la tension monter et les dernières pages se lisent avec fébrilité !

Un coup de maître, assurément ! La preuve que l’on peut encore innover dans les romans policiers.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°079].